Origine du titre du roman [modifier]
Il s'agit de l'histoire des versets 19 à 23 de la sourate LIII (
L'étoile).
Tabarî (839-923), historien et commentateur
sunnite, rapporte cette anecdote ainsi :
« Alors fut révélée au prophète la
sourate de l'Étoile. Il se rendit au centre de la Mecque,
où étaient réunis les
Quraychites, et récita cette sourate. Lorsqu'il fut arrivé au verset 19 :
" Que croyez-vous de al-Lat, de `Uzza et de Manat, la troisième ?Est-il possible que Dieu ait des filles, et vous des garçons ?La belle répartition des tâches que ce serait là...
" Iblîs vint et mit dans sa bouche ces paroles :
" Ces idoles sont d'illustres divinités, dont l'intercession doit être espérée. " Les incrédules furent très heureux de ces paroles et dirent :
" il est arrivé à Muhammad de louer nos idoles et d'en dire du bien. " Le prophète termina la sourate, ensuite il se prosterna, et les incrédules se prosternèrent à son exemple, à cause des paroles qu'il avait prononcées, par erreur, croyant qu'il avait loué leurs idoles.
Le lendemain,
Gabriel vint trouver le prophète et lui dit :
" Ô Muhammad, récite-moi la sourate de l'Étoile. " Quand Muhammad en répétait les termes, Gabriel dit :
" Ce n'est pas ainsi que je te l'ai transmise ? J'ai dit : “Ce partage est injuste”. Tu l'as changée et tu as mis autre chose à la place de ce que je t'avais dit. " Le prophète, effrayé, retourna à la mosquée et récita la sourate de nouveau. Lorsqu'il prononça les paroles :
" Et ce partage est injuste " Les incrédules dirent :
" Muhammad s'est repenti d'avoir loué nos dieux ". Le prophète fut très inquiet et s'abstint de manger et de boire pendant trois jours, craignant la colère de Dieu. Ensuite Gabriel lui transmit le verset suivant :
" Nous n'avons envoyé, avant toi, aucun apôtre, ni prophète, sans que Satan ait jeté quelque erreur dans sa pensée
[1] [2]. »
Ainsi d'après
al-Tabari, Satan aurait tenté de dicter des enseignements hérétiques à Mahomet. Cet incident aurait eu lieu à
La Mecque, huit ans avant l'
hégire, alors que Mahomet récitait la sourate de l'Étoile, dans laquelle sont mentionnées trois déesses considérées par les
Koraïchites païens, comme des " filles de Dieu ".
D'après
Maxime Rodinson,
al-Lat,
al-`Uzzâ, et
Manât étaient, des
déesses préislamiques appelées les « filles d'Allah ». Mahomet avait, dans une première version, recommandé qu'on leur rendît un culte, ces versets prononcés puis
abrogés, sont les fameux versets sataniques.
D'après
al-Tabari, Satan aurait contraint
Mahomet à interpoler deux versets ce qui aurait créé un doute dans l'esprit des auditeurs de ce dernier. Or, du point de vue de la religion musulmane, Mahomet, en tant que messager du message divin, ne saurait avoir ni sa foi, ni sa sincérité remises en cause, ni même voir sa vie être ramenée à une vie banale où l'erreur est possible. C'est pour cela, que pour les autorités religieuses musulmanes, aucun livre, aucun film, aucune bande dessinée ne peut le faire apparaître en personne.
La sourate rectifiée dans le
Coran est la suivante :
« Son regard ne dévia pas et ne fut pas abusé
Il a vu les plus grands signes de son Seigneur
Avez-vous considéré al-Lat et al-` Uzza, et l'autre, Manat, la troisième ?
Le mâle est-il pour vous, et pour lui la femelle ?
Quel partage inique ! Ce ne sont que des noms que vous et vos pères avez attribués.
Dieu ne leur a accordé aucun pouvoir. »
—
Le Coran,
L’Étoile, LIII, 17-23 (ar)النجم.
Critiques de l'histoire de Tabari [modifier]
D'après différents exégètes, notamment Ibn Kathir qui dans son commentaire de la sourate "Al Hadj" extraite de son Tafsir, où il dit que le récit rapporté par Tabari n'est pas authentique. Il y a aussi El Albani qui dans son épître qui s'intitule "Nasbu el majaniq fi nasfi qisati el gharaniq" rapporte que toutes les chaînes de transmissions de ce récit ne sont pas fiables. De plus, aucune chaîne de transmission ne remonte à un des compagnons de Mahomet.