salam salam,
Salâm salâm,
Très cher frère mhamad,
Vous trouverez ci-dessous une réponse à vos deux questions
Dans le Livre des Entretiens, Shihâboddîn Yahyâ Sohravardî cite :
« Lorsque tu apprends dans les traités des anciens Sages qu’il existe un monde pourvu de dimensions et d’étendues, autre que le plérôme des Intelligences, et autre que le monde gouverné par les Âmes des sphères (c’est-à-dire autre que le monde sensible), un monde où se trouvent des cités dont il est autant dire impossible d’évaluer le nombre, parmi lesquelles le Prophète a lui-même nommé Jâbalqâ et Jâbarsâ, ne te hâte pas de crier au mensonge ; car ce monde, il arrive aux pèlerins de l’esprit de le contempler, et ils y trouvent tout ce qui est objet de leur désir »
Mais encore :
« Jâbarsâ et Jâbalqâ, nous dit Tabarî, sont deux cités d’émeraude qui font suite à la montagne de Qâf. Comme celle de la Jérusalem céleste, leurs dimensions expriment une quaternité, symbole de perfection et de totalité. La surface de chacune présente un carré de douze mille parasanges de côté. Leurs habitants ne connaissent ni l’existence de notre Adam ni celle d’Iblîs, l’Antagoniste ; leur nourriture se compose exclusivement de végétaux ; ils n’ont pas besoin de se vêtir, car sans qu’ils soient des Anges, leur fidélité à Dieu les rend semblables aux Anges, etc… »
Dans le Kitâb al-Mobîn, d’après le Bihâr al-Anwâr, on lit ce hadith qui nous vient du IIe Imâm, Hazrat Hassan ibn Alî (as) :
« Dieu possède deux cités, l’une à l’Orient, l’autre à l’Occident, au sommet desquelles se dresse une forteresse de fer. Tout autour de chacune de ces villes est une enceinte comportant un million de portes d’or. On y parle soixante-dix millions de langues, chacune différente de l’autre. Ces langues, je les connais toute, comme je connais ce qui est à l’intérieur de ces deux cités et tout ce qui est compris dans leur intervalle. Elles ne reconnaissent pas d’autre garant de Dieu que mon frère Hoseyn et moi-même »
Toujours dans le Kitâb al-Mobîn, d’après le Bihâr al-Anwâr, on lit ce hadith qui nous vient du Ie Imâm, ‘Alî ibn Abî-Tâleb, par l’intermédiaire de Hazrat Abû ‘Abdullah (Ja’far Sâdiq, le Vie Imâm), de l’auguste père de celui-ci (Mohammad Bâqir, le Ve Imâm) et de ‘Alî ibn al-Hoseyn (le IVe Imâm) :
« Le Seigneur possède une cité au-delà de l’Occident que l’on appelle Jâbalqâ. En cette cité de Jâbalqâ vivent soixante-dix mille peuples. Il n’en est aucun parmi eux qui ne symbolise avec quelque communauté d’ici-bas. Ils n’ont pas failli un instant à leur pacte envers Dieu. Quoi qu’ils fassent, quoi qu’ils disent, ils ne manquent jamais d’exécrer les premiers usurpateurs, de se désolidariser d’eux, et d’affirmer leur dévotion d’amour passionné pour les membres de la Famille (ahl-el-bayt) de l’envoyé de Dieu »
Enfin toujours dans le même ouvrage, de Mohammad ibn Muslim il est rapporté ceci :
J’interrogeai, dit-il, Abû ‘Abdullâh (c’est-à-dire le VI Imâm, Ja’far Sâdiq) sur le legs de la haute connaissance. Quelle en est la somme ? Est-ce la compréhension globale de tout ce qui ressortit à cette connaissance, ou bien est-ce l’exégèse explicitant le détail de chacune des choses dont nous nous entretenons ? Il me dit : En vérité, Dieu possède deux cités, l’une à l’Orient, l’autre à l’Occident. Elles sont peuplées d’habitants qui ne connaissent pas Iblîs (Satan) ; ils ne savent même pas qu’il a été créé. A chaque instant Nous les rencontrons ; alors ils nous demandent ce dont ils ont besoin. Ils nous interrogent, par exemple, sur la manière de prier ; alors nous les initions. Ils nous interrogent sur celui d’entre nous qui sera le Résurrecteur (le Qâ’im, l’Imâm caché) nous demandant quand se produira son épiphanie. Il y a chez eux dévotion ardente et assiduité passionnée. L’enceinte de leur cité est percée de portes ; d’un battant à l’autre de chaque porte il y a une distance de cent parasanges (farsakh).
Ils célèbrent des liturgies et des cultes de magnificence, leur invocation et leur effort spirituel sont si intenses que, si vous les voyez, vous n’auriez que piètre estime pour votre propre comportement. Il en est parmi eux qui prient un mois durant, sans relever la tête de leur prosternation. L’hymnologie est leur nourriture ; leur vêtement est jeunesse verdoyante ; leur visage à l’éclat de la lumière matinale. Lorsqu’ils voient l’un de Nous, ils l’abordent par un baiser ; ils se groupent autour de lui, prélèvent la terre gardant l’emprunte de ses pas pour en faire comme une relique. Quand ils célèbrent la Prière, le faux-bourdon de leur psalmodie domine le grondement du vent le plus impétueux. Parmi eux, il est tout un groupe qui n’a pas déposé les armes depuis qu’ils sont dans l’attente de celui d’entre Nous qui sera le Résurrecteur (Qâ’im), et ils demandent à Dieu de Le leur manifester ; parmi eux il en est un dont l’âge est de mille ans.
Lorsque tu les vois, tu ne découvres en eux que douceur, modestie et recherche de ce qui les rapproche de Dieu. Dès que Nous ne sommes pas auprès d’eux, ils craignent que ce ne soit par irritation. Ils donnent tous leurs soins attentifs aux instants où nous venons près d’eux ; jamais ils ne montrent la moindre fatigue ni la moindre tiédeur. Ils lisent le Livre de Dieu, comme nous les avons initié à le lire, et en vérité il y a dans la doctrine à laquelle nous les initions certaines choses qui, si elles étaient dévoilées aux gens d’ici-bas (c’est-à-dire aux exotéristes et littéralistes non-shî’ites), seraient condamnées et rejetées par ces derniers comme autant d’impiétés. Ils nous interrogent sur toutes les difficultés que leur présente le Qorân, lorsqu’ils ne les comprennent pas. Alors, dès que Nous les leur avons fait comprendre, leur cœur se dilate à cause de ce qu’ils ont appris de Nous. Ils demandent à Dieu pour Nous perpétuité de la durée, et que jamais ne vienne l’instant où ils ne Nous trouveraient plus. Ils savent qu’immense est la grâce que Dieu leur a faite par l’enseignement auquel Nous les avons initiés.
Tiré de l'ouvrage : Corps spirituel et Terre céleste
Bien à vous, fraternellement votre frère sam