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Le mémorial des Saintes

  • Auteur de la discussion sam
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sam

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Le Mémorial des Saintes

On demanda à l'un des grands guides spirituels le nombre exact d'abdal (les Substitues, catégorie des saints cachés) existants dans le monde. "Ils sont au total quarante", répondit-il. Pourquoi ne pas dire quarante hommes ? demanda-t-on. "Parce qu'il y a parmi eux des femmes aussi", ajouta-t-il"
Extraits du "Mémorial des Saintes" par Dr. Javad Nurbakhsh

Ce livre peut être considéré comme la suite logique du livre d'Attar le Mémorial des Saints, qui porte essentiellement sur les Saints du Soufisme alors que ce livre-ci est consacré aux Saintes du Soufisme et Amies de Dieu (Awliya). Les vies merveilleuses de plus de cent femmes soufies, les grandes Elues des premiers siècles de l'islam ,y sont racontées en se référant aux sources authentiques arabes et persanes. Oeuvre exemplaire portée par la profonde connaissance par l'auteur des états et stations de ces femmes Elus de Dieu, le Mémorial des Saintes restera pendant longtemps le seul livre de référence en francais sur les Expériences mystiques des Grandes Dames du Soufisme classique.

http://www.journalsoufi.com/index.p...product_id=14&option=com_virtuemart&Itemid=55
 
Mémorial des Saintes

Imamat de la femme musulmane - femme imam

La dynastie abbasside est la seconde dynastie califienne musulmane qui régna de 749 à 1517. La dynastie est établie à Bagdad jusqu'en 1258, date de la prise de Bagdad par les Mongols. Ensuite, éxilée en Egypte au Caire, la dynastie n'exerce plus qu'un pouvoir nominal.

Les femmes imams
C'est aux Etats-Unis en mars 2005 que Amina Wadud, professeur d’études islamiques à l’Université de Virginie, à dirigé pour la première fois la prière du vendredi en présence de femmes et d'hommes.

En Italie Naïma Gohani, une femme d’origine marocaine, dirige une prière mixte dans la mosquée de Colle Val d’Elsa, près de Sienne, en Toscane.

Au Maroc 50 femmes ont été nommées imams par le Royaume du Maroc en Avril 2006, mais ces femmes n'ont pas le droit de diriger la prière.

Que dit l'islam sur les femmes imams ?
Il n'y a pas de verset dans le Coran interdisant à une femme d'être imam et de diriger la prière et il semble qu'il n'y ait pas de consensus de savants de l'islam su ce sujet.

Pour la grande majorité des musulmans, une femme ne peut pas diriger une prière mixte. C'est ce que pense par exemple de Mohamed Sayed Tantaoui, Grand Cheïkh d’Al Azhar (Caire, Egypte), le Cheïkh Kardhaoui, Omar Abou Namous, responsable religieux au Centre Culturel islamique à New York...

Pourtant on entend quelques voix s'élever :

D'après un article publié sur realites.com : "Pour le Grand Mufti d’Egypte, le Cheïkh Ali Jomaa il n’y a pas de consensus interdisant à la femme de diriger la prière. S’il y a des hommes qui acceptent d’être dirigés par une femme, toujours en matière de prière, qu’ils le fassent. Pour lui une femme peut même être Mufti (la plus haute autorité en matière de jurisprudence religieuse)".

Toujours d'après realites.com, "Abou Thaour et le grand exégète et historiographe Tabari ont autorisé l’Imamat de la femme dans l’absolu (c’est-à-dire pour les hommes et les femmes)".

De même Ibn Arabi aurait accepté l'imamat des femmes pour diriger la prière mixte car pour lui la perfection de l’âme humaine serait accessible aux deux sexes.

La fatwa émise par le Conseil Supérieur des Oulémas CSO (rite malékite)
Suite à une demande fin mai 2006 par le ministère des Habous et des Affaires islamiques du Maroc auprès du CSO, le Conseil Supérieur des Oulémas, d'émettre une fatwa sur la conduite de la prière par les femmes selon le rite malékite, le CSO à annoncé le 26 mai 2006 que la femme n'était pas habilité à conduire la prière. Voilà quelques précisions du site http://www.lematin.ma/Journal/Article.asp?id=natio&ida=61381 :

"L'on peut, à cet égard, citer Cheikh Abou Mohamed Abdellah Ibn Abou Zeid Al Kairaouani qui dit : «la femme ne doit pas diriger la prière -qu'elle soit obligatoire ou surérogatoire- des hommes ou des femmes», Al Hafed Ibn Abdelbar : «la femme n'est pas habilitée à diriger la prière», l'imam Al Maziri : «l'imamat de la femme est nul chez nous, quiconque prie derrière elle est tenu de refaire sa prière, même si le temps qui lui est imparti est dépassé», cheikh Khalil : «une prière dirigée par une femme est nulle» ou encore ses propos dans l'ouvrage de la voie la plus proche au rite malékite : «L'Islam et la condition de l'imamat qui doit être dirigée par une personne de sexe masculin. De ce fait, la prière est nulle derrière une femme» ."
Le CSO souligne que la prière de la femme doit s'effectuer à basse voix et non à voix haute. Or diriger la prière nécessite de parler à voix haute. Il souligne également que la femme ne peut pas non plus diriger la prière des femmes.

Pour la suite, cliquez sur le lien ci-dessous:

http://www.portail-religion.com/FR/dossier/islam/femme-musulmane/femme-imam.php

L'accès aux postes religieux

Il existe en Iran une seule femme ayatollah (2006) elle vit à Qom et se nomme Zohreh Sefati, elle a 50 ans et peut émettre des fatwas (d'après http://www.iranfocus.com).
 
Mémorial des Saintes

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Élisabeth de la Trinité

Voici quelques extraits de lettres et de notes de retraites d'Élisabeth, tous centrés sur la présence à Dieu dans notre vie.

Elle peut nous accompagner sur le chemin de la prière, relation confiante et aimante à Dieu en toutes choses.

Et la méditation ?

Et la méditation ? Je te conseille de simplifier tous tes livres, de te remplir un peu moins, tu verras que cela est bien meilleur. Prends ton Crucifix, regarde, écoute. Tu sais que c'est là notre rendez-vous, et puis ne te trouble pas quand tu es prise comme maintenant et que tu ne peux faire tous tes exercices : on peut prier le bon Dieu en agissant, il suffit de penser à Lui. Alors tout devient doux et facile, puisque l'on n'est pas seul à agir [et] que Jésus est là. (L 93)​

Ce petit sanctuaire

Je te garde en mon âme tout près du bon Dieu, dans ce petit sanctuaire tout intime où je le trouve à chaque heure du jour et de la nuit. Je ne suis jamais seule : mon Christ est là toujours priant en moi et je prie avec Lui. Tu me fais de la peine, ma Framboise ; je vois bien que tu es malheureuse et c'est ta faute, je t'assure. Sois tranquille, je ne te crois pas encore toquée, mais énervée et surexcitée, et quand tu es comme cela tu fais souffrir les autres aussi.​

Ah, si je pouvais t'apprendre le secret du bonheur comme le bon Dieu me l'a appris. Tu dis que je n'ai ni soucis ni souffrances, il est vrai que je suis bien heureuse, mais si tu savais comme, alors même que l'on est contrarié, on peut être tout aussi heureuse ; il faut toujours regarder au bon Dieu. Au commencement il faut faire des efforts lorsqu'on sent tout bouillonner en soi, mais tout doucement à force de patience et avec le bon Dieu on en vient à bout. Il faut que tu te bâtisses comme moi une petite cellule au-dedans de ton âme ; tu penseras que le bon Dieu est là, et tu y entreras de temps en temps, lorsque tu sens tes nerfs, que tu es malheureuse, vite sauve-toi là et confie tout cela au Maître. Ah, si tu le connaissais un peu, la prière ne t'ennuierait plus, il me semble que c'est un repos, un délassement : on vient tout simplement à Celui qu'on aime, on se tient près de Lui comme un petit enfant dans les bras de sa mère et on laisse aller son cour. Tu aimais tant t'asseoir tout près de moi et me faire des confidences, c'est comme cela qu'il faut aller [à] Lui, si tu savais comme Il comprend bien... (L 123)​

Aimez la prière

Puisque Notre Seigneur demeure en nos âmes, sa prière est à nous et je voudrais y communier sans cesse, me tenant comme un petit vase à la Source, à la Fontaine de vie, afin de pouvoir ensuite la communiquer aux âmes, en laissant déborder ses flots de charité infinie. « Je me sanctifie pour eux, afin qu'eux aussi soient sanctifiés dans la vérité ». Cette parole de notre Maître adoré, faisons-la toute nôtre, oui sanctifions-nous pour les âmes, et puisque nous sommes tous les membres d'un seul corps, dans la mesure où nous aurons abondamment la vie divine nous pourrons la communiquer dans le grand corps de l'Église. Il y a deux mots qui pour moi résument toute sainteté, tout apostolat : « Union, Amour ». (L 191)​

Dans le silence

Faisons le vide dans notre âme afin de Lui permettre de s'élancer en elle pour venir lui communiquer cette vie éternelle qui est la sienne ; le Père lui a donné pour cela « puissance sur toute chair » nous est-il dit en l'Évangile. Et puis, dans le silence de l'oraison, écoutons-le, Il est le « Principe », qui parle au-dedans de nous, et n'a-t-Il pas dit : « Celui qui m'a envoyé est vrai et tout ce que j'ai entendu de Lui, moi je le dis ». (L 250)​

Vis au-dedans

Vis au-dedans avec Eux dans le ciel de ton âme ; le Père te couvrira de son ombre, mettant comme une nuée entre toi et les choses de la terre pour te garder toute sienne, Il te communiquera sa puissance pour que tu l'aimes d'un amour fort comme la mort ; le Verbe imprimera en ton âme comme en un cristal l'image de sa propre beauté, afin que tu sois pure de sa pureté, lumineuse de sa lumière ; l'Esprit Saint te transformera en une lyre mystérieuse qui, dans le silence, sous sa touche divine, produira un magnifique cantique à l'Amour ; alors tu seras « la louange de sa gloire ». (L 269)​

Une âme qui demeure en Dieu

Une louange de gloire, c'est une âme qui demeure en Dieu, qui l'aime d'un amour pur et désintéressé, sans se rechercher dans la douceur de cet amour ; qui l'aime par-dessus tous ses dons et quand même elle n'aurait rien reçu de Lui, et qui désire du bien à l'Objet ainsi aimé. Or comment désirer et vouloir effectivement du bien à Dieu si ce n'est en accomplissant sa volonté, puisque cette volonté ordonne toutes choses pour sa plus grande gloire ? Donc cette âme doit s'y livrer pleinement, éperdument, jusqu'à ne plus vouloir autre chose que ce que Dieu veut.
(Le Ciel dans la foi, 43)​

Une âme de silence

Une louange de gloire, c'est une âme de silence qui se tient comme une lyre sous la touche mystérieuse de l'Esprit Saint afin qu'Il en fasse sortir des harmonies divines ; elle sait que la souffrance est une corde qui produit des sons plus beaux encore, aussi elle aime la voir à son instrument afin de remuer plus délicieusement le Cour de son Dieu.
(Le Ciel dans la foi, 43)​

Une âme qui fixe Dieu

Une louange de gloire, c'est une âme qui fixe Dieu dans la foi et la simplicité; c'est un réflecteur de tout ce qu'Il est ; c'est comme un abîme sans fond dans lequel Il peut s'écouler, s'épancher ; c'est aussi comme un cristal au travers duquel Il peut rayonner et contempler toutes ses perfections et sa propre splendeur. Une âme qui permet ainsi à l'Être divin de rassasier en elle son besoin de communiquer « tout ce qu'Il est et tout ce qu'Il a », est en réalité la louange de gloire de tous ses dons. (CF 43)​

L'intimité avec Dieu

Que l'on est heureux quand on vit dans l'intimité avec le bon Dieu, quand on fait de sa vie un cour à cour, un échange d'amour, quand on sait trouver le Maître au fond de son âme. Alors on n'est plus jamais seule et on a besoin de solitude afin de jouir de la présence de cet Hôte adoré... Il faut Lui donner sa place dans ta vie, dans ton cour qu'II a fait si aimant, si passionné. Oh ! si tu savais comme Il est bon, comme Il est tout Amour ! Je Lui demande de se révéler à ton âme, d'être l'Ami que tu saches toujours trouver, alors tout s'illumine et c'est si bon de vivre ! (L 161)
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Diaporamas
Présence de Dieu dans la nature
(avec Élisabeth de la Trinité)
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Poésies

Dans le calme profond de ton Être Éternel

O Seigneur, je voudrais m’écouler en ton sein
Comme une goutte d’eau dans une mer immense.
Daigne détruire en moi ce qui n’est pas divin
Pour que mon âme, libre, en ton Être s’élance.

Il faut que je pénètre « en ce lieu spacieux »,
Cet abîme insondable et ce profond mystère
Pour t’aimer, ô Jésus, comme l’on aime aux Cieux
Sans que rien du dehors ne puisse me distraire.

Je désire habiter en ton Foyer d’amour
Sous le rayonnement des clartés de ta Face
Et vivre de toi seul, comme au divin Séjour,
En cette douce paix que nul bien ne surpasse.
C’est là que se fera la transformation,
Là que je deviendrai comme un autre toi-même,
Toutefois, cependant, à la condition
Que j’aurai tout perdu pour toi, Beauté suprême.

On ne vit plus en soi lorsqu’on aime vraiment,
Car l’on sent le besoin de s’oublier sans cesse,
Le cœur n’a de repos et de délassement
Que quand il a trouvé l’objet de sa tendresse.
Voilà pourquoi, Jésus, en mon amour pour toi
Je ne désire plus que ta sainte présence.
A tout instant du jour je veux sortir de moi
Et sous ton seul regard m’immoler en silence.

Dans le calme profond de ton Être éternel,
Daigne m’ensevelir pour que, dès cette vie,
Je puisse à travers tout demeurer comme au Ciel
« En ta dilection » et ta paix infinie.
Ce n’est pas au-dehors que je dois te chercher
Pour adhérer à toi de substance à substance;
Au centre de mon cœur je n’ai qu’à me cacher
Et me perdre à jamais en ta divine essence.

En Diaporamas
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Son oeuvre écrite comprend:
4 traités spirituels:

le Ciel dans la foi
Dernière retraite
La grandeur de notre vocation
Laisse-toi aimer
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Mémorial des Saintes

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Citations

Il existe une Vérité éternelle qui demeure immuable malgré l'écoulement du temps. Réaliser cette Vérité est le but de l'existence humaine… La vie ne peut être comblée que par cette Réalisation.​

Un objet change-t-il simplement parce qu'il est nommé différemment ? L'eau, par exemple, se dit vellam en malayalam et pani en hindi; sa couleur et son goût changent-ils pour autant ? Non. Chacun comprend Dieu et le vénère en fonction de sa propre culture.​

Notre devoir envers Dieu est de montrer de la compassion pour ceux qui sont dans la détresse. La religion est le secret de la vie qui nous enseigne à aimer, à servir et à agir envers nos frères et sœurs avec empathie et compassion.​

Le but des pratiques spirituelles est de développer un cœur débordant d'amour envers tous les êtres.​

Les véritables guides spirituels sont ceux qui s'engagent dans le service désintéressé tout en consacrant leur vie entière à atteindre la vision de Dieu.​

Dieu est compassion.
Il attend à la porte du cœur de chacun.​

Efforçons-nous de vider l'intellect des pensées inutiles et de remplir notre cœur d'amour.
C'est la solution à toutes les souffrances et à la confusion générale de la société moderne.​

Comprenez la nature de la vie et agissez avec sagesse, sans vous effondrer quand des obstacles surgissent, sans être submergés par la joie quand les circonstances sont favorables.​

Grandissez sans rien perdre de votre innocence. Et en grandissant, restez humbles en toutes circonstances. Votre croissance physique ne doit pas affecter l'enfant en vous. Que votre intelligence devienne plus vive, que votre mental gagne en clarté et en vigueur, mais tout en développant ces facultés, permettez aussi aux sentiments du cœur de grandir.​

Le seul propos de la vie spirituelle est de renoncer à tout ce qui n'est point nous-mêmes et de devenir ce que nous sommes réellement.​

La mission d'Amma en cette vie est d'éveiller l'énergie divine infinie, innée, présente en chacun de nous, et de guider l'humanité sur le juste chemin du service et de l'amour désintéressés. Le message d'Amma au monde est : " Éveillez l'amour divin qui est en vous. "​

Bien que Jésus Christ fût extérieurement un homme, intérieurement, c'était une mère. Bien qu'abstrait et sans forme, l'amour a pris en lui une forme concrète. Jésus a donné sa vie à l'amour; il nous a enseigné comment aimer.​

Un érudit : " On dirait qu'Amma a beaucoup pratiqué le yoga et les autres disciplines. "
Amma : " Shiva ! Shiva ! Je n'ai rien pratiqué du tout. Mais il y a une chose qui pour moi est naturelle, c'est d'aimer. De moi, l'amour s'écoule en permanence vers la création. "​

Seul celui qui a étudié peut enseigner. Seul celui qui a acquis peut donner. Seul celui qui est totalement libéré de la souffrance peut libérer totalement les autres de la souffrance.​

Plus vous donnez d'amour, plus votre cœur se remplit d'amour. L'amour est comme un fleuve sans fin. Donc, mes enfants, aimez-vous les uns les autres.​

Cela a assumé un corps et se manifeste à travers lui. Certains l'appellent Amma, d'autres Soudhamani, d'autres Amritanandamayi et bien d'autres noms encore. Mais cela demeure identique, inchangé, non-affecté. Nul ne peut percer le mystère de cet être.​

L'obstacle principal sur le chemin vers Dieu, c'est notre égocentrisme. L'égocentrisme disparaît de lui-même lorsque nous éprouvons de la compassion envers autrui.​

Dieu ne donne rien à qui ne travaille pas pour l'obtenir. La grâce et l'effort personnel sont interdépendants.​

Si nous donnons à Dieu la primauté, le reste de notre existence s'ordonnera de lui-même. Si Dieu fait partie de notre vie, le monde suivra. Mais si nous faisons passer le monde en premier, Dieu ne suivra pas. Si nous embrassons le monde, Dieu ne nous embrassera pas.​

Jusqu'à ce que vous compreniez que vous êtes impuissant, que votre égo ne peut pas vous sauver et que toutes vos acquisitions ne sont que néant, Dieu ou le Gourou créera les circonstances nécessaires pour vous faire comprendre cette vérité.​

Tout être humain, même s'il fait preuve de cruauté et d'égoïsme, a la capacité de s'éveiller. Cette faculté est latente en chacun. Il y a un Krisna, un Rama, un Bouddha ou un Christ en chacun de vous. La lumière de Dieu pourrait se lever en vous à tout instant, elle attend simplement l'occasion favorable. Les grands maîtres voient cette lumière cachée qui attend de se révéler, de transpercer les murs de l'égo.
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Mémorial des Saints

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Hâfez



Chams al-din Mohammad Hâfez (ou Hâfiz), ainsi appelé parce qu'il connaissait le Coran par coeur (Hafez signifie "gardien" en arabe), est considéré comme l'un des plus grands poètes persans avec Omar Khayyâm et Jalâl al-Din Rumi. En dehors des légendes colportées par les anciens biographes, on sait peu de choses de sa vie réelle sinon qu'il est né à Chiraz dans les années 1320 et qu'il passa pratiquement toute sa vie dans cette ville fondée au VIIe siècle près des ruines de Persépolis (Sud Ouest de l'Iran). Son père mourût lorsqu'il était encore enfant mais il semble avoir reçu une excellente éducation classique en langue, en théologie et en littérature arabe. Dans le florissant centre de civilisation islamique de Chiraz il devînt très tôt membre de la secte mystique des Soufis, puis professeur de théologie coranique et poète officiel d'abord à la Cour de Abou Ichâk, ensuite à la Cour de divers autres souverains qui le tinrent plus ou moins en grâce. Il refusa tout au long de sa vie de se mettre au service d'autres princes que ceux de sa ville natale. Il ne devînt vraiment célèbre qu'après 1368, année où il rassembla ses poèmes dans un premier Divan qui n'eût pas qu'un rôle littéraire. L'ouvrage servait aussi -- et sert encore --, en tant que "langage de l'invisible", à des fins religieuses et divinatoires dans tous les pays d'Orient. Il suffit de poser une question et d'ouvrir une page du livre au hasard, la lecture et la bonne interprétation du poème apportent alors la réponse. Hâfez est mort en 1389 ou 1390. Son tombeau, situé dans les jardins Mousalla de Chiraz, est devenu un lieu de pèlerinage des amoureux de la vie et de la poésie.​



"Assieds-toi sur le bord du torrent

Et dans les flots tourbillonnants

Contemple la vie éphémère qui s'écoule."

-- Hafez​









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Ses longs cheveux étaient dans le désordre, son visage était chaud et couvert de/ rosée, ses lèvres souriaient, son col de chemise tombait légèrement à part / elle chantait une poésie d'amour, elle avait un gobelet de vin à sa disposition et elle était légèrement hors de contrôle/ ses beaux yeux étaient belliqueux et ses lèvres exprimaient des regrets / Elle est venue la nuie passée à minuit à mon chevet et s'est assise / Elle approcha sa tête à mon oreille et avec une voix douce elle m'a dit :/ Ah, mon amoureux fidèle, êtes vous somnolent ?/ Un amoureux à qui un vin si nocturne est offert est infidèle à l'amour s'il ne devient pas un adorateur de vin/ O Puritains, éloignez vous et ne blâmez pas les Libertins qui boivent du vin jusqu'à la lie/ puisque à part l'amour, aucun cadeau ne nous a été fait au premier jour du monde / Nous avons bu ce que l'aimée versa dans notre tasse/ s'il était du vin pur du paradis ou du vin de raisin/ avec le vin mousseux dans le verre et les cheveux longs et bouclés de l'aimée combien/ de repentirs comme le repentir d'Hafez se sont cassés ?

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LA LAMPE SOLITAIRE



Tu es comme le matin. Je suis la lampe qui brille,

Seule, à l'aube. Souris-moi, et je donnerai ma vie.

Tu es le deuil de mon cœur, pour les boucles de ta tête

Que ma tombe fleurira d'un tapis de violettes.
Je me tiens, les yeux ouverts, sur le seuil de ton désir.
Dans l'attente d'un regard, ...mais, de moi, tu te retires.
Merci. Que Dieu te protège, ô cohorte de douleurs,
Car, lorsque je serai seul, tu resteras dans mon cœur!
De mes yeux je suis l'esclave, lorsque, malgré leur noirceur,
Le compte de mes chagrins leur fait verser mille pleurs.
Mon idole se dévoile aux regards de tout le monde,
Mais personne ne surprend tant de grâce, que moi seul.
Mon amour, comme le vent, quand tu passes sur ma tombe,
Dans ma fosse, de désir, je déchire mon linceul...
(Traduction Vincent-Mansour Monteil)​









COMMENTAIRE DE LA LAMPE SOLITAIRE



Tu es comme le matin. Je suis la lampe qui brille,

Seule, à l'aube. Souris-moi, et je donnerai ma vie.





La bien-aimée est une aurore qui se lève sur la destinée du poète.​



Pour se souvenir d'elle, l'aimé veille la nuit. L'aurore de sa vie porte le nom de Celui qu'il aime. Dans sa solitude, il voit poindre le jour, comme une promesse d'éternité. La bien-aimée est l'aurore de sa destinée. Dans la lumière matutinale se consume la flamme de l'aimé.​



Le sourire de la bien-aimée est une promesse de félicité éternelle, quand il éclaire le paradis de son visage. Si la bien-aimée sourit au poète, l'amour pénètre dans la demeure de l'aimé, comme une lumière d'au-delà. Pour la remercier de sa générosité, pour cette joie qui illumine le cœur du poète, celui-ci est disposé à lui faire don de sa vie.​



Tu es le deuil de mon cœur, pour les boucles de ta tête

Que ma tombe fleurira d'un tapis de violettes.





Le cœur du poète, investi par l'Amour, porte le deuil de la chevelure de la bien-aimée, qu'elle a dissimulée sous son voile. Deuil ! pour l'aimé. Car la chevelure de la bien-aimée est à l'image de son Seigneur. Aussi rien ne saurait-il consoler le poète de cette perte. La chevelure de sa bien-aimée lui est un signe de l'au-delà de l'existence, de la même manière que le "tapis de violettes" symbolise l'offrande de sa vie, par-delà la mort.​



Je me tiens, les yeux ouverts, sur le seuil de ton désir.

Dans l'attente d'un regard, ...mais, de moi, tu te retires.





"Moi", dit Hallâj, "J'ai un cœur grand ouvert sur Toi". Au seuil de l'Amour, l'aimé est attentif aux désirs de la bien-aimée. Qu'elle veuille désirer, - et il sera comblé de la vie éternelle! Qu'elle lui accorde un signe, - et l'Amour entrera dans sa vie! Il suffirait d'un seul regard pour que le cœur du poète soit empli de toutes les promesses de l'amour.​



Mais voici que ce cœur se trouve soudain dépossédé de la félicité, voici que lui sont ôtées les promesses de l'Amour. Pourtant, l'aimé ne cessera d'aimer du plus pur amour l'image de beauté de Celui qu'il aime.​



Merci. Que Dieu te protège, ô cohorte de douleurs,

Car, lorsque je serai seul, tu resteras dans mon cœur!





Le visage aimé est entré dans le cœur de l'aimé, non seulement en son souvenir, mais aussi dans ce lieu secret de son âme où l'Ami demeure. Si la bien-aimée retire au poète la jouissance de sa beauté, il reste à l'aimé l'intimité de son propre cœur où le visage de l'Ami se lève comme une Étoile unique.​



Pour avoir porté un jour ses yeux sur le visage de beauté de Celui qu'il aime, pour avoir contemplé, avec l'œil du cœur, le mystère de cette beauté, le poète n'a plus d'autre regard que son regard à elle, qui est devenue la forme de son amour. Il ne verra plus qu'elle, car ses yeux ont renoncé à voir.​



De mes yeux je suis l'esclave, lorsque, malgré leur noirceur,

Le compte de mes chagrins leur fait verser mille pleurs.





La bien-aimée a infligé au poète la souffrance de l'esseulement. Les "mille pleurs" de l'aimé sont autant les larmes de la douleur qu'il éprouve que celles de sa solitude en ce monde, dès lors que la bien-aimée lui a retiré la jouissance de sa beauté.​



Mon idole de dévoile aux regards de tout le monde,

Mais personne ne surprend tant de grâce, que moi seul.





Celle dont la beauté a séduit le poète ne dissimule pas son visage aux regards. Mais il importe peu à l'aimé. la Beauté de la bien-aimée n'est connue que de lui. Lui seul en a deviné le secret. Lui seul en a compris le mystère qui est de foi et d'amour.​



Mon amour, comme le vent, quand tu passes sur ma tombe,

Dans ma fosse, de désir, je déchire mon linceul...





Et c'est avec les yeux de l'âme qu'il contemple l'Ami, dans l'intimité de sa conscience, dans la solitude de l'Amour.​

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TROIS POEMES DU DIVÂN



SUR LA VOIE



Tu verras le secret de la coupe du Graal

en te poudrant les yeux du khôl de la taverne.

Bois, fais de la musique : il faut bien te distraire

et chasser de ton cœur ce qui lui fait mal.
Veux-tu faire s'ouvrir la fleur de ton désir?
Approche-la comme une brise printanière.
Mendier devant l'auberge est l'unique élixir
qui puisse transmuter en or de la poussière.
Fais un pas vers l'étape de l'Amour. Crois-moi,
tu auras grand profit à scruter l'invisible.
Toi qui es prisonnier dans le monde sensible,
comment peux-tu savoir où se trouve la Voie?
La beauté de l'Ami sans voile est l'Évidence,
mais tu dois te frotter les yeux pour y voir clair.
Écoute! Si tu veux savourer la Présence,
demande aux initiés leur grâce et leur faveur.
Si tu es attaché à la coupe et aux lèvres,
jamais rien d 'important ne se fait dans la fièvre.









LA NUIT DU DESTIN



Hier soir, vers l'aube, on m'a délivré du chagrin : dans la nuit noire, on m'a versé l'Eau de Jouvence.

On m'a mis hors de moi, et la coupe de vin m'a ébloui des attributs de Ton Essence.

Cette aube fut bénie et belle cette nuit : Nuit du Destin : on m'a donné l'investiture.

Dorénavant, au miroir de la Beauté pure, on m'initia à l'épiphanie aujourd'hui.
J'ai été exaucé. Je suis comblé. Merci. J'étais dans le besoin, et l'on me fit l'aumône.
Le jour où une voix m'annonça cette bonne nouvelle, c'est alors que je fus endurci.
Le miel de mes vers est le fruit de ma patience pour mon amour, qui est comme du sucre en branche.
Hâfez, c'est grâce à toi, au souffle des vigiles, que je suis détaché de ce bas monde - et libre.









L'ÉLIXIR DE L'AMOUR



Tu ne sais pas ce qu'est l'Amour. Il te faudrait être intrépide

Et connaître tout le parcours, si tu veux devenir un guide.

A l'école de Vérité, auprès du professeur d'Amour,

Tâche, ô mon fils, de mériter d'être comme ton père, un jour.
Le cuivre vil de l'existence, laisse-le tomber en chemin,
Et que te transmute en or pur l'élixir de l'Amour divin.
Dormir, manger, voilà ce qui t'a mis au-dessous de toi-même.
Cesse de manger, de dormir, et tu redeviendras toi-même.
Que la lumière de l'Amour embrase ton cœur et ton âme,
Et toi, tu deviendras meilleur que le soleil dans le ciel bleu.
Plonge-toi donc, comme un éclair, dans l'Océan même de Dieu,
Sans penser qu'à l'eau des Sept mers tu puisses mouiller un cheveu.
Tu seras, de la tête aux pieds, baigné de divine lumière :
Tourne-toi vers Sa Majesté, avec un cœur humble et sincère.
Si tout ce que tu vois est la Face de Dieu,
Tu seras l'un de ceux dont le regard profond est pieux.
Si les fondements de ta vie s'écroulent sens dessus dessous,
Ne t'inquiète pas par le fait que tu es sens dessus dessous.
Hâfez, si tu as la passion d'une Union mystique avec Dieu,
Tu ne seras que poussière au seuil de ceux qui contemplent Dieu.
(Traduction Vincent-Mansour Monteil)​









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L'AMOUR MYSTIQUE



O toi qui ignores l'amour, efforce-toi de le connaître ; tant que tu ne feras pas route, comment donc deviendras-tu guide? A l'école de vérité, auprès du professeur d'Amour, fais donc effort, ô mon enfant, pour devenir maître à ton tour. Suivant l'exemple des mystiques, fais bon marché de l'existence qui ne vaut pas plus que le cuivre ; ainsi tu trouveras l'Amour, cette pierre philosophale ; en or tu seras transmué. La nourriture et le sommeil t'ont mis en dessous de toi-même ; ce n'est qu'en les abandonnant que tu redeviendras toi-même. Si le feu de l'amour divin tombe en ton cœur et en ton âme, tu resplendiras - je le jure! - plus que soleil au firmament. Plongé dans l'océan divin, un moment, ne pense donc pas à mouiller même un seul cheveu dans les océans de ce monde. Tu seras, de la tête aux pieds, baigné de lumière divine, si tu suis, renonçant au monde, la voie qui mène à la grandeur. Et si l'objet de tes regards est alors la face de Dieu, il ne resteras plus doute : tu seras le parfait mystique. Si de ta vie matérielle les fondements sont renversés, du moins tu n'auras dans le cœur plus rien qui puisse te troubler. Mais si tu es pris du désir, ô Hafiz! de t'unir à Dieu, tu devras te rendre poussière au seuil de tous ceux qui possèdent la science des choses sublimes.

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"Pour voir ton visage, il faut des yeux capables de regarder l'âme. / Ce n'est pas au niveau de mon oeil qui ne regarde que ce monde"



Et c'est bien Hâfez qui a écrit ce beau vers : "Celui-là ne mourra jamais, dont le cœur ne vit que d'amour".
 
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Brise du jardin

Quand la brise du paradis
donne son frémir au jardin,
À moi les plaisirs et le vin,
Et l’amour dans toutes ses grâces !
Le pauvre est roi du point du jour :
Pourquoi ne le dirait-il pas ?
La frange des champs est sa cour,
Son baldaquin, nuée qui passe.
Dans la prairie naît le printemps.
Les prés fredonnent leur chanson.
Cueille la rose de l’instant,
Ne perds pas la proie pour sa trace.
Le vin te réchauffe le cœur ;
En paix, bois-le.
N’entends-tu pas ce monde en ruine,
À son moulin, broyer les vieux os qu’on entasse ?
Ton ennemi n’est pas loyal.
Il restera sans flamme,
Éteint le flambeau des nuits
Allumé par des mains privés de la grâce.
Ne me dis pas : "Ta page est noire !".
Je suis l’ivresse, et le destin :
Qui sait ce qu’il écrit pour nous ?
Qui sait aussi ce qu’il efface ?
Aux funérailles de Hâfiz, n’hésite pas !
Viens ! sois présent !
Il va tout droit au Paradis,
C’est ton vieil amoureux qui passe...

J'ai bien peur que les saints
qu'on voit se moquer des ivrognes
n'aillent porter un jour leus prières au cabaret.

Bois, Hâfiz et soit gai :
ne fais pas comme l'hypocrite
Qui croit masquer sa ruse en citant bien haut le Koran.
Hâfez

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Tombeau de Hafiz à Shirâz lieu de "pèlerinage" des amoureux de la vie

"Tu n'es pas moins qu'une particule ! Ne t'avilis pas ! Aime !"

Je m'incline devant la volonté de celui, qui sous la voûte azurée
Est libre de tout ce qui a trait à la possession.
(Hafiz de Shâmlou, qazal no 38)​

"Je suis voyeur, barde et enjoué, et je le proclame sans fard,
Pour que tu sache que je suis paré de plusieurs arts !"

"Assieds-toi au bord du ruisseaux, et contemple l'écoulement de la vie,
Car ce signe sur le monde passager nous suffit".

Hafiz et le printemps

Allons ! Faisons jaillir des fleurs, versons du vin délicieux,
Crevons le plafond de l'Univers , entamons de nouveaux desseins.
Si la tristesse rassemble ses troupes pour verser le sang des amoureux,
Moi et l'échanson, nous nous allierons et éradiquerons ses essaims !
(page 521, Hafiz de Shâmlou)​

Qu'y a-t-il de mieux que le plaisir de se réunir, des jardins et du printemps ?
Où se trouve l'échanson ? Pourquoi ce retard ?
La signification de l'eau de vie et du jardin de paradis,
Quoi d'autre que le bord du ruisseaux et le vin délicieux , pardi ?
Saisis pleinement chaque instant opportun,
Car personne ne connaît, de cette histoire, la fin.
...
Celui qui se couvre et l'ivrogne, sont du même acabit.
Quelle parade devons-nous suivre ? Par où la sortie ?
Si on accorde du crédit à mes fautes et mes erreurs,
Que signifie donc la miséricorde du pardonneur ?
Le chaste choisit le vin du paradis, et Hafiz coupe et fleurs,

Dans cette affaire, laquelle est la volonté de Créateur ?
(page 87, Hafiz de Shâmlou)
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Zohreh Tabibzadeh Nouri​

« Les femmes qui sont sur la mauvaise voie doivent être guidées tandis qu’on résoudra leurs problèmes économiques et culturels, souvent source de leurs égarements», acquiesce Zohreh Sefati, 50 ans, seule femme ayatollah du pays, ayant le pouvoir d’émettre des fatwas. Les murs de son bureau de Qom sont tapissés de précis coraniques. Le jour où son pays teste de nouveaux missiles capables d’atteindre Israël, l’Europe du Sud ou les bases militaires américaines d’Irak et d’Afghanistan, Zohreh affirme que s’il fait souvent l’objet de critiques, c’est « que les conventions internationales ignorent la loi islamique et que nos ennemis répandent de l’Iran une vision déformée ». Elle adhère au sermon qu’un de ses pairs, l’ayatollah Ebadi, distille la veille du début du ramadan par Hygiaphone dans l’immense mosquée de Machhad. « Les superpuissances répandent dans le monde le trafic de drogue, provoquent des idées sexuelles afin que les jeunes n’aient plus de temps pour les questions sérieuses et désapprennent à penser, hurle l’ayatollah Ebadi. Prions pour la chute des gouvernements israélien et américain. Prions pour que la révolution de Khomeiny dure... »​




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Mani, le Christ d'Orient

Article paru dans Le Monde des religions n° 21 (janvier/février 2007)

Né en Perse au 111e siècle, mort en martyr, Mani établit une religion universelle, l'Église de la Justice, qui prêche la lutte entre la Lumière et les Ténèbres. Persécutée, elle a disparu au XVe siècle.

Tôt ce matin de février 274, après un long voyage à travers le royaume de l'ancienne Perse des rois sassanides, les voyageurs s'approchaient de la ville de Gundishapur, l'orgueilleuse cité impériale, dont les portes étaient encore fermées. Un frisson leur parcourut l'échine, non pas dû à la rigueur du climat, mais au spectacle qui se dévoilait à leurs yeux. Celui d'un corps coupé en deux, cloué sur les battants de l'énorme porte. Car, même à une époque où les châtiments atroces étaient courants, pareille mise en scène horrifiait. Parmi ces voyageurs venus de tous les coins de l'Empire, beaucoup reconnaissaient à la jambe torse la dépouille de Mani ou Manès, le prédicateur infatigable qui avait parcouru le royaume pendant presque quarante ans pour annoncer « la bonne nouvelle » et prêcher l'évangile dualiste de la lutte entre la Lumière et les Ténèbres. Certains se souvenaient de lui comme d'un peintre sans égal, d'un poète au souffle épique, d'un musicien de talent ou d'un médecin remarquable. Trois jours après sa mort, sa dépouille démembrée, empaillée et nue, était encore là. Son martyre, pour Mani, attestait de la victoire du mal sur le bien, et son destin tragique prouvait le bien fondé de sa doctrine. Ses restes furent jetés aux chiens, de peur que sa sépulture ne devienne un lieu de pèlerinage.​

Lorsqu'il naît soixante ans plus tôt, en 216, en Irak, de grands changements géopolitiques bouleversent l'ordre du monde. L'Empire romain décadent est assailli par ses ennemis. La Perse, son éternel rival, est alors dirigée par les Arsacides. Neuf ans plus tard, profitant de la désagrégation de la monarchie, Ardashir, originaire de Perside, prend le pouvoir et se lance dans de nouvelles conquêtes. Sous son impulsion, la Perse retrouve la place prépondérante qui était la sienne dans la région au temps de Cyrus et de Darius. Il fonde la dynastie des Sassanides, qui ne prendra fin qu'avec l'arrivée des Arabes en 636.​

La légende veut que Mani appartienne par sa mère, Maryam, à une famille princière proche des Arsacides, et qu'il ait été abandonné à sa naissance par son père, Patteg, suite à une révélation. Une voix lui enjoignit par trois fois de changer de vie et de se retirer hors du monde. Patteg adhéra à la foi des Elkhasaïtes, un syncrétisme gnostique judéo-chrétien, et vint vivre parmi eux en basse Mésopotamie. Lorsque Mani eut quatre ans, Patteg l'arracha à sa mère et le prit avec lui afin de poursuivre son éducation au sein de la communauté elkhasaïte. Ce traumatisme exercera une influence durable sur l'enfant, suscitant chez lui colère, révolte et désir d'affranchissement.​

En 228, Mani, alors âgé de douze ans, reçoit une première révélation de l'ange At-Taum, c'est-à-dire le « compagnon inséparable », le « jumeau » : « Sépare-toi de cette communauté car tu n'appartiens pas à ses adeptes... Toutefois, en raison de ton jeune âge, le temps n'est pas encore venu pour toi de te manifester. »​

Dès lors, Mani prend la mesure de la mission qui lui est confiée, soutenu en cela par son double spirituel qui l'instruit, répond à ses questions, lui redonne force et confiance au milieu des épreuves, en particulier quand il lui faut affronter les docteurs de la secte lors de controverses. Son attitude sème trouble et discorde dans la communauté. On l'accuse de rejeter les rites de purification, les commandements du Sauveur, les interdits alimentaires et le travail agricole. Mani explique à ses coreligionnaires que Jésus, leur maître à tous, ne souffle mot de ces pratiques dans ses enseignements et que la seule pureté, « c'est celle qui est atteinte par le moyen de la Gnose ». Ses convictions hérétiques mettant en danger la communauté, les responsables elkhasaïtes excommunient le prophète récalcitrant.​

L'ange At-Taum lui apparaît alors une seconde fois et le confirme dans sa vocation prophétique. Mani vient d'avoir vingt-quatre ans. Accompagné de son père et de deux disciples, il dirige ses pas vers l'Inde pour suivre l'itinéraire emprunté deux siècles plus tôt par l'apôtre Thomas, considéré comme le « jumeau » de Jésus. Au cours de ce premier voyage missionnaire, Mani tente d'implanter son message dans les communautés chrétiennes disséminées entre Caucase et Inde, et se familiarise avec la culture bouddhique et la riche pensée indienne. Deux ans plus tard, de retour en Iran, il reçoit l'autorisation du roi Shapur 1er, successeur d'Ardashir, d'enseigner librement sa doctrine dans l'Empire perse.​

Protégé par le pouvoir royal, Mani parcourt inlassablement le royaume, à pied malgré son infirmité, prêchant la « bonne nouvelle » du Salut, implantant des communautés et édifiant des temples. Son projet est de fondre en une seule tradition spirituelle les enseignements du Bouddha, de Zoroastre et de Jésus. Cette religion nouvelle, sans équivalent, doit changer le monde par la non-violence et la non-lutte. Son message sera enseigné dans toutes les langues, proclamé dans chaque ville et se répandra plus loin que toutes les religions qui le précédèrent.​

Afin d'assurer la conservation et la transmission de son enseignement, Mani en fixe lui-même par écrit le contenu et l'illustre par des calligraphies et des peintures, dont le souvenir est vivace, aujourd'hui encore, dans la mémoire des peuples orientaux. La religion manichéenne ayant pour vocation d'être « entendue dans toutes les langues », Mani réforme radicalement l'écriture perse, afin que tous puissent lire ses ouvrages. Son alphabet, plus riche en caractères que l'arabe, est aussi adopté par des non-manichéens pour transcrire et traduire les Écritures indiennes et bouddhiques.​

En quelques années, le manichéisme connaît un essor foudroyant, mais il s'attire l'inimitié des mages mazdéens, qui avaient porté Ardashir et les Sassanides au pouvoir. Il leur faudra toutefois attendre la mort de Shapur pour mettre à exécution leur sinistre projet : établir le mazdéisme en religion d'État et éliminer par tous les moyens leurs opposants, manichéens, juifs, bouddhistes, brahmanes, nazaréens, chrétiens. Mani est arrêté et condamné à mort pour « crimes contre Dieu ». Jeté en prison et couvert de chaînes, son agonie sera lente. Ses derniers moments sont consacrés à son Église : il enjoint ses compagnons à poursuivre « la guerre sainte » des fils de la Lumière contre ceux des Ténèbres, qui ne finira que lorsque la dernière âme aura été sauvée de « l'abîme du monde ». Le martyre du Prophète (sa Passion ou sa Crucifixion, diront plus tard ses disciples), qui dura vingt-six jours, s'achève par cette sublime prière : « Ô Christ, ô Anges glorieux et lumineux /J'invoque vos noms / Libérez mon esprit de sa prison / Ôtez de moi ce manteau de douleur / Et conduisez-moi hors de ce monde ». Et, dit une homélie manichéenne, « les messagers de la Lumière s'approchèrent en une ronde pour conduire sa grande Âme dans les Hauteurs. La Parole protège la tête du Juste. Elle le conduit dans les sphères de la Lumière. L'envoyé de la Lumière est de retour chez lui. Ainsi s'élève la perle de Lumière. » Au jour de son Ascension, Mani « le Vivant » avait, dit-on, environ soixante ans.​

François FAVRE
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