Salam alékoum,
Très bonnes interventions de la part des membres. Aujourd'hui, pour une personne lambda, il est difficile de savoir si le salaire qu'on gagne, les revenus sont 100% issus de pratiques licites (intérêts bancaires de la part de l'entreprise, corruption pour avoir les contrats, répartition des richesses entre investisseurs et travailleurs).
Pour ce qui est du modèle économique, il y a beaucoup de sujets comme la masse monétaire, la vitesse de circulation de la monnaie, l'investissement, la spéculation, la valeur d'un bien ou d'un service manquent de réponses.
Pour le sujet de base, je pense qu'une société islamique peut être fonctionnelle en ayant des travailleurs et des investisseurs,. Il serait erroné de croire qu'il faut juste être un travailleur au service d'un patron ou d'être un entrepreneur pour être dans la légalité.
La question de la bourse comme je l'ai décrit précédemment, devait exister sous une autre forme il y a quelques siècles. En effet, il devait certainement y avoir des gens ayant des compétences qui se faisaient financer par des personnes ayant des moyens.
Barak Allahou fikoum.
Salâm,
Je tiens à préciser que je ne condamne pas du tout le rôle joué par l'investisseur dans l'économie. L'investisseur a un rôle primordiale et sain à jouer !
C'est par lui que les capitaux circulent et permettent l'éclosion d'entreprises et de projets qui ne verraient jamais le jour sans lui.
L'Islam condamne la thésaurisation et encourage l'investissement.
Toutefois cet investissement doit se faire selon certaines règles : l'objectif est de mettre en jeu des capitaux sur une activité légale religieusement et selon des règles légales selon le même principe religieux. Concussion, délits d'initié, tromperies et autres procédés malhonnêtes n'en font pas parti !
De même, la notion de risque y est fondamental : aucune close ni combine d'initié ne peut dégager la responsabilité partagée de l'investisseur en cas d'échec ! Si l'affaire marche, il doit gagner de l'argent, si l'affaire est en échec il doit en perdre ! Il ne peut pas décharger sa responsabilité et être gagnant à tous les coups en montant des opérations complexes qui ont pour but de faire assumer aux autres les pertes qu'il se refuse à consentir !
Quand une crise advient, comme en 2008, on est en droit de penser que tout le monde doit perdre... Eh bien non : les riches ont multiplié leur fortune par 8 ou 10 (voir l'affaire de la banque juive Goldman Sachs) et les petits riches et classes moyennes se sont trouvées totalement ruinées... Cela en raison du fait que la crise économique de 2008 est une opération de grande envergure menée par des initiés pour spolier les gens du fruit de leur travail et, par dessus tout, les dominer de la façon la plus absolue !
Pour ce qui est du problème de la richesse et de la propriété, c'est quelque chose de complexe, certes, mais dont nous pouvons tirer quelques principes logiques de base.
Quand est-ce que la fortune et la propriété deviennent immorales ?
La fortune permet de répondre aux besoins de soi-même, de ses proches, de sa communauté... Elle offre aussi le superflu.
Mais quand on possède des dizaines ou des centaines de milliards, des biens à n'en plus finir, la fortune sert-elle seulement à répondre à ce type de besoin ?
Evidemment pas ! Elle sert à prendre le pouvoir !
Je ne condamne pas la richesse excessive parce que je suis pauvre.
Je la condamne parce qu'elle donne à celui qui la possède un pouvoir; un pouvoir le plus souvent gigantesque, sur les gens, les collectivités, les communautés, et même les Etats, et bien sûr sur moi-même ! Chacun et tous doivent se prosterner devant le pouvoir de l'argent ! Ceux qui s'y refusent doivent vivre comme des blattes au raz du sol !
Les richesses des riches n'ont pour moi aucun attrait. La vie ici-bas n'a pour moi, aujourd'hui, que fort peu d'attrait, voir plus du tout. Je peux même dire en toute sincérité que je l'ai en horreur. La vie en ce bas-monde me révulse et l'époque repoussante dans laquelle nous vivons n'éveille en moi que mépris et consternation !
En revanche, je dois le dire, l'idée que des humains, parmi les plus corrompus, les plus abjects, les plus répugnants et les plus infâmes, puissent avoir un pouvoir absolu sur le cours de ma vie et de celle des gens, cela m'est odieux et inacceptable !
La source du pouvoir vient, légitimement, d'ALLAH. L'autorité est déléguée, selon des critères trop longs à relater ici, à des humains mandatés pour le service de leur communauté, par la Grâce de Dieu !
Est-ce par le seul fait d'être richissime qu'un homme ou une oligarchie peuvent prétendre à la domination sur les gens de la Terre ?
Ces gens-là se sont ils enrichis de façon si colossale en suivant les codes moraux révélés par ALLAH ? Je ne crois pas faire l'aventurier en affirmant que personne ne devient multimilliardaire par ce biais là...
La ploutocratie n'est pas une notion islamique, elle en est l'antithèse !
Quand la richesse va au delà de toute mesure, qu'elle s'appuie sur la tromperie, voir le crime, et l'injustice, rien ne peut la justifier !
Il ne s'agit donc pas pour moi de condamner les "riches" en raison de leur richesse, même s'ils n'éveillent généralement pas particulièrement de sympathie en moi, mais bien les riches qui usent de leur richesse pour obtenir un pouvoir illégitime qui leur offre la domination sur les gens, de quelque façon que ce soit.
Qu'ALLAH nous assiste, en ces temps de ténèbres !