De l'origine des "hadiths" et des différences entre Ecoles
Assalamou 'alaikoum wa Rahmatou Allahi wa Barakatouhou;
Dans cette étude nous verrons comment la compilation du Hadith a été d'abord intedite par les trois premiers Califes, puis autorisée par l'imam Ali, as, puis de nouveau interdite par le roi Mou'awiya et ses "élus", jusqu'à l'avènement du Calife 'Omar Ibn Abdel Aziz, ra, qui remettra un peu d'ordre, puis de nouveau soumise à la Censure.
L'Attitude des deux Ecoles à l'égard de la Sunnah du Messager (SAW)
As-Sunnah et la Bid'ah (la Tradition et l'Invocation)
Ce sont deux termes islamiques dont la connaissance de l'un dépend de la connaissance de l'autre.
1)-
As-Sunnah
Il s'agit dans la terminologie linguistique de la méthode de la conduite qu'elle soit louable ou répréhensible. Dans la terminologie shar'î ou islamique, il s'agit de ce que le Prophète (SAW) a prescrit ou défendu ou préconisé, par la parole ou par l'acte, non modifié par le Livre saint.(288)
Cela englobe aussi la confirmation tacite d'un acte accompli par un musulman sans que le Prophète (SAW) ne le lui défende. Son silence est compris comme une approbation sous-entendue. On dit le Livre et la Sunnah c'est à dire le Coran et le hadîth.
2)-
Al-Bid'ah
Dans la langue al-Bid'ah signifie la question qu'on tranche en premier lieu; dans la terminologie l'acte dont l'auteur ne suit pas le Législateur Shar'î, dans ce qu'il dit ou fait.(289)
Les deux Ecoles concordent sur l'obligation de suivre la sunnah du Messager (SAW) comme l'une des sources de la Shari'ah islamique. Mais étant donné que la sunnah du Messager (SAW) sous sa forme de Sirah ou de hadîth ou de confirmation tacite, nous parvient par le moyen de la narration des récits rapportés à partir du Prophète (SAW), les deux Ecoles divergent quant à:
1) La légitimité (la fiabilité) de certains intermédiaires dans la transmission des traditions prophétiques.
2) L'autorisation d'écrire le hadîth du Messager d'Allah (SAW) durant le premier siècle de l'hégire.
Nous procédons à l'étude de ces deux questions, séparément.
A- L'attitude des deux Ecoles à l'égard des narrateurs des traditions prophétiques
Les partisans de l'Ecole d'Ahlul-Bayt (a. s.) cherchent, après l'époque du Prophète (SAW) les repères de leur religion auprès des Douze Imams (a. s.) tandis que les partisans de l'Ecole des califes s'inspirent indistinctement de tout un chacun des Compagnons du Messager d'Allah (SAW). Pour eux tous ceux-ci sont justes et équitables. En revanche les partisans de l'Ecole d'Ahlul-Bayt (a. s.) ne se réfèrent nullement à des compagnons tels que Talhah et 'Abdillah b. Zubayr qui combattirent l'Imam 'Ali "Le Jour du Chameau" ou Mu'âwiyah et 'Amru b. al-'As qui le combattirent à Çaffine ou Dhul-Khuwayçirah et 'Abdullah b. Wahb qui le combattirent "Le Jour d'An-Nahrawân".
Ils ne s'inspirent pas non plus des autres ennemis de 'Ali (a. s.) qu'ils soient comptés parmi les Compagnons, les Tâbi'îne, les Tâbi'it-Tâbi'îne ou parmi les autres catégories des narrateurs.(290)
Dans l'autre camp, on trouve que l'imam des traditionnistes - Al-Bukhârî - ne rapporte aucun hadîth dans son Sahîh à partir de Ja'far b. Muhammad As-Çâdiq, le sixième Imam d'Ahlul-Bayt dont les partisans avaient rapporté des milliers de hadîths.
Al-Bukhârî, Abû Dâûd et An-Nasâ'î rapportèrent ainsi, dans leurs recueils, des récits à partir des hommes tels que 'Umrân b. Hittân le Kharijite qui composa une poésie d'éloge en mémoire de l'assassin de l'Imam 'Ali: "'Abdur-Rahmân b. Muljam":
Oh! Le coup du pieux!
Dont il ne vise que l'agrément d'Allah.
Quand je me souviens de lui
Je le considère comme ayant auprès d'Allah
Le plateau de la balance le plus rempli.
Quant à An-Nasâ'î, il rapporta dans son recueil des récits à partir de 'Umar b. Sa'd, le meurtrier d'Al- Hussayn. Les biographes et les critiques des rapporteurs disent à son sujet: «véridique mais les gens le détestent parce qu'il était le prince des soldats qui ont tué Al-Hussayn b. Ali (a. s.)». Les partisans de l'Ecole d'Ahlul-Bayt, quant à eux, les maudissent.
C'est pour ces raisons que les pensées des deux Ecoles divergèrent au sujet des narrateurs de confiance dont on peut rapporter les hadîths du Messager d'Allah (SAW).
B- La position de chacune des deux Ecoles quant à la diffusion des Traditions prophétiques durant le siècle 1 de l'hégire
Cette question eut un grand impact sur la formation ultérieure des deux Ecoles. Tandis que les califes empêchaient l'écriture des traditions prophétiques, l'Ecole d'Ahlu-Bayt (a. s.) allait dans le sens opposé et voulait relever le défi par la diffusion des hadîths.
Le combat commença très tôt, ouvert et franc depuis l'heure où le Messager (SAW), agonisant, dit:
«Apportez-moi de quoi vous écrire un message susceptible de vous préserver de l'égarement». Les hommes présents dirent: «
Le Messager d'Allah délire».(291)
Dans un autre récit rapporté à partir d'Ibn 'Abbâs, Al-Bukhârî désigna l'auteur du propos précédent: «
Lorsque le Prophète (SAW) allait mourir, que des hommes parmi eux 'Umar b. al-Khattâb étaient présents dans sa chambre, le Messager (SAW) demanda alors: «Approchez-vous, je veux vous écrire un message qui vous protégera de l'égarement après moi». 'Umar dit: «Le Messager d'Allah est trop souffrant et vous avez le Coran. Le Livre d'Allah nous suffit».
Les compagnons présents se divisèrent en querelles. Les uns disaient «
qu'il vous écrive son message qui vous évitera l'égarement». D'autres se rangèrent à l'avis de 'Umar. Lorsque leurs voix s'élevèrent du fait de leur divergence, le Prophète dit: «Allez-vous-en! Auprès de moi, il ne convient pas de se disputer».
'Umar lui-même rapporta la manière dont ils se sont disputés, et dit:
«Nous étions chez le Prophète, le voile (le rideau) nous séparant des femmes, quand il demanda de lui faire un lavage avec sept outres et de lui apporter un feuillet et un encrier afin qu'il nous écrive l'écrit qui nous préserverait de l'égarement. Les femmes dirent(292): «Donnez au Messager d'Allah ce dont il a besoin!». 'Umar leur dit: «Taisez-vous, vous êtes ses compagnes, quand il est malade, vous pressez vos yeux et quand il se rétablit vous lui serrez le cou». Le Messager d'Allah (SAW) dit alors:
«Elles sont meilleures que vous ».(293)
Dans une autre version, c'était Zaynab, l'épouse du Prophète (SAW) qui dit: «N'entendez-vous pas que le Prophète vous lègue son testament?». Mais ils crièrent et il leur dit alors: «Allez-vous-en!». Quand ils sont sortis, le Prophète (SAW) mourut à la même place.(294)
De ces hadîths, on comprend que ces gens s'activaient dans ce domaine (l'empêchement d'écrire le hadîth) du vivant même du Prophète (SAW) et bien avant qu'il tombât malade. 'Abdullah b. 'Amru b. al- 'As raconte: «
J'écrivais tout ce que j'entendais de la bouche du Messager d'Allah (SAW) mais Quraïsh me le défendit sous prétexte qu'il était un homme qui pourrait parler dans un état de colère ou d'agrément. Je m'en suis alors abstenu. Quand je l'ai rapporté au Messager d'Allah, il me dit en montrant sa bouche du doigt: «Ecris, car, par Allah, seule la vérité en sort».(295)
Les Quraïshites ont donc dévoilé dans leur conversation avec 'Abdullah la raison pour laquelle ils l'empêchèrent d'écrire le hadîth du Messager. Il s'agit de la crainte qu'ils ressentaient de voir se propager les hadiths concernant des gens dont il était content ou d'autres à l'égard desquels il était fâché.
C'est la même raison qui fut derrière l'empêchement du Messager (SAW) d'écrire, aux dernières heures de sa vie, son testament. Ils provoquaient la dispute pour l'en empêcher. Après sa mort, ils continuaient après avoir pris le pouvoir, d'empêcher l'écriture des hadîths pour la même raison.
C- Un siècle de "censure" prohibitive de L'écriture de la sunnah
1)- A l'époque d'Abû Bakr
Adh-Dhahabî rapporte que le calife Abû Bakr réunit les gens après la mort de leur Prophète et leur dit: «
Certes, vous rapportez à partir du Messager d'Allah (SAW) des hadîths à propos desquels vous vous opposez. Les gens, après vous, se divisèrent encore plus. Ne rapportez donc rien à partir du Messager d'Allah! Si on vous demande - quoi que ce soit - dites: Voici le Livre d'Allah entre nous! Accomplissez ce qu'il considère comme licite et abstenez-vous de l'illicite».(296)
2)- A l'époque de 'Umar
Ibn Sa'd rapporte ceci dans ses Tabaqât:
«Quand les hadîths se sont propagés à l'époque de 'Umar b. al- Khattâb, il pria les gens de les lui apporter. Une fois les écrits entre ses mains, il donna l'ordre de les brûler»(297)
L'Ecole des califes prohiba donc l'écriture et la compilation de la sunnah prophétique jusqu'au bout du premier siècle de l'hégire. Mais cela ne lui suffisait pas. Elle prohiba aussi la narration du hadîth.
Quradzah b. Ka'b rapporta ce récit:
Quand le calife 'Umar nous envoya en Irak, il nous reconduisit jusqu'au Çurâr puis il dit:
-Savez-vous pourquoi je vous ai raccompagnés?»
- Pour nous tenir compagnie et nous rendre hommage, avons-nous répondu.
- Oui et une préoccupation avec! Vous allez en Irak, vous y rencontrez des gens qui s'occupent du Coran et le lisent d'une lecture qui rappelle le bourdonnement des abeilles. Ne les y écartez pas par les hadîths que vous rapportez à partir du Messager d'Allah et je suis votre associé!
Quradzah ajouta: «
après cela, je n'ai rapporté aucun hadîth du Messager d'Allah (SAW)».
Dans une autre version: «
quand Quradzah b. Ka'b fut arrivé (en Irak), on lui demanda de rapporter des hadîths, mais il répondit: «'Umar nous l'a défendu».(298)
Comme Quradzah b. Ka'b, d'autres Compagnons suivirent la politique des califes et s'empêchèrent de diffuser la tradition prophétique: Ad-Dârimî rapporte ceci (Sunan, titre:
"Ceux qui craignent de donner l'avis religieux", livre de la science 1/84-85). Ash-Shi'bî dit: «j'ai accompagné Ibn 'Umar pendant un an sans l'avoir entendu rapporter un hadîth à partir du Messager (SAW)».
A son tour, Ash-Shi'bî b. Yazîd raconte: «
J'ai accompagné Sa'd b. Abî Waqqâs jusqu'à Makkah puis jusqu'à Médine sans l'avoir entendu rapporter un hadîth à partir du Messager d'Allah (SAW)».
En revanche, il y eut parmi les Compagnons ceux qui, en opposition à la politique des califes, rapportèrent la sunnah du Messager (SAW) quitte à subir des épreuves:
Dans Kanzul-'Ummâl, 'Abdur-Rahmân b. 'Awf dit:
«
Bien avant sa mort, 'Umar fit venir à Médine les Compagnons du Messager d'Allah (SAW), qui s'étaient dispersés dans tous les horizons. Il fit venir 'Abdullah b. Hudhayfah, Abûd-Dardâ, Abû Dhar et 'Uqbah b. 'Amir et leur demanda:
- Quels sont ces hadîths que vous avez répandus dans les pays (les horizons)?
- Nous l'interdis-tu?, lui demandèrent-ils.
- Non, répondit-il. Mais restez ici près de moi. Par Allah, vous ne me quitterez pas, tant que je vis. Nous sommes plus savants (que les habitants des autres contrées musulmanes). Nous pouvons tantôt approuver ce que vous dites tantôt le récuser.
Ils restèrent alors près de lui jusqu'à sa mort
Adh-Dhahabî rapporte que 'Umar emprisonna trois Compagnons pour propagation des hadîths prophétiques: Ibn Mas'ûd, Abû-Dardâ' et Abû Mas'ûd al-Ançârî.(300)
Il disait souvent aux Compagnons: «Rapportez le moins possible de récits à partir du Messager d'Allah à l'exception de ce qui est nécessaire dans la pratique (du culte)».(301)
».(299)
3)- A l'époque de 'Uthmân
'Uthmân a suivi dans ce domaine la même politique que celle de ses prédécesseurs puisqu'il dit sur la chaire: «
Il n'est permis à personne de rapporter un récit dont on n'a pas entendu parler à l'époque d'Abû Bakr ou de 'Umar».(302)
Ad-Dârimî rapporte qu'un jour «
Abû Dhar était assis à côté du lieu médian de la lapidation rituelle. Autour de lui, les gens s'étaient réunis pour se renseigner en matière de religion. Soudain un homme se tint debout près de lui et dit: «Ne t'a-t-on pas interdit de donner des avis religieux?». En levant la tête vers lui,
Abû Dhar lui demanda: «Me surveilles-tu? A supposer que vous mettiez l'épée sur ma nuque et que je puisse malgré cela faire aboutir un mot que j'avais entendu du Messager d'Allah (SAW), avant que vous m'acheviez, eh bien! Je le ferai aboutir». Il paraît que cela s'est passé à l'époque de Uthmân.(303)
C'est à cette époque aussi que se passa le récit rapporté par Al-Ahnaf b. Qays:
«
J'ai été en Syrie et, le vendredi, je me rendis à la mosquée. Un homme était là, seul et sa prière était courte. Chaque fois qu'il se mettait devant une colonne de la mosquée (pour compléter le rang, paraît-il) les gens s'en allèrent. Je me suis approché de lui et pris place à côté.
- Qui est-tu, ô serviteur d'Allah?, lui demandai-je.
- Je suis Abû Dhar, et toi?
- Je suis Al-Ahnaf b. Qays, répondis-je.
- Va d'ici, que mon mal ne te contamine pas, me dit-il.
- Comment le ferais-tu?
- Ecoute, celui-là, c'est-à-dire Mu'âwiyah, a donné l'ordre que personne ne doive s'asseoir près de moi.(304)
C'était en raison de son opposition aux ordres des Autorités qu'Abû Dhar fut exilé d'une contrée à l'autre jusqu'à ce qu'il fût mort solitaire et banni à la Rabadhah en l'an 31 de l'hégire.
Cette persécution se passait durant la première moitié du califat de 'Uthmân. Quand il a faibli et que des Compagnons comme la mère des Croyants Aïsha, Talhah, Az-Zubayr, 'Amru b. al-'As l'eurent abandonné voire critiqué ouvertement, les gens n'hésitaient pas à braver l'interdiction de rapporter la sunnah du Prophète (SAW) dont une partie put être diffusée mais non compilée.
4)- A l'époque de l'Imam 'Ali (a. s.)
A cette époque, les Compagnons pouvaient rapporter une bonne partie des traditions prophétiques à tel point qu'on découvrit à cette époque les divergences qui existaient entre le contenu de la sunnah du Messager (SAW) et celui des avis religieux et juridiques des trois califes prédécesseurs de 'Ali (a. s.), qui n'ont fait que marmonner les raisons pour lesquelles ils interdisaient l'écriture de la sunnah. Mu'âwiyah, lui, les exprima clairement et sans détour.
5)- A l'époque de Mu'âwiyah
'Abdullah b. 'Amir al-Yahçubî dit: «J'ai entendu Mu'âwiyah parler sur la chaire, à Dimashq (Damas) et dire: «Ô les gens! Ne rapportez pas les hadîths du Messager d'Allah (SAW) à moins qu'il s'agisse d'un hadîth cité à l'époque de 'Umar qui, pour Allah, faisait peur aux gens (dans ce domaine)».(305)
Dans son Târîkh (histoire), At-Tabarî rapporte ce récit: «Quand Mu'âwiyah eut désigné en l'an 41 de l'hégire, Al-Mughîrah b. Shu'bah - comme gouverneur d'al-Kûfah il lui dit: «
Je veux te recommander plusieurs choses mais, comptant sur ta perspicacité, je m'en passe, à l'exception d'une chose: ne néglige pas l'insulte de 'Ali et son dénigrement, ni l'appel de la grâce et du pardon sur 'Uthmân, ni le dénigrement des compagnons de 'Ali et leur mise à l'écart, ni l'éloge des partisans de 'Uthmân et leur rapprochement (de toi)». Al-Mughîrah dit: «J'ai éprouvé et on m'a éprouvé; j'ai été auparavant gouverneur pour le compte de quelqu'un d'autre que toi sans avoir été critiqué. Toi, quand tu m'auras éprouvé, tu apprécieras ou tu déprécieras». «J'apprécierai, inshâ Allah!», rétorqua Mu'âwiyah.(306)
Dans son livre Al-Ahdâth (les événements) Al- Madâ'inî rapporte que Mu'âwiyah, après l'année de l'union envoya la même copie à ses gouverneurs (dans le monde musulman): «
On n'est pas responsable de ce qui peut arriver à quiconque rapporte quelque hadîth que ce soit sur les mérites d'Abû Turâb ('Ali) ou de sa famille». Les plus éprouvés alors furent les habitants d'al-Kûfah (en Irak).(307)
C'est dans ce contexte et pour cette cause que furent assassinés Hujr b. 'Adîy et ses compagnons, qui furent tués et crucifiés: Rashid al-Hujrî et Maytham At-Tammâr.
Ainsi donc l'Ecole des califes persécuta des Compagnons et des Tâbi'îne et liquida ceux qui étaient opposés à sa politique. En même temps, elle a ouvert la porte à d'autres clients qui pouvaient, en toute liberté, raconter ce qu'ils voulaient parmi les Musulmans.
L'ouverture des affluents israélites
En empêchant de rapporter les hadiths prophétiques, l'Ecole des califes se trouva acculée à ouvrir la porte des récits israélites en permettant à des conteurs tels Tamîm Ad-Darî le Chrétien et Ka'b al- Ahbâr le Juif, qui s'étaient convertis apparemment à l'Islam, de diffuser leurs récits judéo-chrétiens parmi les Musulmans. A l'époque de 'Umar, celui-ci attribua au premier le droit de parler pendant une heure aux Musulmans, avant la prière du vendredi dans la Mosquée du Prophète. 'Uthmân, lui, accorda deux heures de prêche dans deux jours différents à Tamîm Ad-Darî.
Quant à Ka'b al-Ahbâr, les califes 'Umar, 'Uthmân et Mu'âwiyah se faisaient renseigner auprès de lui au sujet de la création, de l'eschatologie, de l'interprétation du Coran.
Des Compagnons tels Anas b. Mâlik, Abû Hurayrah, 'Abdullah b. 'Umar b. al-Khattâb, 'Abdullah b. Az-Zubayr et Mu'âwiyah rapportèrent, à leur tour, les hadîths de ces deux prêcheurs.
D'autres savants et disciples d'obédience judéo-chrétienne (que les deux premiers) avaient le champ libre d'enseigner les musulmans jusqu'à l'époque abbasside - à l'exception de la période pendant laquelle l'Imam 'Ali (a. s.) était au pouvoir. Il les a chassés des mosquées où, sous le nom d'Al-Qaççâçîne (les conteurs), ils inculquaient aux Musulmans ce qu'ils voulaient.
Ces conteurs ont beaucoup influencé la pensée islamique de l'Ecole des califes. La culture hébraïque a pénétré et coloré une partie de l'Islam, de ses propres couleurs. D'où ces croyances très répandues au sein de l'Ecole des califes qu'Allah est un corps, que les prophètes commettent des péchés etc ...
Ces éléments intrus ont vu leur pouvoir accru surtout à l'époque umayyade en particulier durant le règne de Mu'âwiyah. Celui-ci avait des confidents chrétiens tels Serjûn son secrétaire "général" Ibn Athâl son médecin et Al-Akhtal son poète. Dans la cour umayyade, ceux-ci et leurs pairs ne remplissaient pas leurs fonctions en dehors de leurs idées et coutumes judéo-chrétiennes d'autant plus que la capitale umayyade, Damas, était auparavant une capitale byzantine c'est à dire de civilisation chrétienne.
Pour ce qui est de Mu'âwiyah, avant de se trouver dans ce contexte culturel, il fut élevé dans un milieu obscurantiste (jâhilite) et tribal. Il a vu et vécu les guerres que menaient les tribus arabes contre l'Islam qui en est sorti victorieux. Mu'âwiyah qui avait déjà un certain âge lorsqu'il a quitté Makkah conquise par l'Islam, pour Médine, ne passa que peu de temps dans la société islamique, en tout cas pas assez pour acquérir des habitudes islamiques et une culture spirituelle à même de lui permettre d'agir en Musulman convaincu sur la société syrienne aux racines bizantines très anciennes. C'était plutôt lui qui fut influencé par la nouvelle société.
Ceux parmi les Compagnons versés dans la spiritualité islamique, qui s'opposaient à Mu'âwiyah, tels Abû Dhar, Abû-Dardâ' et les narrateurs de Kûfah furent systématiquement écartés du chemin de Mu'âwiyah et de sa nouvelle société.
Depuis cette époque, les facteurs socioculturels marquèrent l'Ecole des califes du sceau de la culture judéo-chrétienne. Aucune étude objective de ces facteurs n'a été faite jusqu'à nos jours pour en mesurer l'impact sur cette Ecole. En plus de ses visées tribales et de son engagement Jâhilite qui le poussait à vivifier les us et coutumes des tribus arabes, Mu'âwiyah avait des buts personnels qu'il cherchait à atteindre. D'abord assurer l'héritage du trône umayyade à sa descendance et, pour ce faire, mater l'opposition des conservateurs qui le combattaient par l'Islam et la sunnah du Messager (SAW). Mu'âwiyah devait donc faire quelque chose pour traiter tous ses problèmes et parvenir à ses fins. Il eut recours alors à certains Compagnons dont l'attachement à la religion était suffisamment mince pour répondre positivement à la demande de Mu'âwiyah. Celui-ci utilisa ainsi les services de 'Amru b. al-'As, de Samurah b. Jundub, d'Abû Hurayrah, qui lui fabriquaient des hadîths sur mesure, qu'ils imputaient ensuite au Messager d'Allah (SAW). On commença d'abord après avoir institué l'insulte et le dénigrement de 'Ali (a. s.) par propager des hadîths relatant les mérites de 'Uthmân. Ceux qui s'en étaient chargés reçurent de Mu'âwiyah, argent, cadeaux et fiefs. Les gens rivalisaient donc de talent et d'ingéniosité pour rapporter une vertu ou un mérite relatif à 'Uthmân. Cela suffisait pour être comblé de faveurs et de richesses.
Ensuite Mu'âwiyah envoya à ses gouverneurs un nouvel ordre "impérial":
«Les hadîths qui vantent les mérites de 'Uthmân sont devenus effectivement nombreux et diffus. A l'arrivée de ma lettre, invitez les gens à rapporter des hadîths vantant les mérites des Compagnons et des trois premiers califes et qu'on cherche ensuite tout récit qu'un musulman rapporte en faveur de 'Ali pour apporter son opposé qui cite la même faveur attribuée à des Compagnons. Sachez que j'aime mieux cela; que ce sera très fort pour réfuter les arguments d'Abî Turâb ('Ali) et de sa Shi'ah et plus cuisant que le simple fait de rapporter les mérites de 'Uthmân».
Des récits furent alors inventés et propagés partout sur les chaires des mosquées dans les écoles coraniques pour enfants et adolescents qui, sous la direction de leurs enseignants, apprenaient par cur ces pseudo-Hadîths au même titre que le Coran. On les inculquait aussi aux jeunes filles, aux femmes et aux esclaves. Cela a duré un bon bout de temps.
Devant ces hadiths inventés, devant cette infamie répandue, les juristes, les juges et les gouverneurs s'en accommodaient. Quant aux liseurs (du Coran) et aux dévots miséreux qui affichaient la piété et l'ascétisme, ils fabriquaient à leur tour les hadîths susceptibles de les favoriser auprès des autorités en place et de leur rapporter ainsi argent, femmes et maisons. Quand les véritables hommes religieux et pieux qui condamnaient sincèrement le mensonge et la calomnie ont trouvé ces faux hadîths, ils les ont acceptés et rapportés, croyant qu'ils comportaient la vérité. Si ces hommes s'étaient doutés qu'ils étaient en présence du faux, ils ne l'auraient ni rapporté ni pris comme article de foi.(308)
Ibn Abîl-Hadîd cita les noms des Compagnons et des Tâbi'îne que Mu'âwiyah avait désignés à la narration des récits. Nous en avons parlé dans notre livre «
Les hadîths de la mère des Croyants Aïsha».(309)
Ces faux hadîths furent donc appelés sunnah du Prophète et malheur à celui qui y émit des doutes oui osa les refuser.(310)
6)- A l'époque de 'Umar b. Abdil-'Azîz
Quand il eut pris le pouvoir, le calife umayyade(311) leva l'interdiction d'écrire la sunnah du Messager (SAW) et donna cet ordre aux habitants de Médine:
«Cherchez les hadîths du Messager d'Allah (SAW) et notez-les car j'ai bien peur que la science soit effacée et que les hommes de science s'en aillent».
Ainsi, à la fin du premier siècle de l'hégire, Ibn Shihâb Az-Zuhrî fut, sur ordre du calife, le premier à avoir compilé le hadîth(312)
Mais l'entreprise de 'Umar b. Abdil-'Azîz mort emprisonné (en 101 h.) ne fut pas achevée: tout ce qu'on a compilé fut perdu.
Ibn Hajar rapporte ceci à l'occasion de la biographie d'Abî Bakr b.M.b. 'Amru b. Hazm (mort en 117 h.): «'Umar b. Abdil-'Azîz lui ordonna de noter et de compiler la science (religieuse)». Par après son fils dit après la mort de son père: «
ces livres sont perdus».(313)
Les autres compilations eurent le même sort
Il faudra attendre l'époque d'Abî Ja'far al-Mançur (abbasside) pour voir l'encouragement à la composition des recueils. Adh-Dhabî, en parlant des événements de l'an 143 h., dit:
«A cette époque, les savants de l'Islam commencèrent la compilation du hadîth, du fiqh et de l'exégèse. Ibn Jurayj composa ses livres à Makkah; Sa'îd b. 'Urûbah, Hammâd b. Salamah à Baçurah, Al Awzâ'î en Syrie, Mâlik (al-Muwatta') à Médine, Ibn Ishâq (al-Maghâzî), Ma'mar au Yaman, Abû Hanîfah et consorts le fiqh à Kûfah et Sufiân Ath-Thawrî son livre Al-Jâmi'. Ensuite Hushaym composa ses livres, de même Al-Layth en Egypte, Ibn Lahya'ah, Ibn al- Mubârak, Abû Yussuf et Ibn Wahb écrivirent des livres. La compilation se propage et les livres traitant de la langue arabe et de l'histoire apparaissent. Avant cette époque, les savants rapportaient de mémoire ce qu'ils avaient appris ou à, partir de feuillets disparates».(314
)
L'encyclopédie du fiqh islamique (publié par le Conseil supérieur des affaires islamiques au Caire en 1386 h. 1/47) dit aussi:
quand Al-Mançur était en pèlerinage en l'an 143 h., il encouragea Malik à composer son livre Al-Muwatta' et les autres savants à faire des livres.
Cela ne contredit pas, dit l'auteur, notre affirmation antérieure selon laquelle il y avait bien avant cette époque, des compilations de hadîths comme celle de 'Abdullah b. 'Amru b. al-'As et celle du Tâbi'î Az-Zuhrî. En effet, ce n'est qu'à l'époque abbasside qu'on sut qu'il y avait ce genre de compilations.
Avec la Sunnah du Prophète (SAW) furent composés aussi des livres comportant les avis religieux et les interprétations des califes parfois en opposition avec la Sunnah.
S'y étaient infiltrés aussi les récits israélites (voir nos recherches dans Le rôle des Imams dans la vivification de la sunnah).
Malgré l'essor de l'écriture et de la composition des livres, la politique de l'occultation de la sunnah prophétique continuait, pendant toutes ces époques, à être de rigueur.
Après la propagation des récits forgés à l'époque de Mu'âwiyah en vue de soutenir la politique des califes, il était normal de rencontrer des hadîths contradictoires.
Pourquoi deux hadîths contradictoires ont-ils pu être rapportés?
Citons des hadîths forgés à l'époque de Mu'âwiyah et considérés depuis comme des traditions prophétiques: «N'écrivez rien à partir de moi: à part le Coran effacez ce que vous avez écrit».(315)
D'autres récits vont dans le même sens: ils ont demandé au Prophète (SAW) la permission d'écrire à partir de lui mais il ne l'autorisa point.(316)
Abû Hurayrah raconte:
«Nous étions assis, en train d'écrire ce que nous avons entendu du Prophète (SAW). Soudain il sortit et nous demanda:
- Qu'est ce vous écrivez?
- Ce que nous entendons de toi, répondîmes-nous.
- Un livre à côté du Livre d'Allah?, nous demanda-t-il?
- Quoi?
- Ecrivez le Livre d'Allah; seul le Livre d'Allah. Pas de livre à côté du Livre d'Allah!, ordonna-t-il.
Nous avons alors ramassé ce que nous avions écrit puis nous l'avons brûlé».(317)
Que resterait-il alors des lois islamiques si nous brûlions les traditions prophétiques ou les jetons dans la mer? Non. Le Prophète (SAW) n'a sûrement pas proféré de tels hadîths. Voici ce qu'il a dit à Minan lors du pèlerinage d'Adieu:
«
Qu'Allah rende prospère tout serviteur qui, après avoir entendu et compris mes propos, les a transmis à quelqu'un qui ne les a pas entendus car il se peut qu'on porte du fiqh à quelqu'un qui en saura davantage que soi-même». Dans une autre version, le Prophète (SAW) dit: «Que la personne présente (ici) transmette (cela) à celle qui est absente. Car il se peut qu'on transmette une science à quelqu'un qui en aura une meilleure conception».(318)
Le Prophète (SAW) dit aussi:
- Qu'Allah fasse grâce à mes Califes (deux fois)
- Qui sont tes Califes, Ô Messager d'Allah?, lui demanda-t-on.
- Ce sont ceux qui après moi rapportèrent mon hadîth et ma sunnah.(319)
Dans le recueil d'Al Bukhârî (chap.: "L'écriture du savoir"), un homme du Yaman a entendu des propos du Messager d'Allah et demanda qu'on les lui note. «Ecrivez-lui (le hadîth)», ordonna le Prophète.(320)
De même un homme d'al-Ançar avait l'habitude de s'asseoir près du Prophète. Mais il avait beau entendre des hadîths et les apprécier, il n'en retenait rien. Quand il s'en est plaint au Prophète (SAW), celui-ci lui dit: «Aide-toi de ta main droite», en lui montrant qu'il s'agissait d'écrire.(321)
'Amru b. Shu'ayb rapporte ce récit à partir de son père citant son grand-père:
- O Messager d'Allah! Puis-je écrire tout ce que j'entends de toi?
- Oui, répondit-il.
- En cas d'agrément comme en cas de colère?, redemandai-je.
- Oui, affirma-t-il. Car en tout état de cause je ne dis que vrai.(322)
Le récit rapporté par 'Abdullah b. Amru b. al-'As est similaire (voir note 8). Selon un autre récit du 'Amru b. Shu'ayb précédent:
«O Messager d'Allah! Nous entendons des hadîths mais nous ne parvenons pas à tout apprendre; pouvons-nous les écrire?» «Oui, répondit-il, écrivez-les».(323)
Le Messager (SAW) a donc bel et bien, ordonné d'écrire ses hadîths de les compiler et de les diffuser comme l'affirment les récits précédents. Pourquoi donc a-t-on rapporté des hadîths qui affirment le contraire?
La réponse est que Quraïsh (les Muhâjirîne parmi les Compagnons) empêchait l'écriture du hadîth du vivant même du Prophète. C'était elle aussi qui empêcha l'écriture du testament du Prophète juste avant sa mort. Le deuxième calife consacre cette prohibition, brûla des hadîths écrits, empêcha de diffuser la sunnah et emprisonna à Médine les Compagnons qui s'y sont opposés. Le troisième calife emboîta le pas à son prédécesseur. Il était normal que certains compagnons se soumettaient aux volontés du pouvoir. D'autres n'hésitaient pas à s'y opposer et à diffuser coûte que coûte les hadîths du Messager. Abû Dhar subit à cause de cette orientation des épreuves dures et douloureuses. Nous montrerons plus tard que l'Imam 'Ali (a. s.) encouragerait cette prise de position avant son investiture populaire comme 4e calife. Une fois au pouvoir, il était normal qu'il uvrait pour la diffusion du hadîth mais après sa mort et la prise du pouvoir par Mu'âwiyah, celui-ci trouva, au début, des difficultés à empêcher l'écriture du hadith prophétique. Pour y parvenir, il fallait trouver des assistants et des rapporteurs de récits prohibitifs.
D'où cette contradiction flagrante entre les hadîths selon lesquels le Messager (SAW) dit: «Ecrivez mon hadîth» et ceux qui disent: «N'écrivez pas mon hadîth». C'est pour cela que nous disons: chaque fois qu'on se trouve devant des hadîths contradictoires, il convient de rejeter ce qui était conforme aux orientations du pouvoir régnant (à travers les époques).
Rappelons aussi que la prohibition de l'écriture des hadîths avait pour but d'empêcher la diffusion des mérites de l'Imam 'Ali (a. s.) parmi les Musulmans, surtout à l'époque de Mu'âwiyah qui ordonna de maudire l'Imam dans les sermons du vendredi sur les chaires musulmanes.
Mu'âwiyah avait aussi besoin de changer la conception islamique générale relativement aux qualités exceptionnelles que devait avoir l'Imam des Musulmans. Pour ceux-ci, le premier dirigeant islamique, le Prophète (SAW) était le modèle de la perfection humaine et infaillible. Cette conception ne plaisait pas à Mu'âwiyah parce qu'elle empêchait les gens vertueux de le suivre et d'accepter son fils Yazîd, un ivrogne et un pervers avéré, comme héritier du califat. Il fallait donc, pour lui, que l'idéal des Musulmans - Le Messager d'Allah (SAW) - se métamorphosât aux yeux des gens. D'où l'apparition, à cette époque, de hadîths montrant le Prophète (SAW) à un niveau aussi bas que celui de Yazîd et de Mu'âwiyah. Ces pseudo-hadîths furent rapportés par certaines mères des croyants et certains compagnons.
Comme les récits israélites allaient dans le même sens (le dénigrement des prophètes anciens (a. s.)), Mu'âwiyah encourageait leur diffusion parmi les Musulmans. La sunnah véritable n'étant rapporté à cette époque que de mémoire et la prohibition de l'écrire et de la diffuser étant de vigueur, les récits hébraïques s'entre mêlaient aux hadîths du Messager (SAW) au sein de l'Ecole des califes. Par après cette pensée islamique modelée à l'époque de Mu'âwiyah allait devenir l'Islam officiel. Tout ce qui s'y opposait était refusé et banni.
Quand le petit-fils du Messager d'Allah (SAW), Al- Hussayn et Ahlul-Bayt (a. s) avec lui eurent mis fin, par leur martyre, à la déviation et à l'auréole fabriquée que s'était donnée le califat, le pouvoir politique se distingua alors de la véritable représentation dans la Communauté islamique.
C'était donc l'attitude de l'Ecole des Califes,ra, (Ahl es Souna) à l'égard des hadîths prophétiques. Reste à étudier l'attitude opposée, celle de l'Ecole d'Ahlu-Bayt (a. s). Mais, avant de le faire, complétons la recherche dans ce chapitre par l'évocation de la principale conséquence de la prohibition par l'Ecole des califes d'écrire et de diffuser la sunnah du Prophète (SAW): le recours à l'élaboration personnelle des lois et à la mise en application des opinions des jurisconsultes. Parfois ceux-ci se permettaient de légiférer en opposition à la sunna du Messager (SAW). (L'Ecole d'Ahlul-Bayt (a. s) avait bien sûr une autre position bien différente).
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288. Ibn al-Athîr, Nihâyatul-Lughah, le terme: Sanan
289. Ar-Râghib, Mufradât, le terme: bid'
290. Il arrive que les partisans d'Ahlul-Bayt rapportent des récits relatifs aux mérites.
291. Al-Bukhârî, "Livre de la science", 1/22
292. Al-Maqrîzî, Imtâ'ul-Asmâ', p. 546. Ici l'auteur précise que c'était Zaynab bint Jahsh qui parla et avec elle ses compagnes.
293. Ibn Sa'd, At-Tabaqât, 2/243-244; Al-Muttaqî, Kanz, 3/138, 4/52
294. Ibn Sa'd, At-Tabaqât, 2/244
295. Ad-Dârimî, Sunan, 1/125; Abû Dâûd, Sunan, 2/126; Ahmed, Al-Musnad, 2/162, 192, 207, 215; Al-Hâkim, Al-Mustadrak, 1/105-106 etc.
296. Adh-Dhahabî, Tadhkiratul-Huffâdz, "Biographie d'Abû Bakr", 1/2-3
297. Ibn Sa'd, At-Tabaqât, 5/140, "Biographie d'Al-Qâsim Mohamed b. Abî Bakr".
298. Ibn 'Abdil-Bar, Jâmi'u Bayân al-'Ilm, 2/147; Al-Khatib al-Bagdâdî, Sharaf Açâbil-Hadîd, p. 88; Adh-Dhahabî, Tadhkiratul ..., 1/4-5
299. Al-Muttaqî, Kanz ..., h/4865 (1ère éd.) ou n 1398
300. Adh-Dhahabî, Tadhkiratul-Huffâdz, 1/7
301. Ibn Kathîr, Târîkh, 8/107
302. Al-Muttaqî, Muntakh al-Kanz, en marge d'Al-Musnad d'Ahmed, 4/64
303. Al-Daramî, Sunan, 1/132; Ibn S'ad, Tabaqât, 2/354; Al-Bukhârî, Sahîh, chap. "Le savoir avant l'acte", 1/161
304. Ibn Sa'd, At-Tabaqât, 4/168
305. Ibn 'Asâkir, Târîkh Madînati-Dimashq (manuscrit), 9/9, 2/236 ... etc.
306. At-Tabarî, Târîkh, 2/112-113, 2/38; Ibn al-Athîr, op. cit., 3/102
307. Rapporté par Ibn Abîl-Hadîd, Sharhun-Nahj, 3/15-16
308. Ibn Abîl-Hadîd, Sharhun-Nahj, 3/15-16; Ahmed Amîn, Fajrul-Islam, p. 275
309. Murtadâ al-'Askarî, Les hadîths de la mère des croyants Aïsha, 1/358
310. Al-Khatîb, Târîkh Bagdad, 14/7
311.
Abû Hafs 'Umar b. Abîl-'Azîz, investi en l'an 99 h. et mort en 101 h. Il leva l'insulte et la malédiction infligée au nom de 'Ali, rendit Fadak aux héritiers d'Az-Zahrâ' (a. s.) et donna l'ordre d'écrire le hadîth avec d'autres uvres louables. Voir, As-Suyûtî, Târîkh al-Khulafâ', "Biographie de 'Umar"; Ibn Hajar, Taqrîb-At-Tahdhîb, "Biographie de 'Umar"; Ad-Dârimî , Sunan "Introduction", p. 126; Ibn Sa'd, At-Tabaqât, 7/447; Abder-Razzâq, Al Muçannaf, 9/337; Abû Nu'aym, Akhbar Asbahân, 1/312; As-Suyûtî, Tadrib Ar-Râwî, p. 90
312. Ibn Hajar, Fath al-Bârî, 1/218
313. Ibn Hajar, Tahdhîb At-Tahdhîb, 12/39
314. As-Suyûtî, Târikh al-Khulafâ', 12/39; Adh-Dhahabî, Târikh al-Islam, 6/6
315. Muslim, Sahîh, 4/97; Ad-Dârimî, Sunan, 1/119, à l'Introduction; Ahmed b. Hanbal, Al-Musnad, 3/12, 39, 56
316. Sunan al-Durâmî, "Al-Muqaddamah" (l'Introduction) 1/119.
317. Ahmed, Musnad, 3/12-13.
318. Ibn Mâjah, Al-Muqaddamah, 18, h/23, 231, 236 et Kitâb al-Manâsik, Bâb, al-Kntbah Yawm al-Nahr; Abû Dâwûd, Sunan, "Kitâb al-'Ilm", Bâb, "Fadhl Nashr al-'Ilm", h/ 3360, Bâb, 10; Al-Tarmadhi, Kitâb al-'Ilm, Bâb 7; Al-Darâmî, 1/74-76, Al-Muqaddamah, Bâb, 24; Ahmad, Musnad, 3/225, 4/80, 5/173
319. Aç-Çaduq, Man lâ Yahduruhul-Faqîh, 4/420; Al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, 2/145, h/ 7; Ar-Râmahramzî, Al-Muhaddith al-Fâçil, p. 163; Al- Qâsimî, Qawâ'id At-Tahdîth, p. 48; Ibn Abdil-Bar, Jâmi'u Bayânil'Ilm, 2/55 ...
320. Al-Bukhârî, Sahîh, 1/22.
321. At-Tirmidhî, Sunan, 10/135
322. Ahmed, Al-Musnad, 2/207-215
323. Ahmed, Al-Musnad, 2/215