Chiisme au Maroc
[FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif][SIZE=-1]• Les pouvoirs publics prennent au sérieux la menace iranienne [SIZE=+1]
Le casse-tête chiite au Maroc
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[FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif][SIZE=-1]La chasse aux chiites marocains est lancée. Des saisies de livres, CD et autres vidéo-cassettes, faisant la propagande des idées chiites, ont été opérées dans plusieurs villes du Royaume. Les raisons de la rupture des relations entre Rabat et Téhéran sont de plus en plus palpables. [/SIZE][/FONT]
[FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif][SIZE=-1]L. Bernichi
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Les autorités marocaines reconnaissent l’existence de foyers chiites. Taïeb Fassi Fihri l’a admis, le 12 mars 2009, devant le conseil de gouvernement. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération a ainsi fustigé le prosélytisme d’associations marocaines oeuvrant à développer l’Islam chiite dans le pays avec l’appui de Téhéran.
«Le Maroc ne peut pas accepter qu’on mène sur son territoire des actions de ce genre, directement ou indirectement, ou via de soi-disant ONG» a-t-il déclaré à l’agence de presse AFP. Dans ce contexte, une campagne est lancée depuis le 16 mars 2009 pour saisir les livres, les cassettes audio et vidéo ainsi que les CD-room chiites dans les libraires et les bibliothèques des grandes villes du pays. Une littérature qui était largement présente dans la dernière édition du Salon international de l’Edition et du Livre (SIEL), 13 au 22 février 2009 à Casablanca. [/SIZE][/FONT]
[FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif][SIZE=-1]Pénétration
Selon Taïeb Fassi Fihri, le Maroc n’est pas le seul à subir cet activisme iranien également relevé en Afrique sub-saharienne, dans d’autres pays musulmans et même en Europe. Une partie de la communauté marocaine de Belgique a fait l’objet d’actions iraniennes du même type, a révélé le porte-parole du gouvernement Khalid Naciri.
Les déclarations de Taïeb Fassi Fihri viennent appuyer le contenu du communiqué de son département annonçant, le 6 mars 2009, la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Iran. Le ministère des Affaires étrangères avait dénoncé l’activisme avéré des autorités de ce pays et notamment de sa représentation diplomatique à Rabat. «Ce type d’actions structurées et soutenues constituent une ingérence intolérable dans les affaires intérieures du Royaume et sont contraires aux règles et à la déontologie de l’action diplomatique», pouvait-on y lire.
C’est la première fois que le Maroc concède à évoquer, officiellement, la montée du chiisme. Et, pourtant, cette escalade était souvent rapportée par des religieux ou des acteurs de la vie politique. Youssef Al-Qaradawi, président de l’Union internationale des oulémas musulmans, a ainsi déclaré, en février 2008, que des tentatives de pénétration chiite étaient en cours dans tous les pays du Maghreb et il a stigmatisé cette campagne qui tend «à créer la zizanie» dans des pays musulmans exclusivement sunnites. [/SIZE][/FONT]
[FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif][SIZE=-1]Conversions
Le député marocain Abdelbari Zemzmi, membre du parti Renaissance et Vertu, a mis lui aussi en garde, en août 2008, sur les ondes de MBC, sur cet état de fait. Il a affirmé que des dizaines de milliers de jeunes se sont convertis au chiisme, surtout dans la région du Nord. Accusant par là l’ambassade de l’Iran au Maroc d’être derrière ces conversions. De nombreux organes de presse ont également consacré des enquêtes pour parler du phénomène. Une nouvelle rapportée par la presse montre ainsi que l’Iran ne lésine pas sur les moyens pour convertir les Marocains au chiisme. Le quotidien arabophone Acharq Al Awsat, basé à Londres, a diffusé, en février 2007, une information mentionnant que les autorités marocaines surveillaient de très près six ressortissants présents à Qom, en Iran, depuis janvier 2007 pour étudier à son école chiite, Hawza, après leur conversion et leur allégeance faite à la République islamique d’Iran.
Selon ce journal, les six Marocains, originaires de Meknès, sont âgés entre 24 et 33 ans. Leur objectif est de revenir au Maroc à l’issue de leurs études à Qom, siège de la plus importante école théologique chiite, avec celle de Najaf, en Irak. Avec pour mission de promouvoir le chiisme et favoriser les conversions dans les grandes villes marocaines. La conversion, le voyage, le séjour et les études de ces Marocains ont été financés par une association culturelle de Rabat, liée à l’Iran, et qui dissémine la littérature chiite dans le Royaume.
Plusieurs associations sont considérées, en effet, d’essence chiite ou du moins ayant des sympathies avec le mouvement chiite: l’association Attawassoul à Al Hoceima, Al Inbiaat à Tanger ou encore Al Ghadir à Meknès. Cette dernière est la seule à l’afficher publiquement. [/SIZE][/FONT]
[FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif][SIZE=-1]Appartenance
Selon le rapport 2006 du département d’Etat américain sur les libertés religieuses, Al Ghadir est la première association chiite à avoir déposé une demande auprès des autorités marocaines pour l’autoriser à exercer ses activités en toute légalité. Aucune suite n’a été donnée à sa demande. Le nom de cette association ne laisse non plus aucun doute. El Ghadir fait allusion à un épisode important dans l’histoire du chiisme. C’est un ruisseau à la sortie de La Mecque, au niveau duquel le Prophète Mohammad a prononcé son “discours d’adieux”, après son dernier pèlerinage, devant des milliers de musulmans venus du monde entier, où il aurait désigné Ali comme son successeur. «Celui qui me considère comme son Maître (Mawla), Ali est son Maître. Mon Seigneur, allié de celui qui s’allie à lui, hait celui qui le hait, glorifie celui qui le glorifie, délaisse celui qui le délaisse, et laisse le droit et la justice avec lui où qu’il soit.»
El Ghadir compte aussi parmi ses fondateurs Mouhssine Hani, qui n’est autre que le frère cadet de Driss Hani. Cet érudit formé aux grandes écoles chiites syriennes, originaire de Meknès, est pratiquement le seul à avoir admis ouvertement son appartenance chiite. Peu en effet le font par peur des représailles.[/SIZE][/FONT]
[FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif][SIZE=-1]Modèle
Les multiples arrestations survenues au lendemain des manifestations pro-Khomeyni lors de la Conférence islamique de Casablanca en janvier 1984 sont toujours dans les esprits. La fatwa des oulémas marocains traitant le guide spirituel de la révolution islamique d’impie aussi.
Les procès intentés contre les bahaïstes en 1986 ont fini par convaincre les plus enthousiastes de taire leurs croyances religieuses. Les chiites irakiens, libanais ou syriens, installés au Maroc depuis le début des année quatre-vingt, se font également très discrets. Ils savent que s’ils sont soupçonnés de prosélytisme, ils risquent de ce fait l’expulsion. Et, beaucoup y perdraient gros.
C’est cette même clandestinité qui ne permet pas de quantifier à sa juste mesure le nombre de chiites au Maroc. Et c’est aussi cette particularité qui rend le recrutement encore plus secret. Néanmoins, on sait que le chiisme s’infiltre dans les milieux universitaires. De l’aveu même de Driss Hani. «Il y a de plus en plus de chiites marocains. D’ailleurs, j’en connais beaucoup, notamment parmi les jeunes universitaires.», a-t-il ainsi déclaré dans une interview à Maroc Hebdo International (numéro 535).
Le danger, aux yeux des pouvoirs publics marocains, est que les relations entre l’Iran et les organisations islamistes marocaines se développent et se consolident, à l’image de ce qui se passe actuellement avec le Hezbollah au Liban ou le Hamas en Palestine. [/SIZE][/FONT]
[FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif][SIZE=-1]Eradication
Mais, la plus grande menace de la poussée chiite est que le recrutement se fait dans la majorité des cas dans des milieux défavorisés. Selon le témoignage de Abdelbari Zemzmi à MBC, de plus en plus de jeunes illettrés, pauvres et chômeurs, se convertissent. Le même profil que celui des kamikazes du sanguinaire 16 mai 2003... Mourir en martyr est une notion fondatrice de l’idéologie chiite. La Révolution iranienne en a quasiment fait une manière d’être. Chaque jeune aspirant peut embrasser la mort sacrée et se rehausser ainsi au rang des martyrs célèbres. Ceci dit, les visées expansionnistes iraniennes ne menacent pas uniquement le Maroc mais tous les régimes arabes. L’Iran est accusé de tenter à travers la propagation des idées chiites de répandre la discorde au sein des sociétés arabes.
Le vide occasionné par l’apathie des Etats arabes lors de l’agression israélienne sur la bande de Gaza a cédé la place à un Iran se voulant fédérateur de la “Umma”.
En cette période de tensions entre Sunnites et Chiites, entre pays musulmans modérés et extrémistes, le Maroc, selon les observateurs politiques, a tout intérêt à préserver son unicité religieuse. Mais la rupture avec Téhéran suffira-t-elle à limiter la propagation du chiisme au Maroc? Rien n’est moins sûr.
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Source: maroc-hebdo.press.ma