Bismillâh ar-Rahmân ar-Rahîm!
Je souhaiterais partager avec vous, une traductions que j'ai faite d'un discours d'un cheikh qui m'a fort plu, car tentant de rapprocher les deux grandes écoles de pensé chiite.
Allâh (swt) dans le Saint Livre dit:
"La vraie religion pour Dieu, c’est l’islâm "
Avant de vulgariser ce que j'ai appris jusque là sur la différence entre l'uçûlisme et l'ikhbârisme, il serait opportun d'évoquer la différence essentielle entre l'islamité et la mécréance - al kufr-, il existe en effet trois pistes de réflexions à ce sujet:
1) La première concerne l'ordre nominal ou manifeste - al amr al i'tibârî- et le plan de la réalité - al amr al wâqe'î-
AL i'thibari ( le nominal) est un concept lié à sa nomination, il change lorsque la nomenclature qui le désigne change elle même, c'est quelque chose qui mute constamment avec le changement des conceptions , des noms, ..etc. il relève du conjoncturel, Contrairement à ce qui est de la réalité ( wâqe'î) est qui de l'ordre intrinsèque ! c'est à dire qu'il ne change pas avec le changement de la nomination., il est de l'ordre de l'intemporel
exemple:
==>L'attraction terrestre, relève de l'ordre de la réalité ( wâqe'), elle est stable, et personne ne peut nier son existence.
==>Le fait de consommer une boisson illicite ( dans le tashri' ou législation des religion du Livre) ne relèvent pas de l'ordre wâqe'i ( réelle) mais plutôt i'tibâri, car la législation en matière de jurisprudence n'est pas créatrice ( takwîniyya).
Cette petite introduction, va nous eclairer sur la différence entre l'islam waqe'i ( réelle) et l'islam 'itibari( nominal)
“Certes, Allah et Ses Anges prient sur le Prophète; ô vous qui croyez priez sur lui et soumettez vous à lui.”
Allâhumma çalli ‘alâ Mohammed wa Êli Mohammed wa ‘ajjel farajahum
L'islam wâqe'î est le taslim al qalbi c'est à dire la soumission du coeur, qui ne change pas avec le changement des états ou des aspects formels de la personne, car les choses nominales ne peuvent changer rien de la réalité.
exemple: l'hypocrite n'est pas un musulman réel – wâqe’î-, bien qu’il le soit formellement et nominalement
Puisqu'effectivement, " i'tibâriyyan" , nominalement, tout ceux qui témoignent qu'il n’y a de dieu que Dieu et que Mohammed (swas) est Son Prophète sont musulman.
grâce à cette locution, son sang devient illicite ( pas le droit de le tuer), il peut également épouser une musulmane, il hérite..Etc. Il est considéré comme musulman, c'est ça l'islam al 'itibârî. En revanche l'Islam al wâqe'i pourrait très bien, être manifesté ou caché ( taqiya) on reste musulman même si devant le grand danger on se dit non musulman.
2) Maintenant, après avoir évoqué cette notion de 'itibâriya et wâqe'iya, nous allons voir la différence entre le "kufr" ( mécréance, incrédulité, ingratitude) et le shukr ( remerciement, reconnaissance ..):
Se montrer reconnaissant envers le "mun'im", le bienfaiteur, est ce que l'on pourrait qualifier de " mutlaq al Îmâne" ( la foi absolue), c'est la première qu'on apprend aux enfants: dire merci à papa, à maman, à celui qui se montre généreux envers lui..!
A partir de là il apprend à croire en Dieu, le Donateur absolue, il prend conscience que sa propre existence dans ce monde est en soit ni'ma ( grâce), de même que ses facultés, son énergie… les philosophes disent que l'existence -alwujûd- est une ni'ma du Mun'îm ( Allâh).
De là, se pose la question rationnelle voir axiomatique concernant Allâh et le lien de causalité entre le shokr et l'Imân c'est à dire entre le fait de remercier Allah pour tout et la foi. C'est là que se trouve " la disparité" entre le kufr ( mécréance, dans le sens ingratitude) et l'islam.
Allâh nous a donné ni'mat at-takwîn - créatrice- ( ex: énergie, sens, intelligence ...) mais aussi ni'mat at-tashrî (celle qui relève de la législation, de la loi)
la première est dûe à un lien de causes à effets , une sorte de corrélation, ( les parents qui nous transmettent leurs gènes..), le second à aussi ses wassâet,( dans le sens transmetteurs) qui sont Mohammed et sa Famille ( swas).
Un musulman qui se montre ingrat envers la création, envers les Prophètes, envers Ahl al Baytas, commet un acte de "kufr" dans le sens ingratitude, même s'il remercie Allâh.
3)- La troisième différence entre le concept de kufr et de islam:
Elle concerne, la question du jugement terrestre et celle jugement divin
Exemple:
Un homme qui a commis l'adultère, sera jugé puis condamné à la peine de flagellation si les conditions de l'application du "had" ( châtiment) pour une inculpation pour adultère sont réunies .
Nous serons en mesure de nous demander si cette personne sera punie pour ce crime dans l'au-delàs ? la réponse est non, parce qu'effectivement, un mécréant wâqe'i ( réel) dans l'au-delàs sera jugé comme tel, même s'il est considéré comme musulman dans ce bas monde dans ce cas là, le jugement et la punition terrestres tombent, en revanche sa punition -okhrawia- de l'audelàs, elle subsiste ! contrairement au musulman waqe’i qui est puni dans ce monde, mais qui sera pardonné dans l’au-delàs ( wa ‘Allâhu a’lam)
On repproche à certains de nos imams ( savants), d'avoir frappé< d'anathème ( takfir) les non imamites, tel que le grand savant Youssof ( l'auteur d'al Hadâ'eq), dont la " fatwa " a été cité par sayed al Khoi dans " kitâb tanbih sharh al 'orwa al wuthqâ", volume 2 page 85, et sayed al Hakîm dans al mustamsak volume 1 page 393. Ce " takfir"
les savant chiites, qu'ils soient uçûlites ou ikhbârîtes qui ont " takfiriser" les non imamites, parlent du kufr waqe'i et non i'tibârî, donc les non imamites demeurent des musulmans .
ça en ce qui concerne la notion de waqe'iya , i'tibâriya, kufr et islamité.
Nous allons enfin entamer de manière brève, la différence fondamentale entre l'ecole uçulite et l'école ikhbârite qui n'est pas une secte , il s'agit bien d'une grande école de pensé de laquelle sont sorti les plus grands savants imamites tel que cheikh Sadûq ou cheikh al Qummi.
Il est à noter que les différences qu'il y a entre les écoles, sont purement scientifiques , et non comme certains veulent nous faire croire à savoir dogmatique . Ces différences ne sont pas contraires à "l'unicité" de l'école duodécimaine, toutes les deux vivant sous l'ombre et l'aile de Mohammed wa Eli Mohammed swas.
1) Concernant " hujjiyat dhawâher al kitâb" c'est à dire la fiabilité en terme d'argument et de source de législation l'apparent du livre :
Selon les Uçûlites « l'apparent » est une preuve, même si le verset n'a pas été expliqué , conditionné, limité ( dans un contexte précis, ou à des personnes précises), généralisé...par une récits fiable ( hadith des Impeccables) , alors que les Ikhbârites disent qu'à défaut de hadith fiable des ma'çûms (swas) relatif au verset en question, on s'abstient de l'appliquer, en attendant la parousie de l'Imâm 'aj qui est le seul apte à l'interpréter .. car une mauvaise interprétation du texte pourrait mener à sa dénaturation.
2) Concernant la question de l'ihtiyât ou la barâ'a dans " shubha al hukmiyya at-tahrîmiyya- c'est à dire ( dans la précaution quant à l'illicéité d'un équivoque):
exemple: Le tabagisme :
il n'existe effectivement aucun texte clair, que ce soit du Coran ou de la Sunna, qui interdit le tabagisme, il s'agit d'une shubha hokmiyya tahrimiyya, car on ne connait pas "le verdict" du tabagisme ( shobha hokmia) , on ne sait pas si c'est licite ou pas ( shobha tahrimiya).
C'est là qu'intervient l'une des plus profondes divergences entre les deux écoles, en effet: l'ikhbârite objecte que l'uçûlite utilise le 'aql comme base essentielle de la déduction des statuts légaux.
Les uçûlites, parlent de açâlat al barâ'ah, c'est à dire que le principe est la licéité du produit , se basant sur quelques hadiths. Les ikhbarites, considèrent quant à eux que le principe dans ce cas là est le tawaqquf c'est à dire la prohibition, on s'abstient de consommer le tabac par exemple et ceci par précaution. (ihtiyât) conformément au hadith des infaillibles ou ils nous informent que la Religion ne peut être perçue par le 'aql . Ils s'appuient également sur le hadith du Saint Prophète (sws) qui dit :
" le licite est évident, l'illicite est clair, et l'equivoque ( ce qui relève de l’incertitude ) entre eux ( entre le licite et l'illicite), celui qui s'arrête ( s'abstient) à celle ci ( c'est à dire par précaution ne commet pas l'acte ..ou ne consomme pas la substance) sera sauvé de l'illicite ( de l'interdit).."
Il est à noter que les savants uçûlis font la différence entre al barâ'a naqlia ( textuelle) et al barâ'a al 'aqlia ( rationnelle), il y a une petite remarque concernant certains de nos savants qui utilisent les deux méthodes à savoir la méthode uçîlite et la méthode ikhbârite comme sayed Sadre ( rA), il utilise la bara'a naqliya comme chez les uçulite et s'interdit la bara'a 'aqlia comme les ikhbarites.
3) Troisième grande différence : la fiabilité en terme de sources de législation islamique du ‘aql et du consensus – al ijmâ’-
Les deux écoles sont d’accord concernant le Coran et la Sunna prophétique – assunna an-nabawiyya- et la Sunna des Impeccables – assunna al ma’çûmiyya.
La divergence concerne les deux autres sources à savoir le ‘aql et le consensus –al ijmâ’- :
Le ‘aql peut-il être utilisé comme une source de législation islamique ?
Le consensus des jurisconsultes - fuqahâ’- est il une source fiable de législation islamique ?
Les Ikhbârites disent que le ‘aql peut être utilisé en matière dogmatique, par exemple pour prouver l’existence et l’unicité d’Allâh, ou encore la Prophètie et l’Imâmat..etc en revanche, il est interdit de l’utiliser en matière jurisprudentiel – al istinbât ash-shar’î- se basant sur le hadith : « la Religion d’Allah ne peut être perçu par le ‘aql ».
Quant à l’école uçûlite, elle considère qu’effectivement il existe ce qu’on appelle al hukm al ‘aqli adh-dhanni c'est-à-dire une déduction incertaine des statut légaux, celle-ci, est bien entendu écarté par l’école, toute fois, elle valide l’utilisation du hukm al ‘aqli al qat’i c'est-à-dire la déduction tranché, certaine, des statuts légaux.
Bon, vous avez remarquer que le sujet est très délicat, et technique.
Même les uçûlites entre eux, ils ne sont pas d’accord , certains disent qu’on peut mettre un hukm jurisprudentiel, à la place d’un hukm ‘aqli et d’autres disent que non.
On parle également d’un principe qui est celui d’al-mulâzama – l’inséparabilité- : est ce que tout ce qui a été statué par le ‘aql, a fait l’objet d’un hukm shar’i ( jurisprudentiel) ?
L’école ikhbârite, ne reconnait pas la validité du ‘aql comme base essentiel de la déduction des statuts légaux.
Quant à l’ijma’ ( le consensus) Il est à noter, qu’il ne s’agit pour les uçûlite du consensus absolue – ijmâ’ mutlaq- comme c’est le cas chez les sunnites, qui lui attribuent même une infallibilité s’appuyant sur le hadith du Prophète swas ou il aurait dit : « Ma communauté ne se réunira pas sur une erreur ».
Pour l’école uçûlite, le consensus unanime est celui qui révèle l’opinion de l’infaillible, en d’autre terme il s’agit ici d’une sorte d’interprétation des propos des Impeccables as de ce fait on ne pourrait pas réellement dire que le consensus est une source de législation, il serait plus judicieux de dire qu’il s’agit d’une interprétation d’une source de législation qui est la Sunna..
Ce qui pourrait être un moyen conjecturel de créer de nouvelles lois en dénaturant les texte par l’interprétation excessive, c’est bien ça ce que reproche les ikhbârites aux uçûlites.
Conclusion :
Après avoir évoquer les grandes différences entres ces deux prestigieuses écoles imamites duodécimaines ja’farites ! dont on est fières, cette divergence prouve la flexibilité, la richesse, l’objectivité, la profondeur du chiisme qui a laissé les portes ouvertes à l’ijtihâd. Nous respectons les deux écoles, et les savants de ces deux écoles de pensée.
Cheikh faraja al imran ( qs) a ecrit un ouvrage intitulé : les uçulite et ikhbarites sont une même firqa ( ecole de pensé) ! alors pourquoi juger une école, très riche et dont tous les chiites sont fiers de secte ?
Nous sommes fiers des savants uçulites tel que l’imâm al Khomeiny, l’imam Sadr, Sayed al Khoi…etc.
Nous sommes fiers égallement de nos savants ikhbârites comme cheikh al çâduq, cheikh ‘abbas al Qommi, al istrabadi, et cheikh al muhaqeq cheikh Youssof, qui a ecrit le livre : kitâb al hâda’eq al nâdhera fi fiqh al ‘etrati al nâdhera et qui fait 24 tomes, et qui malgré qu’il date de plusieurs siècles il demeurent une référence dans la hawza.
- Fin -
Je souhaiterais partager avec vous, une traductions que j'ai faite d'un discours d'un cheikh qui m'a fort plu, car tentant de rapprocher les deux grandes écoles de pensé chiite.
Allâh (swt) dans le Saint Livre dit:
"La vraie religion pour Dieu, c’est l’islâm "
Avant de vulgariser ce que j'ai appris jusque là sur la différence entre l'uçûlisme et l'ikhbârisme, il serait opportun d'évoquer la différence essentielle entre l'islamité et la mécréance - al kufr-, il existe en effet trois pistes de réflexions à ce sujet:
1) La première concerne l'ordre nominal ou manifeste - al amr al i'tibârî- et le plan de la réalité - al amr al wâqe'î-
AL i'thibari ( le nominal) est un concept lié à sa nomination, il change lorsque la nomenclature qui le désigne change elle même, c'est quelque chose qui mute constamment avec le changement des conceptions , des noms, ..etc. il relève du conjoncturel, Contrairement à ce qui est de la réalité ( wâqe'î) est qui de l'ordre intrinsèque ! c'est à dire qu'il ne change pas avec le changement de la nomination., il est de l'ordre de l'intemporel
exemple:
==>L'attraction terrestre, relève de l'ordre de la réalité ( wâqe'), elle est stable, et personne ne peut nier son existence.
==>Le fait de consommer une boisson illicite ( dans le tashri' ou législation des religion du Livre) ne relèvent pas de l'ordre wâqe'i ( réelle) mais plutôt i'tibâri, car la législation en matière de jurisprudence n'est pas créatrice ( takwîniyya).
Cette petite introduction, va nous eclairer sur la différence entre l'islam waqe'i ( réelle) et l'islam 'itibari( nominal)
“Certes, Allah et Ses Anges prient sur le Prophète; ô vous qui croyez priez sur lui et soumettez vous à lui.”
Allâhumma çalli ‘alâ Mohammed wa Êli Mohammed wa ‘ajjel farajahum
L'islam wâqe'î est le taslim al qalbi c'est à dire la soumission du coeur, qui ne change pas avec le changement des états ou des aspects formels de la personne, car les choses nominales ne peuvent changer rien de la réalité.
exemple: l'hypocrite n'est pas un musulman réel – wâqe’î-, bien qu’il le soit formellement et nominalement
Puisqu'effectivement, " i'tibâriyyan" , nominalement, tout ceux qui témoignent qu'il n’y a de dieu que Dieu et que Mohammed (swas) est Son Prophète sont musulman.
grâce à cette locution, son sang devient illicite ( pas le droit de le tuer), il peut également épouser une musulmane, il hérite..Etc. Il est considéré comme musulman, c'est ça l'islam al 'itibârî. En revanche l'Islam al wâqe'i pourrait très bien, être manifesté ou caché ( taqiya) on reste musulman même si devant le grand danger on se dit non musulman.
2) Maintenant, après avoir évoqué cette notion de 'itibâriya et wâqe'iya, nous allons voir la différence entre le "kufr" ( mécréance, incrédulité, ingratitude) et le shukr ( remerciement, reconnaissance ..):
Se montrer reconnaissant envers le "mun'im", le bienfaiteur, est ce que l'on pourrait qualifier de " mutlaq al Îmâne" ( la foi absolue), c'est la première qu'on apprend aux enfants: dire merci à papa, à maman, à celui qui se montre généreux envers lui..!
A partir de là il apprend à croire en Dieu, le Donateur absolue, il prend conscience que sa propre existence dans ce monde est en soit ni'ma ( grâce), de même que ses facultés, son énergie… les philosophes disent que l'existence -alwujûd- est une ni'ma du Mun'îm ( Allâh).
De là, se pose la question rationnelle voir axiomatique concernant Allâh et le lien de causalité entre le shokr et l'Imân c'est à dire entre le fait de remercier Allah pour tout et la foi. C'est là que se trouve " la disparité" entre le kufr ( mécréance, dans le sens ingratitude) et l'islam.
Allâh nous a donné ni'mat at-takwîn - créatrice- ( ex: énergie, sens, intelligence ...) mais aussi ni'mat at-tashrî (celle qui relève de la législation, de la loi)
la première est dûe à un lien de causes à effets , une sorte de corrélation, ( les parents qui nous transmettent leurs gènes..), le second à aussi ses wassâet,( dans le sens transmetteurs) qui sont Mohammed et sa Famille ( swas).
Un musulman qui se montre ingrat envers la création, envers les Prophètes, envers Ahl al Baytas, commet un acte de "kufr" dans le sens ingratitude, même s'il remercie Allâh.
3)- La troisième différence entre le concept de kufr et de islam:
Elle concerne, la question du jugement terrestre et celle jugement divin
Exemple:
Un homme qui a commis l'adultère, sera jugé puis condamné à la peine de flagellation si les conditions de l'application du "had" ( châtiment) pour une inculpation pour adultère sont réunies .
Nous serons en mesure de nous demander si cette personne sera punie pour ce crime dans l'au-delàs ? la réponse est non, parce qu'effectivement, un mécréant wâqe'i ( réel) dans l'au-delàs sera jugé comme tel, même s'il est considéré comme musulman dans ce bas monde dans ce cas là, le jugement et la punition terrestres tombent, en revanche sa punition -okhrawia- de l'audelàs, elle subsiste ! contrairement au musulman waqe’i qui est puni dans ce monde, mais qui sera pardonné dans l’au-delàs ( wa ‘Allâhu a’lam)
On repproche à certains de nos imams ( savants), d'avoir frappé< d'anathème ( takfir) les non imamites, tel que le grand savant Youssof ( l'auteur d'al Hadâ'eq), dont la " fatwa " a été cité par sayed al Khoi dans " kitâb tanbih sharh al 'orwa al wuthqâ", volume 2 page 85, et sayed al Hakîm dans al mustamsak volume 1 page 393. Ce " takfir"
les savant chiites, qu'ils soient uçûlites ou ikhbârîtes qui ont " takfiriser" les non imamites, parlent du kufr waqe'i et non i'tibârî, donc les non imamites demeurent des musulmans .
ça en ce qui concerne la notion de waqe'iya , i'tibâriya, kufr et islamité.
Nous allons enfin entamer de manière brève, la différence fondamentale entre l'ecole uçulite et l'école ikhbârite qui n'est pas une secte , il s'agit bien d'une grande école de pensé de laquelle sont sorti les plus grands savants imamites tel que cheikh Sadûq ou cheikh al Qummi.
Il est à noter que les différences qu'il y a entre les écoles, sont purement scientifiques , et non comme certains veulent nous faire croire à savoir dogmatique . Ces différences ne sont pas contraires à "l'unicité" de l'école duodécimaine, toutes les deux vivant sous l'ombre et l'aile de Mohammed wa Eli Mohammed swas.
1) Concernant " hujjiyat dhawâher al kitâb" c'est à dire la fiabilité en terme d'argument et de source de législation l'apparent du livre :
Selon les Uçûlites « l'apparent » est une preuve, même si le verset n'a pas été expliqué , conditionné, limité ( dans un contexte précis, ou à des personnes précises), généralisé...par une récits fiable ( hadith des Impeccables) , alors que les Ikhbârites disent qu'à défaut de hadith fiable des ma'çûms (swas) relatif au verset en question, on s'abstient de l'appliquer, en attendant la parousie de l'Imâm 'aj qui est le seul apte à l'interpréter .. car une mauvaise interprétation du texte pourrait mener à sa dénaturation.
2) Concernant la question de l'ihtiyât ou la barâ'a dans " shubha al hukmiyya at-tahrîmiyya- c'est à dire ( dans la précaution quant à l'illicéité d'un équivoque):
exemple: Le tabagisme :
il n'existe effectivement aucun texte clair, que ce soit du Coran ou de la Sunna, qui interdit le tabagisme, il s'agit d'une shubha hokmiyya tahrimiyya, car on ne connait pas "le verdict" du tabagisme ( shobha hokmia) , on ne sait pas si c'est licite ou pas ( shobha tahrimiya).
C'est là qu'intervient l'une des plus profondes divergences entre les deux écoles, en effet: l'ikhbârite objecte que l'uçûlite utilise le 'aql comme base essentielle de la déduction des statuts légaux.
Les uçûlites, parlent de açâlat al barâ'ah, c'est à dire que le principe est la licéité du produit , se basant sur quelques hadiths. Les ikhbarites, considèrent quant à eux que le principe dans ce cas là est le tawaqquf c'est à dire la prohibition, on s'abstient de consommer le tabac par exemple et ceci par précaution. (ihtiyât) conformément au hadith des infaillibles ou ils nous informent que la Religion ne peut être perçue par le 'aql . Ils s'appuient également sur le hadith du Saint Prophète (sws) qui dit :
" le licite est évident, l'illicite est clair, et l'equivoque ( ce qui relève de l’incertitude ) entre eux ( entre le licite et l'illicite), celui qui s'arrête ( s'abstient) à celle ci ( c'est à dire par précaution ne commet pas l'acte ..ou ne consomme pas la substance) sera sauvé de l'illicite ( de l'interdit).."
Il est à noter que les savants uçûlis font la différence entre al barâ'a naqlia ( textuelle) et al barâ'a al 'aqlia ( rationnelle), il y a une petite remarque concernant certains de nos savants qui utilisent les deux méthodes à savoir la méthode uçîlite et la méthode ikhbârite comme sayed Sadre ( rA), il utilise la bara'a naqliya comme chez les uçulite et s'interdit la bara'a 'aqlia comme les ikhbarites.
3) Troisième grande différence : la fiabilité en terme de sources de législation islamique du ‘aql et du consensus – al ijmâ’-
Les deux écoles sont d’accord concernant le Coran et la Sunna prophétique – assunna an-nabawiyya- et la Sunna des Impeccables – assunna al ma’çûmiyya.
La divergence concerne les deux autres sources à savoir le ‘aql et le consensus –al ijmâ’- :
Le ‘aql peut-il être utilisé comme une source de législation islamique ?
Le consensus des jurisconsultes - fuqahâ’- est il une source fiable de législation islamique ?
Les Ikhbârites disent que le ‘aql peut être utilisé en matière dogmatique, par exemple pour prouver l’existence et l’unicité d’Allâh, ou encore la Prophètie et l’Imâmat..etc en revanche, il est interdit de l’utiliser en matière jurisprudentiel – al istinbât ash-shar’î- se basant sur le hadith : « la Religion d’Allah ne peut être perçu par le ‘aql ».
Quant à l’école uçûlite, elle considère qu’effectivement il existe ce qu’on appelle al hukm al ‘aqli adh-dhanni c'est-à-dire une déduction incertaine des statut légaux, celle-ci, est bien entendu écarté par l’école, toute fois, elle valide l’utilisation du hukm al ‘aqli al qat’i c'est-à-dire la déduction tranché, certaine, des statuts légaux.
Bon, vous avez remarquer que le sujet est très délicat, et technique.
Même les uçûlites entre eux, ils ne sont pas d’accord , certains disent qu’on peut mettre un hukm jurisprudentiel, à la place d’un hukm ‘aqli et d’autres disent que non.
On parle également d’un principe qui est celui d’al-mulâzama – l’inséparabilité- : est ce que tout ce qui a été statué par le ‘aql, a fait l’objet d’un hukm shar’i ( jurisprudentiel) ?
L’école ikhbârite, ne reconnait pas la validité du ‘aql comme base essentiel de la déduction des statuts légaux.
Quant à l’ijma’ ( le consensus) Il est à noter, qu’il ne s’agit pour les uçûlite du consensus absolue – ijmâ’ mutlaq- comme c’est le cas chez les sunnites, qui lui attribuent même une infallibilité s’appuyant sur le hadith du Prophète swas ou il aurait dit : « Ma communauté ne se réunira pas sur une erreur ».
Pour l’école uçûlite, le consensus unanime est celui qui révèle l’opinion de l’infaillible, en d’autre terme il s’agit ici d’une sorte d’interprétation des propos des Impeccables as de ce fait on ne pourrait pas réellement dire que le consensus est une source de législation, il serait plus judicieux de dire qu’il s’agit d’une interprétation d’une source de législation qui est la Sunna..
Ce qui pourrait être un moyen conjecturel de créer de nouvelles lois en dénaturant les texte par l’interprétation excessive, c’est bien ça ce que reproche les ikhbârites aux uçûlites.
Conclusion :
Après avoir évoquer les grandes différences entres ces deux prestigieuses écoles imamites duodécimaines ja’farites ! dont on est fières, cette divergence prouve la flexibilité, la richesse, l’objectivité, la profondeur du chiisme qui a laissé les portes ouvertes à l’ijtihâd. Nous respectons les deux écoles, et les savants de ces deux écoles de pensée.
Cheikh faraja al imran ( qs) a ecrit un ouvrage intitulé : les uçulite et ikhbarites sont une même firqa ( ecole de pensé) ! alors pourquoi juger une école, très riche et dont tous les chiites sont fiers de secte ?
Nous sommes fiers des savants uçulites tel que l’imâm al Khomeiny, l’imam Sadr, Sayed al Khoi…etc.
Nous sommes fiers égallement de nos savants ikhbârites comme cheikh al çâduq, cheikh ‘abbas al Qommi, al istrabadi, et cheikh al muhaqeq cheikh Youssof, qui a ecrit le livre : kitâb al hâda’eq al nâdhera fi fiqh al ‘etrati al nâdhera et qui fait 24 tomes, et qui malgré qu’il date de plusieurs siècles il demeurent une référence dans la hawza.
- Fin -