Encore une fois, on parle en terme de "nous sommes", "on devrait", "la communauté" etc...et le concept "Je"? Le seul concept réel c'est le "Je". Dois-je attendre que "la communauté" se bouge pour pouvoir me marier? Dois-je attendre que l'"on" se réforme pour bien vivre le mariage?
Dois-JE attendre constamment une chimère religieuse? Dois-je attendre que la masse se réforme pour m'en sortir? Cette communauté n'a même pas existé du temps des compagnons et on pense qu'elle existe de nos jours, soyons sérieux...
La solution à cette problématique doit être individuelle et qui de plus savant que la personne elle même?
Salam aleykom,
Je vous propose une mise en situation :
Vous êtes un médecin, et vous avez le choix, vous pouvez choisir d’être un grand médecin, de renommée internationale ou un petit médecin de campagne, au service de sa petite communauté rurale, très apprécié de tous bien entendu.
Un jour un patient que vous suivez depuis des années, vient consulter à votre cabinet. Il se plaind de douleurs très violentes qui l’empêchent de dormir la nuit. Comme vous êtes un médecin très à l’écoute de vos clients et très consciencieux, vous lui prescrivez toute une série d’examens.
Et voilà, vous vous retrouvez là, assis derrière votre bureau avec ses résultats d’examen, perdu dans vos pensées et vous attendez qu’il arrive car vous lui avez demandez de passer. Vous êtes dans vos pensées et vous n’aimez pas avoir à dire ce que vous allez devoir lui dire. Vous devriez pourtant être habitué car ça n’est pas la première fois ; il n’est pas votre premier patient à être condamné par « dame nature » si vous ne réagissez pas rapidement, et « il y a un mois » aurait été le mieux c’est certain, il aurait eu plus de chance de s’en sortir.
On frappe à la porte de votre cabinet. Vous vous levez et allez accueillir votre patient, comme si de rien n’était, malgré le poids de votre mission qui pèse lourdement sur vos épaules. Mais, vous ne vous défilerez pas, vous ne le laisserez pas tomber et vous allez lui expliquer avec patience toutes les solutions qui s’offrent à lui. Il n’y en a pas beaucoup : trois/quatre des solutions, et aucune n’est très satisfaisante pour vous qui suivez ce patient depuis si longtemps et qui le connaissez bien alors, comment pourrait-elle l’être pour votre patient à qui vous vous préparez à annoncer qu’il va mourir, qu’il n’a que des chances infimes de guérir.
1. La première de solutions est de lui dire : voilà mon patient, t’es condamné. Je sais, ce n’est pas juste que cela tombe sur toi mais comme les semaines à venir vous être très difficiles alors, je te conseille de te suicider et d’en finir le plus rapidement possible.
2. La seconde solution est de lui dire : voilà mon patient, t’es condamné et moi, je sais que ce n’est pas juste mais comme c’est tombé sur toi, que c’est la faute à pas de chance, si tu veux, je vais t’aider à mourir pour que tu n’aies pas à en porter la responsabilité.
3. La troisième solution est de lui dire : voilà mon patient, avec une greffe, tu pourrais éventuellement t’en sortir alors, on va espérer très fort tous les deux que quelqu’un meurt, qu’une autre famille que la tienne soit endeuillée pour réussir à guérir la souffrance qui est la tienne et te permettre de vivre encore de très très longues années en bonne santé.
4. Et la dernière solution, c’est de lui dire : voilà mon patient, je te propose de tout faire pour te guérir. Cette solution, c’est la torture, physique et morale. Je te propose un traitement qui sera très douloureux. Il te donnera la nausée à longueur de journée, non seulement tu vomiras tes trippes à longueur de temps mais tu dépériras et finiras par n’avoir plus que la peau sur les os, tu vas perdre tous tes cheveux et ça, ça n’est rien à coté de la souffrance morale qui sera la tienne si, plutôt que d’ « espérer guérir un jour », tu « désespères de guérir un jour » car vous , vous êtes médecin et vous savez que, lorsqu’on est malade, le désespoir ne fait pas bon ménage avec les traitements lourds, que le désespoir, il amenuise les chances de guérison du patient…
Mais quel genre d’homme êtes-vous donc, médecin, pour choisir la solution la plus difficile et la plus douloureuse pour votre patient ?
Qu’est-ce qui vous autorise à croire que vous avez le droit d’infliger ce genre de traitements à votre patient ?
Qu’est-ce qui vous permet d’exiger de votre patient qu’il croit en vous et en vos belles paroles ?
Un serment !
Un serment fait à une déontologie et à un homme, serment que vous avez prêté le jour où vous vous êtes engagé à servir les malades et à les guider sur la voie de la guérison, quelqu’en soit le prix à payer, quelqu’en soient les souffrances physiques et morales à devoir subir et à accepter pour votre malade, parce que vous, vous y croyez à ce serment et que même si vous n’êtes pas sûr et certain que cela va marcher, que vous amènerez votre patient à la guérison, vous êtes convaincu que vous avez une obligation de moyen quelqu’en soit le résultat au bout du compte.
Pourtant, cet homme au nom de qui vous avez prêté serment n’était pas un dieu, ni même un demi dieu ; il n’était qu’un homme, comme vous et votre patient…un homme qui croyait à la vie et pour qui la vie n’avait pas de prix, pour qui la vie valait la peine d’être préservé.
Alors, mon frère, que dire de la vie dans l’autre monde…si tu y crois bien entendu ???
Si cette vie sur terre, qui n’est qu’une étape de la vie, vaut la peine d’être préservée à n’importe quel prix dans l’échelle de la souffrance physique et morale pour un médecin, que dire de la vie dans l’autre monde : ne mérite-elle pas elle aussi, à n’importe quel prix dans l’échelle de la souffrance physique et morale pour toi, d’être préservée ???
« Dis : « ce qui est mauvais n’est pas semblable à ce qui est excellent », même si l’abondance du mal te surprend. Vous qui êtes doués d’intelligence, craignez Dieu ! Peut-être serez-vous heureux ! » (V,100)
« Dieu dit : « voilà le jour où la sincérité des justes leur sera profitable : ils demeureront, à tout jamais immortels, au milieu de Jardin où coulent les ruisseaux » Dieu est satisfait d’eux ; ils sont satisfaits de lui : Voilà un bonheur sans limites ! » (V,119)