salâm salâm,
Salâm salâm,
Très chers Membres,
A l'attention de tous ceux et de toutes celles qui pensent,
Qu’il aurait été intéressant de définir le "kufr" selon le "Qasd" (comme Allah l'a défini avec exactitude).
Abou-el Mehdi
Je vous présente ci-dessous un texte qui ne donne, certes, pas la définition du « KUFR », mais quelque chose qui mérite toute notre attention.
Les malâmiyya, les « hommes du blâme », tirent leur nom du deuxième verset de la sourate 75 qui mentionne « l’âme qui se blâme » (al-nafs al-lawwâma). Ce nom s’applique à eux parce qu’ils ne cessent de se blâmer de leurs imperfections et ne jugent aucun de leurs actes suffisamment exempt d’impureté pour être agréé par Dieu, mais surtout parce qu’ils occultent leur perfection spirituelle en se confondant dans la masse des croyants et s’exposent ainsi, comme le vulgaire, au blâme des fuqahâ.
Or ces malâmiyya, qui représente donc la forme la plus parfaite de sainteté, Ibn ‘Arabî les désigne à diverses reprises comme les kâfirûn et leur applique de manière systématique les attributs qui, dans le Coran, sont ceux des « mécréants ». Tel est en particulier le cas dans le chapitre 5 des Futûhât mais aussi dans le chapitre 73 et dans le Kitâb al-tajjalliyât. « Ils sont sourds, muets, aveugles et dépourvus d’intelligence. Ils sont sourds, muets, aveugles et perdu sans retour », écrit-il dans ce dernier ouvrage. Reprenant les termes qui, dans la sourate Al-Baqara notamment (Cor. 2 :5-7 ; 170-171), décrivent ces « mécréants », et prenant en considération le sens originel de la racine KFR — « cacher » —, il écrit : « Ce sont ceux qui cachent ce qui leur est apparu dans la contemplation des secrets de l’union » Il commente ensuite les versets selon lesquels « que tu les avertisses ou non, ils ne croiront pas ! Dieu a mis un sceau sur leurs cœurs et sur leurs ouïes et il y a un voile sur leurs regards » : Dieu, dit-il, a « scellé leurs cœurs » afin qu’il n’y ait place en eux que pour Lui, Il les a rendus « sourds » afin qu’ils n’entendent en toute parole que Sa parole et c’est Sa lumière qui a « aveuglé » leurs regards. Le kâfir, étymologiquement, c’est aussi le « semeur ». D’où cette interprétation, qui complète la précédente : « Les kâfirûn ce sont ceux qui, tels les malâmiyya, cachent leur station spirituelle. Ce sont les semeurs qui cachent la semence dans la terre.
L’étonnante transmutation — blasphématoire, est-il besoin de le dire, aux yeux des adversaires d’Ibn Arabî — par laquelle le kâfir devient le saint par excellence a son fondement doctrinal et le grand Shaykh s’en explique a plusieurs reprises. Il rappelle tout d’abord que Dieu, Lui-même Se décrit, dans le Coran et le hadith, par des attributs qui appartiennent aux créatures imparfaites que nous sommes : Il « s’enorgueillit », Il « oublie », Il « ruse », Il « trompe ». Cela prouve bien que des qualifications apparemment négatives peuvent avoir aussi un sens positif et qu’il n’y a donc rien de surprenant à ce que Dieu « cache Ses saints sous les traits de Ses ennemis ».
Dans sa réponse à la question 54 de Tirmidhî, Ibn ‘Arabî, complétant l’énumération des types de walâya qui figure au début du chapitre 73 des Futûhât, distingue ainsi diverses catégories dont les noms désignent de manière obvie les « ennemis de Dieu ».
Les hâsidûn, les « envieux », sont ceux qui envient les qualités divines et s’efforcent de les acquérir.
Les sâhirûn, les « magiciens », sont ceux qui ont reçu de Dieu la « science des lettres », laquelle est toute entière contenue dans la formule initiale de la première sourate du Coran, la basmala, qui est pour eux ce que le kun ! est pour Dieu.
Les zâlimûn, les « injustes », sont, en accord avec un verset (Cor. 35 :32) où Dieu mentionne, parmi ceux qu’Il appelle « nos serviteurs », « ceux qui sont injustes envers eux-mêmes », les êtres qui ont choisi de lutter contre le nafs (l’égo) et pour la vaincre lui refusent la satisfaction de ses droits légitimes en s’astreignant aux pratiques les plus rigoureuses.
Les « menteurs » s’attribuent les actes prescrits par la Loi sacrée mais savent que Dieu est le seul Agent : ils « mentent » pour se conformer aux usages du commun des croyants, qu’un langage véridique scandaliserait ou entraînerait dans la désobéissance, et masquent par conséquent leur degré spirituel.
Les « égarés » sont ceux qui errent, saisi de vertige dans la Majesté divine : chaque fois qu’ils voudraient s’arrêter et trouver le repos, Dieu leur octroie une science nouvelle à Son sujet qui les anéantit.
« Ceux qui égarent » sont ceux qui enseignent à leurs disciples l’impossibilité d’épuiser la connaissance de Dieu et les conduisent vers le perpétuel éblouissement des dâllûn.
« Ceux qui sont oublieux de leurs prières » sont les saints dont les prières rituelles ne sont plus les leurs, bien qu’extérieurement ils les accomplissent, parce que Dieu est « leur ouïe, leur regard, leur langue » et qu’en vérité c’est Lui qui prie : leurs actes ne leur appartienne plus……etc
MICHEL
CHODKIEWICZ
UN OCEAN
SANS RIVAGE
Page 71 à 75
Poursuivons :
Sont encore à méditer ici tout particulièrement ces quelques vers d’un poème du Ive Imâm, ‘Alî Zayn al-‘Âbidîn :
« De ma Connaissance je cache les joyaux — De peur qu’un ignorant, voyant la vérité, ne nous écrase… — Ô Seigneur ! si je divulguais une perle de ma gnose — On me dirait : Tu es donc un adorateur des idoles ? — Et il y aurai des musulmans pour trouver licite que l’on versât de mon sang ! — Ils trouvent abominable ce qu’on leur présente de plus beau »
Aussi bien est-ce tout cela qui motive la prescription impérieuse de la taqîyeh, cette « discipline de l’arcane ». L’Imâm Ja’far va jusqu’à dire : « Celui qui est sans taqîyeh (celui qui n’observe pas la discrétion, par inconscience ou par refus de l’ésotérique), celui-là est sans religion. » Le grand théologien shî’ite Ibn Bâbûyeh rapporte : « Il n’est pas permis d’abolir la taqîyeh jusqu’à ce que paraisse l’Imâm annonciateur de la résurrection, par lequel la religion sera manifestée intégralement, de sorte que de l’Orient à l’Occident elle se présentera alors à la façon d’une même religion, ainsi qu’il en fut au temps d’Adam. »
EN ISLAM IRANIEN TOME I
Page 116
Même Jésus formule la discipline de l’arcane :
« Ne donnez pas ce qui est saint au chien, et ne jetez pas vos perles devant les porcs, de peur qu’ils ne les piétinent avec leurs pieds et que, se retournant, ils ne vous écrasent »
MATTHIEU
CHAPITRE 7 VERSET 6
Pourquoi la perle ?
Et bien parce que même dans la boue, elle garde sa pureté, comme le parfait au milieu des impurs. Faite de matière elle capte la lumière.
Outre le silence Jésus utilise la parabole, et la parabole se veut ésotérique :
Entende qui a des oreilles ! A vous il est donné de connaître les mystères des cieux, tandis qu’à ces gens-là cela n’est pas donné. Car celui à qui l’on aura donné aura du surplus, mais à celui qui n’a pas on enlèvera même ce qu’il a. C’est pour cela que je leur parle en parabole : parce qu’ils croient s’en voir et entende sans entendre ni comprendre.
MATTHIEU
CHAPITRE 13 VERSET 11-17
Je souhaite conclure avec une célèbre maxime de l’Imâm ‘Ali - Béni soit-il mille fois – qui a dit :
« Je suis celui qui est appelé Elie dans l’Evangile »
Je vous remercie de toute votre précieuse attention.
Bien à vous, votre ami sam.