La prière invite à s’éloigner de la turpitude et des actions blâmables ;
la médisance est la plus grande des actions blâmables
la médisance est la plus grande des actions blâmables
Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux
Semer la discorde et la médisance
Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, dit dans Son Noble Livre : "Ne cède à nul prêteur de serment, à nul vilain, diffamateur, coureur de médisance" (Coran LXVIII, 10-11). Ces deux Versets demandent à l’homme de foi d’éviter de côtoyer ces personnes ou de leur obéir dans sa vie pratique. Car le prêteur de serment est celui qui, prenant Dieu à témoin, multiplie les serments sans pour autant être sincère et véridique. Celui-là ne respecte point le statut de son Seigneur en raison de cette mauvaise habitude qui le porte à prêter des serments à tort ou à raison. Un tel homme est vilain aux yeux de Dieu. Quant au diffamateur, il est celui qui dit du mal des autres, qui les traite de tous les maux et qui leur porte atteinte. Le coureur de médisance est, quant à lui, celui qui sème la discorde et la médisance, cette dernière étant le fait d’entendre quelqu’un dire du mal de quelqu’un d’autre et de se hâter de le lui rapporter.
Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, nous enseigne ainsi que rapporter, pratiquer la médisance, éloigne celui qui le fait de Dieu. Il a dit à ce propos : "Qui intercède de bonne intercession en gagnera une part ; qui intercède de mauvaise intercession, en subira une parcelle. Dieu est Celui-qui-nourrit toute chose" (Coran IV, 85).
L’Imâm Ja’far as-Sâdiq :as: a dit : « Le Messager de Dieu :saws: a dit à l’assistance : " Ne voulez-vous pas que je vous dise qui sont les malfaiteurs parmi vous’ ? Ils sont les coureurs de médisance, ceux qui séparent ceux qui s’aiment les uns des autres, ceux qui recherchent les défauts des innocents’ ».
Les conséquences de la médisance
Le Prophète :saws: a dit : « Aucun médisant ne gagnera le Paradis ». Même s’il s’acquitte de ses obligations cultuelles et autres, l’homme qui sème la discorde et qui est médisant, qui rapporte, trouvera la porte du Paradis fermée devant lui. Une Tradition analogue est rapportée de l’Imâm al-Bâqir :as: : « Le Paradis est interdit aux médisants et à ceux qui courent de médisance ». Donnant conseil à certains de ses compagnons, l’Imâm ‘Alî :as: a dit : « Garde-toi d’être médisant ; la médisance cultive la rancune et fait éloigner de Dieu et des hommes ».
Parlant de celui qui rapporte les paroles d’un homme croyant, l’exposant ainsi à être persécuté par les autorités ou autres, l’Imâm as-Sâdiq :as: a dit : « Celui qui, ne serait-ce que d’une parcelle d’un mot, porte assistance à quelqu’un contre un croyant, rencontrera Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, au Jour de la Résurrection, avec une transcription entre les yeux disant : ‘Sans aucune chance de gagner Ma Miséricorde’ ».
Ce sont quelques Traditions qui parlent de ce péché considéré comme faisant partie des péchés majeurs, car Dieu a interdit le Paradis à ceux qui pratiquent la médisance. Dieu leur promet l’Enfer. Cette habitude est très répandue dans nos sociétés, surtout parmi les familles. Il y a des gens qui entendent l’épouse dire quelque chose qu’ils rapportent au mari, et voilà qu’il la répudie. Il y a ceux qui sèment la discorde entre les membres d’une seule et même famille. Il y a ceux qui se vendent aux services de renseignement d’un tel ou tel parti politique. Ils rapportent des paroles sur le compte d’une personne et la font ainsi empêtrer dans un problème. Il y a ceux qui se vendent à des services de renseignement étrangers et qui exposent ainsi au danger la vie des innocents et des croyants en rapportant les paroles d’un opposant aux autorités ou aux ennemis l’exposant ainsi à la prison ou même à être tué.
La médisance contredît la foi
Nous savons que les services de renseignement, internationaux, régionaux ou locaux, ne font qu’écouter et rapporter des paroles. Il est vrai que certains rapportent des paroles aux autorités pour servir la cause du salut de la patrie et de la Nation, pour contrer ceux qui sèment la discorde. Mais il y en a aussi ceux qui le font pour nuire aux innocents ou aux opposants, pour les exposer à la persécution de la part des pouvoirs injustes. Il y en a ceux qui les font, poussés par des complexes qui les incitent à déformer l’image d’un homme croyant ou à lui porter des accusations, à falsifier ses paroles, pour le seul plaisir de l’éloigner de ses amis en mettant ses défauts en exergue. L’homme croyant doit donc se préserver de tels agissements, car une telle conduite prive l’homme de la satisfaction de Dieu.
Une Tradition dit : « Au Jour de la Résurrection, on présente à l’homme une bouteille contenant du sang et on lui dit : ‘tiens, c’est la part que tu as répandue du sang d’un tel’. Il répond : ‘Seigneur, je n’ai jamais répandu du sang durant toute ma vie’. On lui dit alors : ‘C’est vrai, mais tu as entendu un tel dire certains mots et tu les as rapportés au tyran qui l’a tué. C’est donc la part que tu as répandue de son sang ».
Etre croyant c’est donc ne pas nuire aux autres par la main ou par la langue. Etre croyant c’est être pieux et craindre Dieu pour soi et pour les autres. C’est cela que Dieu te demande en te demandant de prier, car la prière t’invite à t’éloigner de la turpitude et des actions blâmables. La médisance est l’une des plus grandes actions blâmables. Nous devons donc nous garder d’être des médisants. Nous devons éduquer nos enfants et nos familles de manière à ne pas être des médisants. Nous devons le faire pour nous conformer à l’enseignement divin qui dit : " Ô ceux qui ont cru ! Gardez vous, et aussi vos familles, d’un Feu dont le combustible sera de gens et de pierres, sur quoi veillent de rudes anges, durs, ne désobéissant pas à Dieu en ce qu’Il leur commande , et faisant ce qu’on leur commande " (Coran LXVI, 6).
Sermon du Vendredi prononcés par son Eminence l'Ayatollah al-'Uzmâ Muhammad Hussein Fadlullah