difference entre marja et mujtahid
au nom de dieu
salamalaikum,
que Dieu vous protège.
Quelques précisions concernant cette question.
L'imitation (taqlid) est l'une des trois postures que tout individu musulman adulte et sain d'esprit doit adopter.
Il peut aussi être "sur la précaution", qui est une posture maximaliste au sens où l'on choisit l'avis jurisprudentiel le plus conservateur afin d'éviter tout pêché, par "précaution".
Au prix d'un grand effort intellectuel, la personne peut devenir jurisprudent (mujtahid), qui est une qualité (malaka), auquel cas il lui incombe de déduire lui-même les avis et de s'y conformer dans sa conduite jurisprudentielle de tous les jours.
Tout musulman, homme ou femme est destiné à devenir jurisprudent car l'islam invite à être libre et indépendant à tout niveau. C'est pourquoi devenir un mujtahid est une distinction et une bénédiction divine car c'est entrer dans le cercle des hommes "libres" au sens jurisprudentiel, c'est à dire capable de déduire par soi-même les dispositions légales nécessaires à la vie du musulman.
Toutefois, ce souhait louable n'est guère réalisable pour la plupart des individus. Dès lors, de la même façon qu'un malade dans le besoin se réfère à son médecin pour son traitement, qu'un étudiant se réfère à son professeur pour trouver sa réponse, l'imitateur (muqallid) se réfère, par nécessité rationnelle, à un marja, c'est à dire un mujtahid regroupant la douzaine de conditions requises et ayant acquis le rang élevé de marja' reconnu par ses pairs en tant que tel.
L'imitateur a le devoir de se référer au marja' le plus savant, c'est à dire le marja' qui est le plus capable, à ses yeux, de donner la réponse pertinente à son cas jurisprudentiel. Bien sûr, Seyyed Khamenei que dieu le protège fait partie des maraji' que l'on peut imiter. Une fois le marja choisi, on se doit de le suivre pour toutes les questions jurisprudentielles que l'on se pose, jusqu'au décès du marja', auquel cas on doit choisir un marja' parmi les maraji' vivants.
Si le nouveau marja' (vivant) l'y autorise, on peut continuer à se référer à l'ancien marja' (décédé) pour les nouvelles questions, dans le cas inverse, l'on doit suivre le nouveau marja' (vivant) pour toute nouvelle question.
Enfin, dans le cas des dispositions de précautions recommandées et obligatoires, il est possible de se référer à un autre marja' que le sien.
L'imitation (taqlid) est donc une posture par défaut, à défaut d'être jurisprudent, ou accessoirement d'être sur la précaution.
Toute personne insatisfaite avec la posture d'imitation, et il peut y en avoir beaucoup, est appelée à fournir l'effort nécessaire pour devenir jurisprudent, auquel cas l'obligation d'imitation (ou de précaution pour les plus courageux), s'annule. Une femme peut devenir mujtahid mais être un homme est une des conditions pour devenir marja'.
Concernant le consensus, en jurisprudence chiite imamite, le consensus n'a pas d'authencité (isala), en ce sens qu'il ne recèle pas intrinséquement un avis, contrairement à la plupart des écoles sunnites.
Le consensus "découvre" l'avis des infaillibles :as: qui sont la source jurisprudentielle authentique avec le Saint Coran. On divise ensuite le consensus en transmis et déduit. Aujourd'hui, l'argument consensuel est essentiellement transmis comme l'indique un message précédent.
Louange à Dieu