Un homme acheta un jeune esclave. Celui-ci lui dit :
- Maître, je voudrais de toi que tu me gardes sous trois conditions : la première est que tu ne m’empêches pas de faire les prières canoniques lorsqu’en arrive le moment; la seconde que tu m’emploies à ton service durant le jour seulement, sans me donner de travail à faire pendant la nuit; la troisième que tu me réserves une chambre dans laquelle personne d’autre que moi ne puisse entrer.
- Je t’accorde cela, répondit l’homme. Examine les chambres de ma maison. L’esclave parcourut les pièces du logis, jusqu’à ce qu’il en vît une tombant en ruines. Il la choisit pour lui.
- Pourquoi as-tu fixé ton choix sur une chambre tombant en ruines ? demande le maître.
- Seigneur, dit l’esclave, n’as-tu pas appris qu’une maison en ruines devient, auprès de Dieu, une construction bien bâtie entourée de jardins ?
Et l’esclave prit la pièce comme abri pour la nuit.
Un certain soir, son maître réunit des personnes de son choix pour boire et se divertir en leur compagnie. A minuit, après le départ de ses amis, il faisait la tournée des différentes pièces du logis, quand son regard tomba sur la cellule occupée par le jeune esclave. Voici qu’une lampe de lumière s’y trouvait, accrochée à la voûte du del. L’esclave était prosterné à terre et parlait à son Seigneur en secret, disant :
- Mon Dieu, tu m’as fait un devoir de servir mon maître durant le jour. Sans lui, je ne me serais occupé que de ton service, durant le jour et durant la nuit. Reçois mes excuses pour cela, ô Seigneur mien.
Le maître du jeune esclave ne cessa d’observer celui-ci jusqu’à ce que parût l’aurore. La lampe alors disparut en s’élevant vers le ciel et le trou du toit par lequel elle était descendue fut scellé.
L’homme vint trouver sa femme et la mit au courant de l’affaire. La nuit suivante, tous deux se postèrent devant la cellule, observant la lampe suspendue au ciel et le jeune esclave prosterné qui parlait en secret à Dieu; jusqu’à la parution de l’aurore. Alors seulement ils l’appelèrent et lui déclarèrent :
- Tu es libre, par déférence pour la Face de Dieu: tu pourras ainsi t’occuper entièrement du service de Celui à qui tu présentais des excuses.
Puis ils l'informèrent de ce qu’ils avaient vu, concernant les égards manifestés par Dieu à son sujet. Lorsque le jeune esclave entendit cela, il leva les mains vers le del et dit :
- Mon Dieu, je te demandais de ne pas dévoiler mon secret et de ne pas faire paraître ma situation. Puisque tu l’as dévoilé, prends-moi vers toi.
Il tomba sur le sol, mort. Que Dieu lui fasse miséricorde !
Tiré du livre d'Ahmad al-Qalyoûbî
- Maître, je voudrais de toi que tu me gardes sous trois conditions : la première est que tu ne m’empêches pas de faire les prières canoniques lorsqu’en arrive le moment; la seconde que tu m’emploies à ton service durant le jour seulement, sans me donner de travail à faire pendant la nuit; la troisième que tu me réserves une chambre dans laquelle personne d’autre que moi ne puisse entrer.
- Je t’accorde cela, répondit l’homme. Examine les chambres de ma maison. L’esclave parcourut les pièces du logis, jusqu’à ce qu’il en vît une tombant en ruines. Il la choisit pour lui.
- Pourquoi as-tu fixé ton choix sur une chambre tombant en ruines ? demande le maître.
- Seigneur, dit l’esclave, n’as-tu pas appris qu’une maison en ruines devient, auprès de Dieu, une construction bien bâtie entourée de jardins ?
Et l’esclave prit la pièce comme abri pour la nuit.
Un certain soir, son maître réunit des personnes de son choix pour boire et se divertir en leur compagnie. A minuit, après le départ de ses amis, il faisait la tournée des différentes pièces du logis, quand son regard tomba sur la cellule occupée par le jeune esclave. Voici qu’une lampe de lumière s’y trouvait, accrochée à la voûte du del. L’esclave était prosterné à terre et parlait à son Seigneur en secret, disant :
- Mon Dieu, tu m’as fait un devoir de servir mon maître durant le jour. Sans lui, je ne me serais occupé que de ton service, durant le jour et durant la nuit. Reçois mes excuses pour cela, ô Seigneur mien.
Le maître du jeune esclave ne cessa d’observer celui-ci jusqu’à ce que parût l’aurore. La lampe alors disparut en s’élevant vers le ciel et le trou du toit par lequel elle était descendue fut scellé.
L’homme vint trouver sa femme et la mit au courant de l’affaire. La nuit suivante, tous deux se postèrent devant la cellule, observant la lampe suspendue au ciel et le jeune esclave prosterné qui parlait en secret à Dieu; jusqu’à la parution de l’aurore. Alors seulement ils l’appelèrent et lui déclarèrent :
- Tu es libre, par déférence pour la Face de Dieu: tu pourras ainsi t’occuper entièrement du service de Celui à qui tu présentais des excuses.
Puis ils l'informèrent de ce qu’ils avaient vu, concernant les égards manifestés par Dieu à son sujet. Lorsque le jeune esclave entendit cela, il leva les mains vers le del et dit :
- Mon Dieu, je te demandais de ne pas dévoiler mon secret et de ne pas faire paraître ma situation. Puisque tu l’as dévoilé, prends-moi vers toi.
Il tomba sur le sol, mort. Que Dieu lui fasse miséricorde !
Tiré du livre d'Ahmad al-Qalyoûbî