Concernant la parole de Ayesha qui dit que le Prophète (SAW) est mort contre sa poitrine, cette affirmation est contredite par les hadiths fréquents qui nous sont parvenus à partir de la descendance purifiée, ainsi que par d'autres, rapportés par Ibn Sa'îd qui cite Ali disant: "Le Prophète (SAW) a dit, au cours de sa maladie: "Faites venir mon frère", je suis venu. Il dit: "Approche-toi de moi", je me suis approché. Il s'appuya sur moi et pendant qu'il était dans cette position, en train de me parler, sa salive m'atteignit, il (SAW) s'affaissa et mourut".
Abu Na'îm dans son Hîlat, et Abu Ahmad Al-Farda dans son Naskha, ainsi que d'autres auteurs de Sunan, ont rapporté les propos de Ali, disant: "Le Messager d'Allah (SAW) m'a appris- il veut dire à ce moment-là - que mille portes existent, chacune d'elles ouvre mille autres portes".
Lorsque Omar b. al-Khattab était questionné à propos de certains sujets, il disait: "demandez à Ali, il s'y connaît".
D'après Jaber b. Abdallah Al-Ansârî, Ka'b al-Ahbar demanda un jour à Omar: "De quoi a parlé le Prophète (SAW) en dernier?" Il lui répondit: "Demande à Ali", Ka'eb le lui demanda, Ali répondit: J'ai posé sa tête sur mon épaule, il dit: "la prière, la prière".
Ka'eb dit: c'est ainsi que finit l'engagement des prophètes. Ils ont reçu un ordre et ont été envoyés pour le réaliser. Ka'b dit: Qui l'a lavé, ô prince des croyants?
Omar dit: "demande à Ali". Il le lui demanda, il dit: "Je l'ai lavé."
On demanda à Ibn Abbas: As-tu vu le prophète (SAW) mourir appuyé sur quelqu'un? Il répondit: "oui, il est mort appuyé sur la poitrine de Ali".
On lui dit: Arwa raconte qu'Aïcha prétend qu'il est mort entre sa poitrine et sa gorge.
Ibn Abbas nia le fait disant: "Es-tu raisonnable? Par Allah, il est mort appuyé sur la poitrine de Ali, et c'est lui qui l'a lavé."
Ibn Sa'îd rapporte, s'appuyant sur l'Imâm Mohammed Ali b. Ai-Hussein Zein al-'Abidîn: "Le Prophète (SAW) est mort, la tête appuyée contre Ali".
Les récits relatifs à cet épisode sont nombreux, ils sont rapportés par les Imams de la descendance purifiée.
Beaucoup de ceux qui ont suivi un autre chemin ont pourtant admis cela, notamment Ibn Sa'îd qui rapporte les propos d'Al-Sha'bî disant: "le Prophète (SAW) est mort, la tête appuyée contre la poitrine de Ali, qui l'a ensuite lavé".
A ce propos, le prince des croyants a fait un sermon devant des témoins, et voici ce qu'il a dit: "les compagnons du Prophète se le rappellent, je ne me suis pas éloigné d'Allah ni de Son messager, même pas une heure, je l'ai secouru dans les positions où se retiennent les braves, où reculent les pas, un secours pour lequel Allah m'a honoré. Il est mort, sa tête appuyée contre ma poitrine, il a rendu son âme dans ma paume, je l'ai passée sur mon visage, et je me suis chargé de le laver, avec l'aide des anges. La maison et les cours furent assaillis par la foule, dans un va-et-vient incessant, je n'ai cessé de l'entendre prier sur lui jusqu'à ce qu'on l'enterre. Qui donc, mort ou vivant, y a droit plus que moi?"
Il dit également, lorsqu'il enterra la souveraine des femmes (a.s.): "Saluts sur toi, ô messager d'Allah, de ma part et de la part de ta fille qui vient à tes côtés, qui a été rapide à te suivre, ma patience m'abandonne, mon endurance s'affaiblit, mais j'ai pour me réconforter de ta terrible séparation et ton écrasant malheur, un sujet de consolation, le souvenir d'avoir été ton appui à l'heure de ta mort, ton âme s'est exhalée entre ma gorge et ma poitrine. Nous appartenons à Allah et à Lui nous revenons."
Umm Salma a dit: "Je jure que Ali était la personne la plus engagée aux côtés du prophète. Un matin, nous sommes venus à lui, il répétait: "Ali est-il venu? Ali est-il venu?" Fatima lui dit: L'as-tu envoyé dans une mission? Puis elle annonça: Il est revenu, je croyais qu'il avait besoin de lui. Nous sommes sorties sur le pas de la porte. Umm Salma continue: « je me tenais tout près de la porte, le prophète se pencha sur lui, lui parlant et lui faisant des confidences, puis il est mort ce jour-là, Ali fut le plus proche de lui".
D'après Abdallah b. 'Umrou, le prophète a dit, au cours de sa maladie: "Faites venir mon frère", Abu Bakr vint, il l'écarta et dit: "faites venir mon frère", Othmân vint, il l'écarta et Ali fut appelé, il l'enveloppa de sa cape et se pencha sur lui. Lorsqu'Ali sortit, on lui demanda: que t'a-t-il dit? Il dit: "il m'a appris qu'il y a mille portes et que chacune d'elles ouvre mille autres portes".
Vous savez bien que c'est ce qui convient aux prophètes tandis que l'autre situation ne convient qu'à l'homme galant, ou bien au berger qui meurt, la tête penchée entre la gorge et la poitrine de sa femme, ou même sur sa poitrine, ou sur ses cuisses, sans prendre le soin de confier son troupeau.
Et en tout cas, dire qu'il est mort entre ses bras ne s'appuie que sur elle, mais dire qu'il est mort sur la poitrine de Ali, est appuyé par Ali, Ibn Abbas, Umm Salma, Abdallah b. 'Umrou, Al-Sha'bî, Ali b. Al-Hussein et les autres Imams des Ahlul-Bait; le support devient donc plus probable et le récit est plus digne du Messager d'Allah.
Les raisons qui nous font préférer le hadith d'Umm Salma.
Pour le Coran, le cœur d'Umm Salma n'a pas fléchi, Allah ne lui a pas été intimé l'ordre de se repentir([Faisant référence à la Parole divine: "Si vous vous repentez à Allah, c'est que vos cœurs ont fléchi" (Al-Tahrîm, 4).]).
Des versets n'ont pas été révélés pour exposer sa vantardise devant le prophète comme elle ne s'est pas vantée plus tard devant son légataire; Allah n'a pas accouru pour soutenir le prophète contre elle, ni Gabriel, ni le meilleur des croyants ni les anges ( "Si vous vous soutenez l'une l'autre contre le Prophète, alors son patron à lui, c'est Dieu; oui, et aussi Gabriel et les gens de bien d'entre les croyants, et après cela les anges, seront un soutien" (At-Tahrîm, 4))
Il ne l'a pas menacée par le divorce, ni de la remplacer par une meilleure ("Il se peut que s'il divorce d'avec vous, son Seigneur vous remplace pour lui par des épouses meilleures que vous, Soumises à Dieu, croyantes, dévouées..." (At-Tahrîm, 5).)
Il ne lui a donné en exemple les femmes de Noé et de Loth. Elle n'essaya pas d'interdire au Prophète ce qu'Allah lui a rendu licite.
Le Prophète ne s'est pas levé sur sa chaire, au cours d'un sermon, indiquant sa maison et disant: "c'est là que gît la sédition, (3 fois), c'est là où se montre la corne du diable".
Sa bienséance était telle qu'elle ne tendait pas les jambes au travers de la qibla du prophète, pendant la prière, par respect pour lui et pour sa prière, comme l'a fait Aïcha, qui ne l'enlevait du lieu de sa prosternation qu'après un signe du prophète, amendant son clin d'œil pour la relever, la tendant de nouveau lorsqu'il se remettait debout.
Umm Salma fut ainsi, elle ne chercha pas à semer la discorde avec Othmân, excitant les gens contre lui, l'insultant et le traitant d'hyène, elle n'a pas dit: "tuez l'hyène qui a mécru".
Elle ne sortit pas de sa maison où Allah l'Exalté lui avait ordonné de demeurer, elle ne monta pas la chamelle Al-'Askar, par monts et par vaux, jusqu'à faire aboyer les chiens, alors que le Prophète l'en avait averti.
Quant à Aïcha, elle ne s'en est pas abstenue et n'a pas renoncé à guider sa puissante armée pour combattre l'Imam.
Sa parole: "le prophète est mort, appuyé sur ma poitrine", équivaut à d'autres paroles du genre: "le Messager d'Allah a vu des Noirs jouer dans sa mosquée avec leurs boucliers et leurs lances. Il lui dit (à Aïcha): « aimerais-tu les voir? » Elle dit: « oui », elle dit: « il me plaça derrière lui, joue contre joue, et il disait: continuez à jouer, mes enfants, pour que la dame soit contente. » Elle dit: « lorsque je m'en suis lassée, il me demanda: cela suffit? » Je lui dis: « oui », il dit:« alors, va-t-en ».
Si vous voulez, ajoutez également ceci: "le Prophète entra chez moi alors que deux esclaves chantaient des chansons inconvenantes. Il s'allongea sur le lit. Abu Bakr entra et me réprimanda, disant: « (tu as introduit) la flûte du diable chez le messager d'Allah? » Elle poursuivit: « le messager d'Allah lui dit: laisse-les."
Ajoutez également: "Je fis la course avec le prophète, je le dépassai, nous continuâmes jusqu'à épuisement de mes forces. Nous fîmes la course, il me dépassa, et dit: "une pour une".
Ou bien encore: « Je possède sept particularités que personne ne partage, mis à part ce qu'Allah a accordé à Mariam b. 'Omrân: l'ange est descendu à mon image, j'étais encore vierge lorsque le prophète se maria avec moi, il ne m'a partagée avec personne, il fut inspiré alors que je me trouvais avec lui sous la même couverture, j'étais sa femme préférée, des versets du Coran qui ont failli faire périr la nation furent révélés sur moi, je fus la seule femme à voir Gabriel et puis, le prophète est mort dans ma maison, n'ayant pour distraction que moi et l'ange » ainsi que d'autres particularités de ce genre qu'elle aimait à répandre.
Quant à Umm Salma, elle a fait allégeance à son commandant et au légataire de son prophète, elle était connue pour son avis juste, sa raison judicieuse et, sa religion ferme.
Son conseil au prophète le jour d'Al Hudayba montre l'intégrité de sa raison, l'exactitude de son opinion et la noblesse de sa situation. Qu'Allah lui accorde Sa miséricorde et Sa grâce.