sam
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Salâm salâm,
WALAYAT ET WALI
Les mots :
Wala, Walayat, Wilayat, Mawla ont été tirés d’une même racine, à savoir : Wali. Les nombreuses formes de cette racine et de ses dérivés constituent les mots qui reviennent le plus souvent dans le Coran. On dit qu’ils ont été utilisés cent vingt quatre fois sous la forme d’un verbe et cent douze fois sous la forme d’un nom.
Le sens premier de cette racine tel qu’il est mentionné par Raghib dans son lexique Mufradat al Qur’an est celui de proximité, à la fois au sens propre et au sens figuré. C’est pourquoi les dérivés de ce mot sont utilisés dans le sens d’amitié, d’amour, de tutelle, de protection et d’autorité. Tous ces concepts évoquant un aspect de proximité, un mode de contact. Quelque vingt sept significations du mot Mawla, par exemple ont été mentionnées. Il est évident qu’à l’origine ce mot n’avait qu’un seul sens et qu’il n’avait pas été forgé pour l’ensemble des vingt six sens qu’on lui a attribué, à la suite d’indications dues aux différents contextes.
A propos des mots Wilayat et Walayat, Raghib dit que le premier a le sens d’aide, et que le second dénote le fait d’être responsable. On peut dire qu’en réalité, les deux mots ont le même sens, à savoir « être responsable de… »
DEUX GENRES DE WALA
Le Coran traite beaucoup de Wala, Muwalat et Tawala (amitié ou coopération), exposant un certain nombre de questions relatives à ces notions. Une étude attentive du Livre Sacré montre que du point de vue islamique, il y a deux genres de Wala : l’un négatif et l’autre positif. Les musulmans sont invités à respecter le Wala positif et à s’abstenir du Wala négatif. Le Wala positif préconisé par l’islam présente deux modes : l’un général et l’autre particulier. A son tour, le mode particulier comprend diverses catégories : Wala de parenté, Wala d’Imamat, Wala de gouvernement, et Wala de « maîtrise ou de domination surnaturelle ». Nous allons brièvement traiter de chaque cas.
WALA NEGATIF
Le Coran a mis en garde les musulmans contre l’acceptation de l’amitié ou de la tutelle des non musulmans. Cela ne signifie pas que l’Islam soit en aucune manière contre le fait d’avoir de bonnes relations avec les autres être humains, ou qu’il exhorte les musulmans à l’hostilité envers les non musulmans, leur interdisant de leur faire du bien. Au contraire, le Coran dit clairement :
« Allah ne vous interdit pas d’être bons et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus à cause de votre foi et qui ne vous ont pas expulsés de vos maisons. Allah aime ceux qui sont équitables ». LX-8
Quant au mot Wali et Mawla, Raghib dit qu’ils ont une seule et même signification bien que parfois ils soient utilisés dans un sens actif et parfois dans un sens passif.
L’Islam ne dit pas que le bon compagnonage doit être réservé exclusivement aux musulmans, ou qu’un musulman ne doit pas aider les autres. Comment une religion qui décrit, selon les mots même du qorân, son Prophète comme une « miséricorde pour les mondes » pourrait-elle dire cela ?
En fait, l’idée est que les musulmans ne doivent pas être inattentifs aux desseins de l’ennemi malgré sa revendication d’amitié, ils doivent au contraire être toujours vigilants et savoir discerner la réalité des apparences ; un musulman doit se considérer comme un membre de la communauté musulmane, une partie d’un tout.
Etre membre d’une société donnée impose automatiquement certaines conditions et certaines limites. Les non musulmans étant membres d’une société différente, les relations que les musulmans nouent avec eux doivent être telles qu’elles ne soient pas incompatibles avec leur qualité de membre de la société musulmane. Les musulmans ne doivent jamais mettre en péril leur propre indépendance et intégrité. Il en résulte que les relations d’un musulman avec les non musulmans ne peuvent être semblable à celles qu’il entretient avec les autres musulmans. Les musulmans doivent avoir des relations étroites et cordiales entre eux comme il incombe normalement aux membres d’une même communauté.
Selon l’Islam, l’autre face de cette amitié requiert d’un musulman (lorsqu’il traite avec un non musulman) qu’il soit toujours conscient du fait qu’il se trouve en face d’un corps étranger. Le musulman ne doit pas, dans la pratique, devenir membre d’une société non musulmane. A aucun moment, il ne doit ignorer qu’il est membre du corps de la communauté.
Il n’y a pas de contradiction entre l’attitude consistant à être aimable et amical envers un non musulman, et celle consistant à ne pas le considérer comme appartenant à la même communauté que la sienne.
Il n’y a pas de contradiction entre le Wala négatif et les principes de sympathie et d’amour de l’humanité. Un musulman est concerné par le bien-être et le salut de tous les être humains et s’attache à leur faire connaître l’Islam. Mais tant qu’ils ne sont pas devenus musulmans, ceux qui le sont déjà, ne peuvent être sacrifiés pour ceux qui ne sont pas devenus musulmans, et la démarcation entre les deux groupes ne peut être effacée.
Supposons que certaine personne soient affligées d’une certaine maladie. Le sentiment de sympathie nous oblige à faire tout ce qui est possible pour les guérir, et à les traiter avec gentillesse tout au long de leur maladie. Mais cela ne signifiera pas que ceux qui sont atteints d’une maladie contagieuse, ne soient pas séparés des autres. Voilà pourquoi l’Islam permet à un musulman d’être bon avec un non musulman, mais lui interdit de lui prêter allégeance. L’Islam est une religion d’amour envers l’humanité.
L’Islam aime même un polythéiste, non pas pour son polythéisme, mais parce qu’il est une créature d’Allah. Simultanément l’Islam est concerné par son cas, car il s’est égaré. S’il ne l’avait aimé, il aurait été indifférent à son sort. En Islam, l’amour et haine existent mais les deux sont raisonnables et non sentimentaux et brumeux. L’amitié et l’inimitié résultent des émotions et son des sentiments aveugles, sans base logique. Par ailleurs l’amitié et l’inimitié raisonnées, produites d’une conscience, dérivent d’une préoccupation envers la destinée d’un être humain.
Les parents ont deux sortent d’attachement envers leur enfant. L’un est logique l’autre est sentimental. L’attachement logique les pousse parfois à agir de sorte qu’il provoque apparemment de la peine à leur enfant.
Par exemple, ils peuvent pleurer et se lamenter, mais ils insisteront pour que le chirurgien opère aussi vite que possible et ampute un membre si nécessaire. Ils versent de larmes à cause de leur attachement émotionnel, ils demandent l’opération chirurgicale à cause de leur attachement logique. S’ils donnaient la préférence à leur attachement émotionnel, ils livreraient leur enfant à la mort. Mais leur attachement logique et leur vif intérêt pour le bien- être de l’enfant leur permettent d’ignorer leurs émotions et les souffrances de l’enfant.
Afin d’éliminer la corruption dans une société où prévalent l’infidélité et l’ignorance, l’Islam ordonne de mener une lutte armée :
« Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition ». II-193
En même temps, pour la sécurité de la communauté, il avertit les musulmans de ne pas ouvrir leurs cœurs aux infidèles. Il n’y a pas de contradiction entre cette politique et le principe de l’entretien d’une bonne volonté envers tous. L’imitation est dans la nature de l’homme, ce dernier adopte souvent inconsciemment des idées et des notions des autres.
Le Coran dit :
« Ô vous les croyants ! Ne prenez pas pour patrons (awliya) mes ennemis et les vôtres en leur manifestant de l’amitié, alors qu’ils ne croient pas à la Vérité qui vous est parvenue ». LX-1
Et ajoute :
« S’ils vous rencontrent, ils seront des ennemis pour vous ; ils vous malmèneront de leurs main et de leurs langues. Ils aimeraient que vous soyez incrédules ». LX-2
Ici, le Livre Sacré donne les raisons qui poussent à être prudent lorsque l’on traite avec les infidèles. Il dit que ces derniers aiment persuader les autres d’adopter leurs coutumes et leurs manières de penser. Et cela ne demeure point un simple désir ; le Coran nous dit qu’ils s’évertuent à réaliser cet objectif consistant à égarer les musulmans. Ce dernier avertissement oblige les musulmans à être prudents dans leurs relations avec les non musulmans. Ils doivent garder à l’esprit le fait qu’ils appartiennent à une communauté unitaire totalement différente de celle des non musulmans. Certes, cela ne signifie pas que les musulmans ne doivent point avoir de contact sociaux, économiques ou politiques avec les non musulmans, mais dans tous ces types de relations, les intérêts supérieurs de la communauté islamique ne doivent pas être perdue de vue.
MORTAZA MOTAHARI
WALAYAT ET WALI
...à suivre...