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A propos du chiisme ismaélien

Salman Jafar

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Salam aleykoum.

Je voudrais en savoir plus sur le chiisme ismaélien et sur ses différences avec le chiisme duodécimain. Pour l'instant, sur Internet, je n'ai presque rien trouvé, mise à part cette différence sur le nombre d'Imams admis...

Mise à part le fait de savoir s'il y a 7 ou 12 Imams, quelles sont les points communs et les différences entre les deux tendances ? Quelle école juridique les ismaéliens suivent-ils ?
 
salam salam,

Salâm salâm,

Très cher frère Salman Jafar,

Un lien ci-dessous présente l'ouvrage ainsi qu'une table de matière de Heinz Halm, professeur à l'Université de Tübingen, analyse la formation et le développement du système de valeurs chiite depuis le VIIIe siècle jusqu'à nos jours. Si la plus grande partie de l'ouvrage est consacrée au chiisme duodécimain, les chapitres suivants traitent de l'ismaélisme et de ses représentants. Quoique, je l'admets il reste encore beaucoup à faire.

http://www.israel-palestine.ch/bibliographie-livre-352.html

Ci-dessous un lien qui répond à quelques-unes de tes attentes :

http://www.alhassanain.com/french/b...ous_and_sects/le_shiisme_duodecimain/006.html
 
salam salam,

Salâm salâm,

Egalement :

Le shi'isme duodécimain et ses différences avec l'Ismaélisme et le Zaidisme

Le shi'isme majoritaire, dont sont dérivés les groupes mentionnés ci-dessus, est le shi'isme duodécimain, également appelé « imamite ». Ainsi que nous l'avons déjà dit, le shi'isme apparut comme une protestation concernant deux questions fondamentales de l'Islam, sans qu'il désavouât pour autant les principes religieux qui à la suite de l'enseignement du Prophète, prévalèrent parmi les musulmans contemporains. Ces deux questions concernaient le gouvernement islamique et l'autorité en matière de sciences religieuses, lesquels étaient tous deux considérés par les shi'ites comme un privilège particulier de la famille du Prophète.

Les shi'ites affirmaient que le califat islamique, dont la direction ésotérique et la fonction de guide spirituel étaient des éléments inséparables, appartenaient à Ali et à ses descendants. Ils croyaient de même que, selon des indications du Prophète, les Imams de la famille du Prophète étaient au nombre de douze. Le shi'isme soutenait, de plus, que les enseignements exotériques du Coran, qui constituaient les commandements et les règles de la Shari'ah et comprenaient les principes d'une vie spirituelle complète, étaient valables et applicables à tous et à toutes les époques, et étaient inabrogeables jusqu'au jour du jugement. Ces commandements et ces règles devaient être appris sous la direction de la famille du Piophète.

La différence entre le shi'isme duodécimain et le zaydisme est claire :

Les zaydis ne considèrent habituellement pas que l'imamat appartient à la seule famille du Prophète, et ne limitent pas le nombre des Imams à douze. De même, ils ne suivent pas la jurispridence de la famille du Prophète comme le font les shi'ites duodécimains.

Différence entre duodécimain et ismaélien :

La différence entre le shi'isme duodécimain et l'ismaélisme réside dans le fait que pour ce dernier, l'imamat gravite autour du nombre sept et que la prophètie ne prend pas fin avec le Saint Prophète Mohammad. II en résulte, que pour eux, des changements et des transformations dans les commandements de la shari'ah, de même que l'abandon du devoir de suivre la shari'ah — surtout parmi les batinis — sont admissibles. Au contraire, les shi'ites duodécimains considèrent le Prophète comme étant le « sceau de la prophétie » et croient qu'il a douze successeurs. Ils tiennent l'aspect extérieur de la shari'ah pour valable et impossible à abroger. Ils affirment que le Coran possède à la fois un aspect exotérique et un aspect ésotérique.

http://www.islamshia-w.com/Portal/Cultcure/French/CategoryID/8937/CaseID/40798/71243.aspx

 
zut on voit trop mal faut faire recharger l image en qualité maxi et on voit un peu mieux c est extrait de chiisme dans l islam allamé Seyed Mohammad Hossein Tabâtabâï
 
Salam aleykoum.

Merci pour les liens et les documents transmis.

Au niveau de l'école juridique, les ismaéliens sont-ils jafarites ?
 
salam salam,

Salâm salâm,

Très cher frère Salman Jafar,

Les Ismaéliens sont donc adeptes de l'interprétation allégorique des textes qui doit mener les croyants à la connaissance de la Vérité suprême, celle-ci se déploie graduellement par couches successives. Pour eux, l’Islâm renferme deux principes complémentaires : l’un exotérique (zâhir) représenté par le Prophète et la sharî'a (loi religieuse), l’autre ésotérique (bâtin) transmis dans l’exégèse spirituelle de l’Imâm de l’époque (Imâm al-zamân). Seul les Imâms sont dépositaire de ces connaissances ('Ilm) qu’il reçoit directement (ta'yid) de Dieu et qui est à l’instar de la sagesse prophétique.

Je te donne un court exemple ci-dessous :

Chez les ismaéliens l'abolition consiste en un traitement exégétique par lequel le sens littéral et juridique disparaît. Le ta'wîl fait montre à sa place d'un sens caché, qui n'est pas, soulignons-le d'emblée, un sens mystique. Voyons, tout d'abord, comment il interprète la purification rituelle.

Celle-ci signifie "se purifier de la conduite des tenants de l'exotérique (zâhirîyan)". Procéder aux ablutions, "c'est faire retour à la science ('ilm) de l'Imâm, parce que l'eau, selon le ta'wîl, désigne la science de la réalité essentielle ('ilm-e haqîqat)". La purification est nécessaire au fidèle qui, s'étant délivré des modes de conduite des exotéristes, a d'abord atteint à la connaissance intime de l'Imâm (ma'rifat-e imâm), mais est retombé ensuite dans l'erreur. Les purifications partielles, celles de la tête, des mains, du nez, de la bouche, désignent la connaissance intime des rangs hiérarchisés de la Convocation : la dâ'î, le lâhiq, le mu'allim. Enfin, laver le visage et les mains, avant-bras compris, c'est connaître les deux principes fondateurs de la religion (asâsayn) : sans doute s'agit-il du prophète et de l'Imâm, à moins qu'il ne s'agisse de l'Imâm et de la preuve (hojjat).

Un autre exemple, l'impureté qui survient pendant le sommeil est la pollution nocturne. La cause en est la puberté. Cela signifie que, lorsqu'un disciple vient à mûrir, grâce à la science de l'assistance divine et aux sciences ésotériques, il doit se purifier des sciences exotériques. Bref, dans l'ismaélisme le sens littéral et juridique disparaît.

Alors à savoir si au niveau de l'école juridique, les ismaéliens sont-ils jafarites ?

Il faut maintenant que cette question leur soit adressé afin de savoir ce que eux-mêmes entendent par " Ecole Juridique".

Bien à vous, fraternellement votre frère sam






 
salam salam,

Salâm salâm,

Très cher frère Salman Jafar,

Suite à votre question :

Au niveau de l'école juridique, les ismaéliens sont-ils jafarites ?

Dans l’ouvrage ci-dessous et intitulé :

LES ISMAELIENS DANS LES SOCIETES MUSULMANES MEDIEVALES

Livre de Farhad Daftary co-directeur de l’Institut d’Etudes Ismaéliennes (Institute of Ismaili Studies) de Londre et y dirige le Département des Recherches et Publications Académiques. Il est l’auteur et l’éditeur de plusieurs ouvrages notoires et de nombreux articles dans le domaine des études ismaéliennes.

http://www.decitre.fr/livres/Les-is...etes-musulmanes-medievales.aspx/9782711623112

A la page 164-165, il répond à ta question, on peut donc y lire :

C’est un fait que dès le début, les fatimides se préoccupèrent des aspects juridiques et la littérature ismaélienne de l’époque fatimide insiste sur le fait que le zahir et le batin sont inséparables l’un de l’autre et qu’il est nécessaire d’observer la shari’a tout en comprenant son sens intérieur spirituel. A l’époque de l’avènement des fatimides, il n’existait pas encore d’école de jurisprudence distinctement ismaélienne. Les ismaéliens appartenaient jusqu’ alors à un mouvement révolutionnaire secret et observaient la loi du pays où ils vivaient. Ce ne fut qu’après l’établissement de l’Etat fatimide que la nécessité de codifier le droit ismaélien se fit sentir et le processus débuta par la mise en œuvre des préceptes du droit chiite.

La promulgation d’un madhab imaélien, ou école de jurisprudence, fut essentiellement le fruit des efforts d’al-Qadi Abu Hanifa al-Nu’man b. Mohammad (ob.974), le juriste le plus érudit de toute l’époque fatimide. Il codifia le droit ismaélien en recueillant systématiquement les hadiths fermement établis provenant des ahl al-bayt et s’appuya pour ce faire sur les autorités chiites ou sunnites originelles. Après avoir produit plusieurs compendiums juridiques, ses efforts culminèrent avec la compilation des Da’a’im al-Islam (Les Piliers de l’Islam), qui servit de code juridique officiel à l’Etat fatimide. Les ismaéliens possédaient à présent eux aussi un système juridique et de jurisprudence qui définissait un paradigme ismaélien de gouvernance. Le droit ismaélien tel qu’il avait été développé par al-Qadi al-Nu’man sous l’examen minutieux du calife-imam fatimide al-Mu’izz, accordait une place centrale à la doctrine de l’imamat, donnant ainsi également une légitimité islamique à un Etat ‘alide gouverné par les ahl al-bayt. L’autorité de l’imam ‘alide et ses enseignements devinrent la troisième source essentielle du droit ismaélien après le Coran et la Sunna du Prophète qui sont acceptés comme les deux premières sources par toutes les communautés musulmanes. Al-Qadi al-Nu’man fut également le fondateur d’une famille distinguée de juges suprêmes (qadi-al-qudat) de l’Etat fatimide. Notons que les Da’a’im al-Islam sont toujours utilisés par les ismaéliens musta’liens tayyibites comme source de référence principale en matière juridique.

Les doctrines juridiques du madhab ismaélien étaient appliquées par le système judiciaire à travers tous les territoires fatimides. Le code juridique ismaélien était cependant nouveau et ses préceptes devaient être expliqués aux ismaéliens ainsi qu’aux autres sujets musulmans de l’Etat fatimides. Ceci donnait régulièrement lieu à des sessions d’informations publiques tenues à l’origine par al-Qadi al-Nu’man lui-même le vendredi après la prière de la mi-journée. Au Caire, les séances publiques d’informations sur le droit ismaélien se tenaient dans les grandes mosquées d’al-Azhâr, de ‘Amr et d’al-Hakim. C’est à Ibn Killis (ob.991), le premier vizir officiel des Fatimides qui était également un juriste accompli et un mécène des arts et des sciences, que revient le mérite d’avoir utilisé, à partir de 988, al-Azhâr, la mosquée fondée par al-Mu’izz, comme centre d’enseignement du droit.


Bien à vous, cordialement votre frère sam
 

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