Un coup d'oeil sur l'histoire
Si l'on veut saisir la philosophie de la dot et de l'entretien de la femme dans la cinquième étape, nous devons faire un examen un peu critique de la théorie des quatre précédentes étapes mentionnées plus haut. En fait, tout ce qui a été dit à propos de ces quatre étapes est hypothétique et fondé sur des présomptions et sur la spéculation. Cela ne constitue ni un fait historique, ni une vérité scientifique. Nous n'avons pas une connaissance précise de la vie préhistorique de l'homme. Tout ce qui est dit sur l'étape ou l'époque matriarcale, la vente des filles par leurs pères, et de l'exploitation économique des femmes par leurs maris, n'est pas très crédible. Il y a deux choses qui frappent l'esprit concernant ces présomptions et spéculations : d'une part, l'homme primitif a été présenté comme étant extraordinairement sauvage, violent, et dépouillé de tout sentiment humain. D'autre part, la formidable planification de la nature en vue de parvenir à ses buts universels a été complètement ignorée.
Une telle interprétation de la nature humaine n'est possible que chez les Occidentaux, et jamais chez les Orientaux, à l'exception de ceux parmi eux qui imitent l'Occident. Pour quelque raison les Européens ne sont pas familiarisés avec les sentiments humains. Ils ne peuvent pas admettre que les sentiments humains jouent un rôle fondamental dans l'histoire. S'ils ont une disposition d'esprit économique, leur attention demeure concentrée autour des problèmes du pain et du beurre. Ils regardent l'histoire comme s'ils étaient une machine qui ne peut tourner sans être alimentée par du fuel. S'ils ont une disposition sexuelle, ils considèrent toute l'humanité et toute l'histoire humaine avec ses manifestations culturelles, artistiques, morales et religieuses comme étant des formes modifiées des jeux sexuels. Et s'ils ont une tendance politique, ils croient alors que toute l'histoire de l'humanité consiste en une série de batailles, d'effusion de sang et d'actes de cruauté.
L'Européen a tellement souffert le martyre par la religion et au nom de la religion pendant le Moyen Age, où on brûlait souvent les gens vifs, qu'il est devenu allergique au nom de Dieu, au mot de religion, et à tout ce qui a un "relent religieux". C'est pourquoi, malgré toute l'évidence du fait que la nature a un but et que le système de l'univers ne tourne pas au hasard, il n'ose pas admettre l'existence de "la Cause Ultime" ou du principe de causalité.
Nous ne demandons pas aux interprètes occidentaux de l'Histoire d'admettre l'existence des Prophètes qui sont apparus à travers l'histoire de l'humanité pour proclamer le message de justice et d'humanité, et pour combattre la corruption. Nous voulons seulement qu'ils reconnaissent au moins le rôle conscient de la nature.
Il ne fait pas de doute que, dans l'histoire des relations homme/femme, il y eut beaucoup de cas d'extrême cruauté, dont les plus atroces sont cités dans le Coran aussi, mais cela n'autorise guère à dire que toute l'histoire débordait de cruauté et de violence.
La mise en quarantaine de la femme européenne jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle
Le Dr Châyegân, l'auteur du "Code civil iranien" dit : «L'indépendance économique de la femme, qui a été reconnue par la jurisprudence chiite dès le début, n'existait ni en Grèce, ni à Rome, ni au Japon, ni dans la plupart des pays jusqu'à une date récente. Considérée comme mineure et changeante, la femme était interdite d'être une partie dans une transaction concernant sa propriété. En Angleterre, où la personnalité de la femme était complètement fondue dans celle de son mari, on a promulgué deux lois, la première en 1870, et la seconde en 1882, portant le nom de "loi de la propriété de la femme mariée", et en vertu desquelles fut levée l'interdiction qui frappait la femme. En Italie, c'est la loi de 1919 qui a sorti la femme du nombre de ceux frappés d'interdiction. C'est seulement en 1900, en Allemagne, et en 1907, en Suisse, que le code civil accorda aux femmes de ces pays des droits similaires à ceux des maris. Mais la femme mariée selon le code civil, au Portugal et en France, reste jusqu'à la rédaction de ce livre frappée de restrictions. C'est seulement dans la loi française de 1938 que la position de la femme a été modifiée, dans une certaine mesure.»
Comme vous pouvez le constater, un siècle ne s'est pas encore écoulé depuis la promulgation de la première loi (Angleterre, 1882) accordant à la femme l'indépendance économique vis-à-vis de son mari, ou depuis la levée de l'interdiction qui la frappait en Europe.
Pourquoi l'Europe a-t-elle accordé subitement l'indépendance économique à la femme?
Maintenant voyons pourquoi un tel événement important est intervenu il y a un siècle ? Est-ce parce que la conscience des Européens s'est réveillée subitement, et que ceux-ci se sont rendu compte soudain de l'injustice de leur système social ?
Will Durant, dans son livre : "Les Plaisirs de la Philosophie" répond à cette interrogation. Il nous permet de connaître la vérité effarante à cet égard, car il ressort de ses constatations que la femme européenne devrait se sentir redevable, pour son émancipation et pour l'obtention de ses droits à la propriété, à l'invention de la machine et non au réveil de la conscience de l'homme ! Elle devrait s'agenouiller en signe de révérence et de gratitude -pour le vote de la loi de son indépendance économique par le Parlement britannique- devant cette machine et devant les industriels avides qui voulaient, à travers cette loi, gagner plus d'argent et payer moins de salaires.
Will Durant écrit : «Les changements rapides, dans des us et coutumes plus vieux que l'histoire de la chrétienté, s'expliquent seulement par l'abondance et la diversité des machines. L'émancipation de la femme est un sous-produit de la révolution industrielle.
«Il y a un siècle, il était très difficile pour l'homme de trouver un travail en Angleterre. Les annonces et offres d'emploi incitaient les Anglais à envoyer leurs femmes et leurs enfants aux usines. Les employeurs se préoccupaient seulement de leurs profits et actions, et ne s'embarrassaient point de considérations morales et éthiques. Ce sont ces patriotes industriels du XIXe siècle qui ont conspiré inconsciemment contre l'intégrité de la vie familiale.
«Le premier pas sur la voie de l'émancipation de nos grands-mères fut la loi de 1882. En vertu de cette loi, les femmes de Grande-Bretagne devinrent capables de jouir d'un privilège sans précédent. On leur accorda le droit de garder pour elles l'argent qu'elles gagnaient en travaillant. Cette loi, qui représente les hautes valeurs morales chrétiennes, a été introduite par les patrons des usines dans "La Chambre de Communes" britannique afin qu'ils puissent attirer les femmes anglaises aux usines. Depuis cette date, la femme a été libérée de la corvée des travaux domestiques pour être asservie par la corvée des usines et des entreprises.»
Comme vous pouvez le constater, ce sont les industriels et les patrons des usines d'Angleterre qui ont fait ce pas progressif en direction de la femme, afin d'augmenter leurs profits.
Le Coran et l'indépendance économique de la femme
L'Islam a promulgué il y a 1400 ans la loi suivante :
«Les hommes auront une part de ce qu'ils ont acquis, et les femmes auront une part de ce qu'elles ont acquis.» (Sourate al-Nisâ', 4 : 32)
Dans ce verset, le Saint Coran reconnaît à la fois le droit de l'homme et de la femme aux fruits de leur travail.
Dans un autre verset, il dit : «Les hommes ont une part de ce que leurs parents et leurs proches ont laissé, et les femmes ont une part de ce que leurs parents et leurs proches ont laissé.» (Sourate al-Nisâ', 4: 7)
Ce verset confirme le droit de la femme à son héritage, droit qui n'était pas reconnu par les Arabes de l'époque antéislamique.
Comparaison
Le Coran a assuré l'indépendance économique à la femme 13 siècles avant l'Europe, à cette différence que :
1 - Les considérations qui ont motivé l'Islam étaient purement humaines, morales et divines. De telles nobles motivations n'ont point animé l'avidité des patrons anglais qui ont voté une loi destinée à faire mieux remplir leurs poches, tout en déclarant, tambour battant, à travers le monde, qu'ils avaient reconnu officiellement les droits de la femme et établi formellement l'égalité entre l'homme et la femme.
2 - L'Islam a accordé à la femme des droits égaux, mais sans faire crouler la base de la vie domestique, ni inciter les femmes et les filles à se révolter contre leurs maris et leurs pères. L'Islam a introduit une grande révolution, mais il l'a fait tranquillement et sans provoquer de dégâts.
3 - Selon Will Durant, tout ce que le monde occidental a fait, c'est de sauver la femme des travaux domestiques pour lui imposer le pénible travail de l'usine et du bureau. En d'autres termes, l'Europe lui a enlevé une chaîne pour lier ses mains et ses pieds avec une autre. L'Islam a délivré la femme de son asservissement par l'homme, aussi bien à la maison que dans les champs, et il a enlevé de ses épaules toute obligation de pourvoir aux dépenses de la famille. Du point de vue islamique, la femme a le droit de gagner de l'argent, de le garder intact pour elle, et de se faire ainsi une fortune, mais sans que ce penchant naturel à la propriété la conduise à sacrifier sa beauté et son charme qu'elle doit toujours préserver en tant que femme.
Mais hélas ! Les yeux et les oreilles de certains de nos écrivains et intellectuels sont si hermétiquement fermés qu'ils sont incapables de percevoir les plus évidents faits historiques et vérités philosophiques.
L'Islam a sauvegardé les intérêts économiques de la femme d'une façon sans précédent, car, d'une part, il lui a accordé l'indépendance et la totale liberté économiques, il a interdit à l'homme de s'emparer de sa propriété et du fruit de son travail, et il lui a restauré le droit de tutelle -qui était entre les mains de l'homme dans l'ancien monde, et en Europe jusqu'au début du XXe siècle- sur ses propres affaires, et, d'autre part, il l'a déchargée du poids du budget familial, et l'a soulagée du souci de chercher les moyens d'assurer ce budget.
Mais les "occidentalistes", qui veulent critiquer coûte que coûte cette noble loi islamique de l'entretien de la femme, n'ont trouvé d'autre alternative que le recours au mensonge pour justifier leur critique. Ils disent que la philosophie de l'entretien consiste en ceci que l'homme se considère comme étant le maître de la femme, et il l'exploite en la faisant travailler pour lui. De même, prétendent-ils, que le propriétaire d'un animal doit supporter les dépenses d'entretien de celui-ci afin qu'il puisse continuer à le servir, de même, et dans le même but, la loi de l'entretien a rendu obligatoire pour l'homme de fournir au moins le pain et le beurre à sa femme.
En fait, si l'on voulait attaquer cette loi islamique d'une autre façon, en disant qu'elle a trop choyé la femme aux dépens de l'homme, puisqu'elle a fait de celui-ci un serviteur bénévole de celle-là, l'objection aurait été plus recevable que lorsqu'elle est faite au nom de la défense de la cause de la femme.
La vérité est que l'Islam n'a cherché à favoriser ni l'homme ni la femme. Il n'est partial envers aucun d'eux. Il a visé seulement le bien-être de l'un et de l'autre, tout en pensant à leurs enfants communs et à l'humanité tout entière. L'Islam croit que le seul moyen qui permette à l'homme, la femme, leurs enfants, et toute l'humanité, d'atteindre à la prospérité est de ne pas ignorer les lois naturelles et les commandements du Tout-Puissant Créateur.
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En outre, sur le plan de la capacité de travail et de l'aptitude à s'acquitter de tâches dures, rudes, productives et économiques, l'homme et la femme ne sont pas égaux. Si les relations entre eux se détériorent, et que l'homme refuse de dépenser quoi que ce soit de son revenu pour sa femme, celle-ci pourrait difficilement résister.
A tout cela s'ajoute le fait que la femme a plus besoin d'argent que l'homme. Les produits de beauté, le maquillage, la tenue vestimentaire, etc. font partie de la vie de la femme et constituent l'un de ses principaux besoins. Ce que la femme dépense dans sa vie quotidienne pour ses produits de beauté est plusieurs fois supérieur à ce que l'homme dépense dans le même domaine. Sa tendance à se faire belle a créé en elle le désir de la diversité et de la variété. Pour un homme, un costume est utilisable tant qu'il n'est pas déchiré, alors que pour une femme, un vêtement n'est portable que s'il a l'air tout neuf. Souvent le vêtement, l'ornement, perd sa valeur dès qu'il aura été porté une seule fois. La capacité de la femme à gagner sa vie est moindre que celle de l'homme, mais ses dépenses sont nettement supérieures.
Le tempérament de la femme, c'est-à-dire sa beauté, sa vivacité et sa vanité, exige qu'elle fasse moins d'efforts et qu'elle ait plus de repos. Si les circonstances l'obligent à travailler dur et à déployer des efforts constants en vue de gagner de l'argent, sa vanité sera blessée. Les soucis financiers feront apparaître sur son front les rides qu'on observe sur le visage de l'homme normalement. Nous avons souvent entendu dire que les femmes occidentales, qui vivent la misère de la vie de l'usine, des magasins, et des bureaux, envient la vie de la femme orientale. Et il va de soi que la femme qui manque de tranquillité d'esprit, pourra difficilement prendre soin d'elle-même ou devenir une source de joie et de bonheur pour l'homme.
C'est pourquoi, il n'est pas seulement dans l'intérêt de la femme, mais aussi dans l'intérêt de l'homme et du climat familial, que la femme ne soit pas obligée de supporter la tâche harassante de gagner sa vie. L'homme aussi aspire à ce que l'atmosphère de la maison soit telle qu'elle lui permette de se détendre et d'oublier ses soucis. Une telle atmosphère ne peut être suscitée que par la femme, lorsqu'elle n'est, elle-même, ni fatiguée, ni soucieuse. Que c'est pénible une situation dans laquelle un homme fatigué et exténué rentre à la maison, pour trouver devant lui une femme encore plus fatiguée et plus épuisée que lui !
Donc la détente, la vivacité et la satisfaction sont de la plus grande importance pour l'homme aussi.
La raison pour laquelle les hommes sont bien disposés à mettre l'argent gagné difficilement à la disposition de leurs femmes, et à leur permettre de le dépenser librement pour leur propre confort, est le fait qu'ils se rendent compte qu'ils ont besoin de leurs femmes pour avoir la paix de l'esprit. Ils réalisent qu'Allah a fait de la femme la source du confort et de la détente de l'homme. Le Coran dit : «De cet être IL a tiré son épouse, pour qu'il se repose auprès d'elle» (Sourate al- A‘râf, 7 : 189). L'homme se rend compte que tout ce qu'il dépense pour satisfaire sa femme, il le fait indirectement pour sa propre satisfaction et son propre bonheur, ainsi que pour apporter un peu de lumière dans sa vie familiale. Il sait que pour que soit possible que sa femme et lui s'apportent réciproquement le confort, l'un d'eux au moins ne doit pas être vaincu par l'épuisement, et que dans cette division du travail, c'est l'homme qui est le plus à même de lutter pour gagner sa vie, et que c'est la femme qui est la plus apte à jouer le rôle de porteur de confort et de détente.
L'homme et la femme ont été créés de telle sorte que, sur le plan financier et matériel, la femme doive dépendre de l'homme, et, sur le plan moral et spirituel, l'homme doive dépendre de la femme. La femme ne peut satisfaire ses besoins matériels sans l'appui de l'homme, et c'est pourquoi l'Islam a enjoint à son mari légitime (seulement le mari légitime) de pourvoir aux besoins de sa femme.
Si la femme veut vivre d'une façon luxueuse, elle doit avoir l'appui de son mari légitime. Autrement, elle aurait à dépendre d'autres hommes, ce qui se produit malheureusement de plus en plus.
Pourquoi décrier tant l'entretien de l'épouse ?
Les coureurs des jupons ont compris que si la femme n'obtient pas de son mari la pleine satisfaction de ses besoins financiers, elle peut tomber facilement dans leurs filets. C'est là l'une des raisons pour lesquelles les partisans de la libération des mœurs de la femme dénoncent à cor et à cri l'entretien financier de la femme par le mari. Si l'on médite sur les raisons qui amènent le patronat à payer de très hauts salaires aux femmes dans certaines entreprises, on comprend facilement le point de ce trait de la psychologie féminine.
Il n'y a pas de doute que l'abolition du système de l'entretien conduira beaucoup de femmes à la prostitution. Comment serait-il possible pour une femme qui mène une vie indépendante de l'homme de satisfaire elle-même tous ses besoins ?
L'idée de l'abolition de ce système d'entretien trouve des appuis chez la catégorie d'hommes qui en ont assez des dépenses extravagantes de leurs femmes. Ils veulent se venger des femmes extravagantes à travers les femmes elles-mêmes, et ce au nom de l'égalité et de la liberté.
Will Durant, définissant dans son livre "Les Plaisirs de la Philosophie", le mariage moderne écrit : «C'est un mariage légal, avec une contraception légale, un divorce à consentement mutuel, et sans enfants ni entretien». Et d'ajouter : «Les femmes à la mode de la classe moyenne ne tarderont pas à devenir la cause de la vengeance de l'homme travailleur, de toutes les femmes. Le mariage changera tellement de visage qu'il n'y aura plus de femmes oisives qui n'ont pour souci que de se maquiller et d'alourdir ainsi le budget familial. Les hommes demanderont à leurs épouses de couvrir elles-mêmes leurs dépenses. Le mariage amical (moderne) exigera de la femme qu'elle travaille jusqu'à ce qu'elle tombe enceinte. Et là, il y a un point important qui contribuera à l'achèvement de la libération de la femme, à savoir que la femme sera dorénavant responsable de la couverture de toutes ses dépenses, de a à z. Les conséquences sévères de la révolution industrielle sur la femme commencent à se faire sentir. La femme doit travailler à l'usine à côté de son mari. Et au lieu de rester à la maison toute seule, en obligeant son mari à faire des heures supplémentaires pour compenser son oisiveté, elle doit être son égale dans le travail, le salaire, les droits et les devoirs».
Et Will Durant de conclure avec cette remarque ironique : «Tel est le sens de la liberté de la femme.»
L'Etat remplace le mari
Il est indéniable qu'élever les enfants est la fonction naturelle de la femme, et, de ce fait, elle doit dépendre de l'homme pour ses besoins économiques et financiers.
Certaines gens en Europe moderne sont allés dans leur plaidoyer pour la cause de la libération de la femme jusqu'à défendre la restauration du système matriarcal. Ces gens croient qu'avec l'indépendance totale de la femme, et son égalité avec l'homme dans les affaires, le père sera à l'avenir un membre superflu qu'on devrait exclure définitivement de la famille.
Dans le même temps, ces gens appellent l'Etat à prendre la place du père et à allouer des primes aux femmes -lesquelles ne voulaient point supporter la responsabilité de former une famille toutes seules-, afin qu'elles ne cessent pas de porter des enfants et pour que la race humaine ne s'éteigne pas. En d'autres termes, la femme qui était dépendante de l'homme, ou selon certains, sa bonne, deviendra dans le futur une dépendance, ou une bonne, de l'Etat. Les devoirs et les droits du père seront transférés à l'Etat.
On aurait aimé que ces gens, qui ont porté le marteau pour détruire si aveuglément l'établissement sacré de la famille, fondé sur les lois divines sacrées, aient réfléchi aux conséquences désastreuses à long terme, de leur action à courte vue.
Bertrand Russel, traitant de la question de l'intervention culturelle et hygiénique de l'Etat concernant l'enfant, écrit dans son livre "Le Mariage et la morale" : «Il paraît que le père ne tardera pas à perdre son importance en tant qu'agent biologique. Il y a un autre facteur efficace qui contribue à l'exclusion du père, c'est la tendance des femmes vers l'indépendance économique. Car les femmes qui participent souvent au vote sont des demoiselles ; or, les problèmes des femmes mariées sont de nos jours plus nombreux et plus graves que ceux des demoiselles. Bien qu'il y ait des dispositions légales qui les protègent, les femmes mariées ont des difficultés à être embauchées. Et pour préserver leur indépendance économique, elles n'ont que deux alternatives : ou bien elles conservent leurs emplois, auquel cas elles devraient confier leurs enfants aux maternités contre paiement, ce qui conduirait à agrandir et élargir les crèches et les maternités tellement que l'enfant n'aura plus -psychologiquement- ni père ni mère ; ou bien les jeunes femmes mariées devraient bénéficier d'une aide pécuniaire leur permettant de se consacrer à leurs enfants.
Mais la seconde alternative ne suffit pas à elle seule à résoudre le problème. Elle doit être accompagnée de dispositions légales rendant obligatoire la réembauche de la mère par son employeur après que son enfant aura atteint un certain âge. Cette solution a l'avantage de permettre à la femme d'élever ses enfants elle-même, sans avoir besoin de dépendre de son partenaire mâle pour cela... Si une telle loi est effectivement promulguée, nous devrions attendre pour voir ses répercussions sur les mœurs familiales. Il est possible que la loi décide qu'un enfant illégitime n'aura pas droit à une subvention, ou qu'au cas où il y aurait des présomptions d'adultère de la part de la mère, la subvention sera donnée au père. Dans ce cas, la police locale pourrait être amenée à surveiller les femmes mariées. Les conséquences d'une telle loi ne seront pas très agréables, et pourraient embarrasser ceux qui se trouvent derrière ce développement des mœurs. Par conséquent, on pourrait s'attendre à ce que l'idée de l'intervention de la police soit écartée, et que la subvention soit étendue aux mères d'enfants illégitimes. Auquel cas, le rôle économique du père disparaîtra totalement des classes laborieuses, et son importance pour les enfants ne dépasserait pas celle d'un chat ou d'un chien de compagnie. La civilisation -ou tout au moins la civilisation actuellement montante- tend à affaiblir les sentiments maternels.
Pour préserver cette civilisation de la dérive, il se peut qu'il soit nécessaire de donner à la femme suffisamment d'argent pour qu'elle trouve la grossesse profitable, et dans ce cas il ne serait pas nécessaire que toutes les femmes, ou la plupart d'entre elles, choisissent la maternité comme travail. Ce serait un travail comme un autre, que les femmes regardent avec intérêt et sérieux. En tout état de cause, tout ce que nous avons dit jusque là consiste en de pures suppositions. Ce que nous voulions expliquer, c'est que le mouvement de libération de la femme conduirait à la disparition du patriarcat, lequel représentait depuis l'époque pré-historique la victoire de l'homme sur la femme. En Occident, on croit que le fait que l'Etat soit en train de prendre la place du père constitue un signe de progrès de la civilisation...»
Comme il ressort clairement des observations ci-dessus, l'abolition de l'entretien de l'épouse par l'époux, ou l'indépendance économique de la femme, comme aiment l'appeler ces messieurs, aura les conséquences suivantes :
Le père sera exclu de la famille, ou au moins il perdra de son importance. Le système matriarcal sera ravivé. Le gouvernement prendra la place du père. Les mères seront prises en charge par l'Etat. Les sentiments familiaux s'affaibliront. La maternité perdra sa forme sentimentale pour prendre celle d'une profession.
Evidemment, le résultat de ces développements sera l'écroulement complet de la famille, ce qui conduira à long terme à la chute de l'humanité. Tout peut être corrigé à l'avenir, mais nous perdrons quelque chose de très important, à savoir le bonheur, la joie et la jouissance des plaisirs spirituels et moraux propres à la vie familiale.
En tout état de cause, les partisans de l'indépendance et de la libération totales de la femme et de l'exclusion du père du milieu de la famille, estiment également que le devoir naturel de la femme de mettre des enfants au monde exige qu'on lui accorde un droit et une aide, et parfois même un salaire -selon eux-, que l'Etat doit payer, et ce à la différence du cas de l'homme dont le travail naturel ne nécessite pas un droit.
Il est à rappeler que les lois internationales accordent au travailleur un salaire qui tient compte de la femme et des enfants, c'est-à-dire que ces lois reconnaissent à la femme et aux enfants le droit à l'entretien.
La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme a-t-elle humilié la femme ?
La Déclaration des Droits de l'Homme (Article 23, alinéa 3) dit : «Toute personne qui travaille, a droit à une rémunération juste et satisfaisante qui lui assure, ainsi qu'à sa famille, une existence digne de l'humanité.» Et, dans l'Article 25, un alinéa stipule : «Toute personne a droit à un niveau de vie convenable et à une protection et un bien- être pour elle-même et sa famille, incluant la nourriture, le logement, les services médicaux et sociaux nécessaires. Elle a droit à une protection dans les cas de chômage, maladie, incapacité, veuvage, vieillesse ou d'autres circonstances la privant de ses moyens de subsistance et sortant de sa volonté.»
Ces deux articles impliquent que tout homme qui forme une famille doit supporter les dépenses de sa femme et de leurs enfants, et que leurs dépenses sont considérées comme faisant partie de ses propres dépenses.
Bien que la déclaration des Droits de l'Homme affirme spécifiquement que l'homme et la femme ont des droits égaux, elle ne considère pas l'entretien de la femme par l'homme comme étant attentatoire à cette égalité. De là, ceux qui citent toujours cette Déclaration comme une référence qui fait autorité doivent considérer l'entretien de la femme comme étant une question définitivement établie et un fait accompli.
Les "occidentalistes", qui traitent de réactionnaire tout ce qui est islamique, se permettront-ils d'outrager même le caractère "sacré" de cette Déclaration, et de la considérer comme un vestige de la servitude de la femme ?
En outre, lorsque la Déclaration des Droits de l'Homme dit que toute personne a droit à la protection au cas de chômage, de maladie, d'incapacité, de veuvage, de vieillesse, et dans toutes autres circonstances qui la privent de moyens d'existence, elle ne décrit pas le veuvage seulement comme un manque de moyens d'existence, mais elle le mentionne au même titre que la maladie et l'incapacité. Donc elle classe les femmes dans la catégorie des chômeurs, des malades, des invalides et des retraités.. N'est-ce pas une insulte à la femme ? Si une telle chose avait été mentionnée dans n'importe quel livre ou code civil d'un pays oriental, elle aurait certainement soulevé l'indignation et la protestation véhémente de toute une meute de partisans de la libération de la femme.
Mais les gens suffisamment réalistes et sensés pour ne pas subir l'influence de la fausse propagande, et suffisamment honnêtes pour ne voir les choses qu'objectivement, savent bien que ni la loi de la créa- tion, qui a fait de l'homme un moyen d'existence pour la femme, ni la Déclaration des Droits de l'Homme, qui a placé le veuvage dans la même catégorie que le chômage, ne sont attentatoires à la dignité de la femme. De la même façon, la loi islamique, qui a rendu obligatoire pour l'homme l'entretien de la femme, n'est en aucun cas humiliante pour elle. Il est un fait que la femme a été créée de telle manière qu'elle a besoin de l'homme et qu'elle dépend de lui. ( L'Homme peut-il vivre "sans femme" comme à l'époque des gens de Sodome et gomorrhe et quelle en fut la Conséquence ?!) -NDLR- !
L'homme et la femme ont été créés interdépendants l'un de l'autre, afin que leur union soit plus solide et que leurs relations conjugales -dont dépend le bonheur de l'humanité- soient plus fermes. Si la femme dépend financièrement de l'homme, l'homme aussi dépend d'elle pour la paix de son esprit. Cette interdépendance les rapproche plus et les unit mieux.
Les opinions d'une femme psychologue
Dernièrement, un article a été publié par une française, psychologue, Béatrice Maryo, titulaire d'un doctorat en psychologie et travaillant comme psychiatre dans un hôpital parisien. Elle est mère de trois enfants.
Dans cet article elle explique très bien combien une femme enceinte ou allaitante a besoin de la gentillesse de son mari.
Elle écrit : «Dès qu'une femme sait qu'elle va bientôt devenir mère, elle se met à s'intéresser de près à son corps et à le sentir, surtout s'il s'agit de mettre au monde son premier bébé. Cet intérêt pour son corps continue sans cesse, comme si la femme était étrangère à elle-même, et qu'elle veuille se découvrir. Lorsqu'elle entend les premiers coups de l'enfant dans son ventre, elle écoute chaque bruit dans son corps. L'existence d'un autre être dans son corps lui procure un bonheur et une joie plus grands qui la poussent à s'isoler progressivement et à avoir tendance à la solitude et à la rupture avec le monde extérieur, car elle veut être seule avec son enfant qui n'est pas encore né...
«Les hommes, pendant la grossesse de leurs femmes, doivent acquitter des tâches très importantes, mais, malheureusement, ils les négligent toujours. La future mère a besoin de sentir que son mari la comprend, l'aime et la soutient ; autrement, lorsqu'elle voit son ventre se gonfler, sa beauté se faner, l'envie de vomissement l'habiter et la peur de l'accouchement l'envahir, elle rejette tous ses malheurs sur l'action de son mari qui l'a fait tomber enceinte. L'homme doit rester aux côtés de sa femme pendant les mois de sa grossesse plus que jamais. Toute la famille a besoin d'un père bon et attentif, à qui la femme et les enfants puissent parler de leurs problèmes, de leurs ennuis et de leurs espoirs. Même si ce qu'ils disent est ennuyeux ou insignifiant, il est important de les écouter...
Une femme enceinte aime beaucoup qu'on lui parle de son enfant. Elle est très fière de devenir mère. Mais si elle constate que son mari est indifférent à l'enfant, son sentiment de fierté se transforme en sentiment de mépris, de désespoir et de répugnance de la maternité. La grossesse devient synonyme d'agonie pour elle. On sait que les femmes, dans de tels cas, supportent très difficilement les problèmes liés à la grossesse. Car le rapport de la mère avec l'enfant n'est pas bilatéral mais trilatéral : mère, enfant, père. Même si le père n'est pas présent (comme au cas de divorce), il joue un rôle important dans la vie interne de la mère, c'est-à-dire dans sa pensée et son imagination, ainsi que dans son sentiment de maternité...»
Voilà ce qu'une dame intellectuelle, à la fois mère et psychologue a dit.
N'est-il pas absurde que, d'un côté, nous fassions tout pour favoriser une atmosphère propice à l'impudence, à la décadence sexuelle et au refroidissement des rapports des hommes avec leurs femmes, et que,d'un autre côté, nous essayons, par la force de la loi, d'obliger les femmes à rester avec leurs maris, ou comme le dit l'adage populaire, de les coller à leurs barbes ? L'Islam veut que l'homme désire spontanément sa femme et l'aime de lui-même. Il ne cherche point à la lui coller.
En règle générale, là où il est question d'amour, de dévouement et de sincérité, il ne peut pas être question de contrainte légale. Si un mari déteste sa femme, ce sera regrettable, mais aucune force n'y peut rien.
Citons un exemple à cet égard. Comme nous le savons, dans les prières en assemblée il y a une condition pour qu'on puisse les diriger : seule une personne pieuse et en la piété de laquelle les suivants (ceux qui prient derrière l'imam) ont confiance peut être l'imam de la prière. La relation entre l'imam et les suivants est fondée sur la piété du premier et la confiance et le dévouement des seconds. Si les suivants refusent, à tort ou à raison, d'avoir confiance en lui, cette relation est coupée. Aucune loi ne peut assurer sa continuité. Lorsqu'il est question de sentiments et de croyance, personne ne peut être contraint légalement d'avoir confiance en un individu donné. Même si un imam de prière possède le plus haut degré de piété et de vertu, il ne peut contraindre les autres à accomplir la prière derrière lui. Il serait ridicule, en effet, qu'il porte plainte auprès d'un tribunal pour les obliger à l'accepter. Il est même attentatoire à la position et à la dignité d'un imam que celui-ci essaie d'obliger les gens à prier derrière lui.
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Le devoir conjugal est exactement comme les devoirs religieux et sociaux ci-dessus mentionnés. Il faut donc savoir que l'Islam considère la vie familiale comme une société naturelle pour la marche de laquelle il a fixé une procédure particulière qu'il faut suivre strictement.
En prescrivant cette procédure, l'Islam a fait l'une de ses plus grandes réalisations, car l'Occident n'a pas réussi encore à résoudre ses problèmes familiaux qui augmentent jour après jour et auxquels de nouveaux problèmes viennent s'ajouter chaque jour. Heureusement, le progrès et les recherches scientifiques permettent de se rendre compte de plus en plus de cette vérité. Nous sommes pleinement convaincu que le monde occidental acceptera progressivement les principes et les préceptes islamiques relatifs aux lois familiales. En tout cas, nous ne croyons pas que les vrais enseignements islamiques soient identiques à ce qui se pratique effectivement de nos jours dans le monde musulman.
Ce qui consolide la structure familiale est quelque chose de plus que l'égalité
Le monde occidental d'aujourd'hui est ensorcelé par "l'égalité" des droits de l'homme et de la femme, croyant que la clé du problème de la relation homme/femme est ce mot magique, et ignorant que ce problème a été résolu par l'Islam il y a 14 siècles. Concernant le système familial, il existe quand même quelque chose de plus sublime que l'égalité. Pour la société civile, la nature a promulgué seulement la loi de l'égalité, mais elle a promulgué pour la société familiale d'autres lois aussi. Les relations familiales ne peuvent être organisées sur la base de l'égalité seulement. Toutes les autres lois de la nature qui gouvernent ces relations doivent être prises en considération.
L'Egalité dans la corruption
Le mot "égalité" a été tellement employé à tort et à travers que son sens réel a été éclipsé. Il est rare que l'on sache que le mot égalité signifie l'égalité de droits. Le principe de l'égalité ne peut être appliqué partout sans distinction. Il serait on ne peut plus ridicule de dire que tout va très bien aujourd'hui, parce que dans le passé seuls les hommes mentaient à leurs femmes, et maintenant, les femmes aussi disent des mensonges à leurs maris. Pourrions-nous nous réjouir et crier de joie que l'égalité est d'ores et déjà établie, car dans le passé seulement 10 % des mariages débouchaient sur un divorce, alors que de nos jours dans certains endroits 40 % des mariages finissent par un divorce et que dans 50 % des cas de divorce, c'est la femme qui engage la procédure de divorce ? Ou bien, dans le passé c'étaient les hommes qui trahissaient leurs femmes et s'adonnaient à l'adultère, et c'étaient les femmes qui se montraient, pour la plupart, fidèles à leurs maris, alors que actuellement les femmes aussi trompent leurs maris et n'observent plus la chasteté ? Est-ce cela l'égalité ? Dans le passé les hommes se montraient souvent cruels et insensibles. Ils abandonnaient leurs femmes et leurs enfants pour courir derrière les maîtresses. Maintenant même les mères à la progéniture nombreuse, et mariées depuis bien longtemps, n'hésitent pas à quitter leurs foyers pour satisfaire leur volupté, en suivant le premier homme qu'elles rencontrent pendant quelques minutes dans une soirée dansante. Est-ce que cela signifie l'instauration de l'égalité ?
Voilà comment, au lieu de chercher à guérir les maladies sociales et à consolider la vie familiale, on s'ingénie à affaiblir le système familial et à secouer ses fondations. Pis, on est heureux d'avancer sur la voie de l'égalité ! Si cette situation continue, les femmes ne tarderont pas à dépasser les hommes dans la corruption, la perversité et l'insensibilité.
A présent, il est clair pourquoi l'Islam, bien qu'il considère que le divorce est une chose détestable, n'a pas mis de barrière légale pour l'empêcher, de force, de se produire. Il est clair aussi maintenant comment une chose autorisée peut être, en même temps, détestable et haïssable.
L'Echec du Collectivisme sexuel
Dans le collectivisme sexuel, la femme n'appartient à aucun homme en particulier, ni l'homme à aucune femme en particulier ; c'est pourquoi il n'a jamais été populaire. Il avait été proposé par Platon, qui le limitait à la classe dirigeante des "Philosophes-gouvernants". Mais sa proposition fut boudée par les gens, et lui-même dut revenir sur son opinion.
Au siècle dernier, Friedrich Engels, le second père du Communisme, a mis en avant cette idée et l'a défendue avec force. Mais son idée ne fut pas acceptée par le monde communiste. On dit que l'Union Soviétique a essayé de mettre en application la théorie familiale d'Engels, mais à la suite d'une expérience amère elle a finalement reconnu la monogamie comme la politique familiale officielle.
Les facteurs géographiques
Montesquieu et Gustave Le Bon insistent sur les conditions climatiques qu'ils présentent comme étant la cause principale du développement de la polygamie. Ces penseurs croient que le climat en Orient est tel que la polygamie y est inévitable. Ils disent que, dans les pays orientaux, la femme atteint la puberté et la vieillesse très tôt, ce qui conduit l'homme à avoir une deuxième et une troisième femmes pour satisfaire son besoin sexuel. En outre, ils estiment qu'une seule femme ne saurait satisfaire l'énergie sexuelle d'un homme dans un tel climat.
Gustave Le Bon dit dans son livre "Histoire de la Culture arabe et islamique" : «La coutume de la polygamie n'a pas été introduite par la religion. C'est la coutume des conditions climatiques, des caractéristiques raciales et d'autres causes dans la vie de l'Orient. On n'a pas besoin de démontrer que ce sont là des facteurs très importants et influents. En outre, la nature et la structure des femmes orientales, le fait qu'elles aient à élever leurs enfants, l'existence de certaines maladies, et bien d'autres facteurs similaires obligent l'homme à s'écarter de sa femme pendant un certain temps. Et étant donné que le climat oriental et la physiologie particulière des hommes de ces régions rendent l'éloignement de la femme difficile à supporter par les hommes, ceux-ci se trouvent obligés de recourir à la polygamie.»
Dans "L'Esprit des Lois", Montesquieu dit : «Dans les pays au climat chaud, les filles atteignent la puberté à l'âge de huit ans, neuf ans et dix ans. Elles tombent enceintes tout de suite après le mariage, au point qu'on peut dire qu'elles se marient et tombent enceintes presque en même temps.» Etablissant une biographie du Prophète de l'Islam, un autre écrivain européen dit : «Le Prophète s'est marié avec Khadîjah alors qu'elle n'avait que cinq ans et il a consommé le mariage lorsqu'elle a eu huit ans. A cause de ce mariage précoce, les femmes dans les pays tropicaux deviennent vieilles à l'âge de vingt ans. Elles sont donc déjà vieilles avant ou dès qu'elles atteignent la maturité. En revanche, dans les pays au climat modéré, les femmes conservent leur charme et leur beauté pendant longtemps. Elles atteignent l'âge de la puberté plus tard et sont plus matures et expérimentées à l'âge du mariage. Elles mettent des enfants au monde à un âge relativement avancé, et elles vieillissent presque en même temps que leurs maris. Voilà comment est établie l'égalité entre l'homme et la femme, et pourquoi les hommes n'ont pas besoin de plus d'une femme... C'est pour cela que nous disons que l'interdiction de la polygamie en Europe, et son autorisation en Asie, sont liées aux conditions climatiques.»
Cette explication est tout à fait erronée. Car tout d'abord la polygamie n'est pas confinée aux régions tropicales de l'Orient. Pendant l'époque pré-islamique, cette coutume était répandue en Iran où le climat n'a rien de tropical. Il est tout à fait puéril de dire que dans les régions tropicales les femmes deviennent vieilles à l'âge de 20 ans, comme l'allègue Montesquieu. Et c'est encore plus fantastique de prétendre que le Prophète de l'Islam se serait marié avec Khadîjah alors qu'elle n'avait que cinq ans et qu'il aurait consommé le mariage quand elle est arrivée à l'âge de huit ans, car il est de notoriété publique qu'au moment de leur mariage, Khadîjah avait 40 ans, et le Prophète 25 ans.
Ensuite, si l'on admettait que la précocité de la vieillesse des femmes et l'intensité de la virilité des hommes soient la cause de la polygamie, pourquoi les peuples orientaux n'ont-ils pas adopté la pratique de l'amour libre et de la débauche comme l'ont fait les Occidentaux, aussi bien au Moyen Age qu'à l'époque moderne. En Occident, comme l'a souligné Gustave Le Bon, la monogamie n'existe que dans les codes civils, et n'a aucune trace dans la vie quotidienne.
Rappelons-le encore. En Orient, la polygamie existe sous une forme légale, et l'homme doit accepter la femme avec laquelle il désire avoir une liaison comme étant son épouse légale, et supporter la responsabilité de ses enfants, alors qu'en Occident, la polygamie se pratique illégalement et clandestinement, et l'homme s'adonne à l'amour libre et échappe aux responsabilités matrimoniales.
La Polygamie en Occident
Il convient de faire un bref exposé sur la polygamie en Europe pendant le Moyen Age, d'après le récit qu'en a fait un éminent historien occidental. Cet exposé devrait convaincre ceux qui critiquent l'Orient pour sa polygamie que, malgré ses défauts, celle-ci est beaucoup plus digne que ce qui se pratiquait en Europe.
Will Durant écrit dans son livre "Histoire de la Civilisation" (vol. 17) un chapitre intéressant intitulé "La Dissolution des murs", où il décrit l'état des murs en Italie pendant la Renaissance. Ci-après un résumé d'un sujet intitulé "Les Relations Sexuelles" extrait de ce livre.
«Avant de parler des murs des gens irreligieux, et de leurs relations sexuelles, il convient de rappeler tout d'abord que l'homme tend, de par sa nature, à la polygamie, et qu'on ne peut lui imposer la monogamie que par l'existence de restrictions morales vigoureuses, un certain degré de pauvreté, un travail dur, et une surveillance constante de la part de sa femme.
«On ne peut affirmer que l'adultère chez les femmes était moins répandu au Moyen Age que pendant la Renaissance. De même que l'adultère se pratiquait sous le couvert de la chevalerie, de même, pendant la Renaissance, elle se dissimulait sous l'habit des bonnes manières et de l'esprit raffiné du beau sexe. Les filles issues de familles respectables étaient gardées, dans une certaine mesure, à l'écart des hommes étrangers à la famille, et on leur enseignait les mérites de la chasteté pré-maritale. Parfois de tels enseignements s'avéraient exceptionnellement fructueux. En effet, on rapporte qu'une jeune femme se jeta dans l'eau après avoir été violée. C'était sans doute un cas exceptionnel de suicide, puisque l'Evêque se donna la peine d'ériger une statue à sa mémoire après sa mort.»
«Le nombre de liaisons pré-maritales devait être considérable, si l'on en juge par les innombrables enfants illégitimes que l'on trouvait dans chaque ville italienne. On était fier si on n'avait pas d'enfants illégitimes, mais on n'avait pas honte si on en avait. Habituellement, si un mari voulait persuader une femme de se marier avec lui, il lui promettait d'élever son enfant illégitime avec les siens, et cela ne choquait personne. Par ailleurs on pouvait obtenir facilement un certificat de légitimité en payant un dessous de table à l'ecclésiastique. En l'absence d'un héritier légal ou désigné, un fils illégitime pouvait hériter une propriété et même une couronne, puisque Frante-I succéda à Alfonso-I, le Roi de Naples. Lorsque, en 1459 Pius-II vint en Bavière, il fut reçu par sept princes qui étaient tous des enfants illégitimes. La rivalité entre les fils légitimes et illégitimes était une cause importante d'une longue série d'agitations pendant la Renaissance. Concernant l'homosexualité, elle était pratiquée sous le prétexte de ressusciter d'anciennes traditions grecques.
«San Bernardino a trouvé cette perversion si courante à Naples qu'elle pouvait menacer cette ville du même sort que Sodome. Artino a constaté que l'homosexualité était aussi répandue à Rome. Il en va de même pour la prostitution. En 1490, parmi une population de 90000 âmes, il y avait 6800 prostituées officielles, sans compter les clandestines. Selon les statistiques de 1509, parmi une population de 300000 que comptait cette ville, il y avait 11654 prostituées. Au XVe siècle, une fille qui atteignait l'âge de 15 ans sans s'être mariée était considérée comme une honte pour la réputation de sa famille. Au XVIe siècle, cet "âge de disgrâce" fut porté à 17 ans, afin de permettre à la fille d'avoir une meilleure éducation. Les hommes qui avaient toutes les facilités pour jouir sexuellement, grâce à une large disponibilité de prostituées, n'étaient attirés par le mariage que si la femme proposée promettait d'apporter une dot très conséquente. Selon le système du Moyen Age, le mari et la femme se devaient en principe de s'aimer mutuellement et de partager bonheur et malheur. C'était souvent le cas. Cependant l'adultère était rampant. La plupart des mariages dans les classes supérieures étaient des unions diplomatiques contractées pour des raisons politiques et économiques, ce qui amenait les hommes à croire qu'ils avaient le droit d'avoir des maîtresses. Auquel cas, leurs épouses étaient obligées de garder et de dissimuler leur colère et leur frustration.
«Dans les classes moyennes, certains hommes considéraient l'adultère comme une jouissance légitime. Machiavel et ses amis ne se gênaient pas pour se raconter leurs aventures extra-conjugales, et lorsque leurs femmes décidaient de se venger en se livrant elles aussi à des aventures extra-conjugales, leurs maris ne se sentaient pas offensés, gênés, ni jaloux.»
C'était là un échantillon de ce qui se passait dans des pays qui considérent la polygamie comme un crime impardonnable de l'Orient, et qui, à l'occasion, rendent le climat responsable de cette coutume présumée "inhumaine". Quant à leur climat, il ne leur permettait évidemment jamais de tromper leurs femmes, ni de violer le système de la monogamie !
A propos, il est à rappeler que l'absence de la polygamie légale parmi les Européens -peu importe qu'elle soit une bonne ou une mauvaise chose- n'est nullement due à la religion chrétienne. Car aucun texte dans cette religion n'interdit la polygamie. Bien au contraire, étant donné que Jésus Christ a confirmé les enseignements de l'Ancien Testament, lequel reconnaît la polygamie, on pourrait dire que le Christianisme autorise la polygamie, et les anciens Chrétiens l'ont pratiquée effectivement. Donc le refus de l'Occident de la polygamie légale devrait avoir d'autres causes.
LA POSITION DE LA FEMME DANS LE CORAN 57
La philosophie spécifique de l'Islam concernant les droits de la famille 57
Egalité ou similarité 59
La position de la femme dans la vision islamique 61
Ressemblance, non ; égalité, oui 67
La Déclaration des Droits de l'Homme est une philosophie et non une loi 72
La philosophie ne peut pas être prouvée par des sondages ( Statistiques ) 74
Un coup d'oeil sur l'historique des droits de la femme en Europe 75
La dignité de l'homme et les Droits de l'Homme 78
Remarques importantes sur le Préambule de la Déclaration des Droits de l'Homme 79
La position et le respect de l'homme 80
La philosophie occidentale dévalorise l'homme 81