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Le récit du double nuage

Sephora

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​Salam


Le récit du double nuage


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L’intellect pratique s’étant fissuré, l’intellect contemplatif est vivifié. Le pèlerin commence alors son voyage au travers des cieux spirituels. Le songe du double nuage est un des tous premiers que fait le mystique. Il est le signe patent de l’atteinte au Malakût. Je fus longtemps intrigué par ce songe et ne le compris tout d’abord pas. Les personnages décrits dans ce récit ont pris leur place et les réalités Malakûti leurs significations au fur et à mesure que des visions et auditions ultérieures sont venues les éclairer. Néanmoins, le bénéfice et l’effet du songe ont été acquis dès que je l’eus fait.

Ce récit a sa place ici pour plusieurs raisons : la première concerne le chapitre temps et théosophie, en tant qu’il l’éclaire et met en évidence la régression du temps et de l’espace, la seconde réside en ce qu’il familiarise avec l’orientation de l’âme et sa présence aux événements qui ont lieu dans les cités harkaliennes. La chevalerie mystique, el Futuwwa, et ses douze degrés qu’éclaire ce récit, n’est pas le moindre des sujets qu’il aborde.

Le récit du nuage blanc est rapporté par Saduq Ibn Babuyé. Le conteur en est Salmân El Fârisi, le chevalier persan parti à la recherche du vrai prophète. Après de nombreuses pérégrinations dans le proche orient, il parvient finalement à Médine et se joint au prophète et à ses compagnons. Ce fut lui qui conseilla de creuser un fossé protecteur autour de Médine lors de la bataille du Khandaq. Le prophète avait dit à son sujet : " Salmân est des nôtres, les gens de la maison, celle de la gnose. Salmân minna Ahl al Baït".

Salmân raconte : "J’étais dans la maison de l’Imâm ‘Ali, gendre et cousin du prophète. Les enfants de l’Imâm, Hassan, Hossein et trois autres de ses compagnons étaient présents. Le jeune Hassan demanda à son père s’il avait un pouvoir comparable à celui de Salomon. Ayant reçu une réponse affirmative, il lui demanda s’il pouvait nous faire visiter ce Malakût sur lequel Dieu lui a donné la royauté. L’Imâm ‘Ali voulut bien exaucer le vœu de son fils. Il fit une prière de deux rak’at et se dirigea vers la cour intérieure. Parvenu au centre, il tendit sa main vers l’occident et fit apparaître un lourd nuage blanc qu’il étendit au dessus de la maison. A la suite de ce nuage, il en fit apparaître un second, plus petit et plus léger. En même temps nous vîmes l’Imâm s’adresser à un souffle de vent : descends vers nous Ô vent, dit-il. Le vent, après le nuage, obtempéra et les deux dirent d’une seule voix : nous attestons qu’il n’y a de Dieu que l’Unique, que Mohamed est son serviteur et son Envoyé et que tu es l’Ami, le Wali de Dieu.

Il nous invita ensuite à prendre place sur le premier nuage, à fermer les yeux et à mettre en œuvre notre vision intérieure, el Basîra. L’Imâm nous apparut assis sur un trône de lumière, sa face nous aveuglait presque. Il était habillé de deux robes jaunes, sur sa tête un diadème de hyacinthe jaune, à son doigt un sceau de hyacinthe blanc et des sandales aux pieds dont les courroies rouges brillaient. Le vent nous enleva ensuite très haut; la surface de la terre se trouva réduite à la dimension d’un bouclier. Nous arrivâmes à une montagne se dressant à une hauteur vertigineuse au sommet de laquelle un arbre se desséchait ; ses feuilles tombaient une à une. L’arbre se plaignait de l’absence de l’Imâm qui avait coutume de venir glorifier Dieu à son ombre. Lorsque l’Imâm étendit sa main vers l’arbre, ce dernier reverdit. Nous quittâmes alors cette première montagne ; un Ange dont la tête touchait au soleil et dont les pieds reposaient au fond de la mer nous apparut sur l’injonction de L’Imâm.

Nous fûmes ensuite emportés vers une montagne noire entourée de vapeurs. Ensuite l’Imâm demanda au vent de nous emmener vers la montagne du Qâf, la montagne d’émeraude, celle qui entoure et contient le monde. Nous y trouvâmes l’Ange à forme humaine parfaite qui la gouverne. Ce dernier, après avoir salué l’Imâm le pria d’aller à la rencontre d’El Khadir en plongeant dans l’eau de la Source. Sur notre chemin, nous trouvâmes un grand arbre qui se desséchait. Il nous apprit qu’habituellement l’Imâm venait à cheval auprès de lui durant le premier tiers de la nuit, restait à son ombre en prières pendant une heure, puis le quittait, poursuivant son parcours. Voici nous dit-il quarante nuits qu’il m’a abandonné, et cela m’a plongé dans la tristesse, voyez comment je suis devenu. L’Imâm étendit de nouveau sa main vers l’arbre et ce dernier reverdit. Ensuite le nuage nous emmena jusqu’à un jardin d’entre les jardins du paradis. Nous y trouvâmes un Fatâ en prières entre deux tombes. L’Imâm nous apprit que c’était son frère le prophète Sâlih et que les deux tombes étaient celles de ses parents.

Nous étions étonnés de constater que l’Imâm faisait autant de visites dans le Malakût sans que nous n’en fussions jamais aperçus. Alors l’Imâm nous dit : aimeriez-vous que je vous montre Salomon, fils de David ? Il nous fit entrer dans un verger tel que nous n’avions jamais vu de pareil. Il y avait de tous les fruits, des courants d’eau vive, des oiseaux chanteurs. Ces derniers, lorsqu’ils virent l’Imâm, s’assemblèrent en formant une ombrelle au dessus de sa tête. Nous y trouvâmes un fatâ gisant inanimé sur un lit de repos; il n’y avait pas de sceau à son doigt. A son chevet un serpent, et à ses pieds un autre serpent. Quand les deux reptiles virent l’Imâm, ils vinrent s’enrouler à ses pieds et devinrent poussière. Alors l’Imâm enleva le sceau qu’il avait au doigt et le passa au doigt du Fatâ en disant : lève toi Ô Salomon ! De par la puissance de celui qui ressuscite les morts, le Dieu tel qu’il n’y a pas de Dieu hormis lui, le Vivant, l’Eternel. Salomon se dressa et nous l’entendîmes prononcer la Chahâda, l’attestation de l’Unique, du missionnement du prophète et de la Walâya de L’Imâm. Nous revînmes à la maison de Médine après cinq heures d’absence alors qu’on annonçait la prière de midi."
.

Le commentateur du récit est Qâdi Sa’id Qommi, un théosophe de la plus pure tradition. Qâdi Sa’id nous explique d’emblée que le secret du récit du nuage blanc est que tout se passe dans le Malakût. Les Amis de Dieu, dit-il, sont éclairés par la lumière prophétique. Les prophètes les conduisent de ciel en ciel spirituel jusqu’à leur perfection.

La main de l’Imâm est en fait un membre de son corps subtil pour lequel il n’y a ni proche ni lointain.

Notre univers matériel est par rapport au Malakût comme une noix serrée dans ton poing, dit Qommî. Lorsque l’Imâm étend sa main vers l’occident, c’est parce que la dimension de la Walâya, Amitié divine, se trouve du côté occidental du Malakût. Il faut y être afin que la preuve orientale, el burhân el machriqî, puisse être perçue à l’Orient de l’âme.

Le premier nuage, lourd et épais, que l’Imâm étend sur sa maison représente el Bâtin, le caché, l’ésotérique. Il involue en lui le temps, car la réalité Malakûti s’accomplit en dehors du temps chronologique. Le second nuage plus petit et plus léger représente le Dahir, l’apparent. Il involue l’espace; il va de soi, dit-il, que dans la hiérarchie de l’être, il ne se présente qu’en seconde position : l’involution du temps entraîne l’involution de l’espace et non l’inverse.

Ainsi il y a, dit-il :

- Un être ou Ange du Malakût dont dépend le monde apparent, l’exotérique. Il est le Seigneur ou Verbe de la terre.
- Un être du Malakût, Seigneur du Bâtin, de l’ésotérique. Il est l’Ange ou verbe du Malakût.
- Le Seigneur du Lâhût est le Verbe divin. Il est l’Ange ou Verbe chargé du mouvement.


L’involution du temps chronologique se fait sous l’autorité du Verbe du Malakût, et c’est cela que symbolise le geste de l’Imâm quand il étend sa main vers l’occident, là où sa Walâya a puissance. Le geste de l’Imâm étendant le nuage léger sur sa demeure terrestre la met sous l’autorité du Verbe qui fait involuer l’espace.

L’Ange que l’Imâm a fait se dresser par la permission divine, manifeste la totalité des temps et des lieux : tous les passés et tous les avenirs, tous les orients et tous les occidents sont là simultanément rassemblés dans son image. Par l’action conjuguée de ces trois Verbes : celui du mouvement, celui du temps et celui de l’espace, va s’effectuer le voyage de l’Imâm et de ses compagnons.

Qâdi Sa’id dégage ensuite la symbolique de l’habit de l’Imâm. Tout d’abord, il nous donne la couleur de chaque domaine conformément à ce qu’en disent l’ensemble des théosophes de l’Islam : la couleur noire est celle du monde sensible, la verte celle de l’Imâm, et la rouge celle du Malakût; cette dernière va s’éclaircissant en passant par l’oranger pour aboutir au jaune.

Le diadème de hyacinthe jaune, posé sur la tête de l’Imâm, représente le Jabarût; il est nommé en tête en raison de sa proximité du monde des esprits.

En ce qui concerne les deux robes de l’Imâm : celle du dessus est jaune, elle entoure la robe du dessous qui est jaune-rouge, couleur de la zone supérieure du Malakût.

Les sandales nous dit Qâdi Sa’id sont de couleur verte, couleur de l’Imâm, ciel Adamique, premier ciel spirituel. Les courroies sont couleur hyacinthe rouge; elles indiquent que les pieds sont dans le Malakût au ciel noétique. Cependant, il omet de nous dire que la semelle est noire et se trouve donc dans le monde sensible.

Le sceau que porte l’Imâm au doigt est de couleur blanche, couleur de l’univers des esprits, le Lâhût. Il authentifie la puissance qui est la sienne et qu’il détient par mandat de la plus haute autorité du plus haut des cieux.

Les quarante jours qui sont mentionnés à chaque étape, représentent le temps nécessaire pour qu’opère le levain qu’est l’expérience unitive sur l’intellect pratique de l’homme. C’est également le temps nécessaire au pèlerin pour acquérir la spiritualité d’un ciel avant de gagner le suivant.

Les oiseaux dans le verger qui se groupent et forment ombrelle au dessus de l’Imâm représentent le quatrième des intellects supérieur, l'intellect saint. Cela indique que le pèlerin atteindra le plus haut degré de la Walâya.

La montagne par laquelle commence le voyage est la réalité métaphysique primaire. L'arbre est la forme d’apparition du Verbe de la terre. Il lui est confié la vie au degré inférieur.

La seconde montagne, noire et fumante qu’ils visitent est la réalité métaphysique des forces de concupiscence, des désirs débridés, des jalousies et autres comportements démoniaques. Ces forces ont pour noms Gog et Magog. Dhu el qarnayn (celui qui est pourvu des deux premiers intellects supérieurs) érigea une montagne d’airain afin de s’en prémunir.

La troisième montagne sur la liste est la montagne de la réalité métaphysique humaine au sens vrai. Son Ange a la forme humaine parfaite. Son sommet couleur vert émeraude indique l’atteinte à la position polaire de l’Imâm. Le grand arbre est celui de la gnose parachevée dans l’homme. Le cheval représente le véhicule de l’âme humaine en ce monde. Sa couleur noire indique le point de départ de l’homme à partir du monde sensible et son point d’arrivée à la Source. Tous deux sont dans les ténèbres.

Pour comprendre le rendez-vous avec El Khadir, il faut considérer les douze Imams naqîb, ceux qui creusent en nous et pour nous dans le sens ascendant du Mi’râj. Chaque Naqîb est une lumière qui totalise l’ensemble de ce qui est dans la connaissance divine mais ne livre au pèlerin mystique que la spiritualité du ciel dont il est le trésor et le trésorier. Aux douze Imâms, correspondent les douze sources du rocher, les douze tribus d'Israël, les douze trésors de la connaissance mystique.

L’Imâm ‘Ali est le premier Imâm-naqib et à ce titre celui qui dé-couvre la première source. Il est le Bâb, la Porte de la gnose et la découverte de la première source.

La rencontre avec El Khadir signifie l’atteinte en soi de la spiritualité de l’Imâm-Naqib. Le premier degré est la vision de l’eau. Il y a progression dans l’atteinte de l’eau au fur et à mesure que se succèdent et se surajoutent les douze sources les unes aux autres. L’immersion totale est l’arrivée à la Source de vie. L’adepte, par la grâce de Dieu, aura alors exemplifié en lui-même, son Khadir de l’être. Il devient esprit dans l’Esprit. Il est dans l’état de Meryem qui chaque matin se découvre une connaissance nouvelle :

Coran 3, 37 : "Chaque fois que Zacharie allait la voir, dans le temple, il trouvait auprès d’elle la nourriture nécessaire, et lui demandait : Ô Marie d’où cela te vient-il ? Elle répondait : Cela me vient de Dieu, Dieu donne sans compter sa subsistance à qui Il veut…" Chaque fois que l’adepte, symbolisé par Meryem, purifié par Dieu à son exemple, visite sa propre mémoire, il y trouve une nourriture, connaissance nouvelle, provenant de Lui.

Qâdi Sa’id Qommi explique que le temps, l’espace et le mouvement se correspondent comme correspondent entre elles les limites du monde :
plus le temps s’involue et devient subtil, plus l’espace et le mouvement le deviennent aussi. La totalité des temps et des lieux sont présents à l’âme sur simple désir et en un clin d’œil. Un simple fragment du temps du Malakût équivaut dit-il à des mois et des années du temps de notre monde à nous. Voilà qu’avec ce regard Malakûti, les choses que tu jugeais impossibles à voir deviennent présentes à toi comme si elles étaient à la fois un état extérieur et un état intérieur à toi-même, conclue-t-il.

Qâdi Sa’id dégage à l’occasion de la visite faite au prophète Sâlih plusieurs notions.​

1) Les deux tombes au milieu desquelles prie le prophète représentent : la première, les forces intellectives dépendant de l’intellect pratique, et la seconde, la sagesse terrestre. Cette dernière doit passer par l’épreuve de la tombe conformément au hadith : "Entre la chaire d’où je prêche et le Jardin du Paradis il y a une tombe par laquelle doit passer la philosophie". Cette mort à sa propre objectivité vise à transcender la raison sans la nier. Ce n’est qu’après cette épreuve que l’homme atteint à la capacité d’abstraire nécessaire à la connaissance du Malakût et du ‘Alam el Mithâl.

2) Les Noms divins sont en nombre indéfinis ; ils s’ordonnent en sept Oummahât mères des Noms que Qâdi Sa’id qualifie d’Imâms de ces Noms.

3) La Futuwwa ou Chevalerie spirituelle, consiste en l’action gratuite faite pour plaire à Dieu et à Dieu seul en ignorant le jeu des hommes. Elle est un acte d’adoration pure. Il s’agit d’une chevalerie dont l’enjeu est le salut des âmes. Comme les Imâms Naqîb et en correspondance avec eux, la chevalerie dans l’Islam spirituel comporte douze degrés, douze chevaliers.

La visite à Salomon est également très instructive :

1) Les deux serpents : un au chevet de Salomon et un à ses pieds représentent respectivement l’amour du monde et l’ambition mondaine.
2) Le Fatâ Salomon gît sans vie sur un lit de repos. Salomon représente la Forme Humaine parfaite dans le monde des esprits.
3) Le sceau que l’Imâm passe au doigt de Salomon signe sa résurrection en tant que Rûh, esprit. Il fait de Salomon un Vivant du Lâhût, l’Adam primordial, l’Homme Universel. Les oiseaux qui font ombrelle au-dessus de l’Imâm symbolisent le plus haut des intellects.

L’Imâm, dit-il, comme tant de hadiths l’annoncent, est la main de dieu, ce qui veut dire que ce n’est pas lui qui ordonne, mais qu'il est lui-même l’Impératif résurrecteur qui est Parole divine. Et pour lever toute équivoque, il cite les paroles de l’Imâm lui-même: "Ne faites pas de moi ce que je ne suis pas, je ne suis qu’une créature et un serviteur de Dieu.".

L’heure de Midi à laquelle reviennent les voyageurs est chargée de sens. Le mot heure est pris ici selon le sens que lui donne le Coran : le Jour de la résurrection. Cette heure dit-il indique qu’ils ont atteint, au cours de ce voyage la réalité humaine à son zénith, l’heure du maximum d’éclairage.

Le sens de chacune des douze Lumières, les 12 sources de la connaissance qui jaillirent du rocher-intellect sous les coups de bâton de Moïse, est dans l'étymologie même des noms des Imâms :

'Ali a pour sens : celui dont la spiritualité prend de la hauteur par faveur divine. Il est la porte qu'il faut franchir : Coran 2, 58 : "Nous avons dit : Entrez dans cette cité, mangez de ses nourritures à satiété, partout où vous voudrez; franchissez-en la porte en vous prosternant et dites nous nous déchargeons de nos fautes (les actes étant de Dieu). Nous vous pardonnerons vos péchés; Nous donnerons d'avantage à ceux qui ont la vision juste."
Hassan a pour sens celui qui a atteint une "bonne" spiritualité, celle de la religion de salut personnel. Des litanies, dikr, doivent être récitées.
Hossein : en arabe, le diminutif d'un qualificatif traduit une position améliorée. Dans la racine de ce prénom, identique au précédent, nous trouvons celle de : h s, laquelle signifie : sentir, saisir le sens.
Zine el 'Abidine est la belle "parure religieuse" atteinte par l'adepte. Prières surérogatoires.
Bâqir : a pour sens celui qui a atteint la spiritualité engendrée par la baqara (vache) : la "chair" de la Vache-connaissance.
Siddiq : provient de la racine s d q, laquelle a pour sens : croire, ajouter foi. L'adepte n'a plus aucune once de doute quant à la charge spirituelle des textes sacrés.
Kâdhim : de k dh m : garder celé en son fort intérieur (l’ensemble des sept spiritualités).
Ridâ : de la racine qui signifie accepter en toute paix et agrément. L'adepte accepte le lot imparti avec sérénité.
Ettaqi : découle de la racine t q w : se préserver. Le pèlerin a une seule devise : seul Dieu préserve.
Ennaqi a pour sens : le pur, le sans défaut, sans vices : La purification est un don de Dieu.
El'Askari : le "chevalier, le militaire, le colonel". La Chevalerie spirituelle est au service de Dieu.
El Mahdi : a pour sens le bien guidé : Dieu seul guide vers lui.

Ces 12 Lumières se répartissent en 7 + 5. Sept pour les 7 cieux et cinq pour les 5 Lumières primitives. Ces dernières sont les cinq arbres dans le paradis : Thomas 19.

C'est ce même schéma qui est cité dans Pistis Sophia, Christos, l'une des cinq Lumières, celle qui siège à la droite du Créateur, énonce les fonctions cosmiques des quatre autres Lumières qui l'accompagnent, à savoir :

1- l’acceptation du lot imparti.
2- Dieu seul préserve.
3- La purification est un don de Dieu.
4- Dieu seul guide vers lui.

Ces cinq sont les piliers de chittim dressés à la porte du tabernacle, ceux qui soutiennent le rideau couleur azur* : Exode 26, 36-37.

La totalité spirituelle a pour chiffre quatorze. L’Imâm a douze degrés de descente. Cette descente est la Miséricorde, la connaissance qui entoure et donne forme, treizième spiritualité. Elle est symbolisée par Hadrat Fatima chez les duodécimains. La quatorzième spiritualité est la réalité mohamadienne, le point qui cohère l'ensemble.

Chez les ismaéliens, nous retrouvons ce même chiffre de la manière suivante : du Premier Emané, le point qui cohére, se difractent les cinq Lumières primitives, soit un total de six ; il faut leur ajouter le nombre des Imâms, sept. Le total est treize; plus la Lumière de Miséricorde de Fatima Fâtir; le compte y est : Quatorze.

Ce même schéma a cours chez les sunnites. Au lieu de parler Imâm de l’être, ils préfèrent dire prophètes de l’être. Le chiffre quatorze se complète naturellement par la Miséricorde que symbolise la sœur de Shît.

Dans l'Evangile de Matthieu 1 de 12 à 17, Marie est parmi les quatorze, la treizième Lumière, la connaissance qui engendre. Dans la Torah, parmi les quatorze juges, c'est Déborah qui la symbolise.

Pour comprendre comment s'oriente l'âme : Prenez un cercle et divisez le en six parts égales, sextants. La totalité spirituelle s'acquiert en faisant le tour des six aires du cercle dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, puis retour dans le sens inverse, selon une ellypse à axe vertical.

Le premier sextant, situé Sud-est est celui de la prise de hauteur : ciel adamique noétique, celui de 'Ali et de Ruben.
Le deuxième sextant, situé Est, est celui de la vivification de l'intellect contemplatif, spiritualité de Jean Baptiste qui suscite celle de Jésus. Son Imâm est Hassan : la "bonne spiritualité". C'est le territoire de Gad : Litanies, dikr et prières.
Le troisième sextant est situé Nord-est. Il est celui du prophète Joseph. La spiritualité que confère cette aire est celle du début de l'exégèse des rêves et songes. Son Imâm est Hossein (sentir, saisir le sens). C'est le territoire de la demi tribu de Manassé. L'intellect Agent devient opérant.
Le quatrième sextant est situé Nord-ouest. Il est le ciel du prophète Idriss, Enoch. La connaissance prend son envol. L'Imâm de cette aire spirituelle est Zine el 'Abidine, ciel des prières surérogatoires; gésine de l'intellect de la bonne guidance : spiritualité d'Aser.
Le cinquième sextant est situé Ouest, ciel d'Aaron, celui de la gésine du plus haut des intellects, celui saint. C'est le début de l'acquisition du Sens vrai des Textes sacrés. Son Imâm est Bâqir, l'engendré par la chair spirituelle. C'est le territoire d'Issachar.
Le sixième sextant est situé Sud-ouest, ciel de Moïse. Son Imâm est Ja'far Siddiq. Là se trouve le territoire de Benjamin.

Le retour se fait dans le sens des aiguilles d'une montre; il commence par ce même ciel qui devient le ciel totalisateur, le septième, avec les noms d'Abraham, d'el Kâdhim, d'Ismaël et de Siméon. A sa suite, se trouve la position d'absence ou ghaïba. Les cinq Lumières primitives sont en attente de cette septième pour reformer la colonne hexagonale primitive.
Chacune des Lumières rejoindra alors son aire selon un axe vertical arqué.

Ridâ, Zabulon est huitième en Ouest.
Ettaqi, Nephtali 9ième en Nord-ouest.
Ennaqi, Ephraïm et l'autre demi tribu de Manassé 10ième.
Hassan el Askarî, Juda, 11ième territoire.
El Mahdi, Dan 12ième aire, plein Nord.
'Ali, Ahmed, Lévi sont les Noms de la Lumière, point qui cohére l'ensemble, la spiritualité 14.

Parmi les enfants de Jacob, Dina sa fille unique est celle qui symbolise la 13 ièmespiritualité, la Connaissance, le cercle qui entoure. Ce dernier se projète du point central lequel cohère l'ensemble.

Ce n'est qu'au retour, que l'intellect de la bonne guidance et celui saint, deviennent opérants. Ce retour dédouble les intellects qui sont au nombre de cinq. Nous retrouvons ainsi le nombre dix, celui des Intelligences.

Exode 26, 1 … Dix tapis : cinq sont attachés l’un à l’autre et les cinq autres joints de la même manière. Cinquante nœuds à un tapis et cinquante autres termineront le tapis de l’autre assemblage… Les cinq tapis symbolisent les cinq intellects, dédoublés de manière à ce que le commencement soit identique à la fin. Les cinq intellects multipliés par les dix intelligences égalent 50 nœuds.

Qommi conclue : celui qui connaît les Imâms autrement que par cette gnose de lumière n’est pas un vrai chi’ite, il n’est qu’un client selon le jeu des hommes.


"L'Homme est un hologramme et l'homme ne le sait pas"
 
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Salam âleykoum wa rahmatou Allahi wa barakatouh

Merci chère soeur Sephora pour ce partage précieux... Pourriez-vous citer la source svp?

Mâa salam
 

Salam

Bonsoir, chère soeur Oum Anissa
:)
J'espère , que vous vous portez bien, en cet fin de week end, en cet fin d'année 2012 :)

Le récit : "Du double nuage" est tirée du livre ci dessous :

Titre du livre : "L'homme est un hologramme et l'homme ne le sait pas". Auteur : Mehdi bel Maati
http://www.soufismemaroc.com/recit-doublenuage.html

Au plausir de vous lire :)

Paix sur vous chère soeur Oum Anissa


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Salam âleykoum wa rahmatou Allahi wa barakatouh

Mille merci chère soeur Séphora, que la paix d'Allah soit sur vous et vos proches, qu'Il vous réserve pour l'année à venir Ses bienfaits, vous comble de Sa Miséricorde infinie et qu'Il continue d'illuminer votre voie et surtout qu'Il vous préserve du chaos ambiant sur notre petite planète en cette fin d'année...

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