Hussein.fr
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Salam alaykoum,
Puisque Khadija_imane nous a fait une biographie d’un auteur que j’apprécie beaucoup ; René Guénon, j’en profite pour le faire découvrir un peu plus et je vous propose un extrait tiré d’aperçu sur l’initiation qui nous parle du don des langues.
Ce don des langues n’est pas seulement le don de parler plusieurs langues, comme le dit R Guénon, mais également et surtout celui d’avoir la capacité de parler à son prochain de la meilleure façon afin de « l’éclairer » sur lui-même et sur la façon dont il doit procéder pour progresser dans la connaissance spirituelle.
Ceci bien entendu suppose que de l’autre côté la personne qui écoute soit réceptive et comprenne ce qu’on veut lui dire, et pour cela elle doit avoir un lien étroit et je dirais personnel avec la personne qui lui parle, sous peine de ne comprendre qu’un sens tout à fait anodin et sans importance, voir même contraire dans les cas les plus extrême tels que les polythéistes.
On sait, par exemple que les Imams (as) parlaient à chacun selon son entendement et sa compréhension et ceci dans un sens bénéfique pour la personne qui le reconnaissait en tant qu’Imam et guide divin, alors qu’un autre ne trouvait dans les paroles de l’Imam que propos banals et presque sans intérêts ou bien y voyait-il seulement des propos savants.
On peut déduire de ceci que la Vérité ne vient pas de l’extérieur mais bien du dedans et que seul celui qui cherche véritablement et sincèrement la Vérité, en dehors de tout préjugés, la trouve en lui-même car elle trouve résonance en nous pour peu que l’on puisse trouver quelqu’un pour la faire résonner.
Pour aller plus loin et élargir le sujet, on peut dire que c’est le disciple qui fait le Maître, le Maître lui n’est qu’un miroir du divin reflétant la Vérité ; Verbe immuable et éternelle, qu’il soit connu ou inconnu il reste un Maître même sans disciple.
Voici ce que dit R Guénon sur le don des langues et il nous parle également des langues comme formes traditionnelles.
"A ce point de vue, on peut dire que celui qui possède véritablement le « don des langues », c'est celui qui parle à chacun son propre langage, en ce sens qu'il s'exprime toujours sous une forme appropriée aux façons de penser des hommes auxquels il s'adresse."
plus loin il dit...
"Le même enseignement se rencontre dans l'ésotérisme islamique : Mohyiddin ibn Arabi dit que « le vrai sage ne se lie à aucune croyance », parce qu'il est au delà de toutes les croyances particulières, ayant obtenu la connaissance de ce qui est leur principe commun ; mais c'est précisément pour cela qu'il peut, suivant les circonstances, parler le langage propre à chaque croyance. Il n'y a d'ailleurs là, quoi que puissent en penser les profanes, ni « opportunisme » ni dissimulation d'aucune sorte ; au contraire, c'est la conséquence nécessaire d'une connaissance qui est supérieure à toute les formes, mais qui ne peut se communiquer (dans la mesure où elle est communicable) qu'à travers des formes, dont chacune, par là même qu'elle est une adaptation spéciale, ne saurait convenir indistinctement à tous les hommes. On peut, pour le comprendre, comparer ce dont il s'agit à la traduction d'une même pensée en des langues diverses : c'est bien toujours la même pensée, qui, en elle-même, est indépendante de toute expression ; mais, chaque fois qu'elle est exprimée en une autre langue, elle devient accessible à des hommes qui, sans cela, n'auraient pu la connaître ; et cette comparaison est d'ailleurs rigoureusement conforme au symbolisme même du « don des langues ».
Celui qui en est arrivé à ce point, c'est celui qui a atteint, par une connaissance directe et profonde (et non pas seulement théorique ou verbale), le fond identique de toutes les doctrines traditionnelles, qui a trouvé, en se plaçant au point central dont elles sont émanées, la vérité une qui s'y cache sous la diversité et la multiplicité des formes extérieures. La différence, en effet, n'est jamais que dans la forme et l'apparence ; le fond essentiel est partout et toujours le même, parce qu'il n'y a qu'une vérité, bien qu'elle ait des aspects multiples suivant les points de vue plus ou moins spéciaux sous lesquels on l'envisage, et que, comme le disent les initiés musulmans, « la doctrine de l'Unité est unique » (3) ; mais il faut une variété de formes pour s'adapter aux conditions mentales de tel ou tel pays, de telle ou telle époque, ou, si l'on préfère, pour correspondre aux divers points de vue particularisés qui sont déterminés par ces conditions ; et ceux qui s'arrêtent à la forme voient surtout les différences, au point de les prendre même parfois pour des oppositions, tandis qu'elles disparaissent au contraire pour ceux qui vont au delà. Ceux-ci peuvent ensuite redescendre dans la forme, mais sans plus en être aucunement affectés, sans que leur connaissance profonde en soit modifiée en quoi que ce soit ; ils peuvent, comme on tire les conséquences d'un principe, réaliser en procédant de haut en bas, de l'intérieur à l'extérieur (et c'est en cela que la véritable synthèse est, comme nous l'avons expliqué précédemment, tout l'opposé du vulgaire « syncrétisme »), toutes les adaptations de la doctrine fondamentale. C'est ainsi que, pour reprendre toujours le même symbolisme, n'étant plus astreints à parler une langue déterminée, ils peuvent les parler toutes, parce qu'ils ont pris connaissance du principe même dont toutes les langues dérivent par adaptation ; ce que nous appelons ici les langues, ce sont toutes les formes traditionnelles, religieuses ou autres, qui ne sont en effet que des adaptations de ' la grande Tradition primordiale et universelle, des vêtements divers de l'unique vérité."
Hussein.fr
Salam alaykoum
Puisque Khadija_imane nous a fait une biographie d’un auteur que j’apprécie beaucoup ; René Guénon, j’en profite pour le faire découvrir un peu plus et je vous propose un extrait tiré d’aperçu sur l’initiation qui nous parle du don des langues.
Ce don des langues n’est pas seulement le don de parler plusieurs langues, comme le dit R Guénon, mais également et surtout celui d’avoir la capacité de parler à son prochain de la meilleure façon afin de « l’éclairer » sur lui-même et sur la façon dont il doit procéder pour progresser dans la connaissance spirituelle.
Ceci bien entendu suppose que de l’autre côté la personne qui écoute soit réceptive et comprenne ce qu’on veut lui dire, et pour cela elle doit avoir un lien étroit et je dirais personnel avec la personne qui lui parle, sous peine de ne comprendre qu’un sens tout à fait anodin et sans importance, voir même contraire dans les cas les plus extrême tels que les polythéistes.
On sait, par exemple que les Imams (as) parlaient à chacun selon son entendement et sa compréhension et ceci dans un sens bénéfique pour la personne qui le reconnaissait en tant qu’Imam et guide divin, alors qu’un autre ne trouvait dans les paroles de l’Imam que propos banals et presque sans intérêts ou bien y voyait-il seulement des propos savants.
On peut déduire de ceci que la Vérité ne vient pas de l’extérieur mais bien du dedans et que seul celui qui cherche véritablement et sincèrement la Vérité, en dehors de tout préjugés, la trouve en lui-même car elle trouve résonance en nous pour peu que l’on puisse trouver quelqu’un pour la faire résonner.
Pour aller plus loin et élargir le sujet, on peut dire que c’est le disciple qui fait le Maître, le Maître lui n’est qu’un miroir du divin reflétant la Vérité ; Verbe immuable et éternelle, qu’il soit connu ou inconnu il reste un Maître même sans disciple.
Voici ce que dit R Guénon sur le don des langues et il nous parle également des langues comme formes traditionnelles.
"A ce point de vue, on peut dire que celui qui possède véritablement le « don des langues », c'est celui qui parle à chacun son propre langage, en ce sens qu'il s'exprime toujours sous une forme appropriée aux façons de penser des hommes auxquels il s'adresse."
plus loin il dit...
"Le même enseignement se rencontre dans l'ésotérisme islamique : Mohyiddin ibn Arabi dit que « le vrai sage ne se lie à aucune croyance », parce qu'il est au delà de toutes les croyances particulières, ayant obtenu la connaissance de ce qui est leur principe commun ; mais c'est précisément pour cela qu'il peut, suivant les circonstances, parler le langage propre à chaque croyance. Il n'y a d'ailleurs là, quoi que puissent en penser les profanes, ni « opportunisme » ni dissimulation d'aucune sorte ; au contraire, c'est la conséquence nécessaire d'une connaissance qui est supérieure à toute les formes, mais qui ne peut se communiquer (dans la mesure où elle est communicable) qu'à travers des formes, dont chacune, par là même qu'elle est une adaptation spéciale, ne saurait convenir indistinctement à tous les hommes. On peut, pour le comprendre, comparer ce dont il s'agit à la traduction d'une même pensée en des langues diverses : c'est bien toujours la même pensée, qui, en elle-même, est indépendante de toute expression ; mais, chaque fois qu'elle est exprimée en une autre langue, elle devient accessible à des hommes qui, sans cela, n'auraient pu la connaître ; et cette comparaison est d'ailleurs rigoureusement conforme au symbolisme même du « don des langues ».
Celui qui en est arrivé à ce point, c'est celui qui a atteint, par une connaissance directe et profonde (et non pas seulement théorique ou verbale), le fond identique de toutes les doctrines traditionnelles, qui a trouvé, en se plaçant au point central dont elles sont émanées, la vérité une qui s'y cache sous la diversité et la multiplicité des formes extérieures. La différence, en effet, n'est jamais que dans la forme et l'apparence ; le fond essentiel est partout et toujours le même, parce qu'il n'y a qu'une vérité, bien qu'elle ait des aspects multiples suivant les points de vue plus ou moins spéciaux sous lesquels on l'envisage, et que, comme le disent les initiés musulmans, « la doctrine de l'Unité est unique » (3) ; mais il faut une variété de formes pour s'adapter aux conditions mentales de tel ou tel pays, de telle ou telle époque, ou, si l'on préfère, pour correspondre aux divers points de vue particularisés qui sont déterminés par ces conditions ; et ceux qui s'arrêtent à la forme voient surtout les différences, au point de les prendre même parfois pour des oppositions, tandis qu'elles disparaissent au contraire pour ceux qui vont au delà. Ceux-ci peuvent ensuite redescendre dans la forme, mais sans plus en être aucunement affectés, sans que leur connaissance profonde en soit modifiée en quoi que ce soit ; ils peuvent, comme on tire les conséquences d'un principe, réaliser en procédant de haut en bas, de l'intérieur à l'extérieur (et c'est en cela que la véritable synthèse est, comme nous l'avons expliqué précédemment, tout l'opposé du vulgaire « syncrétisme »), toutes les adaptations de la doctrine fondamentale. C'est ainsi que, pour reprendre toujours le même symbolisme, n'étant plus astreints à parler une langue déterminée, ils peuvent les parler toutes, parce qu'ils ont pris connaissance du principe même dont toutes les langues dérivent par adaptation ; ce que nous appelons ici les langues, ce sont toutes les formes traditionnelles, religieuses ou autres, qui ne sont en effet que des adaptations de ' la grande Tradition primordiale et universelle, des vêtements divers de l'unique vérité."
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