Bismillah
Salamoun alaykoum
Dans la continuité de la série sur les surnoms des Imams, il y aurait, allant tout à fait dans le même sens que l’étude du frère Sajjad, quelques remarques à faire à propos du surnom de l’Imam Hoseyn (as), es-Shahîd.
Comme l’a spécifié Sajjad, chacun de ces surnoms comporte non seulement une dimension historique dont sa provenance semble dépendre, mais aussi une portée métaphysique par le biais de laquelle l’Imam réalise son statut d’Homme Parfait, seul digne de connaître pleinement Dieu.
Ainsi, si as-Shahîd semble avant tout faire référence aux tragiques événements de Karbala durant lesquels l’Imam Hoseyn (as) tomba martyr, ce qualificatif recèle une dimension de témoignage allant dans le même sens que le surnom as-Sâdeq. En effet, la racine shahada signifie le fait d’être témoin de quelque chose, ou de rendre témoignage, d’attester, impliquant donc l’idée de présence à quelque chose. Ainsi, as-Shâhid c’est le témoin, le véridique qui a eu la pleine vision de la chose à témoigner.
On voit donc encore une fois le lien étroit s’établissant là avec la notion de Haq, dont le Shahîd est le témoin, le confirmateur par excellence.
A ce propos, il faudrait mettre également en relation les notions de Haq et de ‘Adl, dans la mesure où justement la Justice, qu’elle se situe sur un plan strictement sociopolitique ou bien cosmologique en tant que l’équilibre parfait des éléments entre eux, est la manifestation au niveau de la création du Haq originaire divin. La Justice naturelle aux choses, à savoir l’ordre parfait du cosmos se trouve être le reflet même sur un plan « horizontal » de la Sagesse et de la Bonté divine.
Ainsi, Haq étant aussi bien La Vérité absolue qu’est Dieu que la Réalité même, c’est en se soumettant pleinement à cette Réalité mêmes des choses, et en se sacrifiant humblement pour le règne de la Justice, du juste rapport entre les éléments, que l’Imam Hoseyn (as) devient précisément le Témoin par excellence de la Réalité, telle qu’elle est non telle qu’elle semble être, il devient par là même la Main qui accomplit et réalise cette Réalité. Son combat est alors de veiller au maintient de l’ordre vrai et harmonieux des choses, comme miroir de la Perfection divine et reflet du Haq. Voila pourquoi Karbala symbolise peut-être aussi la capacité même de la vérité à renaître perpétuellement de ses propres cendres, car on ne peut éteindre la Lumière de Dieu, qu’est justement l’Imam...
L’Imam est donc le Témoin du Haq en tant qu’il est le martyr de la Réalité. D’ailleurs, tout jihad n’est-il pas justement d’attester et de réaliser le Haq, tout en niant et en luttant contre le Bâtel (le faux, l’illusion), quelque soit le niveau où l’on se place ? Alors que tout le malheur des hommes vient justement du fait de prendre le vrai pour de l’illusion et l’illusion pour du vrai.
Ainsi, l’Imam est le perpétuel Garant et Témoin, témoin de Dieu auprès des hommes, et témoin des hommes auprès de Dieu, Confirmateur de toute Réalité, manifestation même du Haq originaire... Il est pur regard, ¼il de Dieu sur terre, ‘Ayn-Ullah. Et c’est en cela qu’il est le Miroir même de Dieu, Sa Manifestation, car après tout le hadis dit bien que le Croyant est le miroir de croyant, alors que l’on sait tous que le Mou’min est aussi l’un des Noms du Très-Haut. C’est en cela que l’Imam est la Présence même de Dieu sur terre... D’ailleurs, dans un très beau hadis, l’Imam Reza (as) compare la présence de Dieu en ce monde à l’image dans le miroir, qui est dedans sans l’être, en concluant tout de même que Dieu est la Lumière même permettant au sujet de voir l’objet dans le miroir. Ainsi, s’unifient le connaissant, le connu et le véhicule même de la connaissance qu’est Lumière...
On comprend par ailleurs en quoi l’histoire nous dit que tous les Imams tombèrent martyrs, car justement cette histoire sainte, hiéro-histoire, comme dirait Corbin, n’est autre que le reflet sur un plan diachronique de cette Lumière Une, preuve et témoin d’elle-même...
Désolé ce fut un peu long
Wa’salâm
Salamoun alaykoum
Dans la continuité de la série sur les surnoms des Imams, il y aurait, allant tout à fait dans le même sens que l’étude du frère Sajjad, quelques remarques à faire à propos du surnom de l’Imam Hoseyn (as), es-Shahîd.
Comme l’a spécifié Sajjad, chacun de ces surnoms comporte non seulement une dimension historique dont sa provenance semble dépendre, mais aussi une portée métaphysique par le biais de laquelle l’Imam réalise son statut d’Homme Parfait, seul digne de connaître pleinement Dieu.
Ainsi, si as-Shahîd semble avant tout faire référence aux tragiques événements de Karbala durant lesquels l’Imam Hoseyn (as) tomba martyr, ce qualificatif recèle une dimension de témoignage allant dans le même sens que le surnom as-Sâdeq. En effet, la racine shahada signifie le fait d’être témoin de quelque chose, ou de rendre témoignage, d’attester, impliquant donc l’idée de présence à quelque chose. Ainsi, as-Shâhid c’est le témoin, le véridique qui a eu la pleine vision de la chose à témoigner.
On voit donc encore une fois le lien étroit s’établissant là avec la notion de Haq, dont le Shahîd est le témoin, le confirmateur par excellence.
A ce propos, il faudrait mettre également en relation les notions de Haq et de ‘Adl, dans la mesure où justement la Justice, qu’elle se situe sur un plan strictement sociopolitique ou bien cosmologique en tant que l’équilibre parfait des éléments entre eux, est la manifestation au niveau de la création du Haq originaire divin. La Justice naturelle aux choses, à savoir l’ordre parfait du cosmos se trouve être le reflet même sur un plan « horizontal » de la Sagesse et de la Bonté divine.
Ainsi, Haq étant aussi bien La Vérité absolue qu’est Dieu que la Réalité même, c’est en se soumettant pleinement à cette Réalité mêmes des choses, et en se sacrifiant humblement pour le règne de la Justice, du juste rapport entre les éléments, que l’Imam Hoseyn (as) devient précisément le Témoin par excellence de la Réalité, telle qu’elle est non telle qu’elle semble être, il devient par là même la Main qui accomplit et réalise cette Réalité. Son combat est alors de veiller au maintient de l’ordre vrai et harmonieux des choses, comme miroir de la Perfection divine et reflet du Haq. Voila pourquoi Karbala symbolise peut-être aussi la capacité même de la vérité à renaître perpétuellement de ses propres cendres, car on ne peut éteindre la Lumière de Dieu, qu’est justement l’Imam...
L’Imam est donc le Témoin du Haq en tant qu’il est le martyr de la Réalité. D’ailleurs, tout jihad n’est-il pas justement d’attester et de réaliser le Haq, tout en niant et en luttant contre le Bâtel (le faux, l’illusion), quelque soit le niveau où l’on se place ? Alors que tout le malheur des hommes vient justement du fait de prendre le vrai pour de l’illusion et l’illusion pour du vrai.
Ainsi, l’Imam est le perpétuel Garant et Témoin, témoin de Dieu auprès des hommes, et témoin des hommes auprès de Dieu, Confirmateur de toute Réalité, manifestation même du Haq originaire... Il est pur regard, ¼il de Dieu sur terre, ‘Ayn-Ullah. Et c’est en cela qu’il est le Miroir même de Dieu, Sa Manifestation, car après tout le hadis dit bien que le Croyant est le miroir de croyant, alors que l’on sait tous que le Mou’min est aussi l’un des Noms du Très-Haut. C’est en cela que l’Imam est la Présence même de Dieu sur terre... D’ailleurs, dans un très beau hadis, l’Imam Reza (as) compare la présence de Dieu en ce monde à l’image dans le miroir, qui est dedans sans l’être, en concluant tout de même que Dieu est la Lumière même permettant au sujet de voir l’objet dans le miroir. Ainsi, s’unifient le connaissant, le connu et le véhicule même de la connaissance qu’est Lumière...
On comprend par ailleurs en quoi l’histoire nous dit que tous les Imams tombèrent martyrs, car justement cette histoire sainte, hiéro-histoire, comme dirait Corbin, n’est autre que le reflet sur un plan diachronique de cette Lumière Une, preuve et témoin d’elle-même...
Désolé ce fut un peu long
Wa’salâm