salam
cher savants je voudrait avoir votre avis de l article ci dessous. cet article dit en gros que certains savants pensent que l interet bancaire n est pas l usure mentionait dans le coran qu en pensez vous et quel est votre avis?
barak lah ou ficoum
Le prêt à intérêt est-il interdit par l’Islam ? - 22 décembre 2002 - par MOHAMED TALBI
Pour répondre à cette question, rappelons ce que disent les religions à ce sujet. La Bible : « Tu ne feras à ton frère aucun prêt à intérêt : ni prêt d’argent, ni prêt de nourriture, ni prêt de quoi que ce soit qui puisse rapporter des intérêts. À un étranger, tu feras des prêts à intérêt, mais à ton frère tu n’en feras pas » (Dt., XXIII : 20-21) ; avec référence dans le Coran (IV : 161). Ceci explique l'essor de la banque juive, et la spécialisation des Juifs dans le prêt à intérêt. Le Coran : « Ô vous croyants ! Ne vivez pas du ribâ’ allant se multipliant de double en double » (Coran, III :130 ; voir aussi II : 275-278 et XXX : 39). En dépit de la clarté du texte coranique, par défaut d’analyse, le concept d’usure couvert par le terme ribâ’ n’a pas émergé dans la pensée musulmane. C’est à ce niveau de défaut de conceptualisation que s’est noué le drame dont ont souffert – et souffrent encore – les sociétés musulmanes. Les fuqahâ’ (pluriel de faqîh, érudit musulman), en donnant au terme ribâ’ le sens d’intérêt, si minime soit-il et de quelque nature que ce soit, ont rendu impossible le développement d’un système bancaire musulman malgré quelques tentatives avortées, et ont ainsi contribué grandement au déclin de la civilisation musulmane.
On a donc eu recours dans ce domaine aux hiyal (pluriel de hîla) – astuces juridiques élaborées par certains fuqahâ’ pour contourner la charia chaque fois qu’elle gêne trop. Exemple dans le cas du ribâ’ camouflé en vente fictive : je te vends à tempérament une denrée A pour une somme N à régler dans un délai X. Je te rachète au comptant la même denrée A, qui n’a même pas été livrée, pour la somme N – I ; tu me règles, dans le délai X convenu, la somme N. Je fais un bénéfice de I. En fait, les banques dites islamiques continuent à pratiquer les hiyal, dont les formes peuvent varier à l’infini, au gré de la fertilité de l’imagination, jusqu’à l’escroquerie.
Où en est le débat aujourd’hui ?
Mohamed Abduh (mort en 1905), le plus grand réformateur du XIXe siècle, autorise le prêt à intérêt sur la base de la distinction entre ribâ’ (usure) et fâ’ida (intérêt, dans tous les sens du terme). Les oppositions entre fuqahâ’ demeurent cependant vives, et on en trouve l’écho dans la presse sur fond de pétrodollars. En avril 1995, le mufti d’Égypte, Cheikh Mohamed Sayyed Tantaoui, affirme que les intérêts bancaires sont « licites ». Cheikh Saleh, dont le groupe a notamment investi dans des banques islamiques, comme la Banque Takwa installée aux Bahamas, accuse Cheikh Tantaoui de tenir des propos « tordus ». Tout ce que veulent les cheikhs qui soutiennent ces banques, c’est gagner des salaires en dollars, rétorque Cheikh Tantaoui.
Tantaoui contre Qaradhaoui. Devenu cheikh d’Al-Azhar, la plus importante université de l’islam sunnite, Cheikh Tantaoui s’insurge de nouveau contre les banques dites « islamiques » et demande la suppression de cette appellation, qui laisse supposer que les autres ne le sont pas. Des milliers de familles égyptiennes ont été ruinées après la faillite de telles sociétés, fait-il remarquer. On doit saluer comme une réussite importante sur la voie de l’évolution positive de la charia le succès de Cheikh Tantaoui, qui a réussi, le 31 octobre dernier, à rallier à ses idées vingt des vingt et un membres du Comité islamique de recherche théologique d’Al-Azhar. Cette fatwa servira sûrement de précieuse référence pour tous ceux qui luttent depuis plus d’un siècle pour dépoussiérer la charia et la faire évoluer avec la vie. Ils pourront désormais coller sur leurs factures, en payant l’intérêt, le timbre halal émis par Al-Azhar. Mais il est à notre sens encore trop tôt pour crier victoire. Nous attendons ce que diront les oulémas saoudiens, les plus écoutés de tous par les conservateurs, d’autant plus conservateurs lorsqu’on touche à leurs pétrodollars et à leurs banques dites islamiques. Nous attendons avec curiosité ce que dira le Cheikh Qaradhaoui, faussement réputé libéral, et qui, à partir de la tribune que lui offre en exclusivité la chaîne qatarie d’Al-Jazira, dirige les consciences de millions de gens simples qui boivent ses saintes paroles comme eau bénite tombée du ciel. Il est farouchement opposé à tout prêt à intérêt fixe, qualifié indistinctement de ribâ’. Je me souviens l’avoir entendu un jour féliciter une pharmacienne marocaine qui, pour ouvrir une pharmacie, avait contracté un prêt bancaire à intérêt. La malheureuse, ayant appris que la charia l’interdit, s’était ruinée en vendant son officine et sa voiture pour restituer le prêt. s
cher savants je voudrait avoir votre avis de l article ci dessous. cet article dit en gros que certains savants pensent que l interet bancaire n est pas l usure mentionait dans le coran qu en pensez vous et quel est votre avis?
barak lah ou ficoum
Le prêt à intérêt est-il interdit par l’Islam ? - 22 décembre 2002 - par MOHAMED TALBI
Pour répondre à cette question, rappelons ce que disent les religions à ce sujet. La Bible : « Tu ne feras à ton frère aucun prêt à intérêt : ni prêt d’argent, ni prêt de nourriture, ni prêt de quoi que ce soit qui puisse rapporter des intérêts. À un étranger, tu feras des prêts à intérêt, mais à ton frère tu n’en feras pas » (Dt., XXIII : 20-21) ; avec référence dans le Coran (IV : 161). Ceci explique l'essor de la banque juive, et la spécialisation des Juifs dans le prêt à intérêt. Le Coran : « Ô vous croyants ! Ne vivez pas du ribâ’ allant se multipliant de double en double » (Coran, III :130 ; voir aussi II : 275-278 et XXX : 39). En dépit de la clarté du texte coranique, par défaut d’analyse, le concept d’usure couvert par le terme ribâ’ n’a pas émergé dans la pensée musulmane. C’est à ce niveau de défaut de conceptualisation que s’est noué le drame dont ont souffert – et souffrent encore – les sociétés musulmanes. Les fuqahâ’ (pluriel de faqîh, érudit musulman), en donnant au terme ribâ’ le sens d’intérêt, si minime soit-il et de quelque nature que ce soit, ont rendu impossible le développement d’un système bancaire musulman malgré quelques tentatives avortées, et ont ainsi contribué grandement au déclin de la civilisation musulmane.
On a donc eu recours dans ce domaine aux hiyal (pluriel de hîla) – astuces juridiques élaborées par certains fuqahâ’ pour contourner la charia chaque fois qu’elle gêne trop. Exemple dans le cas du ribâ’ camouflé en vente fictive : je te vends à tempérament une denrée A pour une somme N à régler dans un délai X. Je te rachète au comptant la même denrée A, qui n’a même pas été livrée, pour la somme N – I ; tu me règles, dans le délai X convenu, la somme N. Je fais un bénéfice de I. En fait, les banques dites islamiques continuent à pratiquer les hiyal, dont les formes peuvent varier à l’infini, au gré de la fertilité de l’imagination, jusqu’à l’escroquerie.
Où en est le débat aujourd’hui ?
Mohamed Abduh (mort en 1905), le plus grand réformateur du XIXe siècle, autorise le prêt à intérêt sur la base de la distinction entre ribâ’ (usure) et fâ’ida (intérêt, dans tous les sens du terme). Les oppositions entre fuqahâ’ demeurent cependant vives, et on en trouve l’écho dans la presse sur fond de pétrodollars. En avril 1995, le mufti d’Égypte, Cheikh Mohamed Sayyed Tantaoui, affirme que les intérêts bancaires sont « licites ». Cheikh Saleh, dont le groupe a notamment investi dans des banques islamiques, comme la Banque Takwa installée aux Bahamas, accuse Cheikh Tantaoui de tenir des propos « tordus ». Tout ce que veulent les cheikhs qui soutiennent ces banques, c’est gagner des salaires en dollars, rétorque Cheikh Tantaoui.
Tantaoui contre Qaradhaoui. Devenu cheikh d’Al-Azhar, la plus importante université de l’islam sunnite, Cheikh Tantaoui s’insurge de nouveau contre les banques dites « islamiques » et demande la suppression de cette appellation, qui laisse supposer que les autres ne le sont pas. Des milliers de familles égyptiennes ont été ruinées après la faillite de telles sociétés, fait-il remarquer. On doit saluer comme une réussite importante sur la voie de l’évolution positive de la charia le succès de Cheikh Tantaoui, qui a réussi, le 31 octobre dernier, à rallier à ses idées vingt des vingt et un membres du Comité islamique de recherche théologique d’Al-Azhar. Cette fatwa servira sûrement de précieuse référence pour tous ceux qui luttent depuis plus d’un siècle pour dépoussiérer la charia et la faire évoluer avec la vie. Ils pourront désormais coller sur leurs factures, en payant l’intérêt, le timbre halal émis par Al-Azhar. Mais il est à notre sens encore trop tôt pour crier victoire. Nous attendons ce que diront les oulémas saoudiens, les plus écoutés de tous par les conservateurs, d’autant plus conservateurs lorsqu’on touche à leurs pétrodollars et à leurs banques dites islamiques. Nous attendons avec curiosité ce que dira le Cheikh Qaradhaoui, faussement réputé libéral, et qui, à partir de la tribune que lui offre en exclusivité la chaîne qatarie d’Al-Jazira, dirige les consciences de millions de gens simples qui boivent ses saintes paroles comme eau bénite tombée du ciel. Il est farouchement opposé à tout prêt à intérêt fixe, qualifié indistinctement de ribâ’. Je me souviens l’avoir entendu un jour féliciter une pharmacienne marocaine qui, pour ouvrir une pharmacie, avait contracté un prêt bancaire à intérêt. La malheureuse, ayant appris que la charia l’interdit, s’était ruinée en vendant son officine et sa voiture pour restituer le prêt. s