Salam,
J'aurais tendance à être d'accord avec vous. Mais tout dépend la modalité de cet état où l'on se passerait de la religion. Pour jouer sur le mot, si tout passe "hormis Sa Face", la religion aussi a paradoxalement en elle quelque chose d'éphémère. La question est alors de savoir si un dépassement de la religion, de l'intérieur, suppose aussi un dépassement de la loi. De même que le soleil ne se lève qu'au paroxysme de la nuit, là où elle fut la plus longue, de même une chose ne peut être dépassée que dans la mesure où elle est pleinement vécu. Dés lors se pose la question de savoir si un dépassement de la loi suppose une non application de celle-ci ou si la loi ainsi que l'armature théologique qui la soutient devienne la nature même de l'homme.
Ainsi, l'homme religieux ne devrait jamais avoir conscience de l'être. Comme Jankelevitch disait que l'homme pur ne peut jamais se savoir pur. A cet instant où l'homme et sa voie ne font qu'un, le concept même de la religion n'existe plus. Dés lors, elle devient le mode d'épanouissement naturel de l'être qui suit son cours comme la graine qui devient fleur.
Mais bon, il y a sans doute bien d'autres manières de voir l'idée de dépasser la religion...