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Tranfert du post de l'émir du 16 Avr 2004

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Ancien post de l'émir sur LA GRANDE SCISSION DE L'ISLAM

Assalamou 'alaykoum

Afin que cette discussion puisse continuer et à la demande de certains frères, j'ai recopié, de l'ancien forum, les trois derniers messages de ce poste du 16 Avr 2004, "Comprendre et débattre sur la grande scission de l'islam".

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Titre du post : comprendre et débattre sur la grande scission de l'islam
Auteur : l'émir
Date : 16 Avr 2004


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Réponse de : Abduh
Date : 08 Mai 2004



Bismil-Lâhir-Rahmânir-Rahîm

was-salâtou 'alâ habîbil-Lâh wa âlihil-at-hâr

was-salâmou ‘alaykoum wa rahmatoul-Lâh


Tout en vous souhaitant la bienvenue, en vous remerciant pour vos compliments et encouragements, et en vous présentant mes meilleurs v½ux à l'occasion de la naissance de notre Saint Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, je vais tenter, avec l'aide de Dieu le Très-Haut, de commencer à répondre à vos questions intéressantes et pertinentes.

premiérement j'aimerais savoir si le najh oul balagha attribué à l'imam 'ali (que dieu
ennoblisse son visage) a été authentifié comme étant intégralement prononcé par notre
saint imam?

La plupart des textes du Nahdj al-balâgha sont sûrement de l'Imam 'Alî, que Dieu ennoblisse son visage, mais il serait sans doute aventureux de garantir une authenticité à 100%. Ainsi, les savants imamites considèrent en général que le Kâfî de Kolaynî est d'une authenticité plus sûre que le Nahdj , or le Kâfî n'est lui-même pas d'une authenticité à 100%.

Mais on peut aussi considérer les choses d'une autre manière. Allâmah Tabâtabâ'î, l'auteur du tafsîr al-Mîzân , répondit ainsi à Henry Corbin, qui lui faisait part des doutes de certaines personnes quant à l'authenticité de certains textes du Nahdj : "Peu importe qui tenait la plume, c'était en tout cas l'Imam qui parlait". (C'est ainsi que le récit m'a été rapporté, le propos n'est donc peut-être pas littéralement exact).

Cela dit, il y a de nombreuses travaux sur les sources du Nahdj , qui sont généralement concluants et aboutissent à des sources tout à fait solides.

Enfin, il faut savoir que le Nahdj al-balâgha est loin de constituer la totalité ou la majeure partie des propos de l'Imam 'Alî, que Dieu ennoblisse son visage, car le sharîf Râdî n'y a réuni de ses propos que ceux qui lui paraissaient les plus remarquables au point de vue de l'éloquence (comme le titre l'indique d'ailleurs).

deuxiemement est ce que le oussoul kafi de koulaini ainsi que l' ensemble des ecrits
attribués aux saints imams ont egalement subi l' éxamen de l'authentification par les
methodes actuelles? (méme chose pour les deux sahihs sunnites)?

Il y a de nombreuses ouvrages sunnites et shiites qui épluchent les biographies des rapporteurs de hadiths, mais comme je l'ai écrit ailleurs, la méthode fondamentale de "tri" des hadiths qui a été explicitement enseignée par les Gens de la Demeure prophétique, par qui nous vient la Paix, n'est pas d'en étudier les chaînes de transmission (même si cela peut aider dans une certaine mesure, mais assez limitée), mais de confronter le contenu des hadiths au Coran, à la Sounnah établie et à l'intelligence ('aql ), en rapportant aussi les hadiths qui sont ambigus à ceux qui sont formels, comme nous devons aussi le faire pour les versets du Coran (cf. Coran, 3.7)

troisiemement de nombreux savants sunnites ont étudié sous l'égides des saints imams
pourquoi n'ont ils pas adhérer totalement aux chiismes surtout aux concepts d'imamat et
d'impeccabilité?

1) Déjà ces savants n'admettent pas l'impeccabilité des Prophètes et professent sans problème que le Prophète David, que la Paix soit avec lui, aurait envoyé un de ses généraux se faire tuer pour pouvoir lui piquer sa femme et autres "juiveries" du même genre. Alors, pourquoi iraient-ils admettre l'impeccabilité d'un "imam", terme qui s'applique pour eux à tout "savant" de haut rang (Imam Mâlik, Imam Ghazzâlî, etc.)

2) Ces savants ne participaient qu'aux cercles les plus extérieurs d'enseignement des Imams, car ce qu'ils recherchaient était essentiellement le fiqh . L'Imam faisait par exemple un cour de fiqh dans la mosquée devant un grand nombre d'élève. Puis, un petit groupe l'accompagnait jusqu'à chez lui et entendait des enseignements plus profonds. Puis un groupe encore plus petit pouvait entrer chez lui et profiter d'enseignements encore plus secrets. Enfin, l'Imam emmenait parfois des compagnons comme Komayl dans le désert et lui confiait des enseignements que s'il ne pouvait trouver un c½ur capable de supporter certains des enseignements reçus et qu'il ne pouvait non plus supporter de les taire, il n'avait qu'à creuser un trou dans le désert et les confier à ce trou… Eh bien, les savants sunnites qui étudièrent chez certains des Imams n'ont jamais participé qu'aux cercles les plus extérieurs.

3) Enfin, et surtout, pourquoi des milliers de Compagnons ont entendu du Prophète le Coran et les Hadiths, et n'ont pas hésité à agir de manière complètement contraire. Ce n'était d'ailleurs pas une nouveauté: les Compagnons de Moïse ont bien vu tous les miracles fait par Moïse, ont traversé avec lui les flots séparés, puis n'ont pas hésité à prendre le veau d'or pour divinité, et cela malgré l'opposition d'Aaron. "Ton plus grand ennemi, c'est ton ego qui se trouve entre tes flancs", disait le Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens. Ecouter les "cours" ou "discours" d'un Prophète ou d'un Imam est une chose, se soumettre entre ses mains est une autre chose, et avoir foi en lui est encore tout autre chose…

et quelles sont les sources de ces deux critéres?

1) Pour l'Imamat, les sources sont: a) la raison ; b) le Coran.

La raison, parce qu'il est totalement irrationnel qu'un simple chef d'entreprise s'absente ne fût-ce qu'un mois sans désigner quelqu'un pour gérer l'affaire en son absence, comme le fit Moïse en désignant Aaron pour le remplacer. Alors quelqu'un qui a peiné pendant 23 ans pour établir une entreprise qui n'est même pas la sienne, mais celle de Dieu, et dont le bénéfice n'est pas de ce monde, mais la vie éternelle, pourrait ainsi partir définitivement sans se préoccuper de ce qui arriverait à cette entreprise et sans désigner un remplaçant pour en continuer la gestion de manière parfaite? D'autant plus qu'il savait fort bien, comme le montre le Coran, comment les entreprises précédentes avaient été déviées de leur lancée initiale?

Quant au Coran, il s'agit du verset 2.124: "Et lorsque son Seigneur éprouva Abraham par des paroles et qu’il s’en acquitta pleinement. [Dieu] dit : « En vérité, Je t’établis comme Imam pour les gens. » — Il dit : « Et de ma descendance ? » — [Dieu] dit : « Mon engagement ne concerne pas les injustes. » Ce verset établit d'une part l'Imamat dans la lignée d'Abraham et invalide d'autre part l'Imamat de tout injuste jusqu'au jour de la Résurrection. Or, qui est plus injuste que quelqu'un qui a adoré des idoles ne serait-ce qu'une fois dans sa vie. Loqmân ne dit-il pas, dans le Coran: "O mon fils, ne donne pas d'associé à Dieu, car donner un associé à Dieu est une immense injustice " (31.13) Or, Abou Bakr, 'Omar et 'Othmân avaient tout trois adoré des idoles, ce qui les disqualifie ipso facto pour l'Imamat. Seul 'Alî n'avait jamais adoré la moindre idole.

2) Pour l'infaillibilité (dans la connaissance de la religion) et l'impeccabilité (dans son application), la source est la raison, car il est naturel de douter de quelqu'un que l'on a vu se tromper ou mal agir et l'on ne peut se fier totalement à une telle personne après cela. Or, Dieu nous demande de nous fier et de nous soumettre totalement aux Prophètes qui apportent une nouvelle Révélation et aux Imams qui l'interprètent correctement et la préservent de la déviation. Dieu étant Juste et Sage, il ne peut exiger de l'homme qu'il se fie et se soumette à quelqu'un dont il a constaté qu'il n'est pas à 100% fiable. C'est pourquoi, en Sa sagesse et Sa justice, Dieu préserve de l'erreur (doctrinale et pratique) les Guides (Prophètes ou Imams) auxquels Il nous demande de nous soumettre et qu'Il nous demande de suivre totalement en toutes choses.

quatriémement apres avoir lu l'ouvrage de l'historien hichem djait , "LA GRANDE
DISCORDE" nous comprenons que les compagnons ayant combattu l'imam 'ali (que dieu
ennoblisse son visage) et meme les compagnons ayant été du coté de mou'awiya n'avait
entre leurs mains toutes les donnés du probleme. quelle est la perception actuelle des sa
vants chiites sur les compagnons et notamment sur abou bakr (radhi allah ou ranhou)et
aicha(radhi allah ou ranha) ?

Je n'ai pas lu le livre de Hishâm Djaït et n'en dirai donc rien. Pour ce qui est des Compagnons, il n'y a pas de dogmatisme historique dans l'imamisme et il y a donc diverses positions défendues par diverses personnes, positions que j'ai résumées ailleurs en disant qu'il y avait principalement:

1. la position shiite bienveillante selon laquelle les trois premiers Califes auraient été des musulmans sincères qui auraient usurpé le Califat en croyant agir dans l'intérêt de l'islam et des musulmans (autrement dit des musulmans ayant commis une "erreur bien intentionnée").

Cette thèse m'a personnellement séduit un certain temps, mais elle ne tient finalement pas historiquement la route et ne peut être soutenue que par des personnes faisant fi des faits de l'histoire au profit d'un préjugé de bonne intention (hosno z-zann ) en faveur de ces Califes, ce qui est tout à l'honneur de ces shiites, mais est une attitude plus "morale" que "scientifique".

2. la position shiite modérée (et peut-être la plus répandue) selon laquelle les trois premiers Califes auraient été des musulmans sincères qui auraient usurpé le Califat pour divers intérêts personnels (autrement dit, des "musulmans ayant péché par intérêt").

Cette thèse qui m'a aussi retenu un certain temps, mais à mon sens, elle ne tient pas non plus historiquement la route et relève encore d'une bienveillance plus morale que scientifique envers ces personnages.

3. la position shiite dure selon laquelle les trois premiers Califes auraient été des musulmans sincères qui auraient usurpé le Califat parce que leurs passions les avaient fait dévier de la voie droite de l'islam (autrement dit des "renégats ex-musulmans").

A mon sens, et après plusieurs années d'études, cette position ne tient pas non plus historiquement la route et relève encore d'un reste de bienveillance plus morale que scientifique envers ces personnages.

4. la position shiite la plus radicale et la plus minoritaire, mais à mon sens la plus lucide et la plus fondée historiquement, est que ces premiers Califes n'ont jamais eu le moindre atome de foi en leur c½ur et qu'ils étaient dès le début des mécréants de la contre-initiation qui ne se sont extérieurement "soumis" que par hypocrisie pour essayer par tous les moyens de faire échouer la mission du Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, "de l'intérieur". Ils firent ainsi, avec leurs complices, dont leurs filles, plusieurs complots et tentatives pour faire prendre le Prophète par ses ennemis, pour l'assassiner et pour l'empoisonner, stratagèmes qui furent tous déjoués par Dieu. Devant la réussite de la mission du Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, il ne leur resta plus, comme dernière solution, que de s'emparer du Califat pour dévier l'islam de la voie que le Prophète lui avait assigné et qu'il avait confié à l'Imam 'Alî fils d'Abou Tâlib, que la Paix soit avec lui, déviant ainsi l'islam "au nom de l'islam", comme le feront après eux quasiment tous les dirigeants musulmans de toutes les dynasties, y compris la plupart des présidents modernes, qui furent ainsi tous de fidèles continuateurs de la "Sonnah de Abou Bakr et Omar".

Il n'y eut donc historiquement que deux Califes bien guidés, l'Imam 'Alî et son fils l'Imam Hassan, que la Paix soit avec eux, leurs trois prédécesseurs n'étant, aux yeux de l'histoire comme de Dieu, que des ennemis de la religion de Dieu, lointains héritiers de Caïn semblables à Paul de Tarse, fidèle disciple du rabbin Gamaliel. Et parmi ces trois, le Sâmiri, dajjâl de son temps, qui érigea le veau d'or du Califat parmi les musulmans n'est autre que 'Omar Ibn al-Khattâb, et les c½urs de la plupart des Compagnons du Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, s'emplirent malheureusement d'amour pour ce veau d'or et le préférèrent à 'Alî, tout comme le firent auparavant les c½urs de la plupart des Compagnons de Moïse, que la Paix soit avec lui, qui préférèrent le veau d'or à Aaron. Le Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, avait d'ailleurs bien annoncé que sa communauté referait pas à pas les mêmes erreurs que les communautés des Prophètes précédents.

A l'appui de cette thèse qui, je le rappelle, est minoritaire parmi les Imamites, mais que je considère pour ma part comme la plus solide, il convient de méditer certains passages du Coran comme les versets suivants:

Coran 4.51-53: "N'as-tu pas vu ceux qui ont reçu une part du Livre, croient dans le Djibt et le Tâghût et disent à ceux qui sont mécréants: "Ceux-là sont mieux guidés que ceux qui ont la foi"? Ceux-là, Dieu les maudit, et tu ne trouveras pour qui Dieu maudit point de secours. Auraient-ils donc part au royaume — ils n'en donneraient alors pas la moindre miette aux gens — ou bien sont-ils donc jaloux des gens pour ce que Dieu leur a donné de par Sa bonté? Nous avions pourtant déjà donné à la famille d'Abraham le Livre et la Sagesse et leur avions donné un immense royaume!"

Les "gens" dont il est question sont la famille de Mohammad à qui Dieu donna de par Sa bonté la même chose qu'à la famille d'Abraham ("le Livre, la Sagesse et un immense royaume"). Le Djibt, le Tâghût et ceux qui croient en eux tout en ayant reçu une part du Livre, qui se sont emparés du royaume sans en donner la moindre miette à la famille de Mohammad tant ils étaient jaloux du fait que Dieu leur avait donné la même chose qu'à la famille d'Abraham, ceux-là sont Abou Bakr, 'Omar et ceux qui les ont aidé à usurper ce qui ne leur revenait pas. Remarquez au passage que le Djibt et le Tâghût sont comparés par leurs partisans "qui ont reçu une part du Livre" (donc qui sont en partie "musulmans" et non pas de "purs mécréants") à "ceux qui ont la foi": cela montre qu'il n'est pas question ici des idoles de pierre ou de bois, mais bien d'"idoles humaines".

Ou encore les versets 3-5 de la sourate 66 qui évoquent 'Aïsha et Hafsa et qui sont à rapprocher du verset 10 de la même sourate. Je compte revenir à l'occasion sur ces versets pour en faire une analyse détaillée.

est ce que les services rendu a l'islam ont été anéanti par le mécontement de la sainte
fatima zahra (que la pais soit sur elles)? en gros est ce que leurs oeuvres sont devenus vaines apres avoir faits des erreurs aprés la mort du prohetes(salla allah 'alayhi wa sallam).

Pour moi, il est clair que oui, même en admettant l'hypothèse la plus favorable. En effet, il suffit de rapprocher ces trois points:

a) un verset du Coran: Coran 33.57: "Ceux qui font du tort à Dieu et à Son messager, Dieu les maudit en ce monde et dans l'autre et leur a préparé un tourment avilissant"

b) un hadith irréfutable et irréfuté: "Fâtima est une partie de moi, celui qui lui fait du tort me fait du tort"

c) les propos de Fâtima: "J'en jure par Dieu, vous m'avez tous deux [Abou Bakr et Omar] fait du tort"

Dans les trois éléments, c'est le même verbe âdhâ qui est traduit par "faire du tort"

Mais pour ce qui est de mon propre point de vue, les "services rendus à l'islam" restent à prouver et je n'ai pour ma part vu de ces gens-là que des "sévices portés à l'islam".

quelle a été la perception des saints imams sur ces compagnons?

Tout dépend du degré de validité que l'on accorde aux diverses sources de hadiths et d'histoire. A mon sens, leur perception correspond à l'idée que j'ai finalement adoptée. Mais il existe d'autres positions, comme je l'ai mentionné. La question est donc discutable et je suis tout à fait prêt à la discuter.

et meme sur ceux qui ont décidés de ne pas se méler aux conflits?

Là, c'est autre chose. J'en profite pour résumer un hadith de l'Imam 'Alî, que la Paix soit avec lui, à qui un de ses compagnons fait remarquer combien ils sont en petit nombre et qui s'interroge alors: n'y aurait-il que ce petit nombre qui mériterait d'être sauvé et d'entrer au Paradis? L'Imam lui dit alors qu'il n'en est pas ainsi, mais qu'il convient de considérer trois catégories de gens:

a) ceux qui savent qui nous sommes et qui sont avec nous. Ceux-là, leur affaire est claire et ils sont sauvés.

b) ceux qui savent qui nous sommes et qui sont contre nous. Ceux-là aussi, leur affaire est claire et ils sont damnés.

c) enfin, la masse des gens, qui ne comprennent pas bien ce qui se passe ni ne savent ce que nous sommes et qui n'arrivent donc pas à se prononcer pour quelque parti que ce soit. Ceux-là, leur affaire revient à Dieu qui les jugera en fonction de leurs actes.

Je pourrais donner par la suite, si Dieu veut, l'intégralité de ce long et très bel entretien.

allez et pour finir ( j'ai encore tellement d'autre question si vous saviez)
si le prophete (salla allah 'alayhi wa sallam) a désigné tres clairement sa succession a
l'imam 'ali (que dieu ennoblisse son visage) pourquoi les medinois notamment les deux
tribus des 'aws et des khazraj se sont-ils empressés de presenter leurs prétendants avant
l'arrivée de abou bakr (radhi allah ou ranhou) et de omar (radhi allah ou ranhou)?

"L'amour de ce bas monde est la clé de toute erreur" (hadith prophétique) et aussi "Ton plus grand ennemi est ton ego qui se trouve entre tes flancs" (hadith prophétique également). Comme les Médinois l'ont dit eux-mêmes, puisque les Mekkois avaient eu la Prophétie, ils voulaient avoir le Califat… On n'échappe pas si facilement à une mentalité tribale, même avec la meilleure volonté du monde.

Dans l'espérance de trouver des reponses à ces questions qui me hantent je vous prie de
bien vouloir m'excuser pour la somme de travail que cela va entrainer ? pour ma part
sachez que cette sollicitation se fait dans le but de cheminer vers la connaissance et le
rapprochement sans aucune intention malsaine ( que dieu m' en soit témoin) et si les
questions posés sont orientés en ce sens sachez que cela est dû uniquement a la
maladresses de mes formulations.

Que Dieu nous aide tous à cheminer dans la voie droite de l'humanité, qu'Il vous bénisse pour vos questions et qu'Il me pardonne pour les déficiences de mes réponses, que j'ai voulues aussi impartiales qu'il m'est possible de le faire sans renoncer à exprimer mes convictions intimes.

J'ai changé le titre (Abduh)
 
Réponse de : Kumayl
Date : 08 Mai 2004

Bismillahi Wa kafaa , Wassalatou Wassalamou 'ala Annabiyyi Al_Moustafaa,


J'ai lu avec bcp d'attention et interet ces réponses qui me paraissent cohérentes ( entre elles). Qu'on ne partage ou pas les convictions d'Abduh, on ne peut que les respecter car elles sont au moins issues d'une recherche objective. La dessus, on ne peut discuter. Cependant, je souhaiterais, èmettre qq petites remarques:

1) Les Diverses Positions des Chiites quant aux Trois premiers Califes.

Lisons Ensemble d'abord le texte d'Abduh:

Abduh a dit:
1. la position shiite bienveillante selon laquelle les trois premiers Califes auraient été des musulmans sincères qui auraient usurpé le Califat en croyant agir dans l'intérêt de l'islam et des musulmans (autrement dit des musulmans ayant commis une "erreur bien intentionnée").

2. la position shiite modérée (et peut-être la plus répandue) selon laquelle les trois premiers Califes auraient été des musulmans sincères qui auraient usurpé le Califat pour divers intérêts personnels (autrement dit, des "musulmans ayant péché par intérêt").

3. la position shiite dure selon laquelle les trois premiers Califes auraient été des musulmans sincères qui auraient usurpé le Califat parce que leurs passions les avaient fait dévier de la voie droite de l'islam (autrement dit des "renégats ex-musulmans").

4. la position shiite la plus radicale et la plus minoritaire, mais à mon sens la plus lucide et la plus fondée historiquement, est que ces premiers Califes n'ont jamais eu le moindre atome de foi en leur c½ur et qu'ils étaient dès le début des mécréants de la contre-initiation qui ne se sont extérieurement "soumis" que par hypocrisie pour essayer par tous les moyens de faire échouer la mission du Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, "de l'intérieur". Ils firent ainsi, avec leurs complices, dont leurs filles, plusieurs complots et tentatives pour faire prendre le Prophète par ses ennemis, pour l'assassiner et pour l'empoisonner, stratagèmes qui furent tous déjoués par Dieu. Devant la réussite de la mission du Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, il ne leur resta plus, comme dernière solution, que de s'emparer du Califat pour dévier l'islam de la voie que le Prophète lui avait assigné et qu'il avait confié à l'Imam 'Alî fils d'Abou Tâlib, que la Paix soit avec lui, déviant ainsi l'islam "au nom de l'islam", comme le feront après eux quasiment tous les dirigeants musulmans de toutes les dynasties, y compris la plupart des présidents modernes, qui furent ainsi tous de fidèles continuateurs de la "Sonnah de Abou Bakr et Omar".

Je tiens à dire d"emblée que ma These Personnelle Oscille entre les Theses numero 1 et deux. Bien evidemment, j'essaye d'etre le plus objectif possible, cependant, ayant grandi dans un milieu malekite, il ne serait pas exclu que ma façon de voir les choses soit qq part biaisée. Je le sais. Soit.

Cependant, je refuse ( jusqu'a nouvel ordre), catégoriquement, d'opter pour la these numreo 4 pour la simple raison suivante: Je n'ai lu nul part, le moindre Texte attribué à l'Imam Ali (psl) qui Insulte ou qui maudit ces trois premiers Califes . Par conséquent, j'estime que tt imamite doit suivre l'exemple de l'Imam Ali (psl). Bien evidemment, on est d'accord que l'Imam Ali (psl) ne voulait pas preter allegance à Abu Bakr. On est tous d'accord que l'Imam Ali (psl) l'a fait apres Six mois, forcé, dans des conditions bien precises en rappelant à Abou Bakr qu'il a privé Ahlul- Beyt de leur doit: Al-khilafa (la succession du prophete )... La dessus, le consensus est maitre. Cependant et de nouveau, d'apres ma modeste culture du sujet, dans l'attitude de l'Imam Ali (psl) vis a vis des premiers califes , il n'y avait ni Insulte ni injures etc...Plus encore, on sait tous que l'Imam Ali (ps) etait la référence des premiers Califes , surtout Abu Bakr qui demandait tjs conseil à l'Imam Ali en lui disant: 'iftina ya Abal Hassan ou alors Omar qui dit souvent: Lawla Ali Lahalaka Omar ( Y'aurait pas eu Ali, Omar aurait Peri..). Quant à son attitude vis à vis du troisieme calife, il suffit de lire entre autres, Assawa'ik almouhrika ( reference sunnite qui est tres virulente vis a à vis des chiites: "Errawafidh"), pour apprendre que l'Imam Ali (psl) a envoyé ses deux fils, Hassan et Hussein, pour proteger le Calife Othman quand ce dernier etait isolé et menacé de mort...Je peux aussi continuer en rappelant l'attitude tres noble de l'Imam Ali(psl) lors de la bataille du "chameau" vis à vis de l'epouse du prophete Aicha, et des deux compagnons Talha et Zoubeir ....Bref, si ( et je dis bien si), ce que j'avance ici s'avere juste: Pas de textes rapportant une attitude virulente de l'Imam Ali (psl) vis à vis de trois premiers Califes, sur quel argument, les partisans de l'Imam Ali(psl) et donc les Chiites, peuvent se permettre d'opter pour une attitude autre que la Sienne? N'est-il pas notre Maitre (Mawlaana)?

Now, je vous avoue que je me heurte qd meme ici à un pb: L'attitude de de la sainte Fatima (pse) visà-vis de Abu Bakr et Omar. Cette attitude qui a été d'ailleurs exposée, tres intelligement, par Abduh. Lisons ce qui suit:

a) un verset du Coran: Coran 33.57: "Ceux qui font du tort à Dieu et à Son messager, Dieu les maudit en ce monde et dans l'autre et leur a préparé un tourment avilissant"

b) un hadith irréfutable et irréfuté: "Fâtima est une partie de moi, celui qui lui fait du tort me fait du tort"

c) les propos de Fâtima: "J'en jure par Dieu, vous m'avez tous deux [Abou Bakr et Omar] fait du tort"

Dans les trois éléments, c'est le même verbe âdhâ qui est traduit par "faire du tort"

A la lumiere de ces donnés, Un simple Respect de la loi de la Transitivité, et un minimum de Logique, conduirait à une seule et unique Conclusion.

D'ou probleme!!

Et ce pb me martelle la tète depuis plusieurs années: Comment Concilier l'Attitude de l'Imam Ali(psl) et Celle de la Seyyida Fatima (pse), vis-à-vis de Abu Bakr?

2) Les services rendus à l'islam par les trois premiers Califes.

Ici, je vais etre tres simple, est ce que rien que le fait, qu'apres la mort du prophete ( saw), ces trois califes ont continué à propagé " le message" à travers la planete ( Afrique, Asie etc..) n'est pas en soi, un service rendu à l'Islam?

Sinon, quel serait le but alors des "conquetes" musulmanes effecutés par ces trois califes?

On peut tjs me dire : Oui okay, mais quel Islam justement? Quel message ont t'il propagé?... Donc, on se heurte la aussi à un autre pb!!

Pour Conclure, Auriez vous l'obligeance, Abduh, de nous exposer d'une maniere plus detaillée vos arguments. Surtout, nous rapporter, tt argument attribué à l'Imam Ali et/ou les saints Imams (pse) soutenant votre these personnelle, à savoir la numéro 4.

Je vous remercie à l'avance.

Mes respects.


Wasslam.
 
Réponse de : Abduh
Date : 10 Mai 2004


Bismillah

Salam

C’est avec un réel plaisir que je vous lis, cher Kumayk, et avec un plus grand plaisir que je vous reverrais, si possible à Mashhad.

Pour les points qui demandent des textes et des références précises, je vous demanderais de patienter jusqu’à mon retour à Mashhad. Je me contenterais pour le moment de répondre sur des points qui ne demandent pas de références précises.

J’en profite tout d’abord pour vous demander de bien vouloir conjoindre sa famille aux bénédictions sur le Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, comme il nous l’a ordonné en disant: “Ne faites pas sur moi une prière amputée” (lâ tosallou ‘alayya salâtan batrâ)

Kumayl a dit:
Je n'ai lu nul part, le moindre Texte attribué à l'Imam Ali (psl) qui Insulte ou qui maudit ces trois premiers Califes .

Pour l’insulte, c’est clair, et c’est même à mon sens interdit par le verset du Coran qui dit: “N’insultez pas leurs divinités de peur qu’ils n’insultent Dieu”. Ce qui veut dire qu’on ne doit pas traiter les idoles des idolâtres de “noms d’oiseaux”, mais qui ne veut pas dire qu’on ne doit pas qualifier ces idoles de “faux dieux”, de “morceaux de bois ou de pierre” ou d’“impostures”, par exemple. En ce sens, je ne crois pas avoir jamais “insulté” un de ces Califes, par contre je les considère comme des “usurpateurs” et des comme des êtres “néfastes”, voire “idolâtres” et autres qualificatifs que j’ai déjà employés.

Pour la malédiction, c’est une autre histoire, car cela est permis même entre musulmans (cf. les formules de mobâhala ou d’accusation d’adultère), mais là j’ai besoin de fournir des textes avec des références. Cela dit, il faut aussi faire la différence entre la période de l’Imam ‘Alî, que Dieu ennoblisse son visage, où il était important de préserver la cohésion d’une toute petite et toute fraîche communauté entourée de nombreux ennemis et prête, pour beaucoup, à “tourner les talons”, et des périodes plus tardives où les Imams se trouvaient au coeur d’un Empire dominateur et pas du tout menacé.

Pour ne donner qu’un exemple, lors du Ramadan qui précéda de peu la bataille de Siffin, des hommes du côté de ‘Alî viennent lui demander de nommer un imam pour les tarawîh . L’Imam s’apprêtait à le faire, mais Salmân s’en étonne et du coup, l’Imam fait répondre que les tarâwîh sont une bid’a et qu’il ne nommera pas d’imam. Les gens qui étaient venus demander un imam sortent alors en criant: “Malheur ! Malheur! ‘Alî veut supprimer la sonnah de ‘Omar”. ‘Alî envoie alors Salmân leur donner un imâm en lui disant: “Tu vois, si je ne le fais pas, il ne viendront même pas se battre demain avec nous contre Mo’awiya”. Or, je rappelle qu’il s’agissait de gens qui étaient “du côté de ‘Alî” — du moins aussi longtemps que ce côté leur permettait d’avoir ce qu’ils voulaient, car en fait ils n’étaient que “du côté de leur ego”. (Le récit est fait de mémoire et peut varier un peu de ce qui est dans le texte, que je pourrais citer exactement après mon retour).

Par conséquent, j'estime que tt imamite doit suivre l'exemple de l'Imam Ali (psl).

C’est clair, sauf si l’Imam ‘Alî, que Dieu ennoblisse son visage, avait été lui-même contraint par les conditions d’agir d’une manière et qu’un Imam suivant l’a expliqué et a ordonné d’agir autrement. C’est un peu comme l’histoire de l’Imam Hassan fils de ‘Alî, que la Paix soit avec eux, qui fit la paix avec Mo’âwiya alors que son père ne l’avait pas fait, ce que certains fidèles de l’Imam ‘Alî ne réussirent pas à admettre. Puis l’Imam Hossayn, que la paix soit avec lui, se souleva ensuite contre le fils de Mo’âwiya, que la malédiction soit sur eux deux.

Plus encore, on sait tous que l'Imam Ali (ps) etait la référence des premiers Califes , surtout Abu Bakr qui demandait tjs conseil à l'Imam Ali en lui disant: 'iftina ya Abal Hassan ou alors Omar qui dit souvent: Lawla Ali Lahalaka Omar ( Y'aurait pas eu Ali, Omar aurait Peri..).

Une fois le pouvoir pris, il ne coute pas cher aux usurpateurs d’honorer la personne spoliée, voire de s’en référer à lui lorsqu’ils sont dans le pétrin, et cela leur rapporte même de grands bénéfices politiques. C’est ainsi que nombre de sultans allaient sans cesse s’agenouiller devant des saints réels ou supposés (le roi du Maroc le faisant encore) en leur donnant les titres les plus honorifiques et en se qualifiant eux-mêmes de leurs ‘humbles serviteurs”: cela ne rendait ces sultans que plus puissants sans rien leur couter, même pas un peu d’humilité, car tout le monde les louait de s’être fait si “humbles” devant ces “hommes de Dieu”.

En fait, beaucoup de questions de l’histoire du Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, et du Califat s’expliquent tout simplement par la real-politik la plus terre à terre, à condition de comprendre comment fonctionne la politique “en coulisse”, en particulier en système tribal.

Quant à son attitude vis à vis du troisieme calife, il suffit de lire entre autres, Assawa'ik almouhrika ( reference sunnite qui est tres virulente vis a à vis des chiites: "Errawafidh"), pour apprendre que l'Imam Ali (psl) a envoyé ses deux fils, Hassan et Hussein, pour proteger le Calife Othman quand ce dernier etait isolé et menacé de mort...

C’est vrai, mais pourquoi? S’agissait-il de protéger la personne ou de tout faire pour empêcher des troubles que l’Imam ne prévoyait que trop bien.

Et n’oublions pas que Mohammad Ibn Abî Bakr, qui avait été formé et éduqué par l’Imam ‘Ali était à la tête des insurgés venus tuer Othmân et qu’il a participé à l’assaut de sa maison et peut-être même à son assassinat.

A la lumiere de ces donnés, Un simple Respect de la loi de la Transitivité, et un minimum de Logique, conduirait à une seule et unique Conclusion.
D'ou probleme!!
Et ce pb me martelle la tète depuis plusieurs années: Comment Concilier l'Attitude de l'Imam Ali(psl) et Celle de la Seyyida Fatima (pse), vis-à-vis de Abu Bakr?

Je ne peux que trop bien vous comprendre pour avoir vécu ce sentiment partagé. On y reviendra ensemble, si Dieu veut, après mon retour.

Ici, je vais etre tres simple, est ce que rien que le fait, qu'apres la mort du prophete ( saw), ces trois califes ont continué à propagé " le message" à travers la planete ( Afrique, Asie etc..) n'est pas en soi, un service rendu à l'Islam?

1) de quel droit ces gens-là ont-ils déclenché des guerres offensives, ce qui n’est en principe pas permis en islam, sauf si l’ordre en est donné par un Infaillible inspiré par Dieu. L’islam est venu pour « conquérir » les coeurs par la conviction, pas pour « conquérir » des pays par la force.

2) d’ailleurs, ni l’Imam ‘Alî, ni aucun de ses fils, ni aucun de ses partisans n’ont participé à ces guerres de conquête. Cela alors que l’Imam ‘Alî était toujours aux premières lignes des expéditions lancées par le Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens.

3) et une fois devenu Calife, l’Imam ‘Alî n’a lancé aucun expédition de conquête et n’a même pas encouragé les soldats qui étaient aux frontières des territoires conquis pour qu’ils aillent plus loin. Par contre, il n’a pas hésité à mener plusieurs guerres contre des musulmans « déviés » pour « réformer » la Communauté — sans pour autant avoir été celui qui déclencha ces guerres : conformément aux enseignements de l’islam, il était toujours en état de légitime défense et jamais en situation d’offensive.

4) Mo’âwiya, par contre, reprendra les conquêtes à un rythme encore plus effréné : aurait-il donc été un serviteur archi-zélé de l’islam ?

5) En fait, la majorité des combattants (et encore plus des chefs) des armées de conquêtes n’y participaient que par appât du gain : sans butin à se partager, ils n’y seraient même pas allés. Il suffit de voir dans les livres d’histoire comment de simples bédouins se sont tout à coup trouvés à la tête de fortunes colossales et de véritables fiefs féodaux.

6) Ces conquêtes sont malheureusement un des principaux reproches que les non-musulmans font (à juste titre, à mon sens) aux musulmans. La fierté des fidèles des Gens de la Demeure prophétique, par qui nous vient la paix, est que nos Imams et leurs fidèles n’ont jamais participé à ces guerres de conquêtes et ne se sont pas salis les mains, ni en versant injustement le sang, ni en s’emparant injustements de biens.

Sinon, quel serait le but alors des "conquetes" musulmanes effecutés par ces trois califes?

Le pouvoir, tout simplement, qui est une soif inextinguible. C’est d’ailleurs ce que reconnaîtra par la suite Mo’âwiya sans le moindre complexe.

On peut tjs me dire : Oui okay, mais quel Islam justement? Quel message ont t'il propagé?... Donc, on se heurte la aussi à un autre pb!!

Ont-ils seulement propagé la religion ? Qui la prêchait ? ‘Amr Ibn al-‘As ? Khâlid Ibn al-Walîd ? Sa’d Ibn Abî Waqqâs ?…

Du temps des Omayyades, il y eut même des moments où l’on fit tout pour empêcher les conversions, car un musulman rapportait moins d’argent au trésor califal qu’un non musulman.

Pour Conclure, Auriez vous l'obligeance, Abduh, de nous exposer d'une maniere plus detaillée vos arguments. Surtout, nous rapporter, tt argument attribué à l'Imam Ali et/ou les saints Imams (pse) soutenant votre these personnelle, à savoir la numéro 4.

Je m’en ferais un devoir.

Que Dieu vous garde, cher Kumayl, et vous donne le meilleur en ce monde et dans l’autre.
 
Salam Alaykoum

Allahom Salli Alla MOhamed Wa Alla MOhamed

Tu as tout a fait raison, mon frere Sayyedahmed.

J'ajoutrai une petite reflexion historique : l'histoire nous montre "la bataille du chameau" qu'il ne faut pas insulter et utiliser un langage qui rabaisse le debat et le reduise a une sorte d enfantillage.
Quand le mal s'est mis en face de l imam Ali as et que ce mal a pris beaucoup de "sahaba" de l'imam Ali as lors de cette bataille, est ce que l imam Ali as a insulté, maudit "Aicha" ?
Il a demandé aux chiites de bien se conduire avec elle car c'est oumou el mouminine et il a mis en garde les shias d' user du langage des "insulteurs"...
Il a dit ça car il savait qu il y aurait des chiites qui deviendront des "insulteurs"
Iil a fait la "hoja" sur tous les chiites, "je suis inocent de ce que vous faites.."
Je ne prefere pas imaginer la peine qu'encoure un "insulteur" sachant qu'il est chiite et qu'il sait ce que son imam lui demande....

salam alaykoum
 
Assalamo 'alaykom,


Haidar a dit:
il a fait la "hoja" sur tt les chiites, "je suis innoçant de ce que vous faites.."
je ne prefere pas imaginer la peine qu encoure un "insulteur" sachant qu il est chiite et qu il sait ce que son imam lui demande....

Entièrement d'accord, sauf que pour l'instant, il n'y a eu insulte de la part de personne. Le frère Abduh a exprimé un point de vue, et nous aurons plus de détails, j'en suis sûr.


Assalamo 'alaykom.
 
Salam,

Sajjad a dit:
Assalamo 'alaykom,

Entièrement d'accord, sauf que pour l'instant, il n'y a eu insulte de la part de personne. Le frère Abduh a exprimé un point de vue, et nous aurons plus de détails, j'en suis sûr.

Assalamo 'alaykom.

Je rejoins Haidar dans ses remarques, et j'ai tenu des propos similaires dans mes reponses à Abduh.

Comme Sajjad, je fais confiance à Abduh dans le fait, qu'il exprimera d'une maniere incha Allah plus détaillé son point de vue. Alors patientons! La patience est Vertue.

Quant à l'insulte, je sais que Abduh avait dit qu'il n'a jamais insulté. Cependant, avec tt le respect que je lui dois, j'aimerais bien qu'il nous dise si qualifier une personne de: Dajjal, n'est pas une insulte.

Il pourra me corrigier si je me trompe mais pour moi: Dajjal en arabe, est du verbe: Dajjala, ce qui veut dire Mentir/Fabriquer/Inventer..etc.. Et Dajjal ( Menteur/Inventeur d'histoire..etc..), est une: Sighat Moubaalagha, donc de Dajjala. Me trompe_je?


Merci à l'avance pour les reponses.

Wassalam.
 
Bismi llahi errahmani errahimi,

Essalem aleikoum oua rahmatoullah,

Tout d'abord bravo pour ce nouveau site dont j'aime beaucoup la couleur bleue et la nouvelle présentation. Merci pour tout ce travail.

La question que je me pose est la suivante : s'il n'y avait pas eu les guerres de conquête, combien de Musulmans y aurait-il aujourd'hui ? Serais-je devenue musulmane ? Compter sur le coeur pour convaincre c'est forcément limiter le nombre des conversions. Vaut-il mieux avoir un petit nombre de croyants remarquables ou un grand nombre qui fait ce qu'il peut pour suivre les préceptes du Coran et les enseignements de notre Prophète (sas) ? Je ne peux m'empêcher de faire la comparaison avec Paul de Tarse qui a décidé d'aller convertir les Gentils (non Chrétiens), renonçant ainsi à l'alliance du peuple juif avec Dieu pour ne plus parler que du message de Jésus, alors que dans le même temps les Chrétiens en Palestine considéraient qu'il fallait être Juif pour devenir Chrétien. Si Paul n'avait pas agi ainsi, à mon avis, il n'y aurait pas 1 milliard de Chrétiens, tout comme il n'y aurait pas 1 milliard de Musulmans s'il n'y avait pas eu de guerres de conquête.

Peut-on dire que les Chiites représentent l'élite des Musulmans ? Peut-on dire qu'ils sont les seuls musulmans authentiques ?

Une dernière question qui me tracasse depuis longtemps : la malédiction est-elle obligatoire dans le Chiisme ? Devrais-je forcément maudire Moawiya, Yazid etc.. si je devenais Chiite ? Je crois que je n'y arriverais pas, non pas parce que j'aime ces personnages, mais parce que ce sont des mots que je ne peux pas prononcer. J'ai déjà fait un progrès en acceptant de les lire sans broncher, mais vraiment je ne pense pas que je pourrais dire ou écrire un jour que je souhaite qu'ils aillent rôtir en enfer.

Que Dieu vous garde. Oua essalem.
 
BismiLLAHI RRAHMANI RRAHIM,

ALLAHomma salli 'ala Mohammad wa 'ala ali Mohammad.


Assalamo 'alaykom,


antoinette a dit:
Tout d'abord bravo pour ce nouveau site dont j'aime beaucoup la couleur bleue et la nouvelle présentation. Merci pour tout ce travail.

Merci pour tous vos compliments. :icon_smil


La question que je me pose est la suivante : s'il n'y avait pas eu les guerres de conquête, combien de Musulmans y aurait-il aujourd'hui ? Serais-je devenue musulmane ? Compter sur le coeur pour convaincre c'est forcément limiter le nombre des conversions. Vaut-il mieux avoir un petit nombre de croyants remarquables ou un grand nombre qui fait ce qu'il peut pour suivre les préceptes du Coran et les enseignements de notre Prophète (sas) ? Je ne peux m'empêcher de faire la comparaison avec Paul de Tarse qui a décidé d'aller convertir les Gentils (non Chrétiens), renonçant ainsi à l'alliance du peuple juif avec Dieu pour ne plus parler que du message de Jésus, alors que dans le même temps les Chrétiens en Palestine considéraient qu'il fallait être Juif pour devenir Chrétien. Si Paul n'avait pas agi ainsi, à mon avis, il n'y aurait pas 1 milliard de Chrétiens, tout comme il n'y aurait pas 1 milliard de Musulmans s'il n'y avait pas eu de guerres de conquête.

Pour cela, il vaudrait mieux se référer à la Parole de DIEU. En effet, à plusieurs reprises, le TRES HAUT dit : "... Et DIEU guide qui IL veut..."

Nulle part, IL dit : "... par les conquêtes vous guidez qui vous voulez !"

Il est donc clair, que ce n'est pas grâce aux conquêtes que vous êtes musulmane aujourd'hui. Aussi, le plus important n'est pas du tout le nombre de "matières physiques" converties, La vraie conversion se faisant dans le coeur de chacun. Le nombre est-il une référence quand DIEU a promis de remplir l'Enfer d'humains et de djinns ?

Mais sur ce sujet, des plus intéressants qui soient, il faudrait ouvrir un autre post. Je n'hésiterai pas à le faire, si j'en trouve le temps in cha ALLAH. D'ailleurs, il faut le faire.


Une dernière question qui me tracasse depuis longtemps : la malédiction est-elle obligatoire dans le Chiisme ? Devrais-je forcément maudire Moawiya, Yazid etc.. si je devenais Chiite ? Je crois que je n'y arriverais pas, non pas parce que j'aime ces personnages, mais parce que ce sont des mots que je ne peux pas prononcer. J'ai déjà fait un progrès en acceptant de les lire sans broncher, mais vraiment je ne pense pas que je pourrais dire ou écrire un jour que je souhaite qu'ils aillent rôtir en enfer.

La malédiction n'est pas une obligation, mais le Tabarri l'est (le fait de condamner et de se désolidariser).

DIEU maudit les injustes, et ce plusieurs fois dans Son Livre : "...wa la'nato LLAHI 'ala dhalimin..." (... et que La Malédiction de DIEU soit sur les injustes...). Effectivement, nous ne pouvons dire de quelqu'un qu'il est injuste qu'au moment où il est injuste. Il peut très bien revenir sur ses crimes avant de mourir, certes. Mais concernant, par exemple, mo'awiyya et yazid (que DIEU les maudissent eux et toutes leur famille), il suffit de lire les récits du Prophète (saw) concernant la famille ommeyyade, et aussi les ziyyarates, où ils sont clairement maudits par les plus proches de DIEU, les Saints Imams de la Maison du Prophète (que le Salut et la Paix soient avec eux tous). En exemple nous pouvons citer, ziyyarat 'achora.

Nous pouvons donc, suivre sans inquiétude les malédictions faites par le Prophète (saw) ou les Imams (as) sur telle ou telle personne, et l'histoire nous montre clairement les usurpateurs, les injustes, les impies, les oppresseurs, les tyrans, etc... etc... qui ne sont pas revenus sur leurs pas avant leur mort. Donc, ceux-là aussi, nous les maudissons pour le mal fait à notre Bien Aimé Mohammad (saw) et ses Très Chers Ahl al Bayt (as), et il n'y a aucun mal à en déduire qu'ils étaient les Dadjal de leur temps. Cette déduction étant le résultat d'une logique appliquée en fonction des paramètres précités, elle ne peut être considérée comme une insulte, mais bien comme une qualification de ce qu'étaient les fauteurs de troubles concernés. On aurait aussi pu dire : Taghout, Shayatin, etc... mots qui sont clairement exprimés dans le Coran et qui ne constituent en rien des insultes. Et encore une fois, cette affirmation, n'engage que la personne qui l'a émise et non pas l'ensemble des croyants.


Que DIEU vous garde,

Assalamo 'alaykom.
 
Bismillahi wakafaa, wassalatou wassalamou 'ala Annabiyyi al-mustafaa, wa 'ala aalihi al'awfiyyaa,

Sajjad a dit:
BismiLLAHI RRAHMANI RRAHIM,

...., et il n'y a aucun mal à en déduire qu'ils étaient les Dadjal de leur temps. Cette déduction étant le résultat d'une logique appliquée en fonction des paramètres précités, elle ne peut être considérée comme une insulte, mais bien comme une qualification de ce qu'étaient les fauteurs de troubles concernés. On aurait aussi pu dire : Taghout, Shayatin, etc... mots qui sont clairement exprimés dans le Coran et qui ne constituent en rien des insultes. Et encore une fois, cette affirmation, n'engage que la personne qui la émise et non pas l'ensemble des croyants.

.

C'est un point de vue à respecter.

Cependant, permets moi, Sajjad, de te dire que je ne suis pas convaincu sur le fait de dire que qualifier une personne de Dajjal n'est pas une insulte, a moins que ma définition du mot Dajjal ( voir mon message plus haut), soit pas correcte.


En revanche, pour ce qui est de Moawiya, Yazid et cie, je partage integralement ton point de vue.

le debat est tres interressant.

A suivre..
 
Essalem aleikoum oua rahmatoullah,

Cette histoire de malédiction et d'insulte m'a trotté dans la tête car j'ai toujours pensé que maudire est plus grave qu'insulter. Or voilà que vous me dîtes qu'un musulman ne doit pas insulter mais qu'il peut maudire un autre musulman. Je suis donc allée voir dans l'encyclopédie Larousse et voici les définitions des 2 mots :

Insulte : parole ou acte qui offense, qui blesse la dignité.

Malédiction :

- paroles par lesquelles on souhaite un sort néfaste à quelqu'un.
- condamnation au malheur qui semble venir d'une puissance supérieure (ex : s'attirer par ses actes la malédiction divine).

Il me semble que d'après ces 2 définitions on peut bien conclure que maudire est plus grave que d'insulter. Ma réaction est donc celle d'une française dite "de souche" qui réfléchit dans sa propre langue et apparemment pas celle d'une musulmane !! Que faire contre le poids de sa culture ? Ce n'est pas facile .. De plus, comment expliquer à un Français non-musulman que maudire est possible mais pas insulter ? Mais vous allez peut-être m'expliquer qu'être blessé dans sa dignité est plus grave que d'être condamné au malheur ou de subir un sort néfaste ?

En tout cas ce sujet me fait réfléchir sur moi-même ! Que Dieu vous garde tous. Oua essalem.
 
salam oulaykoum wa rahmatoullahi wa barrakatouhou.

allahoumma salli 'ala mohamed wa 'ala ali mohamed.


félicitations pour la cure de jouvence que vous avez apportez à votre honnorable sites que je trouves de plus en plus interessants et de plus en plus instructifs. le nouveau design et la nouvelle mise page sont excellente et tres agréables.

milles merci (voir encore plus) pour les reponses que vous apportez à l'ensemble des questions,je tenais a vous dire que je me suis délecté des réponses ainsi que des débats qui en ont suivi apportant de plus amples précisions ainsi que de nouvelles perceptions sur le sujets.

je ne vais pas encore ajouté des questions car apparemment nous devons affiné et affuté les reponses donnés par l'honnorable, abduh que dieu récompense ces éfforts, que j' attends avec impatience.

que la miséricorde du tout puissant soit avec vous et encore merci pour tout les participants de ce débats pour les interventions.

salam aleykoum.
 
Bismillah

Salam,

Je profite de l'occasion que me donne l'anniversaire de la naissance bénie de l'Imam Hassan al-Askarî, que la Paix soit avec lui, pour présenter mes meilleurs voeux à tous les usagers, les anciens comme les nouveaux (que Dieu les multiplie).

Cela fait plaisir de voir tous ces messages d'encouragements et de félicitations pour le nouveau site. Heureux qu'il puisse ainsi plaire et être au service de tous ceux qui aiment les Gens de la Demeure prophétique, par qui nous vient la Paix.

Et puis, félicitations à ceux qui ont fait tout ce travail, et à ceux qui ont proposé et réalisé de nouvelles rubriques (comme "le coin des enfants": formidable). Que Dieu multiplie de telles initiatives bénies.

C'est un peu court comme premier message après un long silence, mais si Dieu veut, je tenterai de poster des réponses demain, si Dieu veut, d'autant plus que je tape ce message sur l'ordinateur de notre frère XXX et il m'a foutu mon premier message en l'air.

Je crie: "Vengeance!!!" :icon_mrgr :icon_mrgr :icon_eek: :icon_smil

Que Dieu vous garde et à demain, si tout va bien.
 
Bismil-Lâhir-Rahmânir-Rahîm
Salam Alaykoum.

Chère soeur Antoinette, j'espère que ma contribution permettra de répondre en partie à vos questions :

La question que je me pose est la suivante : s'il n'y avait pas eu les guerres de conquête, combien de Musulmans y aurait-il aujourd'hui ? Serais-je devenue musulmane ? Compter sur le coeur pour convaincre c'est forcément limiter le nombre des conversions.

Vous avez raison de faire la remarque, et sur le plan terrestre et humain effectivement les religions se sont souvent fait connaître en dehors de leur lieu de révélation par des conquêtes, avec parfois des massacres à la clé, je pense au christianisme et aux incas en amérique du sud.

L'Islam à ce privilège de pouvoir reconnaître les religions du livre et n'a donc pas vraiment eu recours à ces guerres sanglantes qui laissent des traces pendant des siècles, et dans la plupart des contrées où elle s'est imposée il s'est développé des échanges riches et fructueux pour les deux parties, de plus étant la dernière des religions elle détient la lumière du dernier des prophètes, ceci sans vouloir blanchir complètement les musulmans de toutes guerres.

Par contre sur le plan divin et comme l’a souligné le frère Sajjad, c’est à Dieu et à Lui seul qu’il appartient de changer le c½ur au niveau individuel mais on peut également le transposer au niveau de chaque peuple : « C'est qu'en effet Allah ne modifie pas un bienfait dont Il a gratifié un peuple avant que celui-ci change ce qui est en lui-même. Et Allah est, Audient et Omniscient. ». Coran VIII 53.

Jusqu'en Inde, il y eu des échanges intellectuels entre les religieux et on trouves des lieux où se sont réunis les deux communautés.

Vaut-il mieux avoir un petit nombre de croyants remarquables ou un grand nombre qui fait ce qu'il peut pour suivre les préceptes du Coran et les enseignements de notre Prophète (sas) ?

Dans l’Islam c’est bien la qualité qui prévaut sur la quantité, et voici quelques hadiths (traduit par A Bostani) concernant ce sujet et qui confirme bien ce fait :
-L'avantage du savant sur l'ascète est égal à mon avantage sur ma Communauté.
-Un savant qui enseigne aux gens en s'oubliant est comme une bougie qui apporte la lumière aux gens en se consumant.
-Les savants sur la terre sont comme les étoiles dans le ciel: elles servent de guide dans les ténèbres de la terre et de la mer. Si elles disparaissent, les gens guidés risqueraient de s'égarer.
-Lorsqu'un savant meurt, une brèche s'ouvre alors dans l'Islam, qui ne sera pas colmatée jusqu'au Jour de la Résurrection.
-Les savants sont les secrétaires d'Allah auprès de ses créatures.
-Le savants sont les phares de la terre, les successeurs des Prophètes, mes héritiers et les héritiers des Prophètes.
-Quiconque apprend pour Allah et enseigne pour Allah, il sera inscrit comme un grand homme dans le malakût des ciels.
-Honorez les savants, car ils sont les héritiers des Prophètes.
-O 'Alî! Le sommeil du savant est plus méritoire que l'adoration d'un serviteur ignorant.

Et dans le St Coran Dieu dit :
XXXV-28. Il y a pareillement des couleurs différentes, parmi les hommes, les animaux et les bestiaux. Parmi Ses serviteurs, seuls les savants craignent Allah. Allah est, certes, Puissant et Pardonneur.

C'est à Dieu seul qu'appartient la décision qui fait de chacun de nous par rapport aux autres des êtres supérieurs ou inférieurs.
Et si un être est dans ce monde on peut légitimement penser qu'il y a quelque chose à faire, pour lui-même, mais également par rapport à une communauté.
C'est ensuite à chacun de côtoyer les êtres qu'il préfère (savants ou ignorants), à Dieu (exalté soi-Il) appartient le dernier mot.

Peut-on dire que les Chiites représentent l'élite des Musulmans ? Peut-on dire qu'ils sont les seuls musulmans authentiques ?

Ce sont ceux qui ont entendu la parole du Saint Prophète (saw) lorsqu'il a nommé Ali (as) comme Imam de la communauté et successeur après sa mort.
Je dirais que ce sont ceux (c'est là l'idéal) qui essayent d'être le plus proche possible de la Parole de Dieu, des enseignements du Prophète (saw) et des douze Imams guidés par Dieu (as) : les Ahl ul Bayt (as).

Ce sont ceux qui, des siècles après la mort du St Prophète, ont la possibilité (latente) d'actualiser la Parole de Dieu; le St Coran, en suivant les paroles des Imams (as), les guides de Dieu sur terre, car même si l'Imam du temps (as) est invisible aux yeux de la plupart des croyants, il reste présent dans le coeur de chaque chiite.

La conscience de l'existence de l'Imam (as) c'est ce qui permet au croyant de ne pas s’endormir sur une religion du passé, mais d'essayer de l'actualiser en lui-même.

Une dernière question qui me tracasse depuis longtemps : la malédiction est-elle obligatoire dans le Chiisme ? Devrais-je forcément maudire Moawiya, Yazid etc.. si je devenais Chiite ?

Le chiisme se veut la religion de l'amour de Dieu, de son Prohète (saw) et des membres de sa famille ; les Imams bien guidés (as), sans oublier bien entendu Fatima (as) dont l'importance est capitale puisqu'elle est la source des onze Imams (as) très purs qui succèdent à l'Imam Ali (as).

Coran 33/33 « Allah ne veut que vous débarrasser de toute souillure, ò gens de la maison [du prophète], et vous purifier pleinement. »

Dans ce ayat on trouve le comportement à suivre pour tous croyants qui veut être reconnu par les Gens de la Maison : se purifier de toutes souillures, voilà l'un des efforts les plus authentiques que l'on puisse faire à mon sens pour être un chiite au sens vrai du terme. Après c'est à chacun de voir s'il préfère passer son temps à maudire les gens, aussi mauvais soient-ils) plutôt qu'à chercher à se rapprocher des gens aimés de Dieu.

Il n'y a dans le chiisme aucun encouragement à la haine, mais il y a simplement une dénonciation des faits tels qu'ils se sont passés ainsi qu’une commémoration de la mort du 2eme Imam des chiites, aucun musulman ne peut rester insensible à l'assassinat du petit fils du St Prophète (saw) par l'infâme tyran que fut Yazid.

Je crois que je n'y arriverais pas, non pas parce que j'aime ces personnages, mais parce que ce sont des mots que je ne peux pas prononcer. J'ai déjà fait un progrès en acceptant de les lire sans broncher, mais vraiment je ne pense pas que je pourrais dire ou écrire un jour que je souhaite qu'ils aillent rôtir en enfer.

Il n'y a dans votre remarque qu'un point de vue tout extérieur et je vous ai fait entrevoir qu'il peut y avoir plusieurs façons de voir les choses suivant les priorités que l'on se donne (inch'Allah). La priorité n’étant pas pour les chiites de maudire, mais de servir (Dieu).

"Ne demandez jamais quelle est l’origine d’un homme ; interrogez plutôt sa vie, son courage, ses qualités et vous saurez ce qu’il est. Si l’eau puisée dans une rivière est saine, agréable et douce, c’est qu’elle vient d’une source pure." Abd el- Kader

As salamou alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouh
Allâhomma salli 'alâ Mohammad waâlî Mohammad
 
BismiLLAHI RRAHMANI RRAHIM,

ALLAHomma salli 'ala Mohammad wa 'ala ali Mohammad.


Assalamo 'alaykom,


Kumayl a dit:
Cependant, permets moi, Sajjad, de te dire que je ne suis pas convaincu sur le fait de dire que qualifier une personne de Dajjal n'est pas une insulte, a moins que ma définition du mot Dajjal ( voir mon message plus haut), soit pas correcte.

J'ai bien lu la définition apportée, que je ne contredie aucunement. C'est bien une Sighat Moubaalagha du verbe Dajjala. Le terme qui conviendrai dans notre cas, serai "imposteur".

Cependant, on ne peut appliquer hokm sabbo n-nabi (saw) (le jugement de celui qui insulte le Prophète (saw)) sur une personne qui dit du Prophète (saw) qu'il est un imposteur. Il pourra être considéré comme un renégat ou mécréant, mais pas du tout comme quelqu'un qui insulte le Prophète (saw).
L'exemple inverse est celui de Salman Rushdie (qu'il soit maudit), sur qui s'applique hokm sabbo n-nabi (d'où la fatwa de l'Imam Khomeiny), qui lui, a clairement insulté le Prophète (saw).


Il n'y a dans le chiisme aucun encouragement à la haine, mais il y a simplement une dénonciation des faits tels qu'ils se sont passés...

Je suis entièrement d'accord, mais j'insiste sur le fait qu'il y aussi une désolidarisation (chose obligatoire).



félicitations pour la cure de jouvence que vous avez apportez à votre honnorable sites que je trouves de plus en plus interessants et de plus en plus instructifs. le nouveau design et la nouvelle mise page sont excellente et tres agréables.

Mille mercis pour vos encouragements.


d'autant plus que je tape ce message sur l'ordinateur de notre frère XXX et il m'a foutu mon premier message en l'air.

Mais je le connais ! :icon_mrgr :icon_twis


Que DIEU vous garde,

Assalamo 'alaykom.
 
abduh a écrit:
" la position shiite la plus radicale et la plus minoritaire, mais à mon sens la plus lucide et la plus fondée historiquement, est que ces premiers Califes n'ont jamais eu le moindre atome de foi en leur c½ur et qu'ils étaient dès le début des mécréants de la contre-initiation qui ne se sont extérieurement "soumis" que par hypocrisie pour essayer par tous les moyens de faire échouer la mission du Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, "de l'intérieur". Ils firent ainsi, avec leurs complices, dont leurs filles, plusieurs complots et tentatives pour faire prendre le Prophète par ses ennemis, pour l'assassiner et pour l'empoisonner, stratagèmes qui furent tous déjoués par Dieu. Devant la réussite de la mission du Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, il ne leur resta plus, comme dernière solution, que de s'emparer du Califat pour dévier l'islam de la voie que le Prophète lui avait assigné et qu'il avait confié à l'Imam 'Alî fils d'Abou Tâlib, que la Paix soit avec lui, déviant ainsi l'islam "au nom de l'islam", comme le feront après eux quasiment tous les dirigeants musulmans de toutes les dynasties, y compris la plupart des présidents modernes, qui furent ainsi tous de fidèles continuateurs de la "Sonnah de Abou Bakr et Omar".

Il n'y eut donc historiquement que deux Califes bien guidés, l'Imam 'Alî et son fils l'Imam Hassan, que la Paix soit avec eux, leurs trois prédécesseurs n'étant, aux yeux de l'histoire comme de Dieu, que des ennemis de la religion de Dieu, lointains héritiers de Caïn semblables à Paul de Tarse, fidèle disciple du rabbin Gamaliel. Et parmi ces trois, le Sâmiri, dajjâl de son temps, qui érigea le veau d'or du Califat parmi les musulmans n'est autre que 'Omar Ibn al-Khattâb, et les c½urs de la plupart des Compagnons du Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, s'emplirent malheureusement d'amour pour ce veau d'or et le préférèrent à 'Alî, tout comme le firent auparavant les c½urs de la plupart des Compagnons de Moïse, que la Paix soit avec lui, qui préférèrent le veau d'or à Aaron. Le Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, avait d'ailleurs bien annoncé que sa communauté referait pas à pas les mêmes erreurs que les communautés des Prophètes précédents.

A l'appui de cette thèse qui, je le rappelle, est minoritaire parmi les Imamites..."
je n'ajoute, à ce qu'a écrit mon cher frère abduh, qu'une seule petite phrase : cette thèse est grâce à Dieu minoritaire chez nos oulama-s. malheureusement ce n'est pas le cas au niveau des shiites profanes...
 
admin a dit:
Réponse de : Kumayl


Cependant, je refuse ( jusqu'a nouvel ordre), catégoriquement, d'opter pour la these numreo 4 pour la simple raison suivante: Je n'ai lu nul part, le moindre Texte attribué à l'Imam Ali (psl) qui Insulte ou qui maudit ces trois premiers Califes . Par conséquent, j'estime que tt imamite doit suivre l'exemple de l'Imam Ali (psl). Bien evidemment, on est d'accord que l'Imam Ali (psl) ne voulait pas preter allegance à Abu Bakr. On est tous d'accord que l'Imam Ali (psl) l'a fait apres Six mois, forcé, dans des conditions bien precises en rappelant à Abou Bakr qu'il a privé Ahlul- Beyt de leur doit: Al-khilafa (la succession du prophete )... La dessus, le consensus est maitre. Cependant et de nouveau, d'apres ma modeste culture du sujet, dans l'attitude de l'Imam Ali (psl) vis a vis des premiers califes , il n'y avait ni Insulte ni injures etc...Plus encore, on sait tous que l'Imam Ali (ps) etait la référence des premiers Califes , surtout Abu Bakr qui demandait tjs conseil à l'Imam Ali en lui disant: 'iftina ya Abal Hassan ou alors Omar qui dit souvent: Lawla Ali Lahalaka Omar ( Y'aurait pas eu Ali, Omar aurait Peri..). Quant à son attitude vis à vis du troisieme calife, il suffit de lire entre autres, Assawa'ik almouhrika ( reference sunnite qui est tres virulente vis a à vis des chiites: "Errawafidh"), pour apprendre que l'Imam Ali (psl) a envoyé ses deux fils, Hassan et Hussein, pour proteger le Calife Othman quand ce dernier etait isolé et menacé de mort...Je peux aussi continuer en rappelant l'attitude tres noble de l'Imam Ali(psl) lors de la bataille du "chameau" vis à vis de l'epouse du prophete Aicha, et des deux compagnons Talha et Zoubeir ....Bref, si ( et je dis bien si), ce que j'avance ici s'avere juste: Pas de textes rapportant une attitude virulente de l'Imam Ali (psl) vis à vis de trois premiers Califes, sur quel argument, les partisans de l'Imam Ali(psl) et donc les Chiites, peuvent se permettre d'opter pour une attitude autre que la Sienne? N'est-il pas notre Maitre (Mawlaana)?


Wasslam.
trés cher kumeil je te partage absolument tous tes points de vue
au pays où je suis je me touve coupé de ma propre bibliothèque
je n'ai donc pas la référence exacte du livre de mottahhari où il a mentionné que 'omar est une grande personnalité qui ne représente en fait que la grandeur de l'Islam
j'aime attirer l'attention de mes frères de ce forum que le plus beau dans notre rencontre ici est que notre discution se fait plus ou moins scientifiquement mais surtout dans un atmosphére (rendu possible par la culture des participants mais aussi par le génie de l'instrument internet lui même) trés ouvert à la pluralité et aux idées diverses au sein de la communauté de l'Islam ou plus exactement parmis les adhérants au madhhab ahl al beit( parce que notre cher site a voulu se couper depuis le début aux autres musulmans à la suite de fautes succéssives qu'il a commis ...)
ici dans notre forum je me sens personnellement loin trés loin même du contole social qui fait des dégats même vis à vis de grand oulama telques sayyed fadlallah
ce dernier était impérativement appelé à retirer sa declaration à la presse lorsqu'il a mis au doute "l'histoire de ssayyda fatma avec 'omar"
il était en fin de compte contraint à la reformuler sans la retirer (parce qu'elle était sa conviction) afin d'arrêter la grande polémique et voire pire
j'ai peur, je le dis avec toute sincérité, que le point de vu auquel adhère notre cher frère abduh ,et c'est son droit le plus légitime, ne veut être imposé auprés du public shiite "par force"
dans tous les cas nos oulam-s étaient tout le temps du coté de la raison et de la sagesse
l'exemple le plus caractéristique est celui du trés cher mottahhari radhiallahou anhou et qui était de toute sa vie trés fortement soutenu par son ami et notre trés cher aimé khoumeiny
par rapport à la question du rapport entre musulmans la pensée shiite contemporaine réformatrice est trés bien représenté à mon avis par le cheikh mouttahhari et sayyed fadhlallah...je ne suis pas savant je ne peux pas me suffir à moi m^me je les suit personnellement dans leur démarche...
 
Hussein.fr a dit:
Coran 33/33 « Allah ne veut que vous débarrasser de toute souillure, ò gens de la maison [du prophète], et vous purifier pleinement. »

Dans ce ayat on trouve le comportement à suivre pour tous croyants qui veut être reconnu par les Gens de la Maison : se purifier de toutes souillures, voilà l'un des efforts les plus authentiques que l'on puisse faire à mon sens pour être un chiite au sens vrai du terme. Après c'est à chacun de voir s'il préfère passer son temps à maudire les gens, aussi mauvais soient-ils) plutôt qu'à chercher à se rapprocher des gens aimés de Dieu.

Il n'y a dans le chiisme aucun encouragement à la haine, mais il y a simplement une dénonciation des faits tels qu'ils se sont passés ainsi qu’une commémoration de la mort du 3eme Imam des chiites, aucun musulman ne peut rester insensible à l'assassinat du petit fils du St Prophète (saw) par l'infâme tyran que fut Yazid.
mohammad-ali
 
Assalamo 'alaykom,


hedili a dit:
je n'ai donc pas la référence exacte du livre de mottahhari où il a mentionné que 'omar est une grande personnalité qui ne représente en fait que la grandeur de l'Islam

Ca reste son avis, et non l'avis de DIEU, des Imams (as) ou de l'histoire. Ce qu'il dit (si c'est vérifié), ne fait pas l'unanimité de la oumma. Par exemple, mon avis concernant 'omar est tout autre. Aussi, il serai bien de vérifier les propos tenu par Motahhari.


( parce que notre cher site a voulu se couper depuis le début aux autres musulmans à la suite de fautes succéssives qu'il a commis ...)

Là, je ne comprends pas. Pourriez-vous être plus explicite ?


ici dans notre forum je me sens personnellement loin trés loin même du contole social qui fait des dégats même vis à vis de grand oulama telques sayyed fadlallah
ce dernier était impérativement appelé à retirer sa declaration à la presse lorsqu'il a mis au doute "l'histoire de ssayyda fatma avec 'omar"
il était en fin de compte contraint à la reformuler sans la retirer (parce qu'elle était sa conviction) afin d'arrêter la grande polémique et voire pire
j'ai peur, je le dis avec toute sincérité, que le point de vu auquel adhère notre cher frère abduh ,et c'est son droit le plus légitime, ne veut être imposé auprés du public shiite "par force"

Effectivement ils ont été très loin avec cette histoire, c'est honteux. Mais de là à dire qu'il faut affirmer que 'omar était un agneau, pour pouvoir faire plaisir à un tel ou un tel, je ne suis pas du tout d'accord (attention je ne parle pas de Sayyed FadhlALLAH, dont les propos sont vraiment argumentés, je parle bien de manière générale).


Que DIEU vous garde,

Assalamo 'alaykom.
 
Bismil-Lâhir-Rahmânir-Rahîm

was-salâtou 'alâ habîbil-Lâh wa âlihil-at-hâr

was-salâmou ‘alaykoum wa rahmatoul-Lâh


Chers frères et s½urs,

Je suis vraiment très heureux de voir la tournure que prend ce débat. C'est un plaisir de voir des musulmans qui peuvent aborder tranquillement, sans s'insulter ni se takfiriser à chaque post, un sujet qui est en réalité tout simplement historique, mais qui est généralement traité de la manière la plus étroitement et fanatiquement dogmatique. Souhaitons que cet état d'esprit puisse se prolonger et se répandre parmi les musulmans, car c'est vraiment là un de leurs gros problèmes (celui de dogmatiser quasiment toute discussion), alors que c'est un état d'esprit totalement contraire aux enseignements du Coran et des Gens de la Demeure prophétique, par qui nous vient la Paix. L'atmosphère véritablement exceptionnelle de ce débat a d'ailleurs déjà été soulignée par plusieurs intervenants, que je remercie à cette occasion, en particulier Hedili qui écrivait (cliquez ici pour voir l'original):

j'aime attirer l'attention de mes frères de ce forum que le plus beau dans notre rencontre ici est que notre discution se fait plus ou moins scientifiquement mais surtout dans un atmosphére […] trés ouvert à la pluralité et aux idées diverses au sein de la communauté de l'Islam ou plus exactement parmis les adhérants au madhhab ahl al beit

J'en profite pour souligner que c'est en principe une fierté des fidèles des Gens de la Demeure prophétique, par qui nous vient la Paix, d'avoir été, dans l'histoire de l'Islam, ceux qui ont les premiers et les plus souvent eu cet état d'esprit, conformément d'ailleurs aux enseignements de leurs guides divins. Cela dit, il faut aussi reconnaître que, comme toute autre religion ou école, le shiisme a aussi ses malheureux exemples d'un dogmatisme des plus étroits, dogmatisme qui est encore plus douloureux quand il frappe de nos jours. Notre frère Hedili y fait d'ailleurs à juste titre allusion en écrivant (cliquez ici):

ici dans notre forum je me sens personnellement loin trés loin même du contole social qui fait des dégats même vis à vis de grand oulama telques sayyed fadlallah
ce dernier était impérativement appelé à retirer sa declaration à la presse lorsqu'il a mis au doute "l'histoire de ssayyda fatma avec 'omar"
il était en fin de compte contraint à la reformuler sans la retirer (parce qu'elle était sa conviction) afin d'arrêter la grande polémique et voire pire
j'ai peur, je le dis avec toute sincérité, que le point de vu auquel adhère notre cher frère abduh ,et c'est son droit le plus légitime, ne veut être imposé auprés du public shiite "par force"
Tout en retirant une profonde satisfaction de ce que nous ayons réussi à établir un tel climat (encore une fois tout à fait exceptionnel, n'ayons pas peur de le répéter) sur notre modeste forum, je tiens ici à dire de la manière la plus explicite que je suis personnellement profondément choqué de la manière dont de nombreux "shiites", aussi bien savants que simples fidèles, se sont comportés vis-à-vis de Sayyed Mohammad Hossayn Fadl Allâh, que Dieu prolonge son ombre sur la tête des musulmans. Ce savant, que j'ai d'ailleurs eu l'occasion de rencontrer en personne à plusieurs reprises (en Iran et en Syrie), est à mon sens un homme véritablement remarquable, authentique praticien de la recherche personnelle loin de tout dogmatisme, à tout le moins autant qu'il est possible de l'être quand on est né et qu'on a grandi au c½ur même d'une "école de pensée". Les pressions, relevant parfois quasiment du "complot", que certains milieux "shiites" ont fait subir cet homme vénérable sont à mon sens vraiment honteuses et condamnables, et qui plus est en parfaite contradiction avec les enseignements du Coran et des Gens de la Demeure prophétique, par qui nous vient la Paix. On a certes pleinement le droit de ne pas être d'accord avec certaines de ses positions, mais on n'a aucunement le droit, ni de le condamner injustement pour ces positions, et encore moins de vouloir profiter de ces positions pour essayer de la rabaisser et/ou de le salir: de telles pratiques, quelles que soient leurs sources, sont totalement inadmissibles, et je comprends donc parfaitement et partage totalement les craintes et la réaction de notre frère Hedili sur ce point. A nous, donc, d'arriver à préserver sur al-Imane une atmosphère qui est la seule digne de véritables "gens de Foi" et "fidèles des Gens de la Demeure", par qui nous vient la Paix.

C'est là une première remarque d'ordre général que je tenais à faire. Mes remarques suivantes s'en resteront pour le moment, si Dieu veut, au même niveau de généralité, afin de ne pas trop alourdir ce post, tout en espérant pouvoir revenir par la suite sur certains points de détails des diverses interventions, si Dieu veut. Divers problèmes d'ordre général ont en effet été soulevés par les divers intervenants et intervenantes et ces problèmes demandent au moins un premier traitement "de fond", en particulier:

1. la question de l'"unité islamique" (wahda islâmiyya );

2. la question de l'insulte et de la malédiction;


1. La question de l'unité islamique

Cette question donne malheureusement souvent lieu, à mon sens, à des erreurs de compréhensions ou de comportements dans un sens ou dans l'autre, pour la simple raison que son sens n'est pas suffisamment clair pour les uns ou les autres. A ce propos, je crois qu'il n'est pas inutile de rappeler les points suivants:

1. Il n'a jamais, il n'est pas et il ne saurait être question d'arriver à une "unité doctrinale" qui consisterait en un accord unanime de tous les musulmans sur une doctrine unique, à quelque niveau que ce soit. En effet, comme je l'ai écrit de manière plus détaillée sur le post-it inaugural du forum "controverses islamiques" (cliquez ici pour le voir), la sorte de "Plus Petit Dénominateur Commun" que constituerait ce "dogme unique" serait tellement réducteur qu'il ne pourrait se composer que de quelques versets du Coran, et encore: à la condition expresse de les citer sans en causer, car dès lors qu'il faudrait en parler, chacun se rendrait compte qu'il les entend d'une manière et que d'autres à ses côtés les entendent tout autrement...

2. La seule unité dont il a été, dont il est et dont il peut être question est une unité "politique", en ce sens que les musulmans comprennent tout simplement que, malgré leurs divergences doctrinales, culturelles et autres, ils appartiennent à une seule et même "aire civilisationnelle" (la "civilisation islamique") et qu'ils font face à des ennemis communs qui, d'une manière ou d'une autre, combattent ou s'opposent précisément à l'"islamité" de cette aire ou d'une de ses parties.

3. Une telle "unité politique" n'est possible que si, des points de vue doctrinal et culturel, les musulmans se montrent enfin "ouvert à la différence", c'est-à-dire qu'ils acceptent avec la plus grande ouverture et tolérance que les diverses écoles de pensées à l'intérieur de l'islam peuvent fort bien présenter d'importantes divergences à divers niveaux (diverses visions de la shâri'a , diverses visions de l'histoire, etc.).

4. Une telle "unité politique" est également tout à fait susceptible d'être étendue à des unions avec d'autres "entités politiques", qu'elles soient fondées sur des bases religieuses (union avec des chrétiens et/ou des juifs antisionistes ou altermondialistes, par exemple) ou même des bases idéologiques non religieuses (union avec des laïcs ou des marxistes antisionistes ou altermondialistes, par exemple).

5. Cela dit, une telle union "politique" étant fondée sur un respect et une tolérance mutuels, elle n'est possible que si les gens se connaissent et connaissent les éléments qui les unissent et les éléments qui les séparent. C'est seulement avec une telle connaissance mutuelle qu'ils peuvent comprendre que les éléments qui les unissent suffisent à justifier leur union et que les éléments qui les séparent ne sont pas de nature à justifier une division et encore moins une inimitié.

6. C'est une telle connaissance mutuelle qui était et reste le but des diverses démarches "pour le rapprochement des écoles théologico-juridique islamiques" (taqrîb bayna l-madhâhib ). Il n'est pas sans intérêt de noter à ce propos que lorsque Hassan al-Bannâ fut consulté sur l'idée d'une "fondation pour l'unité islamique" (wahda islamiyya ), il déclara clairement qu'une "unité doctrinale" lui paraissait irréalisable et qu'il lui semblait préférable de parler d'une "fondation pour le rapprochement des écoles islamiques" (taqrîb bayna l-madhâhib ), et c'est bien cette idée qui fut retenue pour la dénomination officielle du "dâr at-taqrîb bayna l-madhâhib, fondée à cette époque par le shaykh d'al-Azhar Mahmoud Shaltout, puis du "madjma'o t-taqrîb bayna l-madhâhib fondé à Téhéran après la Révolution islamique.

7. Cependant, il reste à dire qu'une véritable "unité doctrinale" peut aussi être évoquée, non seulement dans le cadre de l'islam, mais même en l'étendant à bien d'autres enseignements religieux et spirituels. Mais une telle "unité doctrinale" n'est envisageable qu'à des niveaux où tous les enseignements spirituels authentiques se rejoignent, ou plus précisément "coïncident" dans leur sens et leur essence tout en divergeant dans leurs expressions, ce niveau étant pour l'essentiel celui de la "métaphysique pure" (pour reprendre une expression de René Guénon). En ce sens, on peut véritablement parler d'une "unité transcendante des religions", même si cette "unité transcendante" ne se manifeste certainement pas avec la même plénitude dans toutes les religions et dans toutes leurs écoles, et encore moins dans toutes les formes historiques et formalisations dogmatiques de ces diverses religions et écoles.

8. Il resterait à évoquer encore un autre aspect, encore différent, même s'il n'est pas sans liens avec les aspects déjà évoqués ("unité politique", "rapprochement doctrinal" et "unité transcendante"), qui est celui que l'on désigne par l'expression de "dialogue entre les civilisations" ou "entre les cultures", mais cela demanderait un sujet à part, car cet aspect est peut être encore plus incompris, même par beaucoup de ceux qui en parlent.


2. la question de l'insulte et de la malédiction

Notre s½ur Antoinette a bien raison de faire remarquer qu'en réalité "maudire est plus grave que d'insulter", puisque la "colère divine" que l'on invoque par la malédiction est une chose bien plus grave que la "blessure psychologique" que constitue une insulte. Mais elle a aussi intuitivement fort bien saisi que "être blessé dans sa dignité est plus grave que d'être condamné au malheur ou de subir un sort néfaste", et cela d'autant plus que on ne croit généralement pas à la réalité ou à l'efficacité de la malédiction lancée par des "ennemis", tandis que l'on est forcément touché, au moins en notre "personnage public", par l'insulte lancée par des "ennemis".

Quelques exemples permettront mieux de comprendre qu'une tentative de conceptualisation:

1. Les musulmans se fichent pertinemment que les dogmes juifs et chrétiens, et donc bon nombre de ces "croyants", considèrent les musulmans comme des mécréants ou des païens qui iront suivre en Enfer leur imposteur de Prophète. Par contre, les musulmans ne sauraient rester insensibles devant un chrétien ou un juif qui, à la manière de la sinistrement célèbre Oriana Fallaci, traiterait les musulmans de "chiens", de "rats", de "merd…", de "fils de p…" ou autres insultes — dont on remarquera à l'occasion qu'elles utilisent généralement pour blesser des "images" relevant de la zoologie, de la scatologie ou de la sexualité (quand ce n'est pas les deux ou trois ensembles).

2. Réciproquement, les juifs se fichent pas mal que les musulmans les envoient assez généralement et tranquillement griller en Enfer et que le Coran présente explicitement leur diaspora comme une "malédiction divine". Si un musulman dit que les juifs sont des mécréants qui méritent l'Enfer et qu'ils sont maudits par Dieu, il ne risquera pas le moindre procès pour antisémitisme, mais qu'il s'avise d'user à leur encontre d'insultes telles que celles que je viens d'évoquer au paragraphe précédent et il aura droit à son procès en bonne et due forme.

3. Chrétiens, juifs ou athées peuvent tranquillement dire ou écrire que le Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, était un "vulgaire imposteur qui mérite l'Enfer" (Dante place ainsi explicitement, dans sa Divine comédie , le Prophète et l'Imam 'Alî dans l'Enfer des Imposteurs) sans que cela chatouille le moins du monde la susceptibilité des musulmans, mais aucun musulman ne saurait rester insensible lorsque quelqu'un s'avise de traiter le Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, au moyen d'une insulte du genre de celles évoquées.

4. Pour sortir du cadre religieux, vous pouvez tranquillement maudire des personnalités "nationales" telles que le Général de Gaulle, par exemple, sans que cela vous coûte le moindre procès, mais traitez-le de "fils de p…" et vous mériterez à juste titre un procès en diffamation ou quelque chose du genre. De même, vous ne risquerez pas grand-chose en disant à un gendarme "Dieu vous maudisse", mais vous aurez droit à une belle sanction pour "insulte à magistrat" si vous le traitez de "chien" ou de "porc"…

Il n'est pas nécessaire, je pense, de multiplier plus avant les exemples, mais je voudrais prolonger cette méthode pour répondre à notre frère Kumayl (quoique notre frère Sajjâd l'ait déjà fort bien fait) sur la valeur du mot dajjâl (que l'on peut à mon sens bien traduire en français par "Grand Imposteur"): doit-il être considéré comme une insulte ou non?

Je dirais qu'à mon sens, traiter quelqu'un d'"imposteur", voire de "Grand Imposteur", ne constitue pas plus une "insulte" que de traiter quelqu'un de "tyran", "menteur", "idolâtre", "mécréant", "impie" et toute autre accusation de ce genre, et cela même dans le cas où ces accusations seraient fausses et injustifiées. Ainsi, pour reprendre et prolonger certains de mes exemples précédents:

6. Dante, qui a tranquillement placé le Sceau des Prophètes et le Sceau des Saints dans l'Enfer des Imposteurs ne mérite pas pour cela d'être considéré comme ayant "insulté le Prophète" (sab-bo n-nabî ), pas plus d'ailleurs que tous les juifs ou chrétiens qui considèrent Mohammad comme un vil imposteur méritant l'Enfer. Plus encore, même un musulman considérant le Prophète comme un imposteur ne mériterait pas d'être condamné pour "insulte au Prophète" (sab-bo n-nabî ), même si une telle personne est bien évidemment un "apostat" (mortadd) sorti de l'islam. Par contre, qui que ce soit, et quelles que soient ses convictions personnelles, qui userait envers le Prophète d'une insulte du genre de celles déjà mentionnées sera sans la moindre hésitation considéré comme ayant insulté le Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens.

7. Traiter l'Imam Khomeyni ou tout autre savant religieux vénéré par ses partisans (voire même un personnage "national" vénéré comme le Général de Gaulle, par exemple) de "tyran", "menteur", "idolâtre", "mécréant", "impie" ou "imposteur" ne saurait être mis sur le même plan que de traiter l'une de ces personnalités de "chien", "rat", "porc", "fils de p…", etc. Si le premier cas relève de l'accusation éventuellement fausse, voire offensante, c'est le second cas seul qui relève de l'insulte, à tout le moins de cette "insulte" qui est interdite par le verset coranique 6.108: "N'insultez pas ce qu'ils invoquent en dehors de Dieu de crainte qu'ils n'insultent Dieu injustement et sans savoir". En effet, il ne nous est pas interdit de dire que ces faux dieux ne sont que de vulgaires impostures (car cela nous est même ordonné, au contraire), mais seulement de ne pas traiter ces idoles et faux dieux de "merd…", "saloperies", "cochonneries" et autres qualificatifs de ce genre, de même qu'il ne nous dérangerait pas que ces idolâtres traitent Dieu d'imposture ou de "faux dieu", tandis que nous serions blessés et outrés qu'ils le traitent en usant d'insultes du genre que je viens de citer.

Ainsi, traiter le Calife 'Omar de Grand Imposteur (dajjâl ) n'est à mon sens pas le moins du monde une insulte (sabb ), même si cette accusation peut légitimement être considérée comme offensante par ceux qui pensent qu'elle est fausse et inadéquate.

Par contre, le simple fait que cette accusation puisse être perçue comme offensante par certains est à mon sens suffisante pour qu'on ménage le sentiment de ces gens, et c'est pourquoi je ne l'ai jamais évoquée auparavant ni ne l'évoque jamais en présence de frères sunnites, de même que je n'accuse jamais Paul de Tarse d'être un Grand Imposteur en présence de chrétiens qui aiment cette personne ni ne raille certaines doctrines (sunnites ou chrétiennes, par exemple) en présence de leurs adeptes. Un tel comportement respectueux des croyances des autres relève à mon sens du minimum de savoir vivre que doit avoir tout être humain.

Maintenant, si un frère sunnite ou un chrétien me demandent expressément et avec insistance ce que je pense de son Sayyidnâ 'Omar ou de son Saint Paul, ou encore des doctrines auxquelles ils croient, je suis bien évidemment amené à leur dire la vérité de ce que je pense, car je ne vois aucune raison de le cacher. Ce n'est d'ailleurs pas pour autant que je remettrais ensuite sans cesse l'affaire sur le tapis en leur présence, toujours pour les mêmes élémentaires règles de savoir vivre.

Enfin, il est à mon sens bon qu'il existe des textes (livres et pages web) où les choses sont clairement dites, afin que chacun sache de quoi il en retourne. C'est en ce sens que j'ai tenu à clarifier des choses trop souvent déformées et utilisées par les ennemis de l'islam (dont nombre de salafis, tout particulièrement), afin qu'il existe au moins quelque part une semblable mise au point sur les diverses positions "shiites" et en donnant à ces diverses positions l'occasion quasi-unique de s'exprimer en toute liberté.

Comme ce post est déjà trop long, je remets la suite à plus tard, en disant pour finir, pour rassurer notre s½ur Antoinette et d'autres qui partageraient le même souci, qu'il n'y a pas à s'inquiéter de ne pouvoir "maudire" de sa bouche qui que ce soit. Ce serait plutôt la facilité à maudire à tour de bras qui a de quoi inquiéter. En fait, ce qui est l'essentiel, c'est de comprendre où est le mal et de le condamner en son c½ur. A partir de là, s'opposer au mal avec la main quand on en a la possibilité ou condamner le mal avec sa langue, quand on ne peut rien faire de plus, est un élan qui jaillit naturellement du c½ur, sans qu'il soit nécessaire que cette condamnation prenne la forme d'une malédiction: la malédiction de Dieu n'attend pas la nôtre pour s'abattre sur les méchants… et la nôtre ne sert de rien tant que celle de Dieu n'est pas… Nous pouvons seulement, à notre toute petite mesure, nous faire un faible écho de la malédiction divine contre le mal et les méchants, répercutée dans l'univers entier, dans la mesure où il est manifestation de Dieu…

De même que Dieu dit, au verset 33.56: "En vérité, Dieu et Ses anges répandent leurs bénédictions sur le Prophète, ô vous qui avez la foi, répandez sur lui vos bénédictions et invoquez sur lui intensément la Paix"

De même, le même Dieu dit, au verset 2.159-163: "En vérité, ceux qui cèlent ce que Nous avons fait descendre comme évidentes preuves et [en tant que] guidance, après que Nous l’avons clairement énoncé pour les gens dans l’Écriture, ceux-là sont maudits par Dieu et maudits par ceux qui maudissent, hormis ceux qui se repentent, corrigent et [le] disent clairement : envers ceux-là, Je ferais preuve de clémence ; Je suis le Très-Clément et le Très-Miséricordieux.

En vérité, ceux qui mécroient et meurent en mécréants, sur ceux-là [s’abat] la malédiction de Dieu, des anges et des gens dans leur totalité , et cela immortellement, sans que leur tourment soit [jamais] allégé et sans qu’il leur soit accordé de sursis. Votre Dieu est un Dieu unique, point de Dieu hormis Lui, le Tout-Miséricordieux et Très-Miséricordieux."



إِنَّ اللَّهَ وَمَلَائِكَتَهُ يُصَلُّونَ عَلَى النَّبِيِّ يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا صَلُّوا عَلَيْهِ وَسَلِّمُوا تَسْلِيمًا

إِنَّ الَّذِينَ يَكْتُمُونَ مَا أَنزَلْنَا مِنْ الْبَيِّنَاتِ وَالْهُدَى مِنْ بَعْدِ مَا بَيَّنَّاهُ لِلنَّاسِ فِي الْكِتَابِ أُوْلَئِكَ يَلْعَنُهُمْ اللَّهُ وَيَلْعَنُهُمْ اللَّاعِنُونَ إِلَّا الَّذِينَ تَابُوا وَأَصْلَحُوا وَبَيَّنُوا فَأُوْلَئِكَ أَتُوبُ عَلَيْهِمْ وَأَنَا التَّوَّابُ الرَّحِيمُ

إِنَّ الَّذِينَ كَفَرُوا وَمَاتُوا وَهُمْ كُفَّارٌ أُوْلَئِكَ عَلَيْهِمْ لَعْنَةُ اللَّهِ وَالْمَلَائِكَةِ وَالنَّاسِ أَجْمَعِينَ خَالِدِينَ فِيهَا لَا يُخَفَّفُ عَنْهُمْ الْعَذَابُ وَلَا هُمْ يُنظَرُونَ وَإِلَهُكُمْ إِلَهٌ وَاحِدٌ لَا إِلَهَ إِلَّا هُوَ الرَّحْمَانُ الرَّحِيمُ
 
Bismil-Lâhir-Rahmânir-Rahîm

was-salâtou 'alâ habîbil-Lâh wa âlihil-at-hâr

was-salâmou ‘alaykoum wa rahmatoul-Lâh


Je poursuis maintenant ma réponse en revenant tout d'abord sur certains points particuliers soulevés par les intervenants avant de revenir sur le fond du sujet de ce dossier.

3. Réponses à quelques questions ou objections

seyyedahmed a dit:
Abduh a dit:
il faut aussi faire la différence entre la période de l’Imam ‘Alî, que Dieu ennoblisse son visage, où il était important de préserver la cohésion d’une toute petite et toute fraîche communauté
Et concernant notre période actuelle ? Je précise que les Chiites sont encore minoritaires... (cliquez ici pour voir l'original)
Le sens de ma phrase n'était pas que les shiites étaient à l'époque une minorité (ce qu'ils ont toujours été et sont encore, comme vous le faites justement constater), mais que la communauté musulmane dans son ensemble était à l'époque "une toute petite et toute fraîche communauté" dont "il était important de préserver la cohésion" à n'importe quel prix (sauf harâm, bien entendu), y compris en "s'écrasant" sur l'usurpation de ses propres droits, comme le fit l'Imam 'Alî, que son visage soit ennobli. La communauté s'étant par la suite développée et fermement ancrée, les Imams à partir de l'Imam Bâqer, que la Paix soit avec lui, n'avaient plus de raison de respecter une telle "loi du silence" et ont donc parlé de cette usurpation de manière plus ouverte. C'est a fortiori encore plus vrai aujourd'hui.

seyyedahmed a dit:
et que je ne pense pas qu'en "traitant" les personnes que les Sunnites qualifient comme les meilleurs êtres après Rassoul Allah, ils vont commencer à penser du bien du Shiisme, mais cela pourrait peut-être même plutôt les "dégoûter" du Shiisme...
J'ai déjà dit à plusieurs reprises ce que j'en pensais, mais je vais reprendre certains éléments d'une autre manière:

1. Dans la vie quotidienne en société, la simple politesse et le minimum de savoir vivre impliquent que l'on ne blesse pas les gens, quels qu'ils soient, dans leurs croyances, quelles qu'elles soient. Il est pour moi aussi peu question de blesser un sunnite en parlant mal des Compagnons que de blesser un chrétien en me moquant de son Saint Paul ou de sa Trinité, de blesser un juif en me moquant de sa Torah ou de blesser un hindou en me raillant de ses pratiques.

2. Cela dit, je n'ai aucune raison de me taire lorsque quelqu'un insiste pour connaître mes propres convictions. A ce moment, je répondrais tranquillement et sans la moindre inimitié, disant au sunnite qu'il y a selon moi des "imposteurs", des "hypocrites" et des "injustes" parmi ceux qu'il vénère en tant que "Compagnons"; disant au chrétien que son Saint Paul est pour moi un Grand Imposteur, auteur de la déviation du christianisme, et que sa Trinité est une ineptie; disant au juif que sa Torah est pour moi un livre falsifié qui renferme, au milieu d'éléments authentiques, les pires blasphèmes, mensonges et atrocités sur le compte de Dieu et de Ses prophètes; et disant à l'hindou que nombre de ses pratiques ne sont à mes yeux que pures superstitions.

3. Par ailleurs, il est bon que les convictions des uns et des autres puissent être clairement et librement exposées quelque part (livre ou page web) afin que chacun puisse s'y référer et savoir de quoi il en retourne.

4. Enfin, j'insiste pour la première fois sur le fait que c'est toujours aux fidèles des Gens de la Demeure, que l'on demande de s'écraser sur leurs convictions et que l'on ne demande jamais aux frères sunnites de ménager la sensibilité des shiites en ne faisant pas l'éloge de personnes qui ont blessé notre dame Fâtima au point qu'elle a exigé d'être enterrée secrètement afin qu'aucun d'eux ne puisse se rendre sur sa tombe.

Ne croyez-vous pas que Fâtima "se retourne dans sa tombe" chaque fois qu'un musulman fait l'éloge de ses pires ennemis? Et que ceux qui aiment Fâtima sont blessés en leurs c½urs en entendant ce genre d'éloge? Or, nous supportons sans cesse en gardant le silence les éloges que nos frères sunnites font de ces ennemis de Fâtima, qui sont de ce fait aussi ennemis du Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, et par là même ennemis de Dieu…

Si déjà je garde le silence en présence de mes frères sunnites par respect pour eux et leurs convictions, j'entends à tout le moins pouvoir m'exprimer librement chez moi ou encore lorsqu'ils m'interrogent sur mes propres convictions, et j'attends également qu'ils aient pour mes convictions le même respect poli que j'ai envers les leurs.


Haidar a dit:
j'ajoutrai une petite reflexion historique
l'histoire nous montre "bataille du chameau" qu'il ne faut pas insulter et utiliser un language qui rabaisse le debat et le reduise a une sorte d enfantillage
quand le mal s est mis en face de l imam Ali as et que ce mal a pris beaucoup de "sahaba" de l'imam Ali as lors de cette bataille
est ce que l imam Ali as a insulté, maudit "Aicha" ?
il a demandé aux chiites de bien se conduire avec elle car c oumou el mouminine et il a mis en garde les shias d user du langage des "insulteurs"...
il a dis ça car il savait qu il y aurai des chiites qui vont devenir des "insulteurs"

il a fait la "hoja" sur tt les chiites, "je suis innoçant de ce que vous faites.."
je ne prefere pas imaginer la peine qu encoure un "insulteur" sachant qu il est chiite et qu il sait ce que son imam lui demande.... ( cliquez ici pour voir l'original)
Je pense que ma mise au point sur l'insulte et la malédiction (cliquez ici pour la lire) doit répondre à l'essentiel de votre objection.

Je répète cependant encore une fois que l'insulte nous est interdite, non seulement par le comportement de nos modèles, mais pas le Coran lui-même au verset 6.108: "N'insultez pas ce qu'ils invoquent en dehors de Dieu de crainte qu'ils n'insultent Dieu injustement et sans savoir". Et je répète également que le fait de considérer quelqu'un comme un "imposteur", un "traître", un "mécréant", etc. ne sont pas des insultes.

Je profite par ailleurs de l'occasion que vous me donnez pour demander comment vous considérez le verset coranique 66.10:
ضَرَبَ اللَّهُ مَثَلًا لِلَّذِينَ كَفَرُوا اِمْرَأَةَ نُوحٍ وَامْرَأَةَ لُوطٍ كَانَتَا تَحْتَ عَبْدَيْنِ مِنْ عِبَادِنَا صَالِحَيْنِ فَخَانَتَاهُمَا فَلَمْ يُغْنِيَا عَنْهُمَا مِنْ اللَّهِ شَيْئًا وَقِيلَ ادْخُلَا النَّارَ مَعَ الدَّاخِلِينَ

Traduction: Dieu donne comme exemple de ceux qui mécroient la femme de Noé et la femme de Loth: elles étaient sous [l'autorité] de deux de nos bons serviteurs, elles les trahirent et ils ne leur servirent à rien par rapport à Dieu. Il leur fut dit: entrez toutes deux dans le Feu avec ceux qui [y] entrent.
En vilipendant ainsi deux épouses de Prophètes, dont l'un (Noé) fait partie des cinq Prophètes majeurs de l'humanité (oulou l-'azm ), disant qu'elles sont un "exemple de ceux qui mécroient", qu'elles ont "trahi" chacune un Prophète de Dieu et qu'elles doivent en conséquence aller griller en Enfer, Dieu n'aurait-il pas respecté le bon comportement qu'il convient d'avoir envers des "femmes de Prophète"? "Mécréantes" et "traîtresses" sont-ils selon vous des "insultes" envers elles et Dieu se serait-il comporté en "insulteur"?

Remontons maintenant un peu plus haut dans la même sourate 66, à savoir aux versets 3-5 qui, à l'unanimité des commentateurs, y compris sunnites, concernent Aïsha et Hafsa:
وَإِذْ أَسَرَّ النَّبِيُّ إِلَى بَعْضِ أَزْوَاجِهِ حَدِيثًا فَلَمَّا نَبَّأَتْ بِهِ وَأَظْهَرَهُ اللَّهُ عَلَيْهِ عَرَّفَ بَعْضَهُ وَأَعْرَضَ عَنْ بَعْضٍ فَلَمَّا نَبَّأَهَا بِهِ قَالَتْ مَنْ أَنْبَأَكَ هَذَا قَالَ نَبَّأَنِي الْعَلِيمُ الْخَبِيرُ

إِنْ تَتُوبَا إِلَى اللَّهِ فَقَدْ صَغَتْ قُلُوبُكُمَا وَإِنْ تَظَاهَرَا عَلَيْهِ فَإِنَّ اللَّهَ هُوَ مَوْلَاهُ وَجِبْرِيلُ وَصَالِحُ الْمُؤْمِنِينَ وَالْمَلَائِكَةُ بَعْدَ ذَلِكَ ظَهِيرٌ

عَسَى رَبُّهُ إِنْ طَلَّقَكُنَّ أَنْ يُبْدِلَهُ أَزْوَاجًا خَيْرًا مِنْكُنَّ مُسْلِمَاتٍ مُؤْمِنَاتٍ قَانِتَاتٍ تَائِبَاتٍ عَابِدَاتٍ سَائِحَاتٍ ثَيِّبَاتٍ وَأَبْكَارًا

Traduction: Et lorsque le Prophète confia un secret à l'une des ses épouses: lorsqu'elle en eut informé [une autre épouse] et que Dieu le révéla au [Prophète (litt. "à lui")], [celui-ci] le fit en partie savoir [à l'épouse fautive], en taisant une partie. Lorsqu'il l'eut informée, elle dit: "Qui t'a informé de cela?" Il répondit: "Le Très-Savant et Connaissant m'a informé."

Si vous revenez toutes deux repentantes vers Dieu, vos c½urs avaient bien dévié, et si vous vous épaulez contre lui [c'est-à-dire le Prophète], en vérité c'est Dieu qui est son allié, ainsi que Gabriel et les bons parmi les fidèles, et les anges sont en sus de cela un renfort.

Son maître pourrait, s'il divorce de vous, lui donner à la place des épouses meilleures que vous, musulmanes, ayant foi, déférentes, repentantes, dévotes, abstinentes, déjà épousées ou vierges.
Dieu aurait-il "insulté" ces deux épouses du Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, en révélant:

1. que l'une d'elle avait divulgué un secret confié par le Prophète, alors que la divulgation du secret est en soi un grand péché, compté même dans les hadiths au nombre des caractéristiques de l'hypocrite (monâfiq ), péché d'autant plus grave que celui qui avait confié le secret était le Prophète en personne, Dieu le bénisse lui et les siens. Un tel comportement ne relève-t-il pas de la "trahison" évoquée au verset 66.10?

2. que cette épouse une fois informée par le Prophète qu'il était au courant de sa faute, au lieu de se repentir humblement, prend les choses de haut en demandant au Prophète qui donc l'avait mis au courant, comme si elle n'avait pas encore compris (ou cru?) que la source des Révélations du Prophète était Dieu lui-même?

3. que "le c½ur de ces deux épouses avait bien dévié" (fa-qad saghat qoloubo-komâ ), le pire étant que Dieu doit carrément intervenir pour leur demander de se repentir (ce qui montre qu'elles ne l'avaient pas encore fait après l'intervention du Prophète) et même les menacer gravement au cas où, au lieu de se repentir, elles s'entêteraient à "s'épauler contre le Prophète"

4. qu'il existait donc dans la maison même du Prophète un complot suffisamment grave pour que Dieu menace ces deux épouses "s'épaulant contre le Prophète" en disant que si elles continuent dans cette voie, elles trouveront en face d'elle Dieu, l'ange Gabriel, tous les bons musulmans et tous les anges! Il est clair qu'il ne saurait s'agir d'une simple "affaire de jalousie féminine", comme certains tentent de le faire croire…

5. enfin que le Prophète pourrait fort bien divorcer d'elles et trouver grâce à Dieu "des femmes meilleures qu'elles" et dotées de qualités dont le verset laisse entendre qu'elles ne sont pas le propre des "épouses menacées de remplacement"; le verset faisant par ailleurs aussi remarquer que la virginité dont l'une de ces deux épouses avait l'habitude de se glorifier n'est rien de bien exceptionnel…

Enfin, faut-il voir "un hasard" ou une "pure coïncidence" (Dieu révèlerait-il "à l'aveuglette"?) dans le fait que cette sourate fort courte (12 versets) réunisse ces 3 versets pas vraiment en l'honneur de Aïsha et de Hafsa et le verset 10 qui cite deux femmes de Prophète "comme exemple de ceux qui mécroient"?


antoinette a dit:
La question que je me pose est la suivante : s'il n'y avait pas eu les guerres de conquête, combien de Musulmans y aurait-il aujourd'hui ? Serais-je devenue musulmane ? Compter sur le coeur pour convaincre c'est forcément limiter le nombre des conversions. Vaut-il mieux avoir un petit nombre de croyants remarquables ou un grand nombre qui fait ce qu'il peut pour suivre les préceptes du Coran et les enseignements de notre Prophète (sas) ? Je ne peux m'empêcher de faire la comparaison avec Paul de Tarse qui a décidé d'aller convertir les Gentils (non Chrétiens), renonçant ainsi à l'alliance du peuple juif avec Dieu pour ne plus parler que du message de Jésus, alors que dans le même temps les Chrétiens en Palestine considéraient qu'il fallait être Juif pour devenir Chrétien. Si Paul n'avait pas agi ainsi, à mon avis, il n'y aurait pas 1 milliard de Chrétiens, tout comme il n'y aurait pas 1 milliard de Musulmans s'il n'y avait pas eu de guerres de conquête. (cliquez ici pour voir l'original)
1. Les premières expansions du christianisme et du bouddhisme, par exemples, se sont faites sans la moindre conquête, et même sous la persécution… et pourtant ils gagnèrent tous deux les coins les plus éloignés de leur lieu de naissance (jusqu'au Japon pour le bouddhisme et jusqu'à l'Islande pour le christianisme).

2. La majorité des musulmans vivent aujourd'hui dans des pays qui ont été islamisés sans la moindre conquête, tels que l'Indonésie, la Malaisie, le BanglaDesh et quantité de pays d'Afrique noire.

3. Conclusion: l'islam aurait donc fort bien pu se répandre sans la moindre violence, tout aussi bien que l'on fait avant lui le christianisme et le bouddhisme (et même mieux, à mon sens), et tout aussi bien qu'il l'a fait par la suite dans quantité de pays.

4. Par ailleurs, si l'islam n'avait pu se répandre de cette manière, c'est qu'il n'aurait pas mérité de se répandre. Je sais pour ma part qu'il le mérite et je suis donc sûr qu'il se serait encore mieux répandu s'il n'y avait pas eu ces conquêtes prétendument "islamiques", surtout si la société musulmane avait continué à être officiellement guidée, dirigée et représentée par les Gens de la Demeure prophétique, par qui nous vient la Paix.

antoinette a dit:
Peut-on dire que les Chiites représentent l'élite des Musulmans ? Peut-on dire qu'ils sont les seuls musulmans authentiques ?
1. est musulman toute personne qui est convaincue de la vérité des deux témoignages de foi: a) point de dieu hormis Dieu ; b) Mohammad est messager de Dieu.

2. le degré de soumission et de foi d'un musulman dépend alors de la complétude et de la profondeur avec lesquelles il reçoit, comprend et applique le message de Dieu transmis par Mohammad, Dieu le bénisse lui et les siens.

3. l'un des enseignements fondamentaux de ce Message divin est celui de la continuité du Message assurée par la continuité des porteurs du Message , à tel point que tous ceux qui se sont arrêtés à une étape quelconque de la transmission du Message en refusant de suivre les porteurs suivants (les samaritains s'arrêtant à Moïse; les juifs à Zacharie, père de Jean-Baptiste; les chrétiens à Jésus) sont considérés dans ce Message comme étant "mécréants", alors même qu'ils croient en Dieu et en une Révélation, de même qu'un écolier est considéré comme "désobéissant" dès lors qu'il refuse de faire ce que lui dit son professeur, même s'il était auparavant et jusqu'à ce jour parfaitement obéissant en tout.

4. la continuité du Message coranique est assurée après Mohammad, Dieu le bénisse lui et les siens, par ceux qui sont après lui les véritables "porteurs du Coran", des Témoins qui ne s'écartent jamais du Coran et dont le Coran ne s'écarte jamais.

5. Conclusion: seuls ceux qui suivent véritablement ces "porteurs du Message" jusqu'au dernier d'entre eux est pleinement "soumis à Dieu" (= moslim) et "fidèle à Dieu" (= mo'min ), ce qui n'enlève pour autant pas la qualité de musulman aux autres musulmans.


antoinette a dit:
Je voudrais saisir l'occasion de ces remarques tout à fait justes pour proposer quelques réflexions générales:

1. D'abord, "que faire contre le poids de sa culture?" Rien d'autre que se remettre sans cesse en question et sans cesse "vérifier" ce qu'il en est de nos convictions et habitudes grâce à la pierre de touche de l'Ecriture divine et des enseignements des Gens de la Demeure prophétique, par qui nous vient la paix, qui l'éclairent et l'explicitent.

2. Une telle démarche n'est seulement difficile pour les convertis comme nous, mais tout autant sinon plus pour les musulmans de souche, car il leur faut eux aussi faire la même démarche pour se défaire des convictions et habitudes qu'ils ont héritées de leurs ancêtres sans qu'elles soient de source divines. C'est encore plus difficiles, parce que leurs convictions et habitudes ont été, parfois depuis longtemps, faussement "baptisées islamiques", tandis que les convertis se sont déjà au moins une fois remis en cause pour se convertir.

3. Un des problèmes fondamentaux des chrétiens convertis est l'apparente incompatibilité de l'enseignement évangélique "priez pour vos ennemis" avec les enseignements islamiques. En réalité, pourtant, il n'y a là nulle contradiction, et cela pour deux raison:

a) d'abord, il n'est pas précisé quelle prière il faut faire pour ses ennemis;

b) ensuite, il n'est pas dit de prier pour les ennemis de Dieu , mais seulement pour nos propres ennemis.

Si nos ennemis ne sont que des "ennemis personnels", il est clair que "prier pour eux" est le meilleur moyen de dépasser notre ego, ce qui est le but de toute voie spirituelle. Quant aux ennemis de Dieu, il s'agit aussi de prier pour eux, non pas pour leur réussite dans leur opposition à Dieu, mais pour qu'ils trouvent le bon chemin ou alors échouent dans leur opposition à Dieu. C'est ainsi qu'on entend souvent ici, en Iran, la prière suivante pour les ennemis de l'islam: "O mon Dieu, s'ils peuvent être guidés, guide-les, et s'ils ne peuvent l'être, alors élimine-les".

Quant à ceux qui sont morts en ennemis de Dieu, leur compte est bon et ils ne peuvent qu'être maudits par Dieu et par toute la création, en particulier par les amis de Dieu et leurs fidèles.


hedili a dit:
je n'ajoute, à ce qu'a écrit mon cher frère abduh, qu'une seule petite phrase : cette thèse est grâce à Dieu minoritaire chez nos oulama-s. malheureusement ce n'est pas le cas au niveau des shiites profanes... (cliquez ici pour voir l'original)
La remarque est très intéressantes car, si elle était vérifiée, il faudrait se demander comment il se ferait que les shiites profanes aient majoritairement une position opposée à celles de la majorité de leurs savants, d'autant plus que les savants shiites sont connus pour être les savants musulmans qui sont le mieux écoutés de leurs ouailles.

hedili a dit:
je me touve coupé de ma propre bibliothèque
je n'ai donc pas la référence exacte du livre de mottahhari où il a mentionné que 'omar est une grande personnalité qui ne représente en fait que la grandeur de l'Islam (cliquez ici pour voir l'original)
Dommage, parce que j'aimerais bien lire ce passage. Essayez de vous souvenir dans quel livre c'était, pour qu'on puisse faire une recherche.

hedili a dit:
l'exemple le plus caractéristique est celui du trés cher mottahhari radhiallahou anhou et qui était de toute sa vie trés fortement soutenu par son ami et notre trés cher aimé khoumeiny
"Soutenir" ne signifie pas "être d'accord". L'Imam Khomeyni, Dieu ait son âme, soutenait le martyr Motahharî dans sa démarche d'idjtihâd dans tous les domaines (dont l'histoire, donc), mais cela ne veut pas dire que l'Imam souscrivait en tous points au résultat de l'idjtihâd de son cher disciple, car lui-même faisait bien évidemment son propre idjtihâd .

Pour ce qui est de la question en cours, il y a des textes explicites de l'Imam Khomeyni qui montrent qu'il ne considérait de loin pas 'Omar comme "une grande personnalité représentant la grandeur de l'islam".

Maintenant, si la question est d'arriver à une formulation qui puisse mettre tout le monde d'accord, il n'y a à mon sens pas mieux que cette réponse passe-partout de l'Imam Khomeyni à des frères sunnites venus à Neauphle-le-Château lui demander ce qu'il pensait des trois premiers Califes: "Je les aime autant que le Prophète les aimait.", leur répondit-il.

L'Imam récitait aussi souvent, quand on lui posait cette même question, le verset 2.134 (répété en 2.141):
تِلْكَ أُمَّةٌ قَدْ خَلَتْ لَهَا مَا كَسَبَتْ وَلَكُمْ مَا كَسَبْتُمْ وَلَا تُسْأَلُونَ عَمَّا كَانُوا يَعْمَلُونَ

Traduction: "C’est là une communauté qui a déjà passé : à elle ce qu’elle a acquis et à vous ce que vous avez acquis, et l’on ne vous demande [rien] sur ce qu’ils faisaient [eux]"
Je pense que c'est une très belle fin pour un post, et j'en profite donc pour m'arrêter là et pour aller me siffler une bonne bière, avec votre permission.

Que Dieu vous garde tous et vous donne le meilleur en ce monde et dans l'autre.

PS. Cher Seyyedahmed, je ne pense pas que le Seyyed Fadl Allâh soit "originaire" de Nadjaf, car il me semble bien qu'il est originaire du Liban. Par contre, il a bien fait l'essentiel de ses études religieuses dans cette sainte ville et, même si je n'ai jamais entendu la phrase citée, je comprends fort bien que l'on puisse dire que Nadjaf a perdu un tel homme.
 

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