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Salâm salâm,
Wâdi as-Salâm, le plus grand cimetière musulman au monde
A quelques dizaines de mètres du sanctuaire de l’Imâam Ali (A.s), "Wâdi as-Salâm" (Vallée de la Paix), le plus grand cimetière musulman et l’un des plus vastes du monde où sont enterrés plusieurs prophètes et de grands mystiques, reçoit la visite de milliers de pèlerins iraniens chaque année. Selon les estimations, il abriterait entre 5 et 15 millions de tombes… "Dieu seul le sait", ponctue un vieux fossoyeur assis à l’ombre d’un mausolée en ruines. Au détour des allées poussiéreuses où se dressent des tombes ocres à perte de vue dont les plus anciennes remonteraient au VIIe siècle, des dômes turquoise et des petits mausolées apparaissent, comme celui des prophètes et descendants de Noé, Hûd et Sâlih, cités à plusieurs reprises dans le Coran, ou celui à la coupole dégarnie édifié à l’endroit où aurait un jour prié le douzième Imam ou le "Mahdi" attendu par les chiites. Les pèlerins s’y arrêtent quelques instants, le temps de réciter une prière implorant le retour imminent de "l’Imam du Temps", autre surnom donné au douzième Imam.
Abraham et son fils Isaac serait également passés dans ce lieu. De nombreux chiites du monde entier désirent depuis des siècles y être enterrés. La situation actuelle, les coûts de transport et surtout l’absence d’accord et de facilités à ce sujet entre l’Irak et l’Iran, rend la réalisation de ce rêve impossible pour les Iraniens "à moins de décéder sur place", ponctue l’un d’entre eux. Ce souhait est d’ailleurs formulé par certains pèlerins âgés au cours de leur visite au sanctuaire de l’Imam Ali. Au cours des siècles précédents, de nombreux pèlerins venaient à Nadjaf ou à Kerbala pour y rendre l’âme dans l’espoir que la présence d’une grande figure religieuse à leurs côtés permette d’atténuer les souffrances de la mort et intercéder en leur faveur. Aujourd’hui, à titre de compensation, de jeunes adolescents irakiens proposent, pour quelques milliers de rials, de peindre le nom de la personne intéressée sur un carreau en faïence. Selon ces derniers qui s’empressent de citer un récit de la tradition islamique à l’origine plus que douteuse, après la mort, l’âme du défunt reconnaîtrait son nom et se rendrait alors à l’endroit où la plaque de fortune a été disposée. Les dizaines de plaques peintes s’alignant sur les allées témoignent de l’attachement profond des pèlerins iraniens à ce lieu.
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