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Salâh Ad-Dîn Al-Ayyûbî - Saladin

Salah Ad Dîn

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Salâh Ad-Dîn Al-Ayyûbî - Saladin

mardi 22 avril 2003


Salâh Ad-Dîn Al-Ayyûbî - Saladin (1138 - 1193) Un preux chevalier et un noble héros

Il fut connu dans les livres d’Histoire, en Orient et en Occident, comme un preux chevalier, comme un noble héros, comme l’un des plus grands chefs d’État que l’humanité eût jamais connus. Avant même ses amis et ses biographes, ce sont ses ennemis croisés qui furent les premiers à reconnaître sa noblesse de caractère. Il fut le type d’un homme colossal façonné par l’Islam. Il s’agit du héros Salâh Ad-Dîn Al-Ayyûbî, dit Saladin, le libérateur de Jérusalem et le héros de la bataille de Hattin [1].
Le destin voulut que Salâh Ad-Dîn Al-Ayyûbî devînt le Ministre du Calife fâtimide Al-`Âdid en 1168, succédant ainsi à son oncle Asad Ad-Dîn Shîrkûh qui ne put profiter du poste de Ministre que pendant quelques mois. L’accession de Salâh Ad-Dîn à ce poste marqua un tournant dans l’Histoire du sixième siècle hégirien. Ce fut alors que fut renversée une dynastie qui expirait son dernier souffle et qui souffrait les affres de la mort. Ce fut alors que s’érigea une nouvelle dynastie qui allait reprendre le flambeau de la lutte et du jihâd contre les royaumes croisés de Syrie et de Palestine. Ce fut cette dynastie qui sauva Jérusalem d’entre les griffes des Croisés qui occupèrent la ville pendant près d’un siècle.
Sa filiation et sa jeunesse

Il s’appelle Abû Al-Mudhaffar Yûsuf Ibn Ayyûb Ibn Shâdhî, surnommé Al-Malik An-Nâsir Salâh Ad-Dîn - le Roi Victorieux Saladin.


Les historiens sont unanimement d’avis pour dire que son père et sa famille étaient originaires de Dvin, une petite ville située à l’extrémité de l’Azerbaïdjan. Ils étaient Kurdes et appartenaient à la tribu des Rawâdiyah, les Rawâdiyah étant eux-mêmes une branche de la grande tribu kurde des Hadhbâniyyah.
Salâh Ad-Dîn naquit en 1138 dans la citadelle de Tikrit, en présence de son père, Najm Ad-Dîn Ayyûb, et de son oncle, Asad Ad-Dîn Shîrkûh. Manifestement, ils ne passèrent que peu de temps dans le château après la naissance de leur rejeton. Ils quittèrent en effet Tikrit, la ville natale de Salâh Ad-Dîn, en 1138 ou en 1139, pour se rendre à Mossoul, la capitale du Sultan `Imâd Ad-Dîn Zinkî (Zengi).


Salâh Ad-Dîn grandit et s’épanouit sous l’aile protectrice de son père et de son oncle. Lorsque plus tard, Nûr Ad-Dîn Mahmûd, fils de `Imâd Ad-Dîn Zinkî, devint Sultan de Damas, Najm Ad-Dîn Ayyûb et son fils Salâh Ad-Dîn lui prêtèrent serment de loyauté. Nûr Ad-Dîn voyait en Salâh Ad-Dîn la réalisation d’un bonheur futur et prolifique. De son côté, Salâh Ad-Dîn se mit à l’école de Nûr Ad-Dîn grâce auquel il put acquérir les voies du bien et la constance de l’effort et de la lutte.
Salâh Ad-Dîn en Égypte

Les dernières années de la dynastie fâtimide en Égypte connurent une lutte acharnée entre Shâwar et Dirghâm pour le poste de Ministre. Aucun des deux ne put remporter la victoire et instaurer son pouvoir. Chacun d’entre eux s’allia à une puissance étrangère pour l’aider à réaliser son objectif. Ce fut ainsi que Dirghâm s’allia aux Croisés et que Shâwar s’allia à Nûr Ad-Dîn Mahmûd, le Sultan d’Alep. Chacune des deux parties répondit à l’appel.



Commença alors une course effrénée entre les Croisés et Nûr Ad-Dîn, qui voulaient profiter au mieux de la lutte entre les deux Ministres pour s’emparer de l’Égypte, territoire stratégique qui leur permettrait d’étendre leur pouvoir dans la région.
Nûr Ad-Dîn envoya avec Shâwar, qui s’était rendu à Damas pour lui demander son aide, le général Asad Ad-Dîn Shîrkûh Ibn Shâdhî, à la tête d’une armée au sein de laquelle figurait Salâh Ad-Dîn, qui fut contraint par son oncle Asad Ad-Dîn à l’accompagner.
Lorsque Asad Ad-Dîn et Shâwar arrivèrent en Égypte, qu’ils purent prendre le contrôle de la situation et tuer Dirghâm, et que Shâwar parvint à réaliser son objectif en regagnant son poste de Ministre et en consolidant son pouvoir, celui-ci trahit Asad Ad-Dîn Shîrkûh et s’allia contre lui avec les Francs.


Nûr Ad-Dîn et Asad Ad-Dîn apprirent que des négociations secrètes entre le traître Shâwar et les Francs avaient lieu. Craignant que l’Égypte ne tombât aux mains des Croisés, ils commencèrent à préparer une nouvelle campagne en Égypte, à laquelle participa également Salâh Ad-Dîn. Leur armée parvint sur les lieux en même temps que l’armée croisée et de nombreuses batailles les opposèrent. Finalement, une trêve fut signée entre les deux parties stipulant que chacune des deux armées syrienne et croisée devait se retirer d’Égypte.


Mais Asad Ad-Dîn dut mener une troisième campagne en Égypte après que les Croisés eurent dénoncé la trêve qu’ils avaient pourtant signée avec les Syriens. Encore une fois, Salâh Ad-Dîn fut contraint à accompagner son oncle.


La lutte s’acheva finalement en 1168 par l’élimination de Shâwar. Le général de Nûr Ad-Dîn, Asad Ad-Dîn Shîrkûh accéda alors au poste de Ministre du Calife fâtimide Al-`Âdid. Très vite, Shîrkûh mourut et ce fut Salâh Ad-Dîn, son jeune neveu de 32 ans, qui lui succéda.
Un Ministre sunnite dans un État shî`ite

L’ironie du sort voulut que Salâh Ad-Dîn, d’obédience sunnite, occupât le poste de Ministre pour une dynastie shî`ite, en même temps qu’il devait sa loyauté à Nûr Ad-Dîn Zinkî, le Sultan d’Alep, qui était sous la coupe du Califat `abbâsside. Sa mission, qui était à l’origine d’empêcher l’Égypte de tomber aux mains des Croisés, se transforma peu à peu : il s’appliquait désormais à ramener l’Égypte sous la tutelle `abbâside.


Salâh Ad-Dîn était peu expérimenté et n’avait rien qui pût lui faciliter sa tâche ardue. Il réussit néanmoins dans son entreprise avec un succès aussi surprenant que mérité. Les moyens qu’il employa à cette fin furent innovants, en ce sens qu’il préféra le changement pacifique et progressif à une révolution brutale, et qu’il prépara longuement le terrain afin de n’être confronté à aucun obstacle. Cela dénote pour le moins l’ampleur de sa réflexion, la profondeur de sa vision, le bienfondé de ses dispositions, la puissance de son entendement et son recul face à l’Histoire.


Mais pour que Salâh Ad-Dîn réussît à réaliser son objectif, il devait consolider en Égypte la doctrine sunnite, afin de pouvoir renverser plus facilement la dynastie fâtimide et éradiquer la doctrine shî`ite ismaëlite. Il lui fallut trois ans pour mener à bien cette entreprise, trois ans au cours desquels il avança par étapes réfléchies et sûres. Il démit ainsi de leurs fonctions les juges shî`ites et les remplaça par des juges sunnites, tout comme il fit construire un certain nombre d’universités dispensant un enseignement sunnite.


Dès que l’occasion se présenta à lui, et dès qu’il sentit que le milieu ambiant était fin prêt à accepter le changement, il entreprit une audacieuse démarche. Il édicta le premier vendredi du mois de Muharram de l’année 567 de l’Hégire (septembre 1171) que le sermon du vendredi ne mentionnât plus le nom du Calife fâtimide, qui était alors malade et cloué au lit, mais le nom du Calife `abbâside. Cela signifiait en fait la chute de la dynastie fâtimide et l’avènement d’une nouvelle ère.
La construction de l’Unité islamique

Salâh Ad-Dîn dépensa les premières années suivant la chute de la dynastie fâtimide dans la consolidation du nouvel État et dans le renforcement de son autorité et de son pouvoir. Cela était d’autant plus urgent que la dynastie fâtimide possédait encore quelques amis fidèles et quelques alliés à qui déplurent son renversement et l’affaiblissement de sa doctrine ismaëlite.



Ceux-ci s’opposèrent alors à Salâh Ad-Dîn et conspirèrent contre le nouvel État naissant. L’un des plus grands félons qui s’en prirent à Salâh Ad-Dîn était `Imârah Al-Yamanî, au Yémen. Des troubles apparurent également à Assouan, où une tentative de rétablissement de la dynastie fâtimide eut lieu. Mais tous ces mouvements de révolte furent matés par Salâh Ad-Dîn.


Avec la mort de Nûr Ad-Dîn Mahmûd en 1174, l’occasion se présenta à Salâh Ad-Dîn, qui dirigeait l’Égypte au nom de Nûr Ad-Dîn, d’asseoir son autorité sur la Syrie, afin de promouvoir le rang islamique, unifier tous les fronts face à la menace croisée et libérer les territoires usurpés. Il profita ainsi d’un appel au secours lancé par un prince damascène en 1174, pour aller jusqu’à Damas et contrôler la ville, sans effusion de sang.



Il fit de même avec Homs, Hamâh et Ba`labak, après quoi il déclara son indépendance vis-à-vis de l’autorité laissée par Nûr Ad-Dîn pour se rattacher au Califat `abbâside qui lui conféra le titre de Sultan. Il devint ainsi gouverneur d’Égypte. En 1182, il mena une seconde campagne en Syrie et réussit à annexer Alep et quelques autres villes syriennes. Le Nord de la Syrie était désormais entièrement sous son contrôle. Le gouverneur de Mossoul s’engagea auprès de Salâh Ad-Dîn de lui envoyer les aides militaires dès que celui-ci en aurait besoin.


Ce long travail d’unification du front islamique dura plus de dix ans, de 1174 à 1186. Durant toute cette période, il ne put se consacrer entièrement à la lutte contre les Croisés.
De victoire en victoire

An-Nâsir Salâh Ad-Dîn était désormais confiant en la solidité du front intérieur. Il passa alors à l’étape suivante : il allait maintenant consacrer toute sa force et toute son énergie à la guerre contre les Croisés. Il mena contre eux toute une série de batailles résonnant comme autant de retentissantes victoires, malgré une cuisante défaite subie quelques années plus tôt à Ramlah.



Ces victoires connurent pourtant leur apogée en 1187 avec la bataille de Hattin. Ce fut une immense bataille au cours de laquelle furent capturés le Roi de Jérusalem, Guy de Lusignan, le Seigneur de Kérak, Renaud de Châtillon, et d’autres grands généraux croisés.


Cette grande victoire fut le prélude de la chute successive des villes et des châteaux croisés entre les mains de Salâh Ad-Dîn. Ce fut ainsi que se rendit le château de Tibériade puis que tombèrent des villes comme Saint Jean d’Âcre, Césarée, Naplouse, Arsouf, Jaffa, Beyrouth et bien d’autres encore. La voie était désormais libre pour entreprendre la conquête de Jérusalem.



La Ville sainte fut assiégée jusqu’à sa reddition. Salâh Ad-Dîn y entra le vendredi 2 octobre 1187, soit le 27 Rajab 583 de l’Hégire. Ce fut l’une des plus grandes journées de l’Histoire de l’Islam.


Toute l’Europe fut secouée en apprenant que les Musulmans venaient de libérer leur Ville sainte. Les Rois d’Europe crièrent vengeance. L’une de leurs plus redoutables croisades fut alors mise sur pied, la plus nombreuse en hommes et en matériel. Trois armées la composait : l’armée germanique, l’armée franque et l’armée anglaise.



Deux armées parvinrent à destination, alors que le Roi germanique se noyait en traversant un fleuve d’Asie Mineure, provoquant la dispersion de son armée. L’armée franque, sous le commandement de Philippe-Auguste, parvint à reprendre la ville d’Âcre, tandis que son alliée anglaise, sous le commandement de Richard Cœur de Lion, put s’emparer de la région côtière allant de Tyr à Jaffa, préparant ainsi la voie à la reconquête de Jérusalem.


Les tentatives de reprendre la Ville sainte échouèrent néanmoins et Richard Cœur de Lion fut contraint à demander une trêve. La trêve fut signée le 2 septembre 1192 à Ramlah. Elle marquait la fin de la troisième croisade.
De l’esprit chevaleresque de Salâh Ad-Dîn

Au lendemain de la bataille de Hattin, Salâh Ad-Dîn fit venir dans sa tente le Roi Guy de Lusignan et son frère Amaury ainsi que le Prince Renaud de Châtillon. Le Sultan offrit au Roi Guy un récipient d’eau froide pour qu’il pût étancher sa soif.



Après s’être désaltéré, le Roi captif donna le récipient à Renaud. Salâh Ad-Dîn, qui avait juré de tuer le Seigneur de Kérak, Renaud de Châtillon, de ses propres mains, refusa que de l’eau lui fût servie. En effet, ce prince croisé avait bafoué toutes les trêves conclues entre Salâh Ad-Dîn et les royaumes croisés.



Il n’hésitait pas à attaquer les caravanes de pèlerins qui se rendaient à La Mecque et à Médine. En outre, il avait entrepris de mener une campagne contre La Mecque pour détruire la Ka`bah, et contre Médine pour déterrer le corps du Prophète de son tombeau. Si ce n’était la vigilance de Salâh Ad-Dîn qui parvint à repousser ces attaques criminelles contre les lieux saints de l’Islam, Renaud de Châtillon aurait pu atteindre ses vils objectifs.



Empêchant Guy de Lusignan de donner l’eau à Renaud de Châtillon, Salâh Ad-Dîn déclara : « Il est de nos coutumes arabes et de notre noblesse de caractère que lorsque le captif mange et boit de la nourriture et de la boisson de ceux qui l’ont capturé, il a la vie sauve. » Salâh Ad-Dîn entendait par-là qu’il ne désirait pas accorder ce privilège à Renaud de Châtillon.


Le Sultan amena alors devant lui le Seigneur de Kérak et lui dit : « Voici que je venge Muhammad - le Prophète - de tes crimes. » Puis il lui proposa la conversion à l’Islam, qui lui aurait permis d’expier ses fautes. Mais Renaud refusa. Salâh Ad-Dîn tira son épée et le frappa au niveau de l’épaule.



Renaud de Châtillon fut achevé par les soldats musulmans. Assistant à cette mise à mort, le Roi Guy de Lusignan ne douta pas un seul instant qu’il allait rejoindre le Seigneur de Kérak. Mais Salâh Ad-Dîn le rassura et le réconforta en ces termes : « Il n’est pas de l’habitude des rois de tuer les rois. Quant à celui-là [Renaud de Châtillon], il a dépassé toutes ses limites et a eu l’audace de porter atteinte aux Prophètes de Dieu - paix et bénédiction sur eux. »
Apports civilisationnels

Beaucoup de gens pensent que Salâh Ad-Dîn ne s’est préoccupé que de guerre et de jihâd, en négligeant les autres affaires de son État. L’image du chevalier combattant s’est sans doute imposée devant les autres aspects de sa personnalité, si bien que certains de ses traits resplendissants ont été occultés.


La première œuvre remarquable de Salâh Ad-Dîn est sa consolidation de la doctrine sunnite en Égypte. Il édifia dans ce but deux universités dispensant un enseignement sunnite : l’Université An-Nâsiriyyah pour l’enseignement chaféite et l’Université Al-Qamhiyyah pour l’enseignement malékite. Cette dernière université porte ce nom étrange par allusion au fait qu’elle prodiguait aux enseignants qui y exerçaient et à ses élèves du blé (qamh en arabe) qu’elle récoltait des terres qui lui étaient affectées. En outre, Salâh Ad-Dîn restreignit les postes de juge aux seuls chaféites, ce qui explique la diffusion de la doctrine chaféite en Égypte et dans ses alentours.


Le règne de Salâh Ad-Dîn vit émerger plusieurs penseurs et scientifiques. On peut ainsi citer Al-Qâdî Al-Fâdil (mort en 1200), qu’on pourrait identifier aujourd’hui au Ministre des Affaires étrangères et qui fut un auteur très apprécié ; Salâh Ad-Dîn le consultait sur les moindres détails militaires ou politiques. On peut également citer Al-`Imâd Al-Asfahânî (mort en 1201), auteur d’ouvrages célèbres en littérature et en histoire. Avec Al-Qâdî Al-Fâdil, il travailla à développer le Dîwân Al-Inshâ’, sorte de Ministère des Affaires étrangères.


Salâh Ad-Dîn se préoccupa également de construire des murailles autour des villes, des tours de défense et des châteaux. L’un de ces plus fameux vestiges est le château du Mont qu’il fit contruire pour y établir son gouvernement, y caser son armée et en faire une place forte qui lui permettrait de défendre le Caire. Malheureusement, la mort empêcha Salâh Ad-Dîn d’achever sa construction.



Celle-ci fut terminée plus tard lors du règne de son successeur. Salâh Ad-Dîn entoura le Caire et les régions avoisinantes d’une muraille de 15 kilomètres de long et de 3 mètres de large, ainsi que par des tours de défense. Les ruines de cette muraille existent toujours aujourd’hui par certains endroits épars.
Le système administratif connut sous le règne du Sultan une période de stabilité. Le Sultan présidait ainsi le gouvernement central dans la capitale et était secondé par un vice-Sultan.



Ce poste fut créé par Salâh Ad-Dîn afin de pouvoir être remplacé lors de ses absences. Venait ensuite le Premier Ministre, chargé d’exécuter la politique de l’État. Puis enfin les ministères ou divans, comme le Dîwân An-Nadhar, Ministère de l’Économie et des Finances, le Dîwân Al-Inshâ’, Ministère des Affaires étrangères, le Dîwân Al-Jaysh, Ministère de la Défense, le Dîwân Al-Ustûl, Ministère de la Marine que Salâh Ad-Dîn développa au plus haut point afin de contrer les Croisés qui empruntaient la voie maritime pour attaquer les territoires musulmans.



Des fonds importants furent consacrés au développement de ce divan qu’il confia d’ailleurs à son frère Al-`Âdil. La flotte musulmane participa ainsi à de nombreuses batailles navales sur les côtes d’Égypte et de Palestine. Ce fut notamment grâce à elle que Salâh Ad-Dîn put repousser la campagne de Renaud de Châtillon contre La Mecque et Médine.


Salâh Ad-Dîn développa également des fondations sociales dont le but était d’aider les gens et de les soutenir devant les vicissitudes de la vie. Il annula ainsi les taxes qui étaient prélevées sur les pèlerins qui traversaient l’Égypte. Il s’engagea à entretenir les pauvres et les étrangers qui se réfugiaient dans les mosquées. Il fit ainsi de la Mosquée Ahmad Ibn Tûlûn un asile pour les étrangers maghrébins.
Tel était Salâh Ad-Dîn

Salâh Ad-Dîn fut célèbre pour sa tolérance et son aspiration à la paix. Il en fut à vrai dire l’exemple le plus parlant. Après la reddition de la Ville sainte de Jérusalem, il traita les Croisés avec douceur, et afficha sa compassion envers les habitants de la ville.



L’entrée des Musulmans dans Jérusalem sans la moindre effusion de sang et sans perpétration de crime marque l’une des pages les plus glorieuses de l’Histoire de l’Islam, une page en opposition totale avec ce qu’avaient commis les Croisés francs lorsqu’ils s’emparèrent de la ville en 1099.



Ces derniers avaient en effet massacré les habitants musulmans par milliers, si bien qu’on baignait dans le sang jusqu’aux genoux. Au sujet des 10000 Musulmans qui s’étaient réfugiés dans la Mosquée Al-Aqsâ à l’arrivée des Croisés, le chanoine du Puy, Raymond d’Agiles, nous a laissé le témoignage suivant :


Il y eut tant de sang répandu dans l’ancien temple de Salomon, que les corps morts y nageaient portés çà et là sur le parvis ; on voyait flotter des mains et des bras coupés qui allaient se joindre à des corps qui leur étaient étrangers, de sorte qu’on ne pouvait distinguer à quel corps appartenait un bras qu’on voyait se joindre à un tronc. Les soldats eux-mêmes qui faisaient ce carnage supportaient à peine la fumée qui s’en exhalait.

Salâh Ad-Dîn avait préparé ses hommes à la lutte dans le Sentier de Dieu. Il sut créer cette atmosphère pleine de dévouement au service de l’Islam. Quiconque voulait s’attirer les égards de Salâh Ad-Dîn savait qu’il devait lui parler de jihâd et de lutte pour la cause de l’Islam.


Salâh Ad-Dîn était un homme de grande piété, épris de prières et d’invocations de Dieu. Jamais il ne manqua la prière à la mosquée. Même lors de sa dernière maladie, ne pouvant se rendre lui-même à la mosquée, il fit venir l’imam et la prière fut tenue dans sa tente, afin de ne pas manquer la prière communautaire.


Salâh Ad-Dîn fut un homme juste, qui s’était fixé deux jours par semaine, le lundi et le jeudi, pour recevoir et entendre les plaintes de ses sujets. Les juges et les savants assistaient à ces séances au cours desquelles le Sultan rendait leur dû aux personnes lésées.



Les gens venaient à lui de toutes les contrées de son État : petits et grands, riches et pauvres, hommes et femmes. Quiconque avait subi un tort savait que son droit lui serait restitué auprès de Salâh Ad-Dîn. Le Sultan se moquait de savoir si la personne qui avait spolié les droits d’autrui était de son entourage, de sa famille ou de ses amis. Pour lui, quoiqu’il pût arriver, le droit était sacré.


Salâh Ad-Dîn ne se mettait jamais en colère lorsqu’on le contrariait. Il pardonnait et excusait ceux qui s’en prenaient à lui. Combien de fois eut-il été calomnié ou médit. Jamais il ne laissa sa colère l’emporter. Toujours, il la maîtrisait et ne faisait pas cas des torts qu’on pouvait lui causer. Quoi d’étonnant en cela puisque le modèle qu’il voulait imiter de tout son être était le Prophète Muhammad - paix et bénédiction sur lui.


Salâh Ad-Dîn était d’un courage exemplaire, ne craignant pas la mort. Au cours d’une de ses expéditions maritimes, son secrétaire Al-`Imâd Al-Asfahânî, pris de panique au cours d’une tempête, dit à son Sultan : « J’ai peur. Comment toi, tu n’as pas peur ? » Il lui demanda : « Quelle est la plus belle des morts ? » Le secrétaire répondit : « La plus belle des morts est la mort dans le Sentier de Dieu. » Salâh Ad-Dîn déclara : « Tel est mon objectif. Mon objectif est de mourir de la plus belle des morts. Je ne veux pas mourir sur mon lit. Je veux mourir de la plus belle des morts : la mort dans le Sentier de Dieu. Je veux mourir frappé par une épée ou touché par une javeline ou atteint par une flèche. Je veux être tué dans le Sentier de Dieu. »


Tel était Salâh Ad-Dîn.
Retour à Dieu

Lors des négociations de la trêve de Ramlah entre les Musulmans et les Croisés, le Sultan Salâh Ad-Dîn tomba gravement malade et dut rester au lit. Il retrouva son Seigneur le 4 mars 1193, soit le 27 Safar 589 de l’Hégire. La douleur éprouvée par l’Islam et les Musulmans le jour de sa mort n’avait jamais été ressentie depuis la disparition des Califes Bien-Guidés.


A sa mort, il ne laissa ni biens ni terres. Ses conquêtes, les villes qu’il avait prises et qui se comptaient par dizaines, auraient pu lui garantir une fortune incommensurable. Pourtant, à sa mort, on ne retrouva dans son coffre qu’un dînâr en or et quarante-sept dirhams en argent. C’était la preuve manifeste de son ascétisme, de la chasteté de son cœur et de la pureté de ses mains.

P.-S.

Sources : Al-Eman.com, Islamonline.net et Qaradawi.net.
Notes

[1] Hattin est la francisation du nom arabe Hittîn.
 
quel grand personnage ce ayoubi salaheddine

le 2eme a avoir conquis Jérusalem après Omar ibn khatab(RA)
mais pour savoir plus
je recommande le livre
les croisades vues par les arabes
de Amine Malouf
wasalam
 
Salâh Ad-Dîn Al-Ayyûbî - Saladin

mardi 22 avril 2003


Salâh Ad-Dîn Al-Ayyûbî - Saladin (1138 - 1193) Un preux chevalier et un noble héros
Salâh Ad-Dîn était d’un courage exemplaire, ne craignant pas la mort. Au cours d’une de ses expéditions maritimes, son secrétaire Al-`Imâd Al-Asfahânî, pris de panique au cours d’une tempête, dit à son Sultan : « J’ai peur. Comment toi, tu n’as pas peur ? » Il lui demanda : « Quelle est la plus belle des morts ? » Le secrétaire répondit : « La plus belle des morts est la mort dans le Sentier de Dieu. » Salâh Ad-Dîn déclara : « Tel est mon objectif. Mon objectif est de mourir de la plus belle des morts. Je ne veux pas mourir sur mon lit. Je veux mourir de la plus belle des morts : la mort dans le Sentier de Dieu. Je veux mourir frappé par une épée ou touché par une javeline ou atteint par une flèche. Je veux être tué dans le Sentier de Dieu. »


Tel était Salâh Ad-Dîn.
Retour à Dieu

Lors des négociations de la trêve de Ramlah entre les Musulmans et les Croisés, le Sultan Salâh Ad-Dîn tomba gravement malade et dut rester au lit. Il retrouva son Seigneur le 4 mars 1193, soit le 27 Safar 589 de l’Hégire. La douleur éprouvée par l’Islam et les Musulmans le jour de sa mort n’avait jamais été ressentie depuis la disparition des Califes Bien-Guidés.


A sa mort, il ne laissa ni biens ni terres. Ses conquêtes, les villes qu’il avait prises et qui se comptaient par dizaines, auraient pu lui garantir une fortune incommensurable. Pourtant, à sa mort, on ne retrouva dans son coffre qu’un dînâr en or et quarante-sept dirhams en argent. C’était la preuve manifeste de son ascétisme, de la chasteté de son cœur et de la pureté de ses mains.

P.-S.

Sources : Al-Eman.com, Islamonline.net et Qaradawi.net.
Notes

[1] Hattin est la francisation du nom arabe Hittîn.

Assalâmou 'alaikoum wa Rahmatou Allahi wa Barakâtouhou;

http://www.al-imane.org/forums/showthread.php?t=8359&p=87249#post87249

La vérité historique n'a rien à voir avec ce conte de fées, digne du mufti OTAN, QARDHAOUI....
Le Dr. Père, Louis Bouzet, a conclu son intervention, en disant : « Nous pourrons tirer comme conclusions de tout de ce qui précède, que Saladin était devenu dans la perception de ces sources anciennes, l'un de ces Francs exemplaires, dont on vante les hautes vertus et leurs qualités traditionnelles de générosité et de courage » (41).

Selon le Dr Abdullah bin Abdul Rahman al-Rubai’y, un membre de la faculté, département d'histoire et civilisations à l'Université de l'Imam Muhammad bin Sa’oud: « Il y a une vieille chanson écrite par Sirakon au XIIe siècle, qui se compose de cent cinquante vers, et dont l’historien Steengel, a trouvé le manuscrit en 1875, dans la bibliothèque d’Oxford, et qui, en ce qui nous concerne, cette élégie, décrit Saladin comme un quasi-chrétien ». (42).

Nous aimerions rajouter ici quelque chose au sujet de la bénédiction de Salah-Eddine pour le mariage de son frère Al’Âdil avec la sœur du roi croisé d’Angleterre, Richard Cœur de Lion. A cet égard, Imad al-Din Al’Asfahâny, l’historien de Salah-Eddine, dit dans son livre « Alfeth Alqissi fi feth alqudsi » (la conquête des moines durant la prise d’Al Quds): « Les envoyés du roi anglais, Richard Iè, connu sous le nom de Richard Cœur de Lion chez Al’Âdil, sont arrivés à un accord sur la base de bonnes grâces, l’échange de visites en toute fidélité, la continuité des sentiments de solidarité réciproques, l’approche mutuelle vers la paix et l’abandon de la guerre, et la mise en place d’un climat de parenté fraternelle. Les émissaires se sont succédés durant des jours, pour viser la conclusion de la concorde, au point d’être sur le point de conclure une organisation gouvernementale commune. Ainsi fut conclu un mariage durable et stable, entre le roi Al’Âdil avec la sœur de Ricard cœur de lion. Il a été agréé que « la gestion du royaume d’Al’Âdil, serait assumée par le couple, à égalité, au nom des deux parties. La reine aurait Al-Quds, pour résidence, avec son mari. En contrepartie, la reine illuminerait de son aura la vie apparente du royaume. Al’Âdil, s’est engagé à faire bon accueil aux Francs, aux Templiers et aux Hospitaliers, dans quelques villages. Il s’engage à ne pas les obliger à quitter leurs forts, ni leurs monastères. Il s’engage à ne point faire vivre, à Al-Quds (Jérusalem), aux côtés de la reine, que des évêques et des moines, qui seront assurés de sa sécurité et de sa bienveillante charité ».

Il rajoute plus loin, en expliquant que Salah-Eddine a agréé ce plan: « Al’Âdil m'a convoqué, avec le Qâdhy Bahâ’a-Eddine ibn Shaddad, et un groupe de princes parmi les notables du conseil et de la décision, ... » et il nous dit: « vous irez voir le Sultan Salah-Eddine , pour l’informer sur cet accord, et vous lui demanderez qu’il m’établisse comme roi, dans ce pays, où je déploierai tout ce que pourront me permettre mes capacités... et quand nous sommes arrivés chez le Sultan, il a compris la sagesse de la demande. Il n’a point retardé sa réponse, et nous le vîmes satisfait » (43).

Mais le roi d'Angleterre s'est rétracté plus tard (sa sœur, ayant rejeté l’accord. Il a promis de convaincre sa sœur et de faire connaitre son accord dès qu’il l’aura obtenu.) (44).

Bien qu'il soit difficile de croire l'un quelconque de ces récits, il est également difficile de les nier, sans preuves fiables. Mais, on doit cependant, lier ces récits au climat notable, qui prédominait entre les gens


Il est aussi très difficile d'expliquer la tolérance de Salah-Eddine vis-à-vis des croisés ni son inaction envers eux, en arrêtant de continuer le djihad contre eux, et même, son alliance avec eux, du fait qu’il était chrétien ou un quasi-chrétien.Par contre, il est facile d’expliquer l’amour des Francs pour Salah-Eddine, du fait qu’au minimum,

il a été celui qui a conclu la paix avec les Croisés. Il a été celui qui leur a cédé l'ensemble de la Palestine, à l’exception de Jérusalem, (Al-Quds). Il a ainsi transformé leur défaite, en victoire. Par contre, il a personnellement veillé à diviser les pays musulmans,
qui étaient ennemis des Croisés en les affaiblissant pour les rendre plus vulnérables. Il a ainsi empêché la création d’un grand État arabe, membre du monde islamique. C’est ce qui a permis la reprise de Jérusalem, et de la plupart des villes de la Palestine, du Liban et de la Syrie, par les croisés. Celles-ci sont demeurées sous leur contrôle pendant une longue période après cela.

Quant au deuxième aspect, qui concerne l'impact du judaïsme sur le psychisme et les actions de Salah-Eddine, ceci a aussi pesé sur son extrémisme. Moïse bnou Maïmoun (45) avait une influence illimitée sur Salah-Eddine, son entourage et ses princes.
Il a été choisi comme médecin pour Nur al-Din ’Ali, le fils aîné de Salah-Eddine, et du juge Qâdhî, Al-Fâdhil Al-Bayssâny, le permier ministre de Salah-Eddine (46), lequel n’avait aucun scrupule pour rien du tout. Il est devenu, grâce à ses complots et ses flatteries, le véritable dirigeant de l'Égypte après le départ de son Salah-Eddine en l'an 1174.

La célébrité médicale de Maïmoun a joué un rôle important dans l’attrait d'attention des palais ayyoubides sur lui. C’est ce qui « lui a permis de combiner les grâces du sultan Salah-Eddine, et les soins d’affection de l'élite de la société cairote » (47). Maïmoun a été en mesure, sous le couvert de cette affection, a obtenir un statut très élevé auprès de Salah-Eddine et de son entourage, au point qu'il a épousé une sœur (d’Ibn Al-Mâly), l’un des conseillers du sultan. Lui-même a aussi marié, sa propre sœur à Ibn Al-Mâly. Son influence fut telle, que Salah-Eddine a refusé la demande de l'un des juges, en 1187, de lui infliger la peine de mort, pour avoir apostasié de l'islam. Il s’est basé sur l’argumentation de son premier ministre, qui était un ami de Maïmoun, disant qu'un homme qui a été contraint de se convertir à l'islam, ne peut pas être considéré comme un apostat en droit (48).

Ce qui est frappant et attire l'attention, vraiment, c’est que Salah-Eddine, qui a pesé de tout son poids pour exécuter le philosophe (Cheikh des Lumières), de rite Shafi'i, Shihâb al-Din ibn Yahya Sohrawardî, qu’il a accusé d’avoir divergé de la religion, a complètement fermé les yeux, sur Maïmoun, qui a publié dans le même mois, un article dans lequel sur la résurrection des morts, et dans lequel il a exprimé son scepticisme à propos de la doctrine de l'immortalité des corps, tout comme il s’est bouché les oreilles sur le dénigrement par Maïmoun, de Abdul Latif al-Baghdadi, après la publication de son livre (Dalîl al-hâ’irîn), en l’accusant de « détruire les piliers de toutes les religions, avec les moyens mêmes, qu’il fait croire aux gens, les utiliser pour les consolider » (49).
Moussa bin Maimoun (Moïse Ibn Maïmonide):

« Il a utilisé son influence dans les Cours de Salah-Eddine pour protéger les Juifs d'Égypte » (50).


« Quand Salah-Eddine a conquis la Palestine, Ibn Maïmoun l’a convaincu d’autoriser les Juifs à y demeurer de nouveau, et à construire des synagogues et des écoles » (51).

Alors que le gouverneur chiite au Yémen, ne laissait d’autre choix aux juifs que la mort ou la conversion à l'islam, ces derniers, quand ils furent mis au courant de l'influence dont jouissait Moussa Ibn Maïmoun, auprès de Salah-Eddine, se sont rapprochés de lui, en l'an 1172 AD. Il a répondu à leur demande, et il leur a écrit la lettre connue sous le nom de "Arrisâla Al-Yamaniya "- la lettre du Yémen). Il a demandé au rabbin (Natâna’îl Al-Fayoumî) d’envoyer une copie de cette lettre à tous les groupes au Yémen.


Bien que la Jewish Encyclopedia, n'ait pas divulgué tout le contenu de la lettre, elle a constitué un message d'espoir pour les Juifs du Yémen, au point, qu’ils ont inséré dans le Codex la prière « pour l’âme de notre maître Moussa bin Maïmoun ».


Cet espoir suscité par Ibn Maïmoun, a rapidement fait son effet. Quand les Ayyoubides ont envahi le Yémen en 1173, soit quelques mois, à peine, après l'arrivée du message d’Ibn Maïmoun, le sabre a été écarté du cou des Juifs du Yémen, et placé au-dessus du cou des musulmans. Il y a eu un allégement fiscal au profit des Juifs, et un alourdissement a pesé sur les épaules des musulmans (52).

Ceci n’est qu’un survol de quelques-uns des points les plus démoniaques dans la conduite de Salah-Eddine Al-‘Ayyouby. Nous avons procédé à des citations, dans le but de rechercher la concision, et pour faire court, et démystifier un personnage que l’histoire a entouré d’une aura imméritée, voire, l’histoire, a fait d’un émule d’Attila ou des Mongols et des tartares, des destructeurs de civilisations, et de Yazid Ibn Mou’awiya, l’assassin ivrogne et sans morale, une icone pour les nouveaux « ennemis de l’Islam ». Salah-Eddine qui a fait le lit, de la judaïsation et de la christianisation d’une partie du monde arabe, est devenu par le miracle des raccourcis historiques, et des stéréotypes, le « libérateur de la Palestine », voire, de Jérusalem… des mains des croisés, auxquels il l’a pourtant cédée…


Notes
41 - Voici quelques extraits importants de la conférence du français, le Dr Père Louis Bouziet, qui a prononcé dans la "Conférence sur Salah-Eddine Al Ayyoubi", qui s'est tenue à Beyrouth en Avril 1994. Il cite le livre de Sayed Al ‘Amîn, op. cit., p 212. Cette conférence, avait pour objectif de faire l’apologie de Salah-Eddine (Saladin). Allah, Gloire à Lui, a voulu, au contraire l’exposer et le dévoiler dans sa vicieuse et hideuse réalité, de la bouche même de ses propres partisans.

42 – « Asharq Al’Awsat » – Le Moyen-Orient, Journal saoudien qui paraît à Londres, numéro publié le 26/5/1995 et les numéros qui suivent.

43 – Assayed Al’Amîn, op. cit., pp 124-125.

44 - Ibid p 126.

45 – Moussa Ibn Maïmoun, (Moïse Maïmonide), sans conteste, l’une des plus grandes figures du judaïsme, selon l'Encyclopédie juive. C’est la personnalité juive la plus célèbre de l’ère post-Talmud. La ville de Tel-Aviv en Israël, a célébré les 800 ans depuis la mort de Ibn Maïmonide. Elle a inauguré une bibliothèque qui lui est destinée. Un autre médecin juif, a aussi vécu, dans la cour de Saladin, c'est Habbat-Allah bien Jamy’a. (Voir "Majallat Ar-Rissâla", N° 110).

46 – Will Durant ; L'histoire des civilisations, V. 14, page 121.

47 - George Tarâbishî ; Dictionnaire des philosophes, p 31.

48 – Thomas Walker Arnold, The preaching of Islam, 1896-1913, p. 421.

49 – Will Durant ; L'histoire des civilisations, v. 14, page 121.

50 – L’Encyclopédie juive, v. 14, page 669.
 
Assalamou 'alaikoum wa Rahmatou Allahi wa Barakâtouhou;



La violence de Salah-Eddine, et son oppression envers les musulmans



Dès que l'autorité de Salah-Eddine, se fut consolidée sur le calife fatimide Al’Âdhid, et que ce dernier lui eut cédé le commandement en Égypte, après les conspirations contre lui, et la mise fin au sermon prononcé en son nom, qui fut remplacé par un sermon dit au nom des Abbassides, Salah-Eddine se mit à commettre des crimes sans précédent de la part d’un gouvernant. Aucune époque n’avait connu autant de crimes, d’injustice, de barbarie, et de tyrannie. (18 ), « Il a tenu en otage toute la famille fatimide dans un endroit ; et il a enfermé leurs femmes dans un autre endroit. Il a empêché les deux parties de se marier, pour n’avoir pas d’enfants … ». Al’Imâd, a dit : « Ils sont encore emprisonné maintenant, et ils sont invisibles » (19). Il a ensuite lancé le pillage et le vol de tous leurs biens et de leurs palais. Les poètes de Salah-Eddine se sont vantés de ces exactions. Sur cela, voici un long poème obscène déclamé par Al-Isfahânî:

Les femmes des ennemis ont perdu leurs protecteurs... Aux tyrans, elles ont été distribuées.


Ensuite, Salah-Eddine, s’en est pris à l’école Jaafari, qu’il a interdit et dissous. Il en a rendu l’enseignement illégal, et en a interdit tout usage. Il s’est ensuite occupé de ses partisans de cette école. Il les a soumis a la mort, l’exil et aux incendies. Abderahîm ben ‘Alî Al-Bayssâny, le Qadhi (juge) Salah-Eddine, surnommé le Qadhi vertueux, comme étant tout, sauf respectable. C’était plutôt, un carriériste, opportuniste, et hypocrite, prêt à servir l’autorité, et quelque pouvoir que ce soit, pour arriver à ses fins. Il a décrit la situation des chiites après Al’Âdhid, en disant: « ... et l'humiliation de la part des tyrans est une grâce, ils ont tout déchiré, ils ont violenté leur honneur et leurs chaires. Ils méritent bien d’être considérés, comme ayant dépouillés, exilés et assassinés » (20).

Parmi ceux qui ont été assassinés par Salah-Eddine, dont l’histoire a gardé la mémoire, malgré toutes les tentatives d'effacement et de dissimulation, il y a le poète ‘Amâra-Al-Yamanî, qui a vécu en Égypte et connu la fin de l'état fatimide. Bien qu'il n'était pas de la doctrine des Fatimides, il était juste et fidèle à la droiture, il fut reconnaissant pour la grâce qui avait été accordée à sa famille. Comme il a personnellement vécu les vertus et la bonté des Fatimides, et comme il a aussi vu de ses propres yeux, les méfaits des Ayyoubides et de leurs supplétifs, qui ont commis contre les Fatimides ces crimes, il a pleuré l’État fatimide dans une complainte mélodieuse qui débute ainsi :

J'ai jeté Ô siècles, une poignée de gloire paralysée
Et après l’avoir parée s’en est suivi l’arrêt

Il a clôturé son poème en disant:

Allah, je leur garde mon amour à jamais
Tant qu’Allah, prolongera ce qu’il me reste à vivre. (21)

En raison de ce poème sincère, ce poète vertueux et fidèle, a été tué, qu’Allah bénisse son âme. Il fut imprimé de noblesse et de loyauté, que ses péchés soient effacés (22).

Dans une autre position, il a été convenu que ce poète fidèle avait rencontré chez Najm-Al-Din Ayyoub - le père de Salah-Eddine - avec un autre poète, qui est Abou Salem Yahya Al-Ahdab ben Abî Hassîba, dans le palais de perles –lou’lou’a- dans lequel il résidait. C’était l’un des meilleurs palais des Fatimides. Ibn Abi Hassîbah a déclamé ce poème dont :

O propriétaire de la terre, nulle terre n’appartient à une partie
D’elle ou de ce qui en dépend, il ne saurait y avoir de partie.

Allah a hâté pour toi cette maison pour l’habiter
Elle a préparé pour toi, jardins et chambres.
Je t’ai rendu visite de la part de celui qui l’habitait
Habille-là d’amour, elle t’habillera de noblesse.
….

Cette insinuation aux Fatimides a provoqué ‘Amara, aussi ne put-il demeurer silencieux à propos du mépris dont ils furent l’objet, de leur déni de droit, et sur l’humiliation qu’ils subirent. Il se leva e et répliqua audacieusement et avec courage, en disant:
Tu as pêché, toi qui a médit des seigneurs et des califes
Tu as dit ce que tu as dit pour les insulter par absurdité
….
C’est pourtant la maison qui porte leurs perles
…..
Ce poème improvisé et merveilleux a été commenté par Maqrizi qui a dit: « Par Allah, Amâra a rempli ses obligations de loyauté, il a été le bon fidèle selon son habitude. Il a été assassiné non pour un crime, mais pour avoir rempli une obligation, comme l’est la voie des amoureux, qu’Allah, le bénisse et lui fasse grâce de ses péchés. ( 23).

La plus tragique des calamités et bien ce qui est arrivé à la bibliothèque, qui « était si grande qu'elle contenait 600.000 manuscrits. Il y avait aussi, à partir de cette bibliothèque, une maison de la sagesse du Caire -Dar Al-Hikma alqâhiriya-, qui n'était pas seulement des étagères pour conserver des livres, mais elle était un centre pour des armées de traducteurs, de savants et d’archivistes. A ce titre, elle était une université spécialisée dans la production de livres) (24). Ces trésors de livres, scientifiques précieux, que les Fatimides ont patiemment collectés, et pour lesquels ils ont alloués des budgets considérables, et autant de conservateurs, ont subis de la part de Salah-Eddine le même vandalisme que celui qui a frappé les Fatimides eux-mêmes. Tout comme l'époque fatimide a connu l’essor des bibliothèques du Caire, le début de l'ère de Salah-Eddine a connu l'effondrement, les pillages, les incendies et l'abandon (25).

Le Dr Mohamed Kamel Hussein a décrit comment ont été les documents et livres de ces bibliothèques. Les esclaves ont pillé les parchemins de peaux pour en faire des chaussures, et ce qui en est resté, sans avoir été brulé, a subi la poussière des vents pour devenir des collines de livres (26). Il poursuit : « Ainsi ont été perdus les trésors des Fatimides, du fait d’une détestable intolérance ». Il a conclut ses propos en disant: « Cette vague dévastatrice qui a dominé l'Égypte, dès que le début des Ayyoubides a effacé l'héritage de cette époque d'or dans l'histoire de l'Égypte islamique.Ils ont effacé la poésie, n’en laissant que le mot de poète, la plupart du temps, devions-nous donner ce nom à ce qui allait en rester. Nous n’hésiterons pas à accuser les Ayyoubides, pour ce crime contre l'histoire de la littérature égyptienne, et pour avoir délibérément effacé toutes les traces littéraires ayant un rapport quelconque avec les Fatimides. Ils ont brûlé tous leurs livres, y compris les recueils de poésie » (27). Si telle était leur attitude face à la poésie, que penser ensuite de l’horreur de leurs actions contre la culture et les idées? !.

Ibn Abi Tayy décrit ce qui est arrivé à cette Grande Bibliothèque : « Parmi ce qu’ils ont vendu, il y avait la bibliothèque de livres, qui était une des merveilles du monde » (28). Il n’ y avait en effet, dans tous les pays de l'Islam, aucune bibliothèque plus grande que celle du palais du Caire. Parmi ses merveilles, il y avait un 1.220 exemplaires de l’histoire d'Al-Tabarî. On rapporte qu’elle contenait deux millions six cent mille 2.600.000 livres. Parmi les manuscrits recherchés, il y avait beaucoup de choses (29).

Al’Imâd Al-Asfahânî dit à ce propos : « Au nombre des rares manuscrits, il y avait ceux qui avaient été pillés, d’abord, puis qui ont été détruits par haine. Ils furent un peu comme les tuteurs des orphelins, auxquels ont livre leur héritage. Ils se comportent avec voracité pour le dilapider ». (30) C’est ainsi qu’ils ont dispersé ces livres qu’ils ont perdus et qui sont devenus des poussières éparpillées. Ils ont ainsi détruit des trésors de science que ni par le passé, il n’en a été autant rassemblé, ni dans le futur, il n’en a autant été collecté de la même valeur, dans une quelconque bibliothèque.

Les Tatars et les Mongols ont-il fait pire avec les bibliothèques de Baghdad, que ce qu’a fait Salah-Eddine avec la bibliothèque du Caire ?.


Bien que Nur-Al-Din ait été son bienfaiteur, et que c’est lui qui l’a proposé comme ministre auprès d’Al’Âdhid, après la mort d’Assad-Eddine Chîrkouh, il n’allait lui aussi pas échapper à l’ingratitude de Salah-Eddine, ainsi qu’à ses agressions durant sa vie. Ce dernier osera s’allier contre lui, avec les croisés. Il ira jusqu’à éradiquer son royaume et l'annexer après sa mort. Mais la pire des vengeances contre Nur al-Din, sera ce qu'il a fera à son fils (le roi As-Sâlih).

Ce fils de Nur al-Din résidait à Alep. Malgré son jeune âge, il était entouré de la protection des Alépiens, du fait qu’il était leur roi successeur de son père. Or, la première chose qu'a faite Salah-Eddine après sa conquête de la Syrie, a été de se diriger vers Alep pour l'éliminer.

Ibn Al-‘Athîr dit : « Quand le roi Salah-Eddine a pris Hama, il s’est dirigé vers Alep, qu’il a assiégée le 3 de Joumadî al’Âkhira, il a été combattu par ses habitants. Le roi As-Sâlah, qui était un jeune garçon de douze ans, est monté sur un cheval, puis il a rassemblé les gens d'Alep et leur a dit : Vous connaissez la bonté et l’amour de mon père, à votre égard. Je suis votre orphelin, voyez-vous, cet ingrat injuste est venu me dépouiller de mon pays, sans avoir peur ni d’Allah, le Très Élevé, ni les créatures... Il a pleuré et fait pleurer les gens. Ils lui ont offert leur argent et leurs vies. Ils se sont engagés à se battre pour lui et à protéger son pays. » (31) Salah-Eddine a cependant, réussi à le battre. Il l’a capturé et il l’a emmené avec lui à Damas, et pour accroître sa vengeance contre Nur-Al-Din, et son fils, il a épousé la femme de Nur-al-Din. Il l’a prise durant une seule nuit avec elle, puis, après deux jours, il s’en est retourné en Égypte (32). Il a ainsi calmé sa colère et il s’est vengé de Nur-al-Din, à la manière des bâtards (33).

Ce n’est pas la peine de demander après cela, à connaitre les boucheries que perpétra Salah-Eddine contre la population d'Alep, ni à propos des incendies qui ont visé les chaires de science, ni celles des bibliothèques, ni les exécutions, qui étaient réservées aux savants et aux hommes sages, qui ont rempli les livres d'histoire, et qui avaient à leur tête le grand philosophe des Lumières, Shihâb al-Din bin Yahya Sohrawardî (34), qui a été tué en 1191 AD, par strangulation, on a aussi dit par le sabre, et on a dit aussi différemment. Le philosophe Suhrawardi était l’un des plus grands savants de son temps (35), cela sans parler des impôts exorbitants et des dépossessions qui ont alourdi le poids des charges de l’ensemble des musulmans d'Alep, durant cette période sombre.

Il suffit pour se rendre compte de la façon dont Salah-Eddine traitait les peuples qu’il dirigeait, de se référer à ce qui a été écrit par le Dr Hussein Mu’nis, qui était pourtant, l’un des plus ardent défenseurs de Salah-Eddine Al Ayyouby. Il a dit: « Ses projets et ses demandes étaient à la fois multiples et sans fin. Ses besoins d'argent étaient insatiables. Ses agents étaient d’une dureté sans équivalent parmi les créatures d’Allah, vis-à-vis des gens. Il n’est pas passé un seul marchand par son pays, sans qu’il n’ait été soumis à des droits de douane, pour briser son dos, et jamais quelqu’un n’y a jamais vu un quelconque signe de douceur, et ils ne subissaient qu’avertissements et menaces de tortures de la part des hommes du pouvoir. Il fut à l’égard des paysans et des plus vulnérables, implacable. Aucun fruit ne pouvait s’épanouir dans leur domaines, qui ne fut saisi par les collecteurs de taxes. Aucun épi de blé, ne pouvait échapper et aux confiscations au profit des silos du roi. Même les gens, les plus fortunés, à son époque, et après eux, connurent les affres de la privation, et la famine a fauché les gens." (36).


Il n'est pas surprenant, après tout cela, d'apprendre que ses gouverneurs et ses agents, devinrent comme Qarâqûsh, qui lui a succédé comme gouverneur d'Égypte, pour lui permettre à lui de s’occuper de l’occupation de la Syrie, et pour éradiquer le royaume de Nur-al-Din, et se venger de lui.

Notes

18 – Sayed Al’Amin, op. cit., p 169.

19 – Al-Maqrîzy, dans ses Khutat, dénombre dix mille Sharif et Sharifa (nobles, descendants du Prophète, aswaws), (vol. 1, p 497). , Ibn 'Abd al-Adhâher dit qu’ils ont ainsi été emprisonnés jusqu'à la disparition de la dynastie ayyoubide et la royauté des Turcs, et jusqu’à la montée sur le trône du sultan Adhâhir Rukn al-Dîn Baybars .. Abanbakdâry, dit qu’en 660 AH, il a vu comment ceux qui en restaient, ont été expulsés. Après qu’ils devinrent, comme le dit Al-Maqrizî « des vieux malades sans avenir et sans espoir de guérison ».

20 – Assayad Al’Amîn, op. cit., p 68.

21 - Assayad Al’Amîn, op. cit., p 66.

22 – Al-Maqrizî, Khutat, vol. 22, p. 496, citant les paroles d'Ibn Saad, qui rajoute en disant à propos du poème: « on n’a pas entendu meilleur écrit dans l'État, après sa disparition ».

23 -. Al-Maqrizî, Khutat, vol. 22, p. 496

24 - Dr Mohammed Al-Rumaihi, Revue « Al-‘Arabîy », N° 426, mai 1994, p 22.

25 – Al-Maqrizî, Khutat, vol. 2, p. 255, qui cite Ibn Tayy.

26 - Ibid.

27 - Ibid.

28 - Al-Maqrizî, Khutat, vol. 22, p. 496pp 26-27.

29 - Assayad Al’Amîn, op. cit., p 169.

30 - Ibid.

31 – Livre, Rawdhatayn, v. 2, p 676.

32 – Ibn Al-‘Adîm, dans son vol. III de son livre Zubdat alhaleb fî târikhi Haleb, p 667.

33 - Assayad Al’Amîn, op. cit., p 203.

34 - Yâqut Al-Hamwy, in : Mu’jem Al’udabâa’.Voir Assayad Al’Amîn, op. cit., p. 148-149.

35 – Ibn Khalqân, Wafayât al’a’yân.

36 – Revue « Culture » n ° 462, Assayad Al’Amîn, op. cit., - p 164).
Traduction Ithviriw

Son addiction à l'alcool et sa passion pour les jeux de hasard (à Suivre)
 

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