-L'extension de la vague de l'éveil islamique, dans des pays dirigés par des régimes despotiques, a été, en fait, accompagnée par une réactivation de la pensée salafiste, même si l'éveil et la vigilance des peuples contrastent avec le système de pensée fermé et rétrograde des Salafistes fanatiques. Dans n'importe quel pays islamique où le courant salafiste s'est réactivé, on a été, malheureusement, témoin de la propagation de la violence, de la terreur, du fanatisme et des différends ethniques et religieux. Des milliers de personnes, dont beaucoup de femmes et d'enfants, ont été victimes, jusqu'à aujourd'hui, des violences inhumaines et des actes terroristes des Salafistes.-Avec leur vision dérivée et sélective des enseignements authentiques de l'Islam, les Salafistes ont, largement, nui à l'image humaine et anti-oppressive de l'Islam. Les Salafistes Takfiris se sont mis, pratiquement, au service des politiques états-uniennes. En Irak, au Yémen, en Tunisie, en Algérie, au Pakistan, en Syrie et dans beaucoup de pays islamiques, Al-Qaïda, les Taliban et d'autres groupes salafistes sont devenus les pions des Américains. Leur vision fanatique continue de présenter une image négative de l'Islam, aux opinions publiques; or, les Etats-Unis et leurs alliés ont déclenché et alimentent, toujours, une vague d'islamophobie, dans le monde.
-Pour justifier leur politique d'islamophobie, ils font croire au monde entier que la religion musulmane est illustrée par la violence et le terrorisme des groupes salafistes, alors que les actes terroristes des Salafistes sont contre le système de pensée de l'Islam qui aspire à la liberté et à la paix. Les Salafistes disent se référer à des hadiths et des versets coraniques, pour justifier leurs actes barbares, mais il s'agit, en fait, d'une lecture sélective et superficielle du noble Coran et de la Sunna.
-En Irak occupé par la force anglo-saxonne, en 2003, c'était en direction des Chiites irakiens, et non pas vers les occupants étrangers, que les Salafistes ont braqué leurs armes. La donne a, surtout, profité à l'Arabie saoudite, qui, ayant, considérablement, perdu de son influence, en Irak, soutenait les Salafistes, par ses aides financières et politico-militaires, pour empêcher qu'un gouvernement stable et puissant, ni qu’une véritable entente politico-religieuse, puissent s'installer, dans ce pays. Dépité par l'échec de ses objectifs, en Irak de l'après-occupation, le gouvernement américain a trouvé bon, pour sa part, de profiter de l'occasion fournie par les violences salafistes, pour se montrer, de plus en plus exigeant, envers le gouvernement irakien, auquel il cherchait, d'ailleurs, à imposer ses revendications. C'est ainsi que, de nos jours, aussi, et malgré le retrait américain, les Salafistes sont présents et agissent, toujours, en Irak, en tant que pions de Washington. Les informations, au sujet de la création d'une Armée libre irakienne, viennent corroborer cette réalité.
-Bien qu'ils n'y aient été pour rien, en ce qui concerne la conception et le déclenchement des révolutions, les courants salafistes sont devenus très actifs, depuis le déclenchement de l'éveil islamique. La présence des Salafistes, sur la scène politique interne de certains pays traversés par la vague de l'éveil islamique, a été sans précédent, mais leur présence s’est manifestée de différentes manières, dans chacun des pays révolutionnaires, et cela, parce que les régimes au pouvoir agissaient de différentes façons, pour empêcher leurs agissements. Certains partis politiques ayant réussi à se placer sur le devant de la scène, en Egypte, en Tunisie et au Yémen, se réfèrent à des pensées salafistes. Leur plus puissant représentant serait le parti salafiste, "Al-Nour", qui a réussi à obtenir un nombre considérable de sièges parlementaires, aux élections de novembre dernier, en Egypte. En Tunisie, aussi, le parti "Jibhat-ul islah" (front de réforme) a affirmé sa présence, dans la vie politique du pays. Avec des fondements intellectuels salafistes, ce parti constitue le premier du genre, apparu, en Tunisie, et qui souhaite parvenir au pouvoir, au travers des principes du jeu démocratique. Au Yémen, aussi, certaines personnalités politiques et religieuses enclines à la réalisation des pensées salafistes ont fait part de la création de l'"Union Rachad Yéménite", premier parti politique issu de la mouvance salafiste, dans ce pays.
-Les courants salafistes ne se sont, pourtant, pas contentés d'obtenir le statut de parti politique ou de formation sociale. Depuis l'apparition de l'éveil islamique, les partisans du Salafisme jihadi se sont lancés dans de nouvelles atrocités contre les Musulmans. En Egypte, en Tunisie, en Syrie et en Libye, les Salafistes ont attaqué et même détruit les saints mausolées des descendants des Imams chiites.
-Le plus grand mausolée et le plus grand foyer de rassemblement des Chiites et des fervents de la demeure prophétique, en Afrique du Nord, la mosquée d'Abdul Salam Al-Asmar, en Libye, a été entièrement détruite par les intégristes salafistes. Ils ont, aussi, détruit sa tombe et profané son corps. Abdul Salam Al-Asmar est un petit-fils de l'Imam Hassan Moudjtabâ, (Béni soit-il), donc, un arrière petit-fils du grand prophète de l'Islam. Il s'agissait du plus grand lieu de pèlerinage, pour les Chiites, dans le Nord de l'Afrique.
-Ces dernières années, les muftis wahhabites avaient émis, à plusieurs reprises, la fatwa de destruction de ce saint mausolée. Les terroristes avaient échoué à le faire, confrontés à la résistance de la population locale, qui tenait à défendre le sanctuaire. Il en était ainsi, jusqu'à ce que les Salafistes wahhabites, en profitant du climat chaotique et des troubles sévissant en Libye de l'après Kadhafi, commettent, finalement, ce crime horrifiant. Les terroristes salafistes ont, également, incendié et détruit la grande bibliothèque liée au mausolée, la plus grande bibliothèque du pays, et qui, selon les dires du Ministre libyen de la Culture, recélait un grand nombre d'ouvrages et de documents chiites.
-Depuis l'apparition de l'éveil islamique, la mouvance salafiste mène une coopération plus évidente avec les autorités américaines, ceux-là même que les Salafistes ont l'habitude, du moins, en apparence, de qualifier de "mécréants", et dont il serait licite et religieusement parlant, permis de verser le sang! Les Salafistes reçoivent, en coulisse, les aides financières et militaires des Etats occidentaux, qui prétendent défendre la démocratie, en Syrie, leur servant de mercenaires, dans les agissements visant à renverser le gouvernement d'Assad. Dans les villes et villages syriens, ils massacrent, de la façon la plus atroce, ceux qui refusent de coopérer. Peu leur importe qu'il s'agisse d’hommes, de femmes ou d’enfants. Il leur arrive, parfois, d'égorger des enfants, pour venger quelqu'un des leurs.
Ibrahim Rajab al-Farjani est un terroriste salafiste, auparavant, agissant, en Libye, et qui s'est fait arrêter, sur le territoire syrien. Ses aveux ne laissent nul doute sur le fait que les Salafistes sont de vrais mercenaires. Al-Farjani a avoué que les formations et organisations financières affiliées aux Etats arabes riverains du golfe Persique, mais aussi, à Al-Qaïda, s'occupaient d'entraîner et de réorganiser les terroristes, à l'intérieur du territoire libyen, en vue de les envoyer, en Syrie, via la Turquie.
Al-Farjani a, également, fait allusion au vaste appui des Etats riverains du golfe Persique, notamment, le Qatar et les Emirats Arabes Unis, aux militants salafistes, à titre d'exemple, la présence des officiers du service de renseignements qatari, en Libye, en tant que formateurs des terroristes destinés à être envoyés, en Syrie. "Moi-même, j'ai adhéré à la brigade ''Ansâr al-Chari'a'', liée à Al-Qaïda, chargée d'apprendre aux Syriens, le fonctionnement de différents types d'armes et les méthodes de perpétration des attentats à la bombe. Ces individus étaient, ensuite, envoyés, en groupes, en Syrie. Les Emirats de la région nous suggéraient que les Iraniens, les Russes et les Chinois tuaient des femmes et des enfants syriens, et que nous devions, donc, aller en Syrie, pour lutter contre l'armée syrienne", ajoute, également, le terroriste Ibrahim Rajab al-Farjani.
-Le Salafisme est une mouvance dangereuse, qui a fait subir, jusqu'aux nos jours, de lourds dommages et pertes en vie humaine aux Musulmans. Les Etats occidentaux, surtout, les Etats-Unis, ne cessent d'exploiter cette mouvance, dans le sens de leurs propres intérêts. Il ne serait, donc, pas inattendu que les violences commises, dans le monde, par les Salafistes conformément aux politiques expansionnistes de Washington et de ses alliés, ne provoquent, nullement, d’échos négatifs et qu'elles soient, parfois même, occultées, par les médias stipendiés. En tout état de cause, le Salafisme fanatique, notamment, la secte wahhabite, manque de tout fondement intellectuel solide. Cette mouvance intégriste n'a, effectivement, rien à voir avec l'éveil islamique et les révolutions populaires, survenues, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Ce courant obscène et dévoyé ne pourra continuer sa survie morbide qu’en situation de crise, et avec l'appui politique et financier des puissances étrangères.