Hussein.fr
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Bismil-Lâhir-Rahmânir-Rahîm
Salam Alaykoum.
Il me semblait important de mettre un post sur l’un des plus grands mystique musulman : Djalâl ud-Dîn Rûmî (1207-1273) considéré comme le plus grand poète mystique de la langue persane et l'un des plus hauts génies de la littérature spirituelle universelle, on sait qu’il exerça une influence considérable sur la spiritualité musulmane. Son nom est également lié à l'ordre des “derviches tourneurs”, confrérie mystique de l'Islam qu'il fonda dans la ville de Konya en Turquie.
Né en 1207 à Balk, dans le Khorasan (actuellement l’Afghanistan), Djalâl ad-Din Rûmî était le fils du grand théologien Bahâ ad-Din Walad, lequel, frappé de la sainteté de son fils, le surnomma dès son enfance Mawlânâ, "Notre Maître". En 1219, fuyant la menace mongol, la famille quitta Balk, qui fut détruite l'année suivante.
A Nishâpûr, l'enfant rencontra le poète Attâr, qui, émerveillé par ses dons, déclara : " Quelle flamme, quel feu, il apportera au monde ! " A Damas, l'illustre Ibn'Arabî, voyant Djalâl suivre son père, se serait écrié : " Louange à Dieu, voici un océan qui marche derrière un lac. "
Rûmî épousa une jeune fille de Samarkand qui devait lui donner deux fils, Alâ ad-Din et Sûltan Walad, poète lui aussi, qui organisera la confrérie des derviches tourneurs fondée par son père. La famille se fixa enfin à Konya (Turquie), où Bahâ ad-Din Walad reprit son enseignement, il mourut deux ans plus tard en 1230.
La rencontre de Rûmî en 1244 avec Shams eddin Tabrîzî, un derviche errant (derviche vient du mot perse derves signifiant " mendiant ") va bouleverser l’existence de cet austère théologien : " Ce qui se passa entre ces deux hommes, cette communion, cette extase et cette joie, défie l’explication et reste un mystère ". Ce mendiant au caractère imprévisible, prônant l’évasion, la transgression des interdits et l’abandon des conformismes, va durant trois années apprendre à Rûmi à délaisser ses livres pour chercher à atteindre Dieu par le seul amour. Il reconnut en lui l'envoyé céleste, son véritable maître et il fut consumé par l'amour mystique. " J'étais neige, tu me fondis. Le sol me but. Brume d'esprit, je remonte vers le soleil. " Shams vint s'établir à Konya et Rûmî délaissa son enseignement pour vivre dans la solitude avec lui. Un jour Shams disparut et il fallut le chercher à Damas. Rûmî dit alors : " Ma vie tient en trois mots : j'étais cru, j'ai été cuit, je suis brûlé. "
Shams eddin Tabrîzî fut assassiné mystérieusement, sans doute par des disciples jaloux de son ascendance sur leur maître Rûmi. S’ensuivit une période de grande tristesse qu’il exprima dans de nombreux poèmes et plus tard dans le recueil Divan de Shams eddin Tabrîzî dont la traduction française a été faite par E. de Vitray-Meyerovitch, avec la collaboration de M.Mokri.
" J’étais mort, tu m’as redonné vie ; j’étais pleur, tu m’as transformé en rire / Le bonheur de ton amour a fait de moi la joie éternelle. " dit Rûmî. Il abandonne sa famille, l’enseignement, les étudiants, et il devient poète.
Puis Rûmi fit la connaissance d’un bijoutier, Salahadin Zerkoubi : un jour, alors qu’il traversait le souk des batteurs d’or, il fut ému par le bruit du marteau frappant le métal ; croyant entendre une invocation au nom d’Allah, il se mit à danser au milieu du bazar. Cette danse devint par la suite le rituel de ses disciples : les " derviches tourneurs ". On peut noter au passage que chaque partie des vêtements des derviches tourneurs relève d’une symbolique bien précise : " Leur haute toque de feutre représente la pierre tombale, leur robe blanche le linceul, et le manteau noir qui les enveloppe le tombeau, dont ils doivent surgir pour une nouvelle naissance ". On retrouve bien entendu ici le symbolisme de la mort (de l’égo) et de la renaissance (au Soi) commun à toutes les confrérie soufies.
" Se fondant sur la " correspondance " du microcosme et du macrocosme, la danse représente, d’une part, la ronde céleste des planètes autour du soleil et, d’autre part, la quête du Soi suprême par les âmes séparées. Le chant de la flûte, le ney, qui prélude aux séances de samâ, exprime la nostalgie de cet exil d’être loin de la patrie spirituelle qui est son origine et sa fin ". Ce concert sacré est une invocation divine dont le répertoire vocal est transmis de muezzin en muezzin et dont le rituel immuable débute par la récitation du Coran en rythme libre. Elle tend à rechercher le sens caché du Coran en traduisant cet élan de la piété mystique par la danse.
" Plusieurs chemins mènent à Dieu, j'ai choisi celui de la danse et de la musique. Dans les cadences de la musique est caché un secret; si je le révélais, il bouleverserait le monde. "
Lorsque Rûmî mourut en 1273, les habitant de Konya (Turquie) prirent le deuil. Son mausolée y est toujours l'objet d'une grande vénération et son mausolée reste aujourd’hui l’ un des lieux de pèlerinage privilégié pour les mystiques de l’Islam. Outre les Odes mystiques, son oeuvre comprend de nombreux quatrains (Rubâ'yât) et le Mâthnawi, immense poème de 45 000 vers, véritable odyssée de l'âme qui doit mourir à son moi afin de vivre éternellement en Dieu. Le Livre du Dedans (Fîhi-mâ-fîhi), en prose, rapporte les propos tenus par Rûmî et réunis par Sûltan Walad; il permet de mieux comprendre la pensée du Maître et le soufisme en général.
a suivre...
As salamou alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouh
Allâhomma salli 'alâ Mohammad waâlî Mohammad
Salam Alaykoum.
Il me semblait important de mettre un post sur l’un des plus grands mystique musulman : Djalâl ud-Dîn Rûmî (1207-1273) considéré comme le plus grand poète mystique de la langue persane et l'un des plus hauts génies de la littérature spirituelle universelle, on sait qu’il exerça une influence considérable sur la spiritualité musulmane. Son nom est également lié à l'ordre des “derviches tourneurs”, confrérie mystique de l'Islam qu'il fonda dans la ville de Konya en Turquie.
Né en 1207 à Balk, dans le Khorasan (actuellement l’Afghanistan), Djalâl ad-Din Rûmî était le fils du grand théologien Bahâ ad-Din Walad, lequel, frappé de la sainteté de son fils, le surnomma dès son enfance Mawlânâ, "Notre Maître". En 1219, fuyant la menace mongol, la famille quitta Balk, qui fut détruite l'année suivante.
A Nishâpûr, l'enfant rencontra le poète Attâr, qui, émerveillé par ses dons, déclara : " Quelle flamme, quel feu, il apportera au monde ! " A Damas, l'illustre Ibn'Arabî, voyant Djalâl suivre son père, se serait écrié : " Louange à Dieu, voici un océan qui marche derrière un lac. "
Rûmî épousa une jeune fille de Samarkand qui devait lui donner deux fils, Alâ ad-Din et Sûltan Walad, poète lui aussi, qui organisera la confrérie des derviches tourneurs fondée par son père. La famille se fixa enfin à Konya (Turquie), où Bahâ ad-Din Walad reprit son enseignement, il mourut deux ans plus tard en 1230.
La rencontre de Rûmî en 1244 avec Shams eddin Tabrîzî, un derviche errant (derviche vient du mot perse derves signifiant " mendiant ") va bouleverser l’existence de cet austère théologien : " Ce qui se passa entre ces deux hommes, cette communion, cette extase et cette joie, défie l’explication et reste un mystère ". Ce mendiant au caractère imprévisible, prônant l’évasion, la transgression des interdits et l’abandon des conformismes, va durant trois années apprendre à Rûmi à délaisser ses livres pour chercher à atteindre Dieu par le seul amour. Il reconnut en lui l'envoyé céleste, son véritable maître et il fut consumé par l'amour mystique. " J'étais neige, tu me fondis. Le sol me but. Brume d'esprit, je remonte vers le soleil. " Shams vint s'établir à Konya et Rûmî délaissa son enseignement pour vivre dans la solitude avec lui. Un jour Shams disparut et il fallut le chercher à Damas. Rûmî dit alors : " Ma vie tient en trois mots : j'étais cru, j'ai été cuit, je suis brûlé. "
Shams eddin Tabrîzî fut assassiné mystérieusement, sans doute par des disciples jaloux de son ascendance sur leur maître Rûmi. S’ensuivit une période de grande tristesse qu’il exprima dans de nombreux poèmes et plus tard dans le recueil Divan de Shams eddin Tabrîzî dont la traduction française a été faite par E. de Vitray-Meyerovitch, avec la collaboration de M.Mokri.
" J’étais mort, tu m’as redonné vie ; j’étais pleur, tu m’as transformé en rire / Le bonheur de ton amour a fait de moi la joie éternelle. " dit Rûmî. Il abandonne sa famille, l’enseignement, les étudiants, et il devient poète.
Puis Rûmi fit la connaissance d’un bijoutier, Salahadin Zerkoubi : un jour, alors qu’il traversait le souk des batteurs d’or, il fut ému par le bruit du marteau frappant le métal ; croyant entendre une invocation au nom d’Allah, il se mit à danser au milieu du bazar. Cette danse devint par la suite le rituel de ses disciples : les " derviches tourneurs ". On peut noter au passage que chaque partie des vêtements des derviches tourneurs relève d’une symbolique bien précise : " Leur haute toque de feutre représente la pierre tombale, leur robe blanche le linceul, et le manteau noir qui les enveloppe le tombeau, dont ils doivent surgir pour une nouvelle naissance ". On retrouve bien entendu ici le symbolisme de la mort (de l’égo) et de la renaissance (au Soi) commun à toutes les confrérie soufies.
" Se fondant sur la " correspondance " du microcosme et du macrocosme, la danse représente, d’une part, la ronde céleste des planètes autour du soleil et, d’autre part, la quête du Soi suprême par les âmes séparées. Le chant de la flûte, le ney, qui prélude aux séances de samâ, exprime la nostalgie de cet exil d’être loin de la patrie spirituelle qui est son origine et sa fin ". Ce concert sacré est une invocation divine dont le répertoire vocal est transmis de muezzin en muezzin et dont le rituel immuable débute par la récitation du Coran en rythme libre. Elle tend à rechercher le sens caché du Coran en traduisant cet élan de la piété mystique par la danse.
" Plusieurs chemins mènent à Dieu, j'ai choisi celui de la danse et de la musique. Dans les cadences de la musique est caché un secret; si je le révélais, il bouleverserait le monde. "
Lorsque Rûmî mourut en 1273, les habitant de Konya (Turquie) prirent le deuil. Son mausolée y est toujours l'objet d'une grande vénération et son mausolée reste aujourd’hui l’ un des lieux de pèlerinage privilégié pour les mystiques de l’Islam. Outre les Odes mystiques, son oeuvre comprend de nombreux quatrains (Rubâ'yât) et le Mâthnawi, immense poème de 45 000 vers, véritable odyssée de l'âme qui doit mourir à son moi afin de vivre éternellement en Dieu. Le Livre du Dedans (Fîhi-mâ-fîhi), en prose, rapporte les propos tenus par Rûmî et réunis par Sûltan Walad; il permet de mieux comprendre la pensée du Maître et le soufisme en général.
a suivre...
As salamou alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouh
Allâhomma salli 'alâ Mohammad waâlî Mohammad