U
Une soeur
Guest
Union pour un mouvement populaire
L'Union pour un mouvement populaire (UMP) est un groupe de partis politiques français, nommé à sa création Union pour la majorité présidentielle, en vue de soutenir la candidature du président Jacques Chirac à sa propre succession en 2002. Il est membre du Parti populaire européen, ainsi que de l'Union démocratique internationale, forum des partis conservateurs à l'échelle mondiale.
Regroupant le RPR et Démocratie libérale, l'UMP a été rejoint à sa création par deux tiers des élus de l'UDF.
Histoire
Les principales forces de la droite et du centre-droit avant l'UMP
Avant la création de l'UMP, la droite et le centre-droit français ont été dominés par trois grandes familles politiques depuis l'après-guerre.
La famille gaulliste
La famille gaulliste est née des mouvements de la Résistance, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle est dès ses origines assez composite idéologiquement, son unité résidant avant tout dans le soutien qu'apportent ses membres à la personne du Général de Gaulle. Le gaullisme peut cependant être considérée comme une résurgeance démocratique de la tradition bonapartiste de la droite française.
Le Général ne souhaite d'ailleurs pas dans un premier temps structurer ses partisans au sein d'une formation politique car il stigmatise l'inefficacité des partis politiques auxquels il reproche de plus se préoccuper de leur propre avenir (et de celui de leur chefs de file) que de celui de la France. Le principal trait idéologique des gaullistes de l'après-guerre est donc que la France a besoin d'un chef, au service de la Nation, rassemblant les Français au delà des clivages partisans, à la tête d'un pouvoir exécutif fort et au sein d'une république dotée de nouvelles institutions. Néanmoins le « désamour » entre les Français et le Général de Gaulle sera assez rapide, suite à sa démission de chef du gouvernement en 1946. Malgré la création du RPF (Rassemblement du peuple français), structure politique qui regroupe les partisans de De Gaulle, la famille gaulliste reste isolée politiquement face aux communistes, aux centristes et aux socialistes. Incapable de prendre le pouvoir seule contre tous, elle perd progressivement en influence à la suite des revers successifs qu'elle connaît aux élections législatives.
La « crise algérienne », permettra cependant au Général d'apparaître comme le recours ultime pour restaurer l'autorité de l'État que la IVe République agonisante n'arrive plus à incarner malgré le très populaire président René Coty. De Gaulle revient donc au pouvoir à la tête d'un mouvement gaulliste, l'Union pour la Nouvelle république, qui deviendra l'UDR, et qui rassemble en son sein toutes les tendances gaullistes : ceux de droite, ceux de gauche (ex-socialistes pour la plupart), et les compagnons de routes de la société civile comme Malraux ou Pompidou (universitaire qui n'avait d'ailleurs pas été résistant).
Lorsque Charles de Gaulle démissionne en 1969, les gaullistes se sentent orphelins, mais se retrouvent vite un chef en la personne de Georges Pompidou qui devient président de la République face au centriste Alain Poher. Après l'expérience progressiste de la Nouvelle société, menée par son Premier-ministre Jacques Chaban-Delmas, Pompidou va devenir l'artisan d'un ancrage définitif du gaulliste à droite de l'échiquier politique et choisit Pierre Messmer pour succéder à Chaban.
Jacques Chirac, l'un des disciples politiques de Pompidou, prendra la tête du parti en 1974, après avoir favorisé l'élection d'un non-gaulliste à l'élection présidentielle en la personne de Valéry Giscard d'Estaing (libéral). En 1976, ayant démissionné de son poste de Premier ministre, Jacques Chirac transforme la vieille UDR en RPR (Rassemblement pour la République) avec l'assentiment, parfois quelque peu contraint, de la majorité des barons du gaullisme.
Avec le RPR, le gaullisme devient un parti conservateur assez classique, même si son discours idéologique variera fortement en fonction des circonstances, ce que certains considèrent comme une marque de l'héritage pragmatique du Général de Gaulle. Plus nombreux sont ceux qui y voient une volonté de transformer le mouvement gaulliste en une « machine » à porter Jacques Chirac à la plus haute fonction de l'État. Ainsi en 1978, avec l'Appel de Cochin de Jacques Chirac, le gaullisme « flirte » avec un nationalisme anti-européen en stigmatisant « le parti de l'étranger » et en rejetant en bloc la construction européenne. De 1986 à 1988, Jacques Chirac tente une politique très libérale que l'on dit inspirée de celle pratiquée par Margaret Thatcher ou encore Ronald Reagan. En 1993, avec Édouard Balladur en Premier ministre de la 2de cohabitation, c'est une politique modérée, presque centriste, qui est mise en œuvre, avant que Jacques Chirac ne fasse campagne en 1995 sur des thématiques plutôt de gauche comme la « fracture sociale ». Enfin, quelques mois plus tard, Alain Juppé, devenu Premier ministre, mène une politique de rigueur, mélange de libéralisme et de conservatisme. À l'occasion des élections européennes de 1999, Charles Pasqua, leader des gaullistes souverainistes, quitte le RPR pour fonder le RPF-IE et devance la liste RPR-DL menée par Nicolas Sarkozy.
En 2002, dirigé par Serge Lepeltier (intérim de la présidence), le RPR, est au moment de sa fusion au sein de l'UMP, un parti plus que jamais composite qui regroupe à la fois des gaullistes « traditionnels », des néo-gaullistes post-pompidoliens, des libéraux, des conservateurs voire des centristes et encore quelques gaullistes « de gauche » et quelques souverainistes.
Le libéralisme n'a jamais été une thématique politique très porteuse en France. Aussi, les libéraux mettront-ils assez longtemps à se structurer Après-guerre, d'autant que leur terreau électoral (les professions libérales, les artisans, les commerçants) ne s'est pas illustré particulièrement au sein de la Résistance, et a plutôt adopté durant la Guerre une attitude attentiste.
C'est cependant de ce terreau que renaît le libéralisme, dans une version assez corporatiste, au sein du Centre national des indépendants et paysans (CNIP). Il faudra cependant attendre que les personnalités d'Antoine Pinay et de Valéry Giscard d'Estaing prennent de l'envergure politique pour que les libéraux retrouvent des chefs de file en France. Le CNIP connaît pendant les années 60 une scission menée par VGE rassemblant au sein des Républicains indépendants les partisans d'un soutien du Général de Gaulle. Ce groupe parlementaire se transformera rapidement en un parti politique giscardien qui incarnera la famille libérale jusqu'à la création de l'UMP. Cependant cette famille ne sera jamais en mesure de remporter les élections (législatives ou présidentielles) seules. Subissant l'opposition des gaullistes après la démission de Jacques Chirac de son poste de Premier ministre en 1976, VGE s'allie rapidement avec les partis centristes, issus de l'éclatement du MRP, qu'il regroupe lors des législatives de 1978 eu sein de l'UDF dont les deux principales composantes deviennent le Parti républicain (PR - héritier des Républicains indépendants) et le Centre des démocrates sociaux (CDS).
Le PR deviendra une force politique forte et sera une composante importante de l'ensemble des majorités de droite jusqu'en 1997, mais son identité libérale devient quelque peu floue du fait de l'image essentiellement centriste de l'UDF. En 1996, il change de nom pour Démocratie libérale après qu'Alain Madelin en est devenu le président. Plus que symbolique, ce nouveau nom incarne un changement d'attitude des libéraux qui assument pour la première fois l'identité idéologique de leur famille politique. En 1998, l'UDF éclate et DL devient indépendante, et devient l'alliée du RPR avec lequel elle fusionnera au sein de l'UMP en 2002.
La famille centriste a longtemps été très composite, et par nature, a constitué une force politique pivot dont l'influence était d'autant plus forte qu'elle était nécessaire à l'émergence de coalitions politiques de centre-droit ou de centre-gauche. Après guerre, la IVe République sera certainement la période où les centristes seront les plus influents. Rassemblés pour l'essentiel au sein du MRP, qui réunit des démocrates-chrétiens mais aussi des centristes plus "laïques" de droite comme de gauche et dont le trait commun est qu'ils rejettent le gaullisme politique, les centristes seront de presque tous les gouvernements et constitueront avec la SFIO et l'UDSR la Troisième force.
Le succès électoral du parti gaulliste en 1962 marginalise le MRP, qui se retrouve dans l'opposition. Les centristes ne retrouvent une visibilité qu'en 1965 avec la candidature de Jean Lecanuet à l'élection présidentielle, qui, avec plus de 15,5% des suffrages au premier tour, conduit De Gaulle à un ballotage contre François Mitterrand.
Jean Lecanuet lance un nouveau parti, le Centre des démocrates sociaux (CDS), qui ne parvient pas à contester l'hégémonie gaulliste ni la structuration de l'Union de la gauche autour du Parti socialiste créé à Epinay. Ils soutiennent en 1974 la candidature du libéral Valéry Giscard d'Estaing, entre à son gouvernement et créent en 1978 avec la droite non-gaulliste une coalition électorale, l'UDF, dont le président sera Jean Lecanuet jusqu'en 1988.
L'UDF comprenant une aile libérale, le Parti républicain (PR), et une aile centriste (principalement CDS), elle se situera pendant cette période au centre-droit. Après l'échec de VGE en 1981, elle soutient la candidature de Raymond Barre aux élections présidentielles de 1988, face à un Jacques Chirac au programme plutôt libéral.
La tension entre le PR et le CDS s'accroît au milieu des années 1990, après l'échec d'Edouard Balladur à la présidentielle, qui bien que membre du RPR, était le candidat majoritairement soutenu par l'UDF et aurait pu devenir l'homme politique synthétisant le mieux les différents courants de l'UDF autour de sa personne. A la suite des élections régionales de 1998, le PR, devenu Démocratie libérale, soutient, contrairement au reste de l'UDF, les présidents de conseil régionaux élus avec les voix de conseillers Front National, et quitte l'UDF.
Le CDS, devenu entre temps Force démocrate fusionne avec les Adhérents directs, le PRIL de François Léotard et le PPDF (Parti populaire pour la démocratie française d'Hervé de Charette) au sein de la nouvelle UDF.
A la création de l'UMP, deux-tiers des élus et un nombre difficile à déterminer d'adhérents de l'UDF rejoignent le nouveau parti. Mais pas François Bayrou, son président, qui maintient l'UDF comme force politique centriste indépendante.
L'UMP et les partis de la droite et du centre-droit qui l'ont précédée ont comptées plusieurs figures politiques qui ont occupés les plus hautes fonctions de la République.
Présidents de la République
Présidents de l'Assemblée nationale
Présidents du Parlement européen
Présidents de la Commission européenne
Création de l'UMP : « l'union des forces de droite et du centre »
Créé le 23 avril 2002 suite au premier tour de l'élection présidentielle et en vue des législatives de la même année afin d'« unir les forces politiques de droite », il se nomme d'abord Union pour la majorité présidentielle en signe de son soutien au président. Une fois les élections passées, ce nom perd sa raison d'être. Un débat interne eut lieu afin de nommer ce nouveau parti. Alain Juppé, proposa de nommer ce parti "La Maison Bleue". Il a été choisi de conserver le sigle alors déjà bien connu des Français, mais de changer la dénomination en "Union pour un mouvement populaire", lors de son congrès fondateur le 17 novembre 2002.
Élections internes
Le premier président de l'UMP Alain Juppé donne sa démission le 16 juillet 2004, suite à sa condamnation en justice dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris.
Le 28 novembre 2004, au congrès du Bourget, Nicolas Sarkozy est élu président du mouvement, devant Christine Boutin, Nicolas Dupont-Aignan et François Grosdidier.
Scrutins nationaux
Cette double défaite électorale s'explique aussi par la montée du FN qui a plusieurs fois doublé l'UMP, dans le Nord-Pas-de-Calais (terre de gauche) entre autres. C'est aussi le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin qui est la cible d'un vote sanction mis en avant dans la campagne de la gauche.
Cette série de défaites et de divisions remet en cause la volonté des dirigeants de créer un parti regroupant toute la droite (sur le modèle espagnol), ainsi que l'objectif visé qui était de rendre l'UMP incontournable sur le plan politique en reléguant la gauche dans l'opposition pour une longue période.
Programme
Dans sa Charte des valeurs, l'UMP se donne pour but de donner à la politique française un « souffle nouveau » et d'enrayer « la montée [de la] méfiance à l’égard de la politique ». Ses mots d'ordre : « écouter les citoyens, agir avec eux et pour eux ».
La doctrine de l'UMP déclare qu'il faut laisser libre cours au « destin individuel de la personne » qui dépasse le « déterminisme social ». L'UMP « [rejette] "les systèmes qui étouffent la liberté (économique) en cherchant à tout encadrer », ce qui peut être compris comme un attaque directe envers les politiques de gauche. Le travail, le mérite et l'innovation doivent être encouragés, afin de mener la France vers la reprise de la croissance et la baisse du chomage. Cette « liberté » ne doit cependant pas être comprise comme un égoïsme : « La liberté ouvre la voie à la générosité ». Pour faire respecter cette "liberté", un respect strict de la loi est nécessaire : « L’autorité de l’État et la justice doivent assurer que chacun réponde de ses actes ».
L'UMP se déclare très attaché à la solidarité : « l’État est là pour que soit garantie la protection sociale à laquelle les Français sont légitimement attachés », ce qui peut être compris comme une réponse aux critiques d'ultralibéralisme que l'UMP essuie parfois. Néanmoins la solidarité se doit de « respecter l’individu » et « ne (…) pas se transformer en assistanat ». Elle se limite essentiellement aux domaines des services publics, de l'égalité entre les territoires, du soutien des familles et de l'école de la République, laquelle doit « permettre à ceux que leurs mérites distinguent, d’exercer les responsabilités les plus élevées ».
Enfin l'UMP affirme sa fierté pour la nation française, tout en définissant son horizon dans la construction européenne, synonyme de « paix » mais aussi d'« élargissement [des] perspectives ». L'Europe ne doit pas se réduire à la seule coopération économique : Elle doit « permettre [à ses membres] d'avoir plus de poids » dans le contexte de la mondialisation, tout en faisant en sorte que « chaque pays conserve son identité ».
L'Union pour un mouvement populaire (UMP) est un groupe de partis politiques français, nommé à sa création Union pour la majorité présidentielle, en vue de soutenir la candidature du président Jacques Chirac à sa propre succession en 2002. Il est membre du Parti populaire européen, ainsi que de l'Union démocratique internationale, forum des partis conservateurs à l'échelle mondiale.
Regroupant le RPR et Démocratie libérale, l'UMP a été rejoint à sa création par deux tiers des élus de l'UDF.
Histoire
Les principales forces de la droite et du centre-droit avant l'UMP
Avant la création de l'UMP, la droite et le centre-droit français ont été dominés par trois grandes familles politiques depuis l'après-guerre.
La famille gaulliste
La famille gaulliste est née des mouvements de la Résistance, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle est dès ses origines assez composite idéologiquement, son unité résidant avant tout dans le soutien qu'apportent ses membres à la personne du Général de Gaulle. Le gaullisme peut cependant être considérée comme une résurgeance démocratique de la tradition bonapartiste de la droite française.
Le Général ne souhaite d'ailleurs pas dans un premier temps structurer ses partisans au sein d'une formation politique car il stigmatise l'inefficacité des partis politiques auxquels il reproche de plus se préoccuper de leur propre avenir (et de celui de leur chefs de file) que de celui de la France. Le principal trait idéologique des gaullistes de l'après-guerre est donc que la France a besoin d'un chef, au service de la Nation, rassemblant les Français au delà des clivages partisans, à la tête d'un pouvoir exécutif fort et au sein d'une république dotée de nouvelles institutions. Néanmoins le « désamour » entre les Français et le Général de Gaulle sera assez rapide, suite à sa démission de chef du gouvernement en 1946. Malgré la création du RPF (Rassemblement du peuple français), structure politique qui regroupe les partisans de De Gaulle, la famille gaulliste reste isolée politiquement face aux communistes, aux centristes et aux socialistes. Incapable de prendre le pouvoir seule contre tous, elle perd progressivement en influence à la suite des revers successifs qu'elle connaît aux élections législatives.
La « crise algérienne », permettra cependant au Général d'apparaître comme le recours ultime pour restaurer l'autorité de l'État que la IVe République agonisante n'arrive plus à incarner malgré le très populaire président René Coty. De Gaulle revient donc au pouvoir à la tête d'un mouvement gaulliste, l'Union pour la Nouvelle république, qui deviendra l'UDR, et qui rassemble en son sein toutes les tendances gaullistes : ceux de droite, ceux de gauche (ex-socialistes pour la plupart), et les compagnons de routes de la société civile comme Malraux ou Pompidou (universitaire qui n'avait d'ailleurs pas été résistant).
Lorsque Charles de Gaulle démissionne en 1969, les gaullistes se sentent orphelins, mais se retrouvent vite un chef en la personne de Georges Pompidou qui devient président de la République face au centriste Alain Poher. Après l'expérience progressiste de la Nouvelle société, menée par son Premier-ministre Jacques Chaban-Delmas, Pompidou va devenir l'artisan d'un ancrage définitif du gaulliste à droite de l'échiquier politique et choisit Pierre Messmer pour succéder à Chaban.
Jacques Chirac, l'un des disciples politiques de Pompidou, prendra la tête du parti en 1974, après avoir favorisé l'élection d'un non-gaulliste à l'élection présidentielle en la personne de Valéry Giscard d'Estaing (libéral). En 1976, ayant démissionné de son poste de Premier ministre, Jacques Chirac transforme la vieille UDR en RPR (Rassemblement pour la République) avec l'assentiment, parfois quelque peu contraint, de la majorité des barons du gaullisme.
Avec le RPR, le gaullisme devient un parti conservateur assez classique, même si son discours idéologique variera fortement en fonction des circonstances, ce que certains considèrent comme une marque de l'héritage pragmatique du Général de Gaulle. Plus nombreux sont ceux qui y voient une volonté de transformer le mouvement gaulliste en une « machine » à porter Jacques Chirac à la plus haute fonction de l'État. Ainsi en 1978, avec l'Appel de Cochin de Jacques Chirac, le gaullisme « flirte » avec un nationalisme anti-européen en stigmatisant « le parti de l'étranger » et en rejetant en bloc la construction européenne. De 1986 à 1988, Jacques Chirac tente une politique très libérale que l'on dit inspirée de celle pratiquée par Margaret Thatcher ou encore Ronald Reagan. En 1993, avec Édouard Balladur en Premier ministre de la 2de cohabitation, c'est une politique modérée, presque centriste, qui est mise en œuvre, avant que Jacques Chirac ne fasse campagne en 1995 sur des thématiques plutôt de gauche comme la « fracture sociale ». Enfin, quelques mois plus tard, Alain Juppé, devenu Premier ministre, mène une politique de rigueur, mélange de libéralisme et de conservatisme. À l'occasion des élections européennes de 1999, Charles Pasqua, leader des gaullistes souverainistes, quitte le RPR pour fonder le RPF-IE et devance la liste RPR-DL menée par Nicolas Sarkozy.
En 2002, dirigé par Serge Lepeltier (intérim de la présidence), le RPR, est au moment de sa fusion au sein de l'UMP, un parti plus que jamais composite qui regroupe à la fois des gaullistes « traditionnels », des néo-gaullistes post-pompidoliens, des libéraux, des conservateurs voire des centristes et encore quelques gaullistes « de gauche » et quelques souverainistes.
- Quelques personnalités gaullistes : Charles de Gaulle, Michel Debré, Jacques Chaban-Delmas, Maurice Couve de Murville, Pierre Mesmer, Georges Pompidou, Jacques Chirac, Alain Juppé, Edouard Balladur, Michèle Alliot-Marie, Philippe Séguin, Charles Pasqua, Jean-Louis Debré, Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin.
Le libéralisme n'a jamais été une thématique politique très porteuse en France. Aussi, les libéraux mettront-ils assez longtemps à se structurer Après-guerre, d'autant que leur terreau électoral (les professions libérales, les artisans, les commerçants) ne s'est pas illustré particulièrement au sein de la Résistance, et a plutôt adopté durant la Guerre une attitude attentiste.
C'est cependant de ce terreau que renaît le libéralisme, dans une version assez corporatiste, au sein du Centre national des indépendants et paysans (CNIP). Il faudra cependant attendre que les personnalités d'Antoine Pinay et de Valéry Giscard d'Estaing prennent de l'envergure politique pour que les libéraux retrouvent des chefs de file en France. Le CNIP connaît pendant les années 60 une scission menée par VGE rassemblant au sein des Républicains indépendants les partisans d'un soutien du Général de Gaulle. Ce groupe parlementaire se transformera rapidement en un parti politique giscardien qui incarnera la famille libérale jusqu'à la création de l'UMP. Cependant cette famille ne sera jamais en mesure de remporter les élections (législatives ou présidentielles) seules. Subissant l'opposition des gaullistes après la démission de Jacques Chirac de son poste de Premier ministre en 1976, VGE s'allie rapidement avec les partis centristes, issus de l'éclatement du MRP, qu'il regroupe lors des législatives de 1978 eu sein de l'UDF dont les deux principales composantes deviennent le Parti républicain (PR - héritier des Républicains indépendants) et le Centre des démocrates sociaux (CDS).
Le PR deviendra une force politique forte et sera une composante importante de l'ensemble des majorités de droite jusqu'en 1997, mais son identité libérale devient quelque peu floue du fait de l'image essentiellement centriste de l'UDF. En 1996, il change de nom pour Démocratie libérale après qu'Alain Madelin en est devenu le président. Plus que symbolique, ce nouveau nom incarne un changement d'attitude des libéraux qui assument pour la première fois l'identité idéologique de leur famille politique. En 1998, l'UDF éclate et DL devient indépendante, et devient l'alliée du RPR avec lequel elle fusionnera au sein de l'UMP en 2002.
- Quelques personnalités libérales : Antoine Pinay, Valéry Giscard d'Estaing, Michel Poniatowski, Alain Madelin, Jean-Claude Gaudin, Jean-Pierre Raffarin.
La famille centriste a longtemps été très composite, et par nature, a constitué une force politique pivot dont l'influence était d'autant plus forte qu'elle était nécessaire à l'émergence de coalitions politiques de centre-droit ou de centre-gauche. Après guerre, la IVe République sera certainement la période où les centristes seront les plus influents. Rassemblés pour l'essentiel au sein du MRP, qui réunit des démocrates-chrétiens mais aussi des centristes plus "laïques" de droite comme de gauche et dont le trait commun est qu'ils rejettent le gaullisme politique, les centristes seront de presque tous les gouvernements et constitueront avec la SFIO et l'UDSR la Troisième force.
Le succès électoral du parti gaulliste en 1962 marginalise le MRP, qui se retrouve dans l'opposition. Les centristes ne retrouvent une visibilité qu'en 1965 avec la candidature de Jean Lecanuet à l'élection présidentielle, qui, avec plus de 15,5% des suffrages au premier tour, conduit De Gaulle à un ballotage contre François Mitterrand.
Jean Lecanuet lance un nouveau parti, le Centre des démocrates sociaux (CDS), qui ne parvient pas à contester l'hégémonie gaulliste ni la structuration de l'Union de la gauche autour du Parti socialiste créé à Epinay. Ils soutiennent en 1974 la candidature du libéral Valéry Giscard d'Estaing, entre à son gouvernement et créent en 1978 avec la droite non-gaulliste une coalition électorale, l'UDF, dont le président sera Jean Lecanuet jusqu'en 1988.
L'UDF comprenant une aile libérale, le Parti républicain (PR), et une aile centriste (principalement CDS), elle se situera pendant cette période au centre-droit. Après l'échec de VGE en 1981, elle soutient la candidature de Raymond Barre aux élections présidentielles de 1988, face à un Jacques Chirac au programme plutôt libéral.
La tension entre le PR et le CDS s'accroît au milieu des années 1990, après l'échec d'Edouard Balladur à la présidentielle, qui bien que membre du RPR, était le candidat majoritairement soutenu par l'UDF et aurait pu devenir l'homme politique synthétisant le mieux les différents courants de l'UDF autour de sa personne. A la suite des élections régionales de 1998, le PR, devenu Démocratie libérale, soutient, contrairement au reste de l'UDF, les présidents de conseil régionaux élus avec les voix de conseillers Front National, et quitte l'UDF.
Le CDS, devenu entre temps Force démocrate fusionne avec les Adhérents directs, le PRIL de François Léotard et le PPDF (Parti populaire pour la démocratie française d'Hervé de Charette) au sein de la nouvelle UDF.
A la création de l'UMP, deux-tiers des élus et un nombre difficile à déterminer d'adhérents de l'UDF rejoignent le nouveau parti. Mais pas François Bayrou, son président, qui maintient l'UDF comme force politique centriste indépendante.
- Quelques personnalités centristes : Robert Schuman, Jean Lecanuet, Alain Poher, Raymond Barre, Simone Veil, François Bayrou, Philippe Douste-Blazy, Pierre Méhaignerie.
L'UMP et les partis de la droite et du centre-droit qui l'ont précédée ont comptées plusieurs figures politiques qui ont occupés les plus hautes fonctions de la République.
Présidents de la République
- Charles de Gaulle (élu avec le parti RPF)
- Georges Pompidou (élu avec le parti UDR)
- Jacques Chirac (élu avec le parti RPR en 1995 et UMP en 2002)
- Michel Debré
- Georges Pompidou
- Maurice Couve de Murville
- Jacques Chaban-Delmas
- Pierre Mesmer
- Jacques Chirac
- Édouard Balladur
- Alain Juppé
- Jean-Pierre Raffarin
- Dominique de Villepin
Présidents de l'Assemblée nationale
Présidents du Parlement européen
Présidents de la Commission européenne
Création de l'UMP : « l'union des forces de droite et du centre »
Créé le 23 avril 2002 suite au premier tour de l'élection présidentielle et en vue des législatives de la même année afin d'« unir les forces politiques de droite », il se nomme d'abord Union pour la majorité présidentielle en signe de son soutien au président. Une fois les élections passées, ce nom perd sa raison d'être. Un débat interne eut lieu afin de nommer ce nouveau parti. Alain Juppé, proposa de nommer ce parti "La Maison Bleue". Il a été choisi de conserver le sigle alors déjà bien connu des Français, mais de changer la dénomination en "Union pour un mouvement populaire", lors de son congrès fondateur le 17 novembre 2002.
Élections internes
Le premier président de l'UMP Alain Juppé donne sa démission le 16 juillet 2004, suite à sa condamnation en justice dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris.
Le 28 novembre 2004, au congrès du Bourget, Nicolas Sarkozy est élu président du mouvement, devant Christine Boutin, Nicolas Dupont-Aignan et François Grosdidier.
Scrutins nationaux
- Élections présidentielle et législatives de 2002
- Élections cantonales et régionales de 2004
- Élections européennes de 2004
Cette double défaite électorale s'explique aussi par la montée du FN qui a plusieurs fois doublé l'UMP, dans le Nord-Pas-de-Calais (terre de gauche) entre autres. C'est aussi le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin qui est la cible d'un vote sanction mis en avant dans la campagne de la gauche.
- Référendum sur le TCE de 2005
Cette série de défaites et de divisions remet en cause la volonté des dirigeants de créer un parti regroupant toute la droite (sur le modèle espagnol), ainsi que l'objectif visé qui était de rendre l'UMP incontournable sur le plan politique en reléguant la gauche dans l'opposition pour une longue période.
Programme
Dans sa Charte des valeurs, l'UMP se donne pour but de donner à la politique française un « souffle nouveau » et d'enrayer « la montée [de la] méfiance à l’égard de la politique ». Ses mots d'ordre : « écouter les citoyens, agir avec eux et pour eux ».
La doctrine de l'UMP déclare qu'il faut laisser libre cours au « destin individuel de la personne » qui dépasse le « déterminisme social ». L'UMP « [rejette] "les systèmes qui étouffent la liberté (économique) en cherchant à tout encadrer », ce qui peut être compris comme un attaque directe envers les politiques de gauche. Le travail, le mérite et l'innovation doivent être encouragés, afin de mener la France vers la reprise de la croissance et la baisse du chomage. Cette « liberté » ne doit cependant pas être comprise comme un égoïsme : « La liberté ouvre la voie à la générosité ». Pour faire respecter cette "liberté", un respect strict de la loi est nécessaire : « L’autorité de l’État et la justice doivent assurer que chacun réponde de ses actes ».
L'UMP se déclare très attaché à la solidarité : « l’État est là pour que soit garantie la protection sociale à laquelle les Français sont légitimement attachés », ce qui peut être compris comme une réponse aux critiques d'ultralibéralisme que l'UMP essuie parfois. Néanmoins la solidarité se doit de « respecter l’individu » et « ne (…) pas se transformer en assistanat ». Elle se limite essentiellement aux domaines des services publics, de l'égalité entre les territoires, du soutien des familles et de l'école de la République, laquelle doit « permettre à ceux que leurs mérites distinguent, d’exercer les responsabilités les plus élevées ».
Enfin l'UMP affirme sa fierté pour la nation française, tout en définissant son horizon dans la construction européenne, synonyme de « paix » mais aussi d'« élargissement [des] perspectives ». L'Europe ne doit pas se réduire à la seule coopération économique : Elle doit « permettre [à ses membres] d'avoir plus de poids » dans le contexte de la mondialisation, tout en faisant en sorte que « chaque pays conserve son identité ».