Salam alaikom
A l'occasion d'Arbaïn, je vous présente la traduction du livre "Père, amour et fils" de Seyed Mahdi Shojai (écrivain iranien) sur le récit du martyre d'Ali Akbar (as) par son cheval, un livre qui peut intéresser les jeunes et les enfants;
L'auteur a autorisé la traduction et la mise en ligne sur le site Al imane mais se réserve les autres droits
وَعَلَىٰ اوْلاَدِ ٱلْحُسَيْنِ وَعَلَىٰ اوْلاَدِ ٱلْحُسَيْنِ وَعَلَىٰ عَلِيِّ بْنِ ٱلْحُسَيْن اَلسَّلاَمُ عَلَىٰ ٱلْحُسَيْنِ
Au nom de Dieu, clément et miséricordieux
Première partie :
Il semble qu’il ait été décrété que chaque jour, je me rappelle une partie de ce récit douloureux et que je te le raconte. C’est ce que j’avais décidé de faire mais sans l’aide de Dieu, cela assurément, n’aurait pas été possible.
Les blessures couvraient le corps, le sang coulait de partout. Je ne devais pas m’en sortir. Je ne devais pas survivre. Sans la volonté évidente de Dieu, je n’aurais pas dû revenir ici. Sur toute la route, me disant cela à moi-même et à ce seul compagnon, je me disais que j’étais resté vivant pour te raconter ce qui était arrivé et je suis sûr que c’est la raison de ma survie après cet ouragan de malheurs et de fitna.
Leila ! Ne me regarde pas avec ces yeux remplis de larmes et de tristesse. Je ne suis pas capable de supporter davantage ce cœur brulant et ces regards attristés. Bien que tu aies ajouté chaque jour un nouveau remède à mes blessures et que j’aie ajouté chaque jour des peines à ton cœur déjà brisé, qui peut voir et supporter une telle tristesse dans les yeux d’une femme et rester debout alors qu’un torrent de larmes brulantes coule sous ses pieds ? Leila ! fais preuve de patience et lis dans mes yeux les dernières pages de cette tragédie. Je ne pense plus à survivre. Je n’ai survécu que pour déposer ce fardeau, rembourser cette dette et accomplir ce devoir. Quel devoir est plus lourd que celui de raconter le martyre de son maitre ? Quelle dette est plus difficile à payer que celle de raconter cet évènement sanglant ? Quel récit est plus difficile que celui de raconter à sa mère, le récit d’un héros ? C’est pour cette raison que ma vie prendra fin après avoir rempli cette mission.
A une époque, mon plus grand souhait était de vivre longtemps, mais la mort est aujourd’hui, mon plus grand souhait. Chez les chevaux, on dit d’un cheval qui vit très longtemps, qu’il est le cheval du prophète !
Si les humains considèrent qu’un élixir peut leur donner une vie éternelle, les chevaux considèrent qu’être la monture du prophète est une source d’éternité. Demande à n’importe quel cheval comment avoir une vie éternelle. Il te dira que ce n’est pas possible, si tu insistes, il dira « à moins d’avoir été le cheval du prophète ».
Or cela est une chose impossible car le prophète est apparu il y a quelques années seulement alors que cette expression existe chez les chevaux depuis toujours, et beaucoup de chevaux dans l’Histoire, sont venus au monde avec ce souhait qu’il ont emporté avec leur mort.
Or ce souhait jusque-là impossible, quand le parfum du prophète s’est répandu dans le monde, a pris une couleur différente. Mon père Ayazdab et son père Qabel, pensaient tous deux qu’ils verraient ce souhait se réaliser car on disait qu’un cheval de notre descendance qui remonte à Tonbad, aurait cet honneur, mais c’est moi qui ai eu cet honneur et comme j’ai été heureux quand j’ai entendu cette nouvelle.
Quand Seif ben Zi Yazan m’a offert à Mohammad qui avait cinq ans à l’époque et l’a mis sur mon dos, j’ai levé les pattes de devant en signe de bonheur suscitant l’inquiétude des oncles du prophète qui sont accourus alors que je n’aurais pas fait tomber mon cher cavalier et il le savait bien lui-même. D’un signe de la main, il a rassuré ses oncles disant que c’était le signe de mon enthousiasme et qu’« aigle » était trop intelligent pour faire tomber son cavalier.
Si ce n’était pas Mohammad, comment savait-il que je m’appelle « aigle » alors que Seif ne lui avait pas dit mon nom.
Tu ne me croiras pas si je te dis qu’à cet instant, j’avais oublié tous les espoirs et même les espoirs de longue vie. Pourquoi souhaiterais-je une longue vie ? Si cette longue vie m’avait été accordée, je l’aurais sacrifiée à un instant avec le prophète mais Dieu m’avait donné les deux, une longue vie et la présence du prophète (as), et grâce au prophète, des bienfais les uns après les autres.
Après le prophète, je suis devenu le cheval d’Ali (as) et ensuite le cheval de l’Imam Hassan et de l’Imam Hossein (as). L’Imam Hossein (as) qui avait un cheval nommé Zul Janan (le cheval aux deux ailes), m’avait donné à Ali Akbar (as) c’est-à-dire « au prophète (as) » une fois de plus, car Ali Akbar était celui qui lui ressemblait le plus. Je suis peut-être le seul cheval qui ait compris le secret de cette longue vie. Pendant ces 110 années de service à ces brillants cavaliers, le temps et ma vie ne passaient pas. Ces 110 années étaient comme un rêve qui s’est terminé avec la tragédie d’Ashura. Et moi qui n’ai pas senti le poids de la vie pendant ces 110 ans, depuis Ashura, je porte le fardeau de tous les chevaux dans l’Histoire. C’est pourquoi je suis si fatigué, Leila ! Je suis très fatigué et seule la mort pourra mettre un terme à cette fatigue. (à suivre)
A l'occasion d'Arbaïn, je vous présente la traduction du livre "Père, amour et fils" de Seyed Mahdi Shojai (écrivain iranien) sur le récit du martyre d'Ali Akbar (as) par son cheval, un livre qui peut intéresser les jeunes et les enfants;
L'auteur a autorisé la traduction et la mise en ligne sur le site Al imane mais se réserve les autres droits
وَعَلَىٰ اوْلاَدِ ٱلْحُسَيْنِ وَعَلَىٰ اوْلاَدِ ٱلْحُسَيْنِ وَعَلَىٰ عَلِيِّ بْنِ ٱلْحُسَيْن اَلسَّلاَمُ عَلَىٰ ٱلْحُسَيْنِ
Au nom de Dieu, clément et miséricordieux
Première partie :
Il semble qu’il ait été décrété que chaque jour, je me rappelle une partie de ce récit douloureux et que je te le raconte. C’est ce que j’avais décidé de faire mais sans l’aide de Dieu, cela assurément, n’aurait pas été possible.
Les blessures couvraient le corps, le sang coulait de partout. Je ne devais pas m’en sortir. Je ne devais pas survivre. Sans la volonté évidente de Dieu, je n’aurais pas dû revenir ici. Sur toute la route, me disant cela à moi-même et à ce seul compagnon, je me disais que j’étais resté vivant pour te raconter ce qui était arrivé et je suis sûr que c’est la raison de ma survie après cet ouragan de malheurs et de fitna.
Leila ! Ne me regarde pas avec ces yeux remplis de larmes et de tristesse. Je ne suis pas capable de supporter davantage ce cœur brulant et ces regards attristés. Bien que tu aies ajouté chaque jour un nouveau remède à mes blessures et que j’aie ajouté chaque jour des peines à ton cœur déjà brisé, qui peut voir et supporter une telle tristesse dans les yeux d’une femme et rester debout alors qu’un torrent de larmes brulantes coule sous ses pieds ? Leila ! fais preuve de patience et lis dans mes yeux les dernières pages de cette tragédie. Je ne pense plus à survivre. Je n’ai survécu que pour déposer ce fardeau, rembourser cette dette et accomplir ce devoir. Quel devoir est plus lourd que celui de raconter le martyre de son maitre ? Quelle dette est plus difficile à payer que celle de raconter cet évènement sanglant ? Quel récit est plus difficile que celui de raconter à sa mère, le récit d’un héros ? C’est pour cette raison que ma vie prendra fin après avoir rempli cette mission.
A une époque, mon plus grand souhait était de vivre longtemps, mais la mort est aujourd’hui, mon plus grand souhait. Chez les chevaux, on dit d’un cheval qui vit très longtemps, qu’il est le cheval du prophète !
Si les humains considèrent qu’un élixir peut leur donner une vie éternelle, les chevaux considèrent qu’être la monture du prophète est une source d’éternité. Demande à n’importe quel cheval comment avoir une vie éternelle. Il te dira que ce n’est pas possible, si tu insistes, il dira « à moins d’avoir été le cheval du prophète ».
Or cela est une chose impossible car le prophète est apparu il y a quelques années seulement alors que cette expression existe chez les chevaux depuis toujours, et beaucoup de chevaux dans l’Histoire, sont venus au monde avec ce souhait qu’il ont emporté avec leur mort.
Or ce souhait jusque-là impossible, quand le parfum du prophète s’est répandu dans le monde, a pris une couleur différente. Mon père Ayazdab et son père Qabel, pensaient tous deux qu’ils verraient ce souhait se réaliser car on disait qu’un cheval de notre descendance qui remonte à Tonbad, aurait cet honneur, mais c’est moi qui ai eu cet honneur et comme j’ai été heureux quand j’ai entendu cette nouvelle.
Quand Seif ben Zi Yazan m’a offert à Mohammad qui avait cinq ans à l’époque et l’a mis sur mon dos, j’ai levé les pattes de devant en signe de bonheur suscitant l’inquiétude des oncles du prophète qui sont accourus alors que je n’aurais pas fait tomber mon cher cavalier et il le savait bien lui-même. D’un signe de la main, il a rassuré ses oncles disant que c’était le signe de mon enthousiasme et qu’« aigle » était trop intelligent pour faire tomber son cavalier.
Si ce n’était pas Mohammad, comment savait-il que je m’appelle « aigle » alors que Seif ne lui avait pas dit mon nom.
Tu ne me croiras pas si je te dis qu’à cet instant, j’avais oublié tous les espoirs et même les espoirs de longue vie. Pourquoi souhaiterais-je une longue vie ? Si cette longue vie m’avait été accordée, je l’aurais sacrifiée à un instant avec le prophète mais Dieu m’avait donné les deux, une longue vie et la présence du prophète (as), et grâce au prophète, des bienfais les uns après les autres.
Après le prophète, je suis devenu le cheval d’Ali (as) et ensuite le cheval de l’Imam Hassan et de l’Imam Hossein (as). L’Imam Hossein (as) qui avait un cheval nommé Zul Janan (le cheval aux deux ailes), m’avait donné à Ali Akbar (as) c’est-à-dire « au prophète (as) » une fois de plus, car Ali Akbar était celui qui lui ressemblait le plus. Je suis peut-être le seul cheval qui ait compris le secret de cette longue vie. Pendant ces 110 années de service à ces brillants cavaliers, le temps et ma vie ne passaient pas. Ces 110 années étaient comme un rêve qui s’est terminé avec la tragédie d’Ashura. Et moi qui n’ai pas senti le poids de la vie pendant ces 110 ans, depuis Ashura, je porte le fardeau de tous les chevaux dans l’Histoire. C’est pourquoi je suis si fatigué, Leila ! Je suis très fatigué et seule la mort pourra mettre un terme à cette fatigue. (à suivre)
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