Salam Alaykoum Wa Rahmatoullah
L'amant et la maîtresse
Un homme brave et impétueux comme un lion fut pendant cinq ans amoureux d'une femme. Cependant on distinguait une petite taie à l'oeil de cette belle; mais cet homme ne s'en apercevait pas, quoiqu'il contemplât fréquemment sa maîtresse. Comment en effet cet homme, plongé dans un amour si violent, aurait-il pu s'apercevoir de ce défaut ? Toutefois son amour finit par diminuer; une médecine guérit cette maladie. Lorsque l'amour pour cette femme eut été altéré dans le coeur de celui qui l'aimait, il reprit facilement son pouvoir sur lui-même. Il vit alors la difformité de l'½il de son amie, et lui demanda comment s'était produite cette tache blanche.
« Dès l'instant, répondit-elle, que ton amour a été moindre, mon oeil a laissé voir son défaut. Lorsque ton amour a été défectueux, mon oeil l'est aussi devenu pour toi. Tu as rempli ton coeur de trouble par l'aversion que tu éprouves actuellement; mais regarde, ô aveugle de coeur ! tes propres défauts. Jusques à quand rechercheras-tu les défauts d'autrui ? Tâche plutôt de t'occuper de ceux que tu caches soigneusement. Lorsque tes fautes seront lourdes pour toi, tu ne feras pas attention à celles d'autrui. »
Khodâ Hâfez
L'amant et la maîtresse
Un homme brave et impétueux comme un lion fut pendant cinq ans amoureux d'une femme. Cependant on distinguait une petite taie à l'oeil de cette belle; mais cet homme ne s'en apercevait pas, quoiqu'il contemplât fréquemment sa maîtresse. Comment en effet cet homme, plongé dans un amour si violent, aurait-il pu s'apercevoir de ce défaut ? Toutefois son amour finit par diminuer; une médecine guérit cette maladie. Lorsque l'amour pour cette femme eut été altéré dans le coeur de celui qui l'aimait, il reprit facilement son pouvoir sur lui-même. Il vit alors la difformité de l'½il de son amie, et lui demanda comment s'était produite cette tache blanche.
« Dès l'instant, répondit-elle, que ton amour a été moindre, mon oeil a laissé voir son défaut. Lorsque ton amour a été défectueux, mon oeil l'est aussi devenu pour toi. Tu as rempli ton coeur de trouble par l'aversion que tu éprouves actuellement; mais regarde, ô aveugle de coeur ! tes propres défauts. Jusques à quand rechercheras-tu les défauts d'autrui ? Tâche plutôt de t'occuper de ceux que tu caches soigneusement. Lorsque tes fautes seront lourdes pour toi, tu ne feras pas attention à celles d'autrui. »
Khodâ Hâfez