Coran et Hadiths
Assalamou 'alaikoum wa Rahmatou Allahi wa Barakatouhou;
Ce sujet me permet de rebondir au sujet des HADITHS et du CORAN, utilisés tantôt comme arguments, pour faire plier les masses de musulmans, soit pour leur inculquer des préceptes soi-disant religieux, soit pour fonder une "fetwa", soit simplement pour tenter de comprendre un verset coranique, et ma foi, après avoir fréquenté les bibliothèques, les bancs des universités, les sols des massajids, et auditionné ou débattu avec des théologiens, et des spécialistes des Sciences islamiques, je constate que :
1.- Hormis le Coran, préservé par Allah, Gloire à Lui, qui l'a imprimé dans les coeurs des premiers Compagnons, et de ce fait ont joué le rôle de CENSEURS et de GARDIENS du TEXTE original, tel que Révélé, transmis aux Compagnons et APPRIS par l'imam Ali, :as:, et ses RARES compagnons qui le connaissaient INTEGRALEMENT pratiquement aussi bien que lui, tels Ibn Mass'oud, et la liste est SI PETITE, sauf que lui, avait en plus la connaissance parfaite et VERIFIEE par Rassoulou Allah, :saws: avant sa mort, aussi bien des circonstances de la REVELATION de CHAQUE VERSET, et de ses SENS exotériques et ESOTERIQUES, ce qui n'était le cas de PERSONNE d'autre, et c'est bien pour cela qu'il était DESIGNE à GHADIR KHUM, comme le MAWLA de CROYANTS et CROYANTES, et que Rassoulou Allah, :saws: l'a DESIGNE sur ORDRE d'ALLAH, Exalté Soit-IL, comme l'IMAM de la OUMA.
C'est bien ce qui explique POURQUOI, il s'est enfermé chez lui, après le DECES de Rassoulou Allah, :saws: pour tenter de COLLATIONNER le CORAN, qu'il A TOUJOURS ECRIT, depuis le DEBUT de la REVELATION, et c'est le SEUL qui l'a fait sous la RESPONSABILITE de RASSOULOU ALLAH, :saws:
Et c'est donc pour cela qu'Allah, a PURIFIE les Ahlou el Beyt, :as:, pour qu'ils soient non seulement similaires à "l'arche de Noe, et une corde tendue entre Ciel et Terre", mais surtout parce qu'ils sont "purifiés" par Allah, :azwj:, EL MOUTAHAROUN, sachant que "ne touchent le CORAN, que EL MOUTAHAROUN", c'est à dire ceux qui savent en apprécier le CONTENU ou la "substantifique moelle", comme l'aurait dit, un Rabelais...
2.- Les hadiths, sont par contre une "source", dont l'authenticité est toute "relative", du fait qu'ils ont subi d'abord l'INTERDIT de DIFFUSION du temps d'Abou Bekr, qui les a BRULES, puis de Omar, qui en a brûlé puis, DETRUIT tous ceux qui le dérangeaient, Othmane, qui a été "plus tolérant" et a tenté de les réhabiliter, Amir Al Mou'minin, l'IMAM ALI,:as:, qui lui, a INSTAURE les critères de contrôles, et en a autorisé et encouragé la diffusion, mais UNIQUEMENT de sources "non critiquables", c'est à dire que le rapporteur doit être MORALEMENT fiable, et que le HADITH doit au moins avoir plusieurs, TEMOINS et rapporteurs tout aussi fiables les uns que les autres, et en tout état de CAUSE, conformes à l'ESPRIT du Coran, et à la MORALE du Prophète, aswaws, et en particulier avoir été des "TEMOINS authentiques", et non des "témoins putatifs", tels un Abou Houreyra, qui osera narrer des hadiths, qu'il ne peut en AUCUN cas avoir vécus ou entendus directement de la "bouche du Prophète", :saws: mais qui constituent pourtant la quasi totalité de ses hadiths, sachant pourtant qu'il n'a vécu à Médine, que moins de 18 mois, du temps du Prophète :saws: ou comme Aicha, qui était trop jeune et trop immature, pour avoir pu comprendre le sens des "hadiths" qu'elle prétend avoir "entendus" de la bouche du Prophète.
A propos de Hadiths et de Coran:
Après la mort du Prophète, ce n’est plus Allah qui "décide" des affaires législatives, (
Quoul = Dis ), mais le Coran en tant qu'ORALITE d'abord, puis document scripturaire, après la collation consensuelle graphique, connue pour être celle de "Outhmane", donc dans les premères decennies et jusqu'à la mort de l'imam Ali, :as:, avant que des tentatives répétées et renouvelées ne soient faites tout comme avant la "recension de Outhmane", pour tenter de frauder sur le texte ou le sens, ces tentatives de falsification ordonnées par les Califes "convertis de mauvais gré", seront inlassables et d'autant plus aisées que les Compagnons de la première heure, "gardiens du Coran", auront tous disparu durant l'empire de Mou'awiya et ses successeurs, mais ces actions blasphématoires seront stoppées heureusement par Omar Ibn Abdelaziz, :radiallah .
Mais malheureusement, les adversaires du texte fondateur, recourreront une fois de plus à des "compagnons corruptibles", du "derier quart d'heure", recrutés surtout parmi les TALAKAS, comme Amr Ibn al'as, Abou Houreyra, pour porter l'estocade contre le Coran, à travers des "hadiths" supposés expliquer le Coran, forgés pour l'occasion, mais il leur sera impossible de détruire les textes coraniques ou de les "amender", vu le nombre impressionnant de "mémorisateurs".
Les Califes "héritiers de la souna d'Abou Bekr"
auront recours à la perversion de l'exégèse, et cette approche leur sera d’autant plus facile que vu l'expansion de l'Empire "musulman", entreront en Islam, des peuples et des savants moins experts avec les nuances de la langue arabe Qoreychite, et cela suffira, pour entres autres, faire dire au CORAN, ce qu’on souhaite, surtout quand le Pouvoir, l'argent et le sabre, seront mis au service des dynasties éloignées de l'Islam, et portées vers les jouissances matérielles que permettent les richesses accumulées de par la conquête de territoire, au nom de l'Islam, devenu un "laissez passer", au lieu d'être un objectif de diffusion de la Parole d'Allah !
Les orientations qui y sont développées n’ont cessé donc de se transformer avec les nécessités du moment, et de l'Empire, et donc des besoins des "
Califes, héritiers d'Abou Bekr",
outre les ambiguïtés du texte qui permettent les interprétations les plus larges, d'autant plus que l'on a pris soin d'éliminer la collation de l'imam Ali, as, faite en fonction de la Révélation, en en respectant la chronologie et surtout en reprenant en marge, les motivations, les exégèses faites par le Prophète, aswaws, lui-même, pour ne pas laisser aux "compagnons" et aux "tabi'in" toutes velléité d'errements et de mal interprétation ou d'utilisation à des fins "utilitaires", éloignées de la piété et du dessein premier de la Révélation, à savoir communiquer la piété, la foi dans un Allah, :azwj: Sublime, inimaginable, Unique, et sans associé ni description autre que celle que Seul Lui, instille en chacune de nos âmes pieuses... et "purifiables"
Une fois que cette nouvelle source oraculaire coranique a montré ses limites, justement avec cette difficulté de comprendre le sens sublimal du texte qui échappe de par la profondeur du sens de chacun des versets qu'il véhicule, on a eu recours à une autre source incomparablement plus commode : les hadîths, ou paroles et actes attribués au Prophète par des témoins qui sont censés les avoir transmis oralement jusqu’à leur consignation par écrit dans les célèbres compilations canoniques. Ces compilations portent le titre de Hadîth ou de Sunna. Citons en celles de Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, Tirmidhî, Nasâ’î et Ibn Mâjah, ayant vécu tous aux alentours du IIIème siècle après l’Hégire, ou chez les chiites, les compilations des imams Ahl el Beyt, as, et de leurs disciples.
Les paroles de Muhammad, :saws:, en dehors de la révélation céleste, ont pris ainsi à leur tour une nouvelle dimension, celle d’une source oraculaire.
Seulement, si le Coran est un texte dont l’authenticité a pu en grande partie être préservée, les Dires du Prophète,:saws:, eux, n’ont pu, du vivant de Muhammad, :saws:,faire l’objet de la même attention et du même souci de la reproduction littérale.
Et ce n’est pas là une négligence de la part du Prophète,:saws:, ou de son entourage. Tout simplement ces dires n’avaient aucune utilité, du moment que c’est la parole divine en cours de révélation dans le Coran qui comptait. Plus important encore,
ces hadîths n’étaient pas seulement tenus pour superflus, mais même leur consignation écrite aurait été réprouvée du vivant de Muhammad,aswaws, ( ce qui demeure non seulement controversé, mais démenti par nombre de hadiths rapportés par des compagnons fiables), par souci apparent d’éviter de confondre les paroles d’Allah avec celles de son Prophète.
Ce rejet de la sunna du Prophète durant le Califa de Abou Bekr, et Omar, en particulier, s’expliquerait surtout par un contexte plein de suspicion à l’égard de l’authenticité du Coran, où l’on n’a eu de cesse de prendre celui-ci pour un simple « hadîth », doté d'un Statut particulier, voir Saint.
Nous voyons comment l’institution du hadîth a été une véritable hérésie pour ceux qui comme Abou Bekr, et Omar, ne voulaient voir en Muhammad, :saws:, qu'un simple humain ne faisant que transmettre un message divin sans aucune autre vertu divinatoire rattachée à sa personne, et dans le Coran, un Message accessible à toute personne maîtrisant la langue arabe, et donc un "discours" sans profondeur spirituelle attachée au verbe, et à la parabole contenue dans la Sagesse formulée par les Commandements.
Malheureusement cette opinion, sera reprise durant le Califa Omeyade, et deviendra encore plus catastrophique, au 7 et 8 siècles Hijri, durant la période des littéralistes comme Ibn Taymia, et ses émules, durant justement la décadence de la pensée "islamique" et le déclin de l'Empire, que leurs idées mineront de l'intérieur, quand les musulmans abandonneront la métaphysique et lui préfereront le littéralisme. A la critique rationnelle des textes ils substitueront la foi fondée sur des "hadiths apocryphes" inventés ou forgés, pour convaincre, au lieu de démontrer, propulsant le HADITH créé pour les besoins "ad hoc", à un rang supérieur au Coran, au point où aujourd'hui chez les Salafis, héritiers de cette pensée décadente, le hadith repris, sacralisé par Ibn Taymiya et ses disciples, fera l'objet de CULTE et aura précellence sur le Coran au point où on vous dira sans sourciller que tel verset du Coran, aura été ABROGE par un Hadith, pourtant de statut plus que douteux
....
Si du temps du Prophète, aswaws, le Coran, était la source du droit et de l'exégèse, la situation s’est inversée du tout au tout après la mort de Muhammad,:saws: et surtout après que le texte coranique eut épuisé ses ressources scriptocratiques.
Seulement, la nouvelle institution du hadîth n’était pas difficile à mettre en oeuvre, puisqu’il n’existait aucune possibilité de contrôler la véracité des dires imputés à Muhammad,aswaws. Cette absence de moyens de contrôle de l’authenticité des hadîths permit au premier venu de se fabriquer sur mesure des paroles et des gestes muhammadiens conformes aux besoins du moment . La facilité de ce nouveau moyen oraculaire en a fait un véritable outil de démocratie oraculaire et au pire, un moyen de maîtriser l'opinion et de la contrôler et l'assujétir aux voeux des détenteurs du Pouvoir régalien, épicé de "religiosité" grâce notamment à l'institution du temps des Abassides, des quatre "imams" nommés par les Califes auxquels ils étaient tributaires, et surtout durant l'épopée de recension des "Hadiths", par des chercheurs, tels Boukhari, Muslim, et leurs successeurs, totalement inféodés et contrôlés par le Pouvoir qui les contrôlait et quelques fois, les emprisonnait ou les bastonnait, comme dans le cas de l'imam indocile, Ahmed Ibn Hanbal.
Cette activité oraculaire connut un tel succès que la proportion du faux dans les dires attribués Muhammad a très vite atteint les 98 % du corpus des hadîths connus. Le compilateur canoni-que al-Bukhârî (mort en 870 JC) a pu, en sillonnant le monde musul-man, recueillir 600.000 hadîths, mais seuls 100.000 étaient à ses yeux authentiques. Pourtant, il ne résolut de consigner dans son oeuvre canonique majeure L’Authentique (al-Sahîh) que 7.300 hadîths, dont 4000 seulement ne sont pas des doublets. Au total, al-Bukhârî n’a pu qualifier d’authentique que 1% des hadîths de son époque. Les mêmes proportions de faux se retrouvent chez le deuxième grand compilateur de l’époque : Muslim (mort en 875 JC), quand il affirme : « J’ai compilé mon ouvrage al- Sahîh parmi un total de 300.000 hadîths », pour ne retenir d’eux que 4.000.
Et même ces 1 % de hadîths retenus sont aujourd’hui suspects pour la plupart. En effet, cette tentative de remettre de l’ordre dans la gigantesque inflation des hadîths ne vit le jour que deux siècles après la mort du Prophète. C’était trop tard pour qu’une enquête un tant soit peu sérieuse put être menée, à un moment où les premiers transmetteurs oraux des hadîths avaient disparu depuis huit générations pour les plus anciens d’entre eux. Autant dire qu’aucun hadîth connu aujourd’hui ne résiste à la critique historique.
En fait, la réhabilitation de la sunna du Prophète, et des hadîths en particulier, a été décidée à la suite de l’apparition des quatre grandes écoles juridiques : le hanafisme, le malikisme, le shafi3isme, et le hanbalisme, apparus au IIème siècle de l’Hégire, et qui décidèrent de faire du Coran et des hadîths les deux premières sources oraculaires législatives, ou sharî3a.
De plus, outre le Coran et les hadîths institués comme sources
(usûl) du droit, l’on a ajouté la règle du consensus
(ijmâ3), qui rend légitime toute disposition qui réunit l’assentiment de tous. Et l’on a fondé cette règle sur un hadîth qui aurait énoncé que la communauté musulmane ne peut s’accorder sur une erreur. Cette nouvelle source du droit, faisant office d’autorité oraculaire, n’a, elle aussi, aucun fondement coranique .
Il apparaît clairement que les fondements de la sharîa musulmane, élaborés dans les premiers siècles de l’Islam, ne correspondent ni à l’esprit ni à la lettre du Coran, mais que l’on a dû les imposer en désespoir de cause, face à des nécessités de plus en plus pressantes. La décision de « faire parler » les textes coraniques et les hadîths est la conséquence logique de l’échec du système califal institué par Abou Bekr et Omar, aux lieux et place de l'imama, après avoir trahi le Serment de Ghadir Khum, et la nomination de l'imam Ali, :as:, comme l'héritier du Prophète, aswaws, et comme le Seigneur des croyants et des croyantes. Ce retour au Coran et la fabrication du hadîth qui l’a accompagné, s’expliquent sans doute aussi par l’extension de l’empire musulman à des ethnies qui n’ont pas les mêmes coutumes arabes que les Califes Qoreychites voulaient imposer aux peuples des pays "islamisés". Il fallait alors légitimer ces coutumes étrangères en les incorporant aux hadîths et en « faisant parler » le Coran dans leur sens grâce à son interprétation (ta’wîl) et son explication (tafsîr).