L'Anneau magique

[Rachel]

:basmallah

As-salâmu 'aleykum,

Un conte soufi :

Il était une fois un roi puissant, riche et cependant rongé par l’inquiétude. Le monarque du royaume voisin menaçait ses frontières, et si le roi redoutait la maladie et craignait la vieillesse, il avait surtout très peur de la mort.
Il convoqua les sages du pays :

- Il existe, paraît-il, un anneau magique qui réjouit l’affligé et rend triste l’homme heureux. Trouvez-le, j’en ai besoin.

Le roi rêvait de la clé qui ouvre la porte du bonheur comme celle du malheur. Il souhaitait acquérir la maîtrise des sentiments et voulait échapper pour toujours à la souffrance et à la mort.
Les sages tinrent conseil sans parvenir à une conclusion. Ils se rendirent auprès d'un mystique soufi et demandèrent son aide. Le maître ôta sa bague et la leur donna :

- Remettez cet anneau au roi, dit-il, et recommandez-lui de ne regarder sous le chaton que lorsqu'il se sentira à bout, désespéré. Sinon le message n'aura aucun effet.

La guerre ne tarda pas à éclater. Le roi, vaincu, prit la fuite. Il fit aller son cheval ventre à terre jusqu'à ce que la pauvre bête tombe morte d'épuisement. Le roi essaya de s'échapper à pied, mais du admettre que les dés étaient jetés : devant lui s'ouvrait un précipice et l'ennemi était sur ses talons. Soudain, il se souvint de l'anneau. Il l'ouvrit et lut ce qui y était finement gravé :
"Ceci passera également..."

As-salâm.

 

[mourtazag]

Salam Alaykoum,
Que la Paix soit sur vous !

y était finement gravé :
"Ceci passera également..."

Qu'en avez-vous compris ?

Khodâ Hâfez.

 

[Rachel]

:basmallah

As-salâmu 'aleykum,

Salam Alaykoum,
Que la Paix soit sur vous !



Qu'en avez-vous compris ?

Khodâ Hâfez.

Que la vie est une succession de petites morts, jusqu’à la plus grande, et qu’il ne faut pas s’en inquiéter ?
Que le roi va joyeusement se jeter dans le précipice ? :happy:

Quand j’ai lu ce conte pour la première fois, je n’avais pas porté mon attention sur le fait que l’anneau rendait aussi "triste l’homme heureux". Je m’étais identifiée au roi, et j’avais simplement vu qu’il "réjouissait l’homme affligé".
En croisant ces deux attributs de l'anneau, i.e. "réjouir l’homme affligé" et "rendre triste l’homme heureux", on se rend compte qu'il annihile bonheur et affliction, et qu’à la confluence de ces deux états se trouve l’homme (ou l’Homme).
Ce qu’on peut remarquer, aussi, c’est que cet anneau, cette alliance, le mystique le porte déjà au doigt quand les sages viennent le consulter… et qu'il le tend comme dans un geste qu'on peut supposer prévu depuis longtemps.
Il y aurait encore beaucoup de choses à voir dans ce conte.

As-salâm.