Assalam;
Je vous livre le meilleur article que j'ai eu à lire depuis 1987, que je m'intéresse à la question de la finance islamique dans ma vie professionnelle, quand j'ai été confronté aux banques "islamiques" qui, pour éviter de prendre des intérêts, se contentaient de jouer sur les techniques, avec la "mourabaha" (association en vue d'une opération commerciale, avec une banque qui paye le fournisseur, et ensuite, facture le client, en rajoutant des marges commerciales, au lieu et place de l'intérêt), et la mourabaha (association dans le cadre d'un investissement, en finançant un investisseur, qui remboursera son prêt sous forme de rachat des participations fictives de la banque, la valeur de rachat est relevée des bénéfices de la banque), un système qui constitue une véritable arnaque, ou une hérésie au sens économique.
Ces dysfonctionnements et surtout, l'aspect puéril des systèmes alors en place, ont évolué depuis, heureusement, et seuls demeurent les conditions de mis en fonctionnement des banques islamiques, car, que je sache, et de part, mon expérience, en 1988, par exemple, quand j'ai eu à en auditer quelques unes d'entre elles, j'avais découvert, qu'elles plaçaient les fonds logés chez elles, par les clients musulmans, particuliers, sociétés privées ou publiques ou pire, fonds publics, dans des banques Européennes-US-Japon, qui elles, les mettaient EXCLUSIVEMENT à la disposition des investisseurs occidentaux "crédibles et dynamiques", et accessoirement, aux profit des pays musulmans, pour financer quelques opérations, l'exception justifiant la règle, et ce, d'autant plus facilement que les pays musulmans étaient moins dynamiques.
Mais le paradoxe, est bien là, et quand on sait que Chase Manhatan Bank, ou National Bank, à NY, finançaient plus facilement, en 1984-87, Israël Aircraft, avec des fonds islamiques que JAMAIS personne ne récupérera, ou n'osera en souhaiter vérifier la destination, que le développement d'une industrie d'un quelconque pays islamique, comme l'Iran, l’Égypte, ou autre, surtout, dans le même domaine que l'utilisation faite par Israël de ces placements généreusement et surtout gracieusement servis, et mis à sa disposition, par des roitelets et des Émirs, analphabètes... par le truchement des banquiers acquis à l'idéologie sioniste.
16/04/2012 | Andrew Sheng et Ajit Singh
http://lecercle.lesechos.fr/economi...tres-auteurs/221145750/defi-finance-islamique
Le défi de la finance islamique
LE CERCLE. L'influence financière grandissante du monde musulman est à nouveau sur le devant de la scène - en témoignent les discussions dans lesquelles le gouvernement britannique est engagé avec un fonds souverain d'Abou Dhabi pour lui vendre quelques-unes des 82% de parts qu'il détient dans la Banque royale d'Ecosse.
Écrit par
Andrew Sheng Président Fung Global Institute
Ajit Singh Professeur émérite d'économie Université de Cambridge
Son dernier article
Le poids croissant de la finance islamique pose également un défi systémique quant à la manière dont se pratique très majoritairement la finance à travers le monde.
Après des débuts modestes dans les années 1990, la finance islamique brasse maintenant mille milliards de dollars ! Le marché estime que la finance islamique est promise à un futur brillant en raison d'une démographie favorable et de l'augmentation des revenus des communautés musulmanes.
Malgré le scepticisme concernant l'adaptation de la finance islamique au systéme financier international, les grandes banques achètent des obligations islamiques et créent des succursales qui pratiquent la finance islamique. Les centre financiers non musulmans (Londres, Singapour et Hong-Kong) ont adopté des lois spécifiques pour faciliter les opérations des banques islamiques et des institutions financières qui leur sont associées.
Comment considérer cette évolution du point de vue de la finance occidentale et de l'analyse économique classique ? La finance islamique constitue-t-elle une alternative réelle au système financier dominant ?
Le simple fait qu'une telle question se pose aujourd'hui est significatif. Il n'y a pas si longtemps, la finance islamique était superficiellement assimilée à un système sans taux d'intérêt, susceptible de conduire à une utilisation inadéquate et inefficace des ressources. Paradoxalement, c'est précisément cette mesure - des taux d'intérêt nuls ou très bas - à laquelle les banques centrales ont généralement recours quand elles procèdent à un relâchement monétaire de grande ampleur.
La finance islamique repose sur deux préceptes fondamentaux : l'interdiction absolue d'appliquer des intérêts aux transactions financières et des normes éthiques exigeantes, tant de la part des créanciers que des emprunteurs. Il est à noter que c'est Keynes qui fournit la meilleure justification économique d'un système à taux d'intérêt nul dans sa Théorie générale : "Les dispositions contre l'usure sont l'une des pratiques économiques les plus anciennes que l'on connaisse… Dans un monde où l'on considérait que personne n'était à l'abri, il était presque inévitable que les taux d'intérêt, à moins qu'ils ne soient limités par chaque instrument à la disposition de la société, atteignent des valeurs trop élevées pour permettre une incitation efficace à l'investissement."
Il suggérait que seuls des taux d'intérêt très bas, voire nuls, pouvaient assurer le maintien du plein emploi et une distribution équitable des richesses. Son soutien à une telle mesure n'est pas en soit une preuve de son efficacité, mais son analyse montre qu'il faut l'examiner sérieusement.
Il est à souligner que si la finance islamique interdit d'appliquer des intérêts, elle n'interdit pas de réaliser un profit ; ce dernier provient de différentes dispositions qui combinent finance et entreprise. Dans le fond, c'est un système de partage du profit et des risques basé entièrement sur un financement sur fonds propres.
Ainsi, la finance islamique diffère du système dominant fondé sur des prêts avec intérêt dans lequel les risques sont théoriquement transférés au créancier, mais qui en pratique sont collectivisés en cas de crise. Toutes choses étant égales, la plupart des économistes estiment qu'un financement sur fonds propres est plus stable qu'un financement basé sur l'endettement.
Il en résulte le deuxième principe fondamental de la finance islamique, à savoir que si les individus respectaient strictement les exigences éthiques de cette finance, il y aurait moins de problèmes liés à l'aléa moral (le risque engendré par le comportement humain) dans les banques islamiques. L'aléa moral existe dans tous les systèmes dans lesquels en dernier recours l'Etat prend à sa charge les risques pris par les citoyens à titre privé.
Je vous livre le meilleur article que j'ai eu à lire depuis 1987, que je m'intéresse à la question de la finance islamique dans ma vie professionnelle, quand j'ai été confronté aux banques "islamiques" qui, pour éviter de prendre des intérêts, se contentaient de jouer sur les techniques, avec la "mourabaha" (association en vue d'une opération commerciale, avec une banque qui paye le fournisseur, et ensuite, facture le client, en rajoutant des marges commerciales, au lieu et place de l'intérêt), et la mourabaha (association dans le cadre d'un investissement, en finançant un investisseur, qui remboursera son prêt sous forme de rachat des participations fictives de la banque, la valeur de rachat est relevée des bénéfices de la banque), un système qui constitue une véritable arnaque, ou une hérésie au sens économique.
Ces dysfonctionnements et surtout, l'aspect puéril des systèmes alors en place, ont évolué depuis, heureusement, et seuls demeurent les conditions de mis en fonctionnement des banques islamiques, car, que je sache, et de part, mon expérience, en 1988, par exemple, quand j'ai eu à en auditer quelques unes d'entre elles, j'avais découvert, qu'elles plaçaient les fonds logés chez elles, par les clients musulmans, particuliers, sociétés privées ou publiques ou pire, fonds publics, dans des banques Européennes-US-Japon, qui elles, les mettaient EXCLUSIVEMENT à la disposition des investisseurs occidentaux "crédibles et dynamiques", et accessoirement, aux profit des pays musulmans, pour financer quelques opérations, l'exception justifiant la règle, et ce, d'autant plus facilement que les pays musulmans étaient moins dynamiques.
Mais le paradoxe, est bien là, et quand on sait que Chase Manhatan Bank, ou National Bank, à NY, finançaient plus facilement, en 1984-87, Israël Aircraft, avec des fonds islamiques que JAMAIS personne ne récupérera, ou n'osera en souhaiter vérifier la destination, que le développement d'une industrie d'un quelconque pays islamique, comme l'Iran, l’Égypte, ou autre, surtout, dans le même domaine que l'utilisation faite par Israël de ces placements généreusement et surtout gracieusement servis, et mis à sa disposition, par des roitelets et des Émirs, analphabètes... par le truchement des banquiers acquis à l'idéologie sioniste.
16/04/2012 | Andrew Sheng et Ajit Singh
http://lecercle.lesechos.fr/economi...tres-auteurs/221145750/defi-finance-islamique
Le défi de la finance islamique
LE CERCLE. L'influence financière grandissante du monde musulman est à nouveau sur le devant de la scène - en témoignent les discussions dans lesquelles le gouvernement britannique est engagé avec un fonds souverain d'Abou Dhabi pour lui vendre quelques-unes des 82% de parts qu'il détient dans la Banque royale d'Ecosse.
Écrit par
Andrew Sheng Président Fung Global Institute
- 16/04/2012 | 15:03
The Challenge of Islamic Finance
Ajit Singh Professeur émérite d'économie Université de Cambridge
Son dernier article
- 16/04/2012 | 15:03
The Challenge of Islamic Finance
Le poids croissant de la finance islamique pose également un défi systémique quant à la manière dont se pratique très majoritairement la finance à travers le monde.
Après des débuts modestes dans les années 1990, la finance islamique brasse maintenant mille milliards de dollars ! Le marché estime que la finance islamique est promise à un futur brillant en raison d'une démographie favorable et de l'augmentation des revenus des communautés musulmanes.
Malgré le scepticisme concernant l'adaptation de la finance islamique au systéme financier international, les grandes banques achètent des obligations islamiques et créent des succursales qui pratiquent la finance islamique. Les centre financiers non musulmans (Londres, Singapour et Hong-Kong) ont adopté des lois spécifiques pour faciliter les opérations des banques islamiques et des institutions financières qui leur sont associées.
Comment considérer cette évolution du point de vue de la finance occidentale et de l'analyse économique classique ? La finance islamique constitue-t-elle une alternative réelle au système financier dominant ?
Le simple fait qu'une telle question se pose aujourd'hui est significatif. Il n'y a pas si longtemps, la finance islamique était superficiellement assimilée à un système sans taux d'intérêt, susceptible de conduire à une utilisation inadéquate et inefficace des ressources. Paradoxalement, c'est précisément cette mesure - des taux d'intérêt nuls ou très bas - à laquelle les banques centrales ont généralement recours quand elles procèdent à un relâchement monétaire de grande ampleur.
La finance islamique repose sur deux préceptes fondamentaux : l'interdiction absolue d'appliquer des intérêts aux transactions financières et des normes éthiques exigeantes, tant de la part des créanciers que des emprunteurs. Il est à noter que c'est Keynes qui fournit la meilleure justification économique d'un système à taux d'intérêt nul dans sa Théorie générale : "Les dispositions contre l'usure sont l'une des pratiques économiques les plus anciennes que l'on connaisse… Dans un monde où l'on considérait que personne n'était à l'abri, il était presque inévitable que les taux d'intérêt, à moins qu'ils ne soient limités par chaque instrument à la disposition de la société, atteignent des valeurs trop élevées pour permettre une incitation efficace à l'investissement."
Il suggérait que seuls des taux d'intérêt très bas, voire nuls, pouvaient assurer le maintien du plein emploi et une distribution équitable des richesses. Son soutien à une telle mesure n'est pas en soit une preuve de son efficacité, mais son analyse montre qu'il faut l'examiner sérieusement.
Il est à souligner que si la finance islamique interdit d'appliquer des intérêts, elle n'interdit pas de réaliser un profit ; ce dernier provient de différentes dispositions qui combinent finance et entreprise. Dans le fond, c'est un système de partage du profit et des risques basé entièrement sur un financement sur fonds propres.
Ainsi, la finance islamique diffère du système dominant fondé sur des prêts avec intérêt dans lequel les risques sont théoriquement transférés au créancier, mais qui en pratique sont collectivisés en cas de crise. Toutes choses étant égales, la plupart des économistes estiment qu'un financement sur fonds propres est plus stable qu'un financement basé sur l'endettement.
Il en résulte le deuxième principe fondamental de la finance islamique, à savoir que si les individus respectaient strictement les exigences éthiques de cette finance, il y aurait moins de problèmes liés à l'aléa moral (le risque engendré par le comportement humain) dans les banques islamiques. L'aléa moral existe dans tous les systèmes dans lesquels en dernier recours l'Etat prend à sa charge les risques pris par les citoyens à titre privé.