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Seyyed Hossein Nasr

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Banni
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Totalement inconnu en France, Seyyed Hossein Nasr est pourtant unanimement considéré notamment aux Etats Unis et en Iran comme le plus grand philosophe et scientifique du monde musulman au point que c’est à lui que le secrétaire général de l’ONU fit récemment appel pour présenter les différentes relations de l’Islam et l’Occident.

Fils et petit-fils de médecins attitrés de la famille royale iranienne, il est né le 7 avril 1933 à Téhéran. Son patronyme "Nasr", qui signifie la "victoire", a été conféré à sa famille par le roi de Perse. Issu d’une longue lignée de soufis, un de ses ancêtres n’était autre que Mulla Seyyed Muhammad Taqi Poshtmashhad, un saint célèbre de Kashan dont le mausolée est situé à côté du tombeau du roi safavide Shah Abbas. Très jeune, il s’initie à la philosophie, la théologie et au français. Envoyé aux Etats-Unis à l’âge de 12 ans pour acquérir la connaissance de l'anglais, étudier les sciences, l'histoire américaine, la culture occidentale et le christianisme. il se révèle un élève particulièrement brillant. Premier Iranien à être reçu au Massachusetts Institute of Technology (M.I.T.), il prépare une licence en sciences physiques, études couronnées de succès mais qui le dégoûtent à tout jamais du positivisme et du relativisme ambiants. Il suit ensuite des cours de sciences humaines et de philosophie. Il est profondément marqué par Pythagore, Platon, Plotin, Dante mais surtout le français René Guénon. Les écrits de Guénon sont déterminants dans sa formation intellectuelle et à la base de sa perspective traditionnelle. De même, il s’immerge dans l’œuvre d’Ananda K. Coomaraswamy, métaphysicien cinghalais spécialisé dans l’art. Il se familiarise avec l’œuvre d’autres auteurs traditionnels comme Frithjof Schuon, Titus Burckhardt, Marco Pallis et Martin Lings. Cette découverte de la métaphysique traditionnelle et de la philosophia 7perennis est à l ’origine d’une certitude intellectuelle qui ne l'a depuis jamais quitté, savoir que la vérité ne peut être atteinte que par la connaissance, l'intellect étant guidé et illuminé par la révélation divine. Les écrits de Schuon le fortifient notamment dans la croyance que la connaissance théorique trouve son accomplissement dans la pratique d'une discipline spirituelle.

Après l’obtention à Harvard en 1956, d’une maîtrise de géologie et de géophysique, il poursuit ses études en histoire et études de la science. Il reprend également l'arabe classique. Il voyage en Europe, particulièrement en France, Suisse, Grande-Bretagne, Italie et Espagne. Il rencontre entre autres Frithjof Schuon et Titus Burckhardt. Il voyage dans le Maghreb où il embrasse le soufisme selon la voie du sheikh Ahmad Al-Alawi de Mostaganem.

À vingt-cinq ans, tout en achevant son premier livre, Science et Savoir en Islam, Nasr obtient son doctorat sur les "conceptions de la nature dans la pensée islamique", sa thèse étant publiée en 1964 sous le titre « introduction aux doctrines cosmologiques de l’islam ». Bien qu'on lui ait proposé un poste de professeur auxiliaire au M.I.T., il décide de retourner en Iran où il devient professeur de philosophie et d’histoire des sciences à la faculté des lettres de l'université de Téhéran. Il est à l’origine du renouveau des études traditionnelle et de la philosophie orientale à l’université dans une perspective explicitement anti-occidentale et anti-moderne. Entre 1968 à 1972, Nasr est doyen de l'université de Téhéran. En 1972, il est nommé par le Chah d'Iran président de l'université Aryamehr, spécialisée dans les sciences et techniques. Il y promeut les sciences dans la perspective islamique. En 1973, à la demande de l’Impératrice d’Iran, il crée l'académie iranienne impériale de philosophie, l’un des centres les plus importants de la philosophie dans le monde islamique qui attire notamment des intellectuels aussi célèbres que Henry Corbin ou Toshihiko Izutsu.

Parallèlement à ses activités académiques, Nasr suit l’enseignement des grands maîtres de la tradition philosophique islamique (hikmah, irfan) que sont Sayyid Muhammad Kazim Assar, Allamah Sayyid Muhammad Husayn Tabatabai et Sayyid Abul-Hasan Qazwini. Il étudie ainsi les mathématiques, l’alchimie, l’astronomie et bien sûr la philosophie de Molla Sadra..

De cette façon, Nasr a su allier le meilleur héritage intellectuel de l’Occident moderne à celui de l’Orient traditionnel.

En Iran, Nasr est à l’origine de la publication des œuvres de Sohrawardi, Molla Sadra, des textes arabes d’lbn Sina (Avicenne) et d'Al-Biruni. On lui doit une bibliographie commentée et annotée de la Science islamique en trois volumes. Son essai sur l’Islam, perpectives et réalités lui permet de présenter l’Islam dans son universalité et sa profondeur.

En 1966, dans une série de conférences, il aborde les relations de la religion, la philosophie et la crise environnementale. Elles seront recueillies sous le titre « L’home face à la nature, la crise spirituelle de l'homme moderne ». On lui doit également les « Essais sur le soufisme » centrés notamment sur la parenté entre le shi’isme et le soufisme,

En 1979, peu après les débuts de la révolution islamique d’Iran, Nasr s'exile avec toute sa famille aux Etats-Unis où il donne des cours et conférences dans plusieurs universités avant que de rejoindre finalement en 1984 l’université George Washington où il est actuellement professeur d’études islamiques.

Nasr participe aux conférences de Gifford à l'université d'Edimbourg, sa contribution étant éditée la même année sous le titre « La connaissance et le sacré ». En 1999 il est le premier musulman à recevoir la Templeton Religion and Science Course Award.

Ses derniers ouvrages parus en français sont l’Islam traditionnel face au monde moderne, dans lequel l’auteur oppose celui-ci à celui-là de manière radicale et s’attache à montrer tout ce qui sépare l’islam traditionnel des courants modernistes et fondamentalistes, et les religions et l’ordre de la nature ou il rappelle comment les religions ont pensé et théorisé les rapports de l’homme à la nature et comment la désacralisation du monde et la crise spirituelle de l’homme moderne sont à l’origine de la crise écologique qui menace l’existence même du monde.

Il vient de publier récemment en anglais une traduction du Coran accompagnée d’un commentaire théologique et philosophique appelée à faire autorité.

Il préside aux destinées de la fondation pour les études traditionnelles et poursuit son inlassable combat pour un islam traditionnel, intégral et fondamental face aux dérives modernistes, progressistes, intégristes et fondamentalistes qui fait de cet ancien secrétaire particulier de l’ancienne impératrice d’Iran la référence obligée de cette nouvelle droite qui vient d’accéder au pouvoir en Iran.



Ses principaux ouvrages sont édités chez Buchet-Chastel et L’Age d’Homme
 

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