Salamoun'alaykom
Au Nom de Dieu,
le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux,
l’Envoyé* de Dieu, que Dieu prie sur lui et sa famille et leur donne la Paix, a dit : « Je laisse parmi vous les deux Trésors : le Livre de Dieu et ma parenté, les Gens* de ma Demeure ; ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils vien*nent me rejoindre au Bassin [paradisiaque] ».[13]
Louange et gloire à Dieu ! O mon Dieu, répands Tes Prières sur Mohammad et sa famille, eux en qui apparaissent Ta Beauté et Ta Majesté et qui recèlent les secrets de Ton Livre où l’Unité se manifeste avec l’ensemble de Tes Noms, même celui que Tu T’es réservé et que nul autre que Toi ne connaît ! Et malédiction à ceux qui leur ont fait injustice et qui sont la ra*cine de l’arbre du mal.
Il me semble opportun de faire une brève et insuffisante remarque à propos des deux Trésors, non pas sous le rapport de leurs états métaphysiques, spirituels et gnostiques*, car la plume de quelqu’un comme moi est bien incapable de s’aventurer à un niveau dont la connaissance est lourde et insupportable, pour ne pas dire impossible, pour tout le domaine de l’existence, du Royaume [de ce monde] à l’Empire suprême[14] [des plus hauts degrés du monde créé] et de là jusqu’aux [degrés purement métaphysiques de] l’état principiel et de ce qui dépasse ma compréhension et la vôtre ; [je n’évoquerai pas] non plus ce qui est arrivé à l’humanité pour avoir abandonné les su*blimes vérités du Trésor suprême et du grand Trésor, lequel est plus grand que tout à l’exception du Trésor suprême qui est “le plus grand” de manière absolue[15], ni ce qui est arrivé à ces deux Trésors par la faute des ennemis de Dieu et des tâghûtî-s narquois, car il n’est pas possible d’en faire le compte pour quelqu’un comme moi, manquant de connais*sance et de temps ; il me semble néanmoins opportun de faire une brève allusion à ce qui est arrivé à ces deux Trésors.
La phrase « ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils viennent me rejoindre au Bassin [paradisiaque] » peut être une allusion au fait que, après la sainte vie de l’Envoyé* de Dieu, que Dieu prie sur lui et sa famille et leur donne la Paix, tout ce qui est arrivé à l’un de ces deux est arrivé à l’autre, que l’abandon de l’un est abandon de l’autre, jusqu’au moment où ces deux abandonnés viendront rejoindre l’Envoyé de Dieu au Bassin ‑ ce Bassin est-il [alors] la station de la jonction du multiple avec l’Un[16], là où les gouttes disparaissent dans l’Océan, ou bien autre chose qui échappe à l’intelligence et à la gnose* humaines ? Or, il faut le dire, le tort fait par les tâghûtî-s à ces deux dépôts confiés par le plus noble Envoyé, que Dieu prie sur lui et sa famille et leur donne la Paix, c’est à la communauté des musulmans, c’est à l’humanité qu’il est fait, et c’est un tort indescriptible !
Il faut mentionner ce fait que le hadith* des deux Trésors est transmis parmi tous les musulmans d’après un grand nombre de témoins sûrs, qu’il se trouve dans les “six livres authentiques” des sun*nites et d’autres de leurs livres, répété en plusieurs occa*sions et rapporté en divers termes par des chaînes de garants ininterrompues depuis le plus noble Envoyé*, que Dieu prie sur lui et sa famille et leur donne la Paix[17]. Ce noble hadith est un argument catégorique pour tous les humains et plus particulièrement pour les musulmans des di*verses écoles doctrinales et juridiques : l’argument étant pour eux accompli, tous les musulmans doivent en ré*pondre, et s’il y a une excuse pour les ignorants qui ne sont pas informés, il n’y en a aucune pour les savants des [diverses] écoles.
Voyons maintenant ce qui est arrivé au Livre de Dieu, ce dépôt divin laissé en héritage par le Prophète* de l’islam, que Dieu prie sur lui et sa famille et leur donne la Paix. Après le martyre de l’Imam ‘Alî*, des choses désolantes à en mourir se sont produites : les tyrans et les tâghûtî-s se sont servis du Noble Coran pour gouverner contre le Coran. Alors que les mots « je laisse parmi vous les deux Trésors » résonnaient encore à leurs oreilles, ils ont, sous divers prétextes et par des machinations préméditées, écarté les commentateurs authentiques du Coran, les connaisseurs des vérités qui avaient reçu l’intégralité du Coran du plus noble Prophète, que Dieu prie sur lui et sa famille et leur donne la Paix. Ils les ont évin*cés, eux et le Coran, ce Coran qui, en vérité, était et reste jusqu’à sa venue au Bassin la plus grande règle de vie maté*rielle et spirituelle pour l’humanité. Ils ont tiré un trait sur le gouvernement de justice divine, qui était et reste l’une des fins de ce Livre Saint, et ont posé les bases de la déviation de la religion de Dieu, du Livre divin et de la Loi divine, les choses en arrivant à un point que l’on a honte à exposer.
Et plus on allait, plus s’accentuaient les déformations et déviations de cette construction difforme, au point que le Noble Coran, descendu de l’état sublime de l’Unité pour devenir le parfait dévoilement de Mohammad en vue du dévelop*pement des habitants du monde et pour être le point de convergence de tous les musulmans, et même du genre humain, afin de conduire l’humanité – ce “fruit de la connaissance des Noms [donnée par Dieu à Adam]”[18] – là où elle doit aller, de la délivrer du mal des démons et des tâghût-s, de conduire le monde à la jus*tice et à l’équité, de remettre le gouvernement aux mains des Awliyâ’ infaillibles – que les Prières de tous, passés et à venir, soient sur eux – afin qu’eux-mêmes recommandent tout ce qui est pour le bien de l’humanité, [ce Noble Coran], ils l’ont tant et si bien évincé qu’on aurait dit qu’il n’a aucun rôle de guidance. Les choses en vinrent au point que le rôle du Coran, aux mains de gouvernements iniques et de mollahs fourbes, pires encore que les tâghûtî-s, devint un moyen pour établir l’iniquité et la corruption et pour justifier les oppresseurs et les adversaires acharnés de la Réalité suprême. Malheureusement, aux mains des ennemis intrigants et des amis ignorants, le Coran, ce livre constructeur d’avenir, n’eut – et n’a encore – plus de rôle en dehors des cimetières et des cérémonies mortuaires. Ce qui devait être le moyen d’unir les musulmans et l’humanité et être leur livre de vie devint un moyen de division et de divergence ou fût totale*ment évincé. Et l’on vit que si quelqu’un parlait de gouver*nement islamique et tenait des propos sur la politique, qui tient tant de place dans le grandiose projet de l’islam, du noble Envoyé*, que Dieu prie sur lui et sa famille et leur donne la Paix, du Coran et de la Sunna*, c’était comme s’il avait commis le plus grand péché : le terme de “religieux politicien” était devenu synonyme de religieux sans foi, et il en est encore ainsi maintenant.
Dernièrement, les grandes puissances sataniques, par le biais de gouvernements déviés et sortis des enseignements de l’islam, au*quel ils se sont mensongèrement ralliés, impriment de belles édi*tions du Coran qu’ils répandent de par le monde dans le but de faire oublier le Coran et de réaliser les objectifs sataniques des superpuissances, et c’est par ce satanique stratagème qu’ils éliminent le Co*ran. Nous avons tous vu le Coran que [le Shâh*] Moham*mad Rezâ Khân Pahlavi, édita : il en mystifia certains et quelques mollahs ignorants des objectifs de l’islam firent même son éloge. Et nous voyons [maintenant] le roi Fahd [d’Arabie] allouer chaque année une part importante des immenses richesses du peuple pour l’impression du Noble Coran et pour des centres de propagande d’une école contraire au Coran : il répand le Wahhabisme[19], cette école tout à fait absurde et sans fondement, pousse les gens et les peuples inconscients vers les superpuissances, et exploite le précieux islam et le Noble Coran pour détruire l’islam et le Coran.
Nous sommes fiers, et notre cher peuple dévoué corps et âme à l’islam et au Coran est fier de suivre une école qui veut sauver des tombes et des cimetières les vérités d’un Coran qui, d’un bout à l’autre, parle d’unité entre les musulmans et même entre les humains, le sauver en tant que plus grand texte [venu] délivrer l’homme de tous les liens qui enserrent ses pieds, ses mains, son cœur et son intelligence et qui l’entraînent à l’annihilation, au néant, à l’asservissement et à l’assujettissement aux tâghûtî-s.
Nous sommes fiers de suivre une école dont l’Envoyé* de Dieu, que Dieu prie sur lui et sa famille, fut le fondateur sur ordre de Dieu le Très-Haut, tandis que le Commandeur* des Fidèles, ‘Alî* fils d’Abû Tâleb, ce serviteur de Dieu libéré de tous liens, reçut la mission de délivrer l’humanité de toutes les entraves et de tous les esclavages.
Nous sommes fiers que soit de notre Imam* infaillible le livre Nahdj al‑balâgha* qui est, après le Coran, la plus grande règle de vie matérielle et spirituelle, le plus éminent livre libérateur de l’homme, celui dont les préceptes de vie spiri*tuelle et de gouvernement sont la plus éminente voie de sa*lut.
Nous sommes fiers que nos guides exemplaires soient les Imams* infaillibles, qu’ils reçoivent mille saluts ainsi que la Paix, depuis ‘Alî* fils d’Abû Tâleb jusqu’au Sauveur de l’humanité, Sa Seigneurie le Mahdî*, Maître de ce temps, qui est vi*vant par le pouvoir de Dieu le Tout-Puissant et qui veille sur toutes choses.
Nous sommes fiers que soient de nos Imams infaillibles, et soient nôtres, les vivifiantes invocations, que l’on appelle “Coran ascendant”, avec l’oraison intime des Imams* [pour le mois] de sha‘bân[20], l’invocation de Hossayn* fils de ‘Alî, que la Paix soit avec eux, [pour le jour] de ‘arafât[21], le Recueil de l’Imam Sadjdjâd, Psaumes de la famille de Mohammad[22], et le Recueil de Fâtema*[23], livre inspiré par Dieu le Très-Haut à la bienheureuse Zahrâ’. […]
Nous sommes fiers que nos Imams* infaillibles, que les Prières et la Paix divines soient avec eux, aient subi empri*sonnement et relégation pour la cause de la suprématie de l’islam et pour la mise en application du Noble Coran, dont l’une des dimensions est la constitution du gouvernement juste, et qu’ils finirent martyrs dans la voie de l’élimination des gouvernements iniques et des tâghûtî‑s de leur temps. Et nous sommes fiers, aujourd’hui, de vouloir réaliser les objectifs du Coran et de la Sunna* : dans cette grande voie constructrice d’avenir, les diverses couches de notre peuple offrent passionnément à Dieu vie, biens et êtres chers.
Nous sommes fiers que les dames et les femmes, jeunes ou âgées, frêles ou robustes, soient présentes sur les terrains culturels, économiques et militaires, et actives, à pied d’égalité avec les hommes ou mieux qu’eux, pour la cause de la suprématie de l’islam et des objectifs du Noble Coran. Celles qui ont la capacité de combattre reçoivent une formation militaire qui, pour la défense de l’islam et du territoire musulman, fait partie des obligations religieuses importantes : elles se sont libérées avec courage et engagement des privations que leur avaient imposées – ou plutôt qu’avaient imposées à l’islam et aux musulmans – les manigances des ennemis et l’ignorance des amis quant aux prescriptions de l’islam et du Coran. Elles se sont dégagées de l’entrave des chimères que les ennemis avaient suscitées, pour leurs propres intérêts, par l’entremise d’ignorants et de certains religieux inconscients des intérêts des musulmans. Celles qui n’ont pas la capacité de combattre sont occupées à servir précieusement aux arrières d’une ma*nière qui fait naître un frémissement d’ardeur et d’enthousiasme au cœur du peuple et qui fait frémir le cœur des ennemis de colère et de rage. Nous avons maintes fois vu des femmes à la grandeur d’âme de Zaynab[24], que la Paix de Dieu soit avec elle, clamer haut et fort qu’elles avaient donné leurs enfants et qu’elles avaient sacrifié tout ce qu’elles avaient pour la cause de Dieu le Très-Haut et de notre précieux islam, fières de ce fait et sachant que ce qu’elles ont obtenu est supérieur aux délices paradisiaques, sans même parler de l’infime plaisir de ce monde.
Notre peuple ainsi que tous les peuples musulmans et les mostaz‘afîn du monde entier, tous sont fiers du fait que leurs ennemis, qui sont les ennemis de Dieu, du Noble Coran et du précieux islam, sont des bêtes féroces qui ne reculent devant aucun crime ni aucune trahison pour arriver à leurs fins sinistres et criminelles et qui, pour accéder à la domination et réaliser leurs viles ambitions, ne connaissent ni ami ni ennemi. A leur tête : l’Amérique, ce terroriste par nature, un pays qui a mis le monde entier à feu et à sang et dont l’allié est le sionisme international qui, pour réaliser ses ambitions, commet des crimes que l’on n’ose décrire et dont on a honte de parler et qui se laisse aller à toutes sortes de crimes à la poursuite du rêve insensé du “grand Israël”.
Les peuples musulmans et les mostaz‘afîn du monde entier sont fiers que leurs ennemis soient [le roi] Hossayn de Jordanie, ce colporteur du crime, [le roi] Hassan [du Maroc] et [le président égyptien] Hosni Mobârak, lesquels mangent au même râtelier que le criminel Israël et ne reculent devant aucune trahison envers leurs peuples pour servir l’Amérique et Israël.
Nous sommes fiers que notre ennemi soit Saddam, disciple de [Michel] ‘Aflaq[25] et connu des amis comme des ennemis pour son acti*vité criminelle et son non-respect du droit international et des droits de l’homme : tous savent que sa trahison envers le peuple opprimé d’Iraq et les Emirats du Golfe n’est pas moindre que sa trahison envers le peuple d’Iran[26].
Nous et les peuples opprimés du monde, nous sommes fiers que les médias et les appareils de propagande du monde entier, sur ordre des superpuissances criminelles, nous accu*sent, nous et tous les opprimés du monde, de tout crime et trahison.
Quel motif de fierté pourrait être supérieur et l’emporter sur le fait que l’Amérique, avec toutes ses prétentions, tout son attirail de guerre, tous ces Etats qui lui sont dévoués, [cette Amérique] qui a mis la main sur les richesses inépuisables des peuples opprimés et sous-développés et qui tient en main tous les médias s’est retrouvée impuissante et déshonorée face à l’ardent peuple iranien et au pays de Sa Seigneurie la Grâce de Dieu [l’Imam Mahdî*] – que nos vies soient la rançon de sa venue –, à tel point qu’elle ne sait plus à quel saint se vouer : chaque fois qu’elle se tourne vers quelqu’un, elle essuie un refus ; et cela n’est que l’effet des assistances surnaturelles de Sa Seigneurie le Créa*teur Très-Haut et Sublime qui a éveillé les peuples, et par*ticulièrement le peuple musulman d’Iran, et les a guidés des ténèbres du despotisme vers la lumière de l’islam.
Je recommande à présent aux nobles peuples opprimés et au cher peuple iranien de s’attacher avec force, fermeté, en*gagement et constance à cette droite voie divine qui ne relève ni de l’Est athée, ni de l’Ouest oppresseur et infidèle, mais qui est la voie que Dieu leur a assignée, sans négliger un seul instant de rendre grâce pour ce bienfait. Que l’infâme activité des agents des superpuissances, que ce soient les agents étran*gers ou les agents de l’intérieur, pires encore que les étrangers, n’ébranle pas leur pure intention et leur volonté de fer, et qu’ils sachent que tout le tapage que font les médias du monde et les puissances sataniques de l’Est et de l’Ouest est la marque qu’ils sont, eux, une puissance divine : Dieu le Très-Grand les récompensera comme ils le méritent en ce monde et dans l’autre, car Il est le Maître des bienfaits et en Sa main est l’empire de toutes choses. Je conjure et supplie instamment les peuples musulmans de s’attacher comme il se doit, de tout leur coeur et de toute leur âme, en faisant don d’eux-mêmes et des êtres qui leur sont chers, aux Purs Imams* et à la culture politique, sociale, économique et militaire de ces illustres guides de l’humanité.
Entre autres, qu’ils ne dé*vient pas d’un iota du droit traditionnel, lequel est le développement de l’école de la Mission prophé*tique et de l’Imamat* et le garant du progrès et de la grandeur des peuples, et cela tant au niveau des prescriptions primordiales que secondaires, qui toutes deux constituent le droit musulman : qu’ils ne prêtent pas l’oreille aux insinuations des adversaires sournois de la vérité et de la religion, et qu’ils sachent que dévier d’un pas sera le pré*lude à la chute de la religion, des prescriptions islamiques et du gouvernement de justice divine. […]
Entre autres [aussi], qu’ils ne négligent jamais les cérémonies de deuil des Purs Imams*, en particulier du Seigneur des opprimés et Prince des martyrs, Sa Seigneurie Abû ‘Abd Allâh al‑Hossayn* – que Dieu, les Prophètes, les Anges et les hommes vertueux prient abondamment sur son noble et vaillant esprit –. Qu’ils sachent que l’ordre donné par les Imams, que la Paix soit avec eux, de commémorer cette épopée historique de l’islam[27] ainsi que les imprécations et malédictions à l’encontre des oppresseurs des Gens de* la Demeure sont la clameur héroïque des peuples face aux gouvernants iniques tout au long de l’histoire pour l’éternité. Sa*chez que les malédictions, imprécations et clameurs en raison de l’iniquité des Omayyades[28], que la malédiction di*vine soit sur eux, alors qu’ils ont disparu et pris le chemin de l’Enfer, est une clameur à la face des oppresseurs du monde entier, et maintenir cette clameur vivante détruit l’oppression. Et il est indispensable de ponctuer les lamentations et les poèmes de deuil ou de louange des Imams de vérité, que la Paix soit avec eux, en rappelant les calamités et iniquités des oppresseurs de toute époque et de tout lieu : en ce siècle, siècle de l’oppression du monde musulman par l’Amérique, l’Union soviétique et tous ceux qui leur sont liés, dont la fa*mille Saoud, ces traîtres au grand sanctuaire divin, que les malédictions de Dieu, de Ses anges et de Ses envoyés soient sur eux, que [cette situation] soit sans cesse rappelée avec force malédictions et imprécations. Tous, nous devons savoir que le facteur d’unité entre les musulmans, ce sont ces cérémonies [à caractère] politique qui pré*servent l’identité communautaire des musulmans, et en particulier des partisans des douze Imams, que les Prières et la Paix di*vine soient avec eux.
Il me reste à préciser que le testament politico-religieux de votre serviteur n’est pas seulement destiné au grand peuple iranien, mais qu’il est une recommandation faite à tous les peuples musulmans et aux opprimés du monde entier, de toute natio*nalité et de toute religion. […]
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1. Nous savons bien que cette grande révolution, qui a écarté de l’Iran les mains des injustes et des dévoreurs du monde, a triomphé grâce à des assistances divines surnaturelles. N’eût été la toute-puissante main de Dieu, il n’aurait pas été possible à une population de trente-six millions [de faire ce qu’elle a fait dans la situation où elle était] : avec ces propagandes anti-islamiques et anticléricales, en particulier dans les cent dernières années ; avec ces discordes innombrables semées par les orateurs et les écrivains, dans la presse, dans les conférences, dans les réunions et les cercles anti-islamiques et antinationaux sous apparence nationaliste ; avec tous ces poèmes et ces railleries ; avec tous ces centres de corruption, de prostitution et de jeux, ces boissons enivrantes et ces drogues… Tout cela pour que notre jeune génération active – qui devrait s’activer pour l’avancement, l’élévation et le progrès de sa chère patrie – soit entraînée dans la corruption et l’indifférence devant les forfaitures du Shâh* corrompu, de son père inculte et des gouvernements et parlements de complaisance imposés au peuple par les ambassades des puissants. Le pire était la situation des universités, des lycées et des centres éducatifs : les destinées du pays étaient confiées entre leurs mains et l’on y employait des enseignants et des professeurs mentalement colonisés par l’Est ou par l’Ouest, cent pour cent opposés à l’islam et à la culture islamique – et même [à la culture] authentiquement nationale – au nom de la nation et du nationalisme ! Bien qu’il y eut parmi eux des hommes engagés et consciencieux, avec leur nombre terriblement petit et les contraintes qui leur étaient imposées, ils ne pouvaient pas faire de travail positif. Ajoutez à tout cela des dizaines d’autres problèmes, dont l’isolement et la mise à l’écart des clercs ainsi que, à force de propagandes, la “déformation” intellectuelle de beaucoup d’entre eux. Il n’était [donc] pas possible que ce peuple, dans cette situation, se soulève d’un bloc, balaye d’un bout à l’autre du pays toutes les puissances intérieures et extérieures, grâce à une idée unique, grâce au cri de « Dieu est plus grand ! », grâce à des sacrifices extraordinaires et miraculeux, et prenne [enfin] lui-même en main les destinées du pays. Il ne faut donc pas douter que la révolution islamique d’Iran se distingue de toutes les révolutions, aussi bien par sa genèse et par la nature de sa lutte que par le mobile de la révolte et du soulèvement. Il ne fait pas de doute que c’était là un cadeau divin et un présent surnaturel providentiellement octroyé par Dieu le Prodigue à ce peuple opprimé et dépouillé.
2. L’islam et le gouvernement islamique sont des phénomènes divins qui, s’ils sont mis en pratique, garantissent de la meilleure manière le bonheur de leurs fils en ce monde et dans l’autre, qui ont le pouvoir de tirer un trait sur les iniquités, les pillages, les corruptions et les agressions et de conduire les humains à cette perfection à laquelle ils aspirent. C’est une école qui, contrairement aux écoles qui ne relèvent pas du tawhîd, intervient pour les contrôler dans toutes les affaires individuelles et sociales, matérielles et spirituelles, culturelles et politiques, militaires et économiques, qui n’a négligé aucun point, aussi minime soit-il, jouant un rôle dans l’éducation de l’homme et de la société et dans leur progrès matériel et spirituel, et qui a évoqué tous les obstacles et problèmes dans la voie du perfectionnement de la société et de l’individu en s’efforçant de les éliminer. Maintenant que, par la grâce et l’aide de Dieu, la République islamique a été instaurée par la puissante main de ce peuple engagé – or, ce dont il est question dans cette République islamique, c’est l’islam et ses sublimes prescriptions –, il incombe au grand peuple iranien de faire effort pour en réaliser le contenu dans toutes ses dimensions et pour la préserver et la sauvegarder, car la préservation de l’islam est la première de toutes les obligations. C’est dans cette voie que les grands Prophètes*, depuis Adam, que la Paix soit avec lui, jusqu’au Sceau* des Prophètes, que Dieu prie sur lui et sa famille et leur donne la Paix, ont prodigué leurs efforts et fait des sacrifices accablants, aucun obstacle ne venant les détourner de l’accomplissement de cette grande obligation divine ; et après eux, ce sont les compagnons fidèles à leurs engagements et les Imams* de l’islam, que les Prières divines soient sur eux, qui se sont efforcés de le préserver au prix d’efforts éreintants allant jusqu’à l’offrande de leur sang. Aujourd’hui, c’est une obligation pour le peuple iranien en particulier, et pour tous les musulmans en général, de préserver de toutes leurs forces ce dépôt confié par Dieu, qui a été officiellement proclamé en Iran et qui a, en peu de temps, donné de grands résultats, et de faire effort pour que soient réunies les conditions nécessaires à sa survie et que soient écartées les difficultés qui y font obstacle. Il y a espoir que l’éclat de sa lumière ait commencé à rayonner sur tous les pays musulmans et que tous les Etats et les peuples en viennent à s’entendre les uns les autres sur cette chose vitale et écartent la main des superpuissances dévoreuses du monde et des criminels de l’histoire de la tête des opprimés et des victimes de l’injustice dans le monde entier.
Comme c’est le devoir de votre serviteur, qui vit ses derniers instants, je vais évoquer, pour la génération présente et les générations futures, certaines choses qui jouent dans la préservation et la survie de ce dépôt divin et certains des obstacles et dangers qui le menacent, tout en demandant au Seigneur des mondes la réussite et l’assistance pour tous.
a) Sans le moindre doute, le secret de la survie de la Révolution islamique est le secret même de son triomphe, or le peuple sait bien, et les générations futures le liront dans l’histoire, que les deux fondements principaux du secret de ce triomphe sont [d’une part] la motivation divine et le sublime objectif du gouvernement islamique, et [d’autre part] l’union du peuple, d’un bout à l’autre du pays, avec une parole unique, pour cette motivation et cet objectif.
Je recommande à toutes les générations présente et futures, si elles veulent que l’islam et le gouvernement de Dieu règnent et que les mains des coloniaux et des colonialistes de l’extérieur et de l’intérieur soient écartées, de ne pas perdre cette motivation divine sur laquelle Dieu le Très-Haut a insisté dans le Noble Coran : l’alternative à cette motivation, qui est le secret du triomphe et de sa continuité, c’est l’oubli du but, la discorde et la désunion. Ce n’est pas sans raison que les haut-parleurs de la propagande d’un bout à l’autre du monde ainsi que leurs rejetons dans ce pays consacrent tous leurs moyens à répandre des rumeurs et des mensonges facteurs de discorde et dépensent des milliards de dollars pour cela. […] Ce que je recommande aux musulmans et en particulier aux Iraniens, tout spécialement en ce siècle, c’est de réagir face à ces machinations, de renforcer par tous les moyens possibles leur entente et leur union et de désespérer les infidèles et les hypocrites.
b) Un des complots importants qui saute aux yeux dans le dernier siècle, particulièrement dans les dernières décades et surtout depuis la victoire de la Révolution, est la vaste et multiforme propagande pour désespérer de l’islam les peuples, et en particulier le dévoué peuple iranien. Parfois maladroitement, en disant crûment que les prescriptions de l’islam, établies il y a mille quatre cents ans, ne peuvent administrer un pays en notre époque, ou que l’islam est une religion rétrograde, opposée à toute innovation et à tous les aspects de la civilisation, alors qu’à notre époque des pays ne peuvent se tenir à l’écart de la civilisation et de ses aspects, et autres stupides propagandes de cet ordre. D’autres fois sournoisement et avec malignité, en se faisant partisans de la sainteté de l’islam, comme quoi l’islam et les autres religions révélées s’occupent de choses spirituelles, de formation de l’âme, de mettre en garde contre les honneurs de ce bas monde, appelant à laisser ce monde et à vaquer à des pratiques cultuelles, à des invocations et à des prières qui rapprochent l’homme de Dieu le Très-Haut et l’éloignent de ce monde ; que le gouvernement, la politique et la conduite des affaires sont contraires à ce grand objectif spirituel, parce que toutes ces choses ne sont que pour la marche de ce bas monde et que cela est en contradiction avec la démarche des grands Prophètes. La propagande selon cette deuxième méthode a malheureusement eu un effet sur certains religieux et pratiquants mal informés de l’islam qui ont été, et vont peut-être encore, jusqu’à considérer le fait d’intervenir dans la politique et le gouvernement comme péché et impiété. C’est là un grand fléau qui a touché l’islam.
De ce groupe, il faut dire soit qu’ils ignorent tout de la politique, soit que, mus par de mauvaises intentions, ils font croire qu’ils sont ignorants, parce que mettre en application des lois basées sur la justice et l’équité, faire obstacle aux oppresseurs et à un gouvernement inique, répandre la justice individuelle et sociale et empêcher la corruption des mœurs, la dépravation et toutes sortes de déviances, [établir] une liberté basée sur l’intelligence et la justice, sur l’indépendance et l’autonomie, sur l’opposition à la colonisation, à l’exploitation et à l’asservissement, sur le talion*, les peines* légales et les blâmes* discrétionnaires appliqués selon un critère juste pour faire obstacle à la corruption et à la ruine d’une société, [enfin] la politique et la conduite de la société conformément à l’intelligence, à la justice et au droit, et cent autres [choses] de cet ordre, ne sont pas choses à vieillir avec le temps au cours de l’histoire de l’humanité et de la vie en société. Cette prétention reviendrait à dire que les lois intellectuelles et mathématiques doivent être changées en ce siècle et qu’il faut présenter d’autres lois en leur place. […]
Quant à la prétention selon laquelle l’islam serait opposé aux “nouveautés” […], ce n’est qu’une accusation absurde, car si l’on entend par “nouveautés” et “marques de modernité” les inventions, découvertes et industries développées qui jouent un rôle dans le progrès et la civilisation de l’humanité, ni l’islam, ni aucune religion relevant du tawhîd ne se sont jamais opposés à cela ni ne s’y opposeront : bien au contraire, l’islam et le Noble Coran insistent sur le savoir et l’industrie. Mais si l’on entend “innovation” et “civilisation” dans le sens prôné par certains intellectuels de profession, à savoir la liberté dans tout ce qui est blâmable et dans la dépravation […], toutes les religions révélées, tous les savants et tous les gens raisonnables y sont opposés, même si ceux qui sont mentalement colonisés par l’Est ou par l’Ouest propagent cela en les suivant aveuglément.
Quant au deuxième groupe, dont le projet est néfaste et qui considèrent que l’islam n’a rien à voir avec le gouvernement et la politique, il faut dire à ces ignorants que le Noble Coran et la Sunna* de l’Envoyé* de Dieu, que Dieu prie sur lui et sa famille, ne comportent dans aucun domaine autant de prescriptions qu’à propos du gouvernement et de la politique. Bien plus : nombre des prescriptions cultuelles de l’islam sont politico-cultuelles, et c’est leur négligence qui a causé nos malheurs. […] Ce qu’ils ont dit et diront encore – comme quoi les Prophètes*, que la Paix soit avec eux, s’occupaient de choses spirituelles, que le gouvernement et la conduite des affaires de ce monde sont choses réprouvées, que les Prophètes, les Awliyâ’ et les grands personnages s’en gardaient et que nous devons nous aussi faire de même – c’est là une erreur déplorable dont les conséquences sont de conduire à la ruine les peuples musulmans et d’ouvrir la voie aux colonialistes assoiffés de sang : ce qui est rejeté, ce sont les gouvernements sataniques, dictatoriaux et iniques qui sont mus par l’amour du pouvoir et des mobiles déviés et mondains contre lesquels nous avons été mis en garde – amasser des richesses et des biens, rechercher le pouvoir et se comporter en Tâghût… –, bref une mondanité qui rend l’homme inattentif à la sublime Réalité divine. Quant au gouvernement authentique, dans l’intérêt des mostaz‘afîn, pour faire obstacle à l’injustice et à l’iniquité et pour faire régner la justice sociale, c’est cela même pour quoi des hommes tels que Salomon fils de David et le grand Prophète de l’islam, que Dieu prie sur lui et sa famille, ainsi que ses illustres Remplaçants prodiguaient leurs efforts : c’est l’une des plus grandes obligations et le mettre en place est une des plus hautes œuvres de service divin. […]
c) Dans le même ordre de machinations, et peut-être plus nuisibles encore, il y a les vastes rumeurs, dans tout le pays et plus encore en province, comme quoi la République islamique non plus n’a rien fait pour le peuple : « Ce malheureux peuple s’est sacrifié avec tant d’ardeur et de passion afin de se libérer du régime inique du Tâghût, et il se retrouve aux prises avec un régime encore pire ! Les mostakberîn le sont devenus encore plus et les mostaz‘afîn de même ! Les prisons sont pleines de jeunes qui sont l’espoir de l’avenir du pays, les tortures sont pires et plus inhumaines encore que sous le régime précédent et, chaque jour, on en exécute quelques uns au nom de l’islam ! Ah ! si seulement on n’avait pas donné le nom d’islamique à cette république ! Cette époque est pire que celle de Rezâ Khân* et de son fils ! Les gens sont plongés dans des souffrances, des peines et une cherté inouïes, et les gouvernants sont en train de faire de ce régime un régime communiste ! Les biens des gens sont confisqués et le peuple a été privé de liberté en toutes choses ! », et quantité d’autres [rumeurs] de cet ordre qui sont lancées intentionnellement. Ce qui montre qu’il y a là-dessous un dessein et une machination, c’est que chaque fois, à quelques jours d’intervalle, une [nouvelle] rumeur se retrouve sur toutes les lèvres, dans tous les coins et recoins et dans chaque quartier et ruelle : dans les taxis et dans les autobus, partout le même sujet, et dans les attroupements, encore la même conversation, et dès qu’une [rumeur] se fait vieillotte, une autre se répand. Malheureusement, certains clercs ignorants des stratagèmes sataniques s’imaginent, après avoir été contacté par un ou deux de ces comploteurs, qu’il en est bien ainsi. La raison en est que beaucoup d’entre ceux qui prêtent l’oreille à ces histoires et les croient ignorent tout de la situation du monde, des révolutions du monde, des événements post-révolutionnaires et de leurs immenses et inévitables difficultés, tout comme ils ne sont pas non plus correctement informés de transformations qui sont toutes au profit de l’islam : les yeux fermés et ignorants, ils prêtent l’oreille à de telles rumeurs et en prennent le parti, inconsciemment ou volontairement.
Ce que je leur recommande et que je leur demande, c’est de ne pas faire des problèmes, de ne pas lancer des critiques destructrices et de ne pas proférer des insultes avant d’avoir pris connaissance des divers aspects de la question, avant d’avoir étudié la conjoncture mondiale actuelle, d’avoir fait la comparaison entre la Révolution islamique d’Iran et les autres révolutions, avant de s’être familiarisés avec la situation des pays et des peuples dans les périodes révolutionnaires et avec ce qui leur est advenu après leur révolution, avant d’avoir pris en considération les difficultés de ce pays victime des Tâghûts, [difficultés] que les longues années de pillages de Rezâ Khân* et, pire encore, de Mohammad Rezâ, ont laissé en héritage à l’Etat actuel – depuis les considérables et ruineuses dépendances jusqu’à l’état des ministères, des administrations, de l’économie et de l’armée, [en passant] par les centres de plaisirs, les magasins de boissons alcoolisées, le dérèglement sans frein qui a été introduit dans toutes les choses de la vie, l’état de l’enseignement et de l’éducation, l’état des lycées et des universités, l’état des cinémas et des lieux de débauche, l’état de la jeunesse et des femmes, la situation du clergé, des pratiquants, des partisans de la liberté attachés à la religion, des honnêtes femmes bafouées et des mosquées à l’époque du Tâghût… –, avant de s’être intéressés aux dossiers des condamnés à mort et des incarcérés, aux prisons et aux agissements de ceux qui y étaient employés, de s’être intéressés aux biens des capitalistes, des grands propriétaires terriens, des spéculateurs et de ceux qui gonflent les prix, de s’être intéressés à la Justice et aux tribunaux de la Révolution et de les avoir comparés avec l’état antérieur de la Justice et des juges, de s’être intéressés à la condition des députés à l’Assemblée parlementaire islamique, des membres de l’Etat, des gouverneurs de province et des autres fonctionnaires qui sont arrivés aux affaires dans la période actuelle et de les avoir comparés avec la période précédente, de s’être intéressés aux activités de l’Etat et du “Djehâd pour la reconstruction” dans les villages dépourvus de tout, même de l’eau potable et de dispensaire, et d’avoir fait la comparaison avec toute la période de l’ex-régime, cela tout en prenant en compte les difficultés de la guerre imposée [par l’Irak] et de ses conséquences, les millions de déplacés, les familles de martyres, les victimes de guerre et les millions de réfugiés afghans et irakiens…, en considérant aussi le blocus économique et les machinations ininterrompues de l’Amérique et de ses valets à l’extérieur et à l’intérieur, ce à quoi vous ajouterez le manque de prédicateurs au courant des questions dans la mesure du besoin, le manque de juges religieux, les troubles suscités par les opposants à l’islam, par les dévoyés et même par des amis ignorants, et des dizaines d’autres questions… Ayez de la compassion pour la situation de cet islam sans asile qui, après des centaines d’années d’injustice des tyrans et d’ignorance des masses, est aujourd’hui un petit enfant qui fait ses premiers pas entouré d’ennemis à l’extérieur et à l’intérieur. Vous qui faites des problèmes, réfléchissez un peu : ne vaudrait-il pas mieux, plutôt que de détruire, s’efforcer d’aider et d’améliorer ? plutôt que de prendre le parti des hypocrites, des iniques, des capitalistes et des spéculateurs injustes et ignorants de Dieu, prendre celui des victimes de l’injustice, des opprimés et des déshérités ? et plutôt que de prendre indirectement le parti des fauteurs de troubles et des terroristes corrompus, accorder quelque attention aux victimes du terrorisme et aux clercs injustement traités, tant que vous avez encore des serviteurs engagés et injustement traités ?
Je n’ai jamais dit et je ne dis pas qu’aujourd’hui, dans cette république, le vénérable islam est mis en application dans toutes ses dimensions et qu’il n’y a pas des individus qui, par ignorance, par complexe ou par indiscipline, agissent contrairement aux règlements de l’islam. Ce que je dis, c’est que les pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif font des efforts éreintants pour islamiser ce pays, que la population qui se compte par dizaines de millions est de leur côté et les soutient, et que si la minorité de faiseurs de problèmes et de saboteurs s’activaient à aider, la réalisation de ces espoirs serait plus facile et plus rapide. Et si, à Dieu ne plaise, ils ne se ressaisissent pas, comme par millions les foules se sont éveillées, ont pris conscience de ce qui est en question et sont présentes sur le théâtre des opérations, si Dieu le Très-Haut le veut, elles se mettront activement à l’ouvrage pour [concrétiser] ces espoirs humains et islamiques, et les égarés et les faiseurs de problèmes ne pourront opposer de résistance à ce flot rugissant.
J’ose prétendre que le peuple d’Iran, qui se compte par millions, est à l’époque actuelle meilleur que celui du Hedjâz[29] à l’époque de l’Envoyé* de Dieu, que Dieu prie sur lui et sa famille, et que celui de Koufa[30] et de l’Irak à l’époque du Commandeur* des fidèles et de Hossayn* fils de ‘Alî, que les Prières et la Paix de Dieu soient sur eux. Le Hedjâz où, à l’époque de l’Envoyé de Dieu, que Dieu prie sur lui et sa famille, les musulmans mêmes ne lui obéissaient pas et, sous divers prétextes, n’allaient pas au front, au point que Dieu le Très-Haut les a fustigés dans plusieurs versets de la sourate “le repentir” et leur a promis châtiment ; et ils lui ont tant menti qu’il est rapporté qu’il les a maudits en chaire ! Et ces gens de l’Irak et de Koufa qui se sont si mal comportés avec le Commandeur des fidèles et se sont tant rebellés à ses ordres que les plaintes de ce seigneur à leur encontre, [rapportées] dans les livres de hadiths* et d’histoire, sont célèbres ! Et ces musulmans de l’Irak et de Koufa qui ont fait ce qu’ils ont fait avec le Seigneur* des martyrs, que la Paix soit avec lui, ceux qui ne se sont pas salis les mains dans son martyre ayant soit fui la bataille, soit attendu que ce crime historique soit perpétré !
Mais aujourd’hui nous voyons le peuple d’Iran, depuis les forces armées, [les forces] de l’ordre, le Corps* [des Gardiens de la Révolution] et la mobilisation des Basîdj, jusqu’aux forces populaires, les tribus et les volontaires, les forces aux fronts et le peuple aux arrières, [nous voyons] quels sacrifices ils font et à quelle épopée ils donnent le jour avec l’ardeur et la passion les plus complètes. Nous voyons quelles précieuses aides cet honorable peuple apporte d’un bout à l’autre du pays. Nous voyons ceux qui ont donné des martyrs, ceux qui ont été victimes de la guerre et leurs proches, qui nous font face, à nous et à vous, avec des visages d’épopée, des mots et des comportements ardents et rassérénants. Tout cela vient de ce qu’ils débordent d’amour passionné, d’attachement et de foi envers Dieu le Très-Haut, envers l’islam et envers la vie éternelle, alors qu’ils ne sont [de manière visible] ni en la présence bénie du plus noble Envoyé* – que Dieu prie sur lui et sa famille et leur donne la Paix – ni en celle de l’Imam* infaillible [de ce temps, l’Imam Mahdî* occulté], que les Prières de Dieu soient sur lui : leur motivation est la foi et la confiance en l’au-delà, et c’est là le secret de la réussite et de la victoire dans les divers domaines. L’islam doit être fier d’avoir élevé de tels enfants et nous sommes tous fiers d’être en une telle époque et en présence d’un tel peuple. […]
Au Parlement, à l’Etat et à ceux qui sont aux affaires, je recommande de bien reconnaître la valeur de ce peuple et qu’ils ne se montrent pas négligents à le servir, tout particulièrement les mostaz‘afîn, les déshérités et les victimes de l’injustice qui sont la lumière de nos yeux et les bienfaiteurs de tous : la République islamique est leur cadeau, c’est par leur sacrifice qu’elle a été réalisée et sa survie dépend de leurs services. […]
Quant aux peuples musulmans, je leur recommande de prendre exemple sur le gouvernement de la République islamique et sur le peuple iranien modjâhed : si vos gouvernements iniques ne s’inclinent pas devant la volonté des peuples, qui est la même que celle du peuple iranien, remettez-les vigoureusement à leur place, car la source de tous les malheurs des musulmans, ce sont les gouvernements liés à l’Est ou à l’Ouest. Et je vous recommande avec insistance de ne pas prêter l’oreille aux haut-parleurs de la propagande des opposants à l’islam et à la République islamique, car tous s’efforcent d’éliminer l’islam de la scène afin que les intérêts des superpuissances soient garantis.
d) Un des plans sataniques des grandes puissances coloniales et des colonialistes […] était de susciter de l’animosité entre les universitaires et les clercs : il y eut de vastes propagandes en ce sens et malheureusement, du fait que ces deux classes ignoraient cette machination satanique des superpuissances, elles eurent de notables résultats. D’un côté, de l’école primaire à l’université, on a fait effort pour que les instituteurs, enseignants, professeurs et directeurs d’universités choisis et nommés soient de ceux qui étaient mentalement colonisés par l’Est ou par l’Ouest et qui s’étaient écartés de l’islam et de toutes les autres religions, et pour que les croyants religieusement engagés se retrouvent en minorité, cela afin que la classe influente qui prendrait à l’avenir le gouvernement en main soit éduquée, de l’enfance à l’adolescence et à la jeunesse, de manière à être dégoûtée des religions en général et de l’islam en particulier, ainsi que de ceux qui sont liés à la religion, particulièrement les clercs et les prédicateurs. […] De l’autre côté, par des propagandes perverses, on a effarouché les clercs, les prédicateurs et les religieux par rapport à l’université et aux universitaires en les accusant d’athéisme, de libertinage et d’opposition à l’islam et aux religions. […] Ce que je recommande, c’est que les générations présente et à venir ne négligent pas [cette question], que les étudiants et notre chère et valeureuse jeunesse confortent et affermissent leurs liens d’amitiés et d’entente avec les clercs et les étudiants en sciences islamiques, et qu’ils ne soient pas inattentifs aux plans et aux machinations de ces fourbes ennemis. […] Les machinations sont d’une envergure particulière dans les universités et toute catégorie sociale qui est la tête pensante de la société doit s’en défier.
e) Au nombre des plans qui ont malheureusement eu un profond impact sur les pays [colonisés] et sur notre cher pays, et dont les effets perdurent encore pour beaucoup, est de rendre les pays colonisés étrangers à eux-mêmes et de les occidentaliser – que ce soit du côté de l’Est ou de l’Ouest –. De la sorte, ils se comptaient eux-mêmes et leur culture pour rien, considéraient les deux puissants pôles de l’Est et de l’Ouest comme une race supérieure dotée d’une culture sublime et constituant la qebla du monde, et proclamaient que le fait de ce lier à l’un de ces deux pôles était un impératif inévitable. C’est là une longue et désolante histoire, et les coups que nous avons reçus et que nous continuons encore de recevoir de ce côté sont rudes et violents, et ce qui est encore plus désolant, c’est qu’en toutes choses ils ont maintenu les peuples opprimés qu’ils dominaient en état d’arriération et en ont fait des pays consommateurs. Ils nous ont tant effrayés avec leurs progrès et leurs puissances sataniques que nous n’avons pas l’audace de nous lancer dans n’importe quelle invention : leur ayant livré tout ce que nous avons, leur ayant confié notre destin et celui de nos pays, nous obéissons à leurs ordres les yeux fermés. Ce vide et cet “écervelage” artificiels a fait qu’en rien nous ne nous rapportons à notre réflexion et à notre savoir et que nous imitons aveuglément l’Est et l’Ouest.
Bien plus, les écrivains et les orateurs incultes et mentalement colonisés par l’Est et par l’Ouest critiquent et se moquent de notre culture, de nos usages, de notre industrie et de nos inventions, dans la mesure où nous en avions ; ils répriment et découragent la réflexion et les capacités du pays, et ils propagent par leurs actes, leurs propos et leurs écrits les us et coutumes étrangers, aussi vulgaires et grossiers soient-ils, et les font avaler aux peuples en chantant leurs louanges et leur apologie. […] Se comporter à l’occidentale est un motif de fierté et d’honneur, une marque de civilisation et de progrès, et à l’opposé, nos us et coutumes font vieux jeu et arriéré ! […] Aller en Angleterre, en France, en Amérique et à Moscou est un honneur insigne, mais aller en pèlerinage à La Mecque et aux autres lieux saints, c’est être vieux jeu et arriéré ! Ne pas faire cas de ce qui à trait à la religion et aux choses spirituelles dénote un esprit éclairé et civilisé, et à l’opposé, être attaché à ces choses montre qu’on est vieux jeu et arriéré !
Je ne dis pas que nous avons nous-mêmes toutes choses : il est bien connu que tout au long d’une histoire pas si ancienne, en particulier dans les siècles derniers, ils nous ont privé de tout progrès. Les hommes d’Etat félons, particulièrement la famille Pahlavi*, les centres de propagandes contre les productions autochtones, les [complexes d’infériorité] – se considérer comme petit et se considérer comme rien –, [tout cela] nous a privé d’avoir quelque activité pour le progrès. Importer des marchandises en tous genres, divertir femmes et hommes, en particulier la classe jeune, avec toutes sortes de produits d’importation tels que matériel de maquillage, objets d’ornement et de luxe et jeux d’enfants, pousser les familles dans une course à la consommation marquée par de bien tristes histoires, divertir et gâter les jeunes, qui sont la classe active [de la société], en mettant à leur disposition des centres de prostitution et de débauche, et des dizaines de ces calamités préméditées pour maintenir les pays en état d’arriération.
En tant que serviteur compatissant, je ferai une recommandation à ce cher peuple, qui a maintenant échappé dans des limites fort remarquables à bien de ces pièges et dont l’actuelle génération déshéritée s’est relevée, active et inventive : pour bien des usines et des appareils perfectionnés du genre avions, etc., alors que l’on ne pensait pas que les spécialistes iraniens pouvaient faire fonctionner ces usines et ce genre de choses et que nous tendions tous nos mains vers l’Est ou l’Ouest pour que leurs spécialistes les fassent fonctionner, suite au blocus économique et à la guerre imposée, nous avons vu que nos chers jeunes ont eux-mêmes fabriqué les pièces nécessaires, les ont proposées à des prix moins chers, ont comblé notre besoin et ont fait la preuve que, si nous voulons, nous pouvons. Il vous faut être attentifs, conscients et vigilants, afin que les politiciens liés à l’Est et à l’Ouest ne vous entraînent pas, par leurs suggestions sataniques, vers ces pillards internationaux. Avec votre ferme volonté, votre énergie et votre persévérance, ayez à cœur de mettre un terme à la dépendance : sachez que les races iranienne et arabe n’ont rien de moins que celles d’Europe, d’Amérique ou d’Union soviétique, que si elles se retrouvent elles-mêmes, si elles écartent d’elles le désespoir et n’attendent rien d’un autre qu’elles-mêmes, elles ont à long terme la capacité d’accomplir tous les travaux et de construire toutes choses. Ce à quoi des hommes comme eux sont arrivés, vous y arriverez aussi, à la condition de s’en remettre à Dieu le Très-Haut, de s’appuyer sur soi, de rompre la dépendance envers autrui et de supporter les difficultés pour parvenir à une vie honorable et échapper à la domination des étrangers. Les gouvernements et ceux qui sont aux affaires, que ce soit dans cette génération ou dans les générations à venir, ont pour devoir d’être reconnaissants envers leurs spécialistes, de les encourager au travail par des aides matérielles et morales, de faire obstacle à l’importation de marchandises qui poussent à la consommation et ruinent les foyers, et de s’accommoder de ce qu’ils ont jusqu’à ce qu’ils fassent tout eux-mêmes.
Je demande aux jeunes, garçons et filles, de ne pas sacrifier l’indépendance, la liberté et les valeurs humaines, même accompagnées de peines et de souffrances, aux luxes, plaisirs et frivolités et à la fréquentation des lieux de débauches que vous proposent l’Occident et ses agents apatrides, car ce qu’ils veulent par ces moyens et d’autres semblables, c’est vous maintenir en état d’arriération et “à demi sauvages”, comme ils disent : l’expérience a en effet montré que ceux-là ne pensent à rien d’autre qu’à vous dégrader, à vous rendre insouciants du destin de votre pays, à piller vos ressources, à vous entraîner dans les liens de la colonisation et dans la honte de la dépendance, et à transformer votre pays et votre peuple en consommateurs.
e) Comme je l’ai déjà indiqué et rappelé à plusieurs reprises, une de leurs grandes machinations était de mettre la main sur les centres d’éducation et de formation, en particulier les universités, car c’est de là que sortent ceux qui tiendront les destinées du pays en mains. […] Le plan consiste à détourner les jeunes de la culture, des usages et des valeurs qui sont les leurs et de les entraîner vers l’Est ou vers l’Ouest, puis de choisir parmi eux des hommes d’Etat et de leur donner le gouvernement sur les destinées du pays afin de faire tout ce qu’ils veulent par leur entremise. […] C’est là le meilleur moyen pour maintenir en état d’arriération les pays dominés et les piller, car cela ne coûte ni peine ni frais aux superpuissances et tout passe dans leurs poches sans que cela fasse scandale parmi les populations. […]
g) Parmi les choses importantes, il y a le fait que les députés à l’Assemblée parlementaire islamique soient des gens engagés. […] Maintenant que, de par la grâce de Dieu et la volonté de cette grande nation, les destinées du pays sont au mains du peuple et que les députés viennent du peuple […], ce que je recommande au peuple, actuellement et dans l’avenir, c’est que, de par leur ferme volonté et leur engagement envers les prescriptions de l’islam et les intérêts du pays, ils mandatent à chaque législature des députés engagés envers l’islam et la République islamique – qui appartiennent généralement à la classe moyenne et à la classe défavorisée –, qui ne se sont pas écartés de la voie droite du côté de l’Est ou de l’Ouest, qui n’ont pas de penchant pour des écoles de pensée déviées, et qui sont des personnes éduquées et au courant des questions d’actualité et des affaires politiques islamiques. […] Qu’ils sachent que les adversaires de l’islam et des pays islamiques, ces brigands internationaux que sont les superpuissances, s’infiltrant progressivement et subtilement dans notre pays et dans les autres pays islamiques, attirent ces pays dans les filets de la colonisation par l’entremise d’individus de ces peuples mêmes. Il vous faut être circonspects et vigilants, et au premier signe d’infiltration, faire face sans atermoiement. […].
Aux minorités religieuses, je recommande de tirer la leçon de la période du régime pahlavi et d’élire comme députés[31] des personnes engagées envers leur religion et la République islamique, non liées aux puissances dévoreuses du monde, et sans sympathie pour les écoles athées, déviées ou syncrétistes. […]
Ma recommandation au noble peuple est d’être présent à toutes les élections […] : qu’ils fassent attention au fait que s’ils font preuve de négligence […], il peut fort bien en résulter un tort irréparable pour l’islam et pour le pays, et en ce cas, tous seront responsables devant Dieu le Très-Haut. […] Et il se peut fort bien qu’en certaines périodes, l’abstentionnisme et la négligence soient un péché qui vienne en tête des grands péchés. […] Qu’ils soient attentifs à ce que le Président de la république et les députés du Parlement soient d’une classe qui, ayant goûté à la privation et à l’injustice dont sont victimes les mostaz‘afîn et les déshérités de la société, pensent au bien-être de ceux-là, et qu’ils ne soient pas de ces capitalistes, spéculateurs immobiliers et gens de la haute, vivant dans l’aisance et plongés dans les plaisirs et les passions sensuelles, qui ne peuvent comprendre l’amertume de la privation et la peine des affamés et des va-nu-pieds !
Ma recommandation au Guide et au Conseil de guidance, en ce siècle, qui est le siècle de l’agression des superpuissances et de ceux qui leur sont liés, à l’intérieur du pays et à l’étranger, contre la République islamique – mais, en réalité, c’est contre l’islam sous le couvert de la République islamique –, et dans les siècles à venir, c’est qu’ils se considèrent eux-mêmes comme consacrés au service de l’islam, de la République islamique, des déshérités et des mostaz‘afîn et qu’ils ne s’imaginent pas que la fonction de guide est en soi un cadeau et une haute dignité : c’est au contraire un devoir lourd et dangereux dans lequel toute faute – si, à Dieu ne plaise, ce sont les passions qui s’en mêlent – aura pour conséquence une honte éternelle en ce monde et le feu de la colère de Dieu l’Impérieux dans l’autre monde. […] Ce même danger, à un degré quelque peu moindre, existe aussi pour les Présidents de la république actuels et à venir ainsi que pour les gouvernements et ceux qui sont aux affaires, en fonction des degrés de leurs responsabilités : il leur faut bien considérer que Dieu le Très-Haut est présent et voit tout et qu’eux-mêmes sont en Sa sainte présence !
h) Parmi les questions importantes, il y a celle de la justice, qui a affaire avec la vie, les biens et l’honneur des gens. […] Je recommande aux honorables juges, en ce siècle et dans les siècles à venir, de prendre en charge cette fonction d’importance en ayant à l’esprit les hadiths* rapportés des Infaillibles*, que Dieu prie sur eux, sur l’importance du fait de rendre la justice et sur l’immense danger que cela comporte, et en prêtant attention à ce qui a été rapporté à propos des jugements contraires au droit. Qu’ils ne laissent pas cette autorité être confiée à qui en est indigne : que ceux qui sont dignes de prendre cette charge en main ne s’y refusent pas et qu’ils ne laissent pas le champ libre à des personnes qui en sont indignes. Qu’ils sachent que, tout comme le danger de cette charge est grand, sa rétribution, son excellence et sa récompense sont également grandes. Et ils savent bien que prendre en charge la justice est, pour qui en est digne, une obligation collective[32].
Au Nom de Dieu,
le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux,
l’Envoyé* de Dieu, que Dieu prie sur lui et sa famille et leur donne la Paix, a dit : « Je laisse parmi vous les deux Trésors : le Livre de Dieu et ma parenté, les Gens* de ma Demeure ; ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils vien*nent me rejoindre au Bassin [paradisiaque] ».[13]
Louange et gloire à Dieu ! O mon Dieu, répands Tes Prières sur Mohammad et sa famille, eux en qui apparaissent Ta Beauté et Ta Majesté et qui recèlent les secrets de Ton Livre où l’Unité se manifeste avec l’ensemble de Tes Noms, même celui que Tu T’es réservé et que nul autre que Toi ne connaît ! Et malédiction à ceux qui leur ont fait injustice et qui sont la ra*cine de l’arbre du mal.
Il me semble opportun de faire une brève et insuffisante remarque à propos des deux Trésors, non pas sous le rapport de leurs états métaphysiques, spirituels et gnostiques*, car la plume de quelqu’un comme moi est bien incapable de s’aventurer à un niveau dont la connaissance est lourde et insupportable, pour ne pas dire impossible, pour tout le domaine de l’existence, du Royaume [de ce monde] à l’Empire suprême[14] [des plus hauts degrés du monde créé] et de là jusqu’aux [degrés purement métaphysiques de] l’état principiel et de ce qui dépasse ma compréhension et la vôtre ; [je n’évoquerai pas] non plus ce qui est arrivé à l’humanité pour avoir abandonné les su*blimes vérités du Trésor suprême et du grand Trésor, lequel est plus grand que tout à l’exception du Trésor suprême qui est “le plus grand” de manière absolue[15], ni ce qui est arrivé à ces deux Trésors par la faute des ennemis de Dieu et des tâghûtî-s narquois, car il n’est pas possible d’en faire le compte pour quelqu’un comme moi, manquant de connais*sance et de temps ; il me semble néanmoins opportun de faire une brève allusion à ce qui est arrivé à ces deux Trésors.
La phrase « ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils viennent me rejoindre au Bassin [paradisiaque] » peut être une allusion au fait que, après la sainte vie de l’Envoyé* de Dieu, que Dieu prie sur lui et sa famille et leur donne la Paix, tout ce qui est arrivé à l’un de ces deux est arrivé à l’autre, que l’abandon de l’un est abandon de l’autre, jusqu’au moment où ces deux abandonnés viendront rejoindre l’Envoyé de Dieu au Bassin ‑ ce Bassin est-il [alors] la station de la jonction du multiple avec l’Un[16], là où les gouttes disparaissent dans l’Océan, ou bien autre chose qui échappe à l’intelligence et à la gnose* humaines ? Or, il faut le dire, le tort fait par les tâghûtî-s à ces deux dépôts confiés par le plus noble Envoyé, que Dieu prie sur lui et sa famille et leur donne la Paix, c’est à la communauté des musulmans, c’est à l’humanité qu’il est fait, et c’est un tort indescriptible !
Il faut mentionner ce fait que le hadith* des deux Trésors est transmis parmi tous les musulmans d’après un grand nombre de témoins sûrs, qu’il se trouve dans les “six livres authentiques” des sun*nites et d’autres de leurs livres, répété en plusieurs occa*sions et rapporté en divers termes par des chaînes de garants ininterrompues depuis le plus noble Envoyé*, que Dieu prie sur lui et sa famille et leur donne la Paix[17]. Ce noble hadith est un argument catégorique pour tous les humains et plus particulièrement pour les musulmans des di*verses écoles doctrinales et juridiques : l’argument étant pour eux accompli, tous les musulmans doivent en ré*pondre, et s’il y a une excuse pour les ignorants qui ne sont pas informés, il n’y en a aucune pour les savants des [diverses] écoles.
Voyons maintenant ce qui est arrivé au Livre de Dieu, ce dépôt divin laissé en héritage par le Prophète* de l’islam, que Dieu prie sur lui et sa famille et leur donne la Paix. Après le martyre de l’Imam ‘Alî*, des choses désolantes à en mourir se sont produites : les tyrans et les tâghûtî-s se sont servis du Noble Coran pour gouverner contre le Coran. Alors que les mots « je laisse parmi vous les deux Trésors » résonnaient encore à leurs oreilles, ils ont, sous divers prétextes et par des machinations préméditées, écarté les commentateurs authentiques du Coran, les connaisseurs des vérités qui avaient reçu l’intégralité du Coran du plus noble Prophète, que Dieu prie sur lui et sa famille et leur donne la Paix. Ils les ont évin*cés, eux et le Coran, ce Coran qui, en vérité, était et reste jusqu’à sa venue au Bassin la plus grande règle de vie maté*rielle et spirituelle pour l’humanité. Ils ont tiré un trait sur le gouvernement de justice divine, qui était et reste l’une des fins de ce Livre Saint, et ont posé les bases de la déviation de la religion de Dieu, du Livre divin et de la Loi divine, les choses en arrivant à un point que l’on a honte à exposer.
Et plus on allait, plus s’accentuaient les déformations et déviations de cette construction difforme, au point que le Noble Coran, descendu de l’état sublime de l’Unité pour devenir le parfait dévoilement de Mohammad en vue du dévelop*pement des habitants du monde et pour être le point de convergence de tous les musulmans, et même du genre humain, afin de conduire l’humanité – ce “fruit de la connaissance des Noms [donnée par Dieu à Adam]”[18] – là où elle doit aller, de la délivrer du mal des démons et des tâghût-s, de conduire le monde à la jus*tice et à l’équité, de remettre le gouvernement aux mains des Awliyâ’ infaillibles – que les Prières de tous, passés et à venir, soient sur eux – afin qu’eux-mêmes recommandent tout ce qui est pour le bien de l’humanité, [ce Noble Coran], ils l’ont tant et si bien évincé qu’on aurait dit qu’il n’a aucun rôle de guidance. Les choses en vinrent au point que le rôle du Coran, aux mains de gouvernements iniques et de mollahs fourbes, pires encore que les tâghûtî-s, devint un moyen pour établir l’iniquité et la corruption et pour justifier les oppresseurs et les adversaires acharnés de la Réalité suprême. Malheureusement, aux mains des ennemis intrigants et des amis ignorants, le Coran, ce livre constructeur d’avenir, n’eut – et n’a encore – plus de rôle en dehors des cimetières et des cérémonies mortuaires. Ce qui devait être le moyen d’unir les musulmans et l’humanité et être leur livre de vie devint un moyen de division et de divergence ou fût totale*ment évincé. Et l’on vit que si quelqu’un parlait de gouver*nement islamique et tenait des propos sur la politique, qui tient tant de place dans le grandiose projet de l’islam, du noble Envoyé*, que Dieu prie sur lui et sa famille et leur donne la Paix, du Coran et de la Sunna*, c’était comme s’il avait commis le plus grand péché : le terme de “religieux politicien” était devenu synonyme de religieux sans foi, et il en est encore ainsi maintenant.
Dernièrement, les grandes puissances sataniques, par le biais de gouvernements déviés et sortis des enseignements de l’islam, au*quel ils se sont mensongèrement ralliés, impriment de belles édi*tions du Coran qu’ils répandent de par le monde dans le but de faire oublier le Coran et de réaliser les objectifs sataniques des superpuissances, et c’est par ce satanique stratagème qu’ils éliminent le Co*ran. Nous avons tous vu le Coran que [le Shâh*] Moham*mad Rezâ Khân Pahlavi, édita : il en mystifia certains et quelques mollahs ignorants des objectifs de l’islam firent même son éloge. Et nous voyons [maintenant] le roi Fahd [d’Arabie] allouer chaque année une part importante des immenses richesses du peuple pour l’impression du Noble Coran et pour des centres de propagande d’une école contraire au Coran : il répand le Wahhabisme[19], cette école tout à fait absurde et sans fondement, pousse les gens et les peuples inconscients vers les superpuissances, et exploite le précieux islam et le Noble Coran pour détruire l’islam et le Coran.
Nous sommes fiers, et notre cher peuple dévoué corps et âme à l’islam et au Coran est fier de suivre une école qui veut sauver des tombes et des cimetières les vérités d’un Coran qui, d’un bout à l’autre, parle d’unité entre les musulmans et même entre les humains, le sauver en tant que plus grand texte [venu] délivrer l’homme de tous les liens qui enserrent ses pieds, ses mains, son cœur et son intelligence et qui l’entraînent à l’annihilation, au néant, à l’asservissement et à l’assujettissement aux tâghûtî-s.
Nous sommes fiers de suivre une école dont l’Envoyé* de Dieu, que Dieu prie sur lui et sa famille, fut le fondateur sur ordre de Dieu le Très-Haut, tandis que le Commandeur* des Fidèles, ‘Alî* fils d’Abû Tâleb, ce serviteur de Dieu libéré de tous liens, reçut la mission de délivrer l’humanité de toutes les entraves et de tous les esclavages.
Nous sommes fiers que soit de notre Imam* infaillible le livre Nahdj al‑balâgha* qui est, après le Coran, la plus grande règle de vie matérielle et spirituelle, le plus éminent livre libérateur de l’homme, celui dont les préceptes de vie spiri*tuelle et de gouvernement sont la plus éminente voie de sa*lut.
Nous sommes fiers que nos guides exemplaires soient les Imams* infaillibles, qu’ils reçoivent mille saluts ainsi que la Paix, depuis ‘Alî* fils d’Abû Tâleb jusqu’au Sauveur de l’humanité, Sa Seigneurie le Mahdî*, Maître de ce temps, qui est vi*vant par le pouvoir de Dieu le Tout-Puissant et qui veille sur toutes choses.
Nous sommes fiers que soient de nos Imams infaillibles, et soient nôtres, les vivifiantes invocations, que l’on appelle “Coran ascendant”, avec l’oraison intime des Imams* [pour le mois] de sha‘bân[20], l’invocation de Hossayn* fils de ‘Alî, que la Paix soit avec eux, [pour le jour] de ‘arafât[21], le Recueil de l’Imam Sadjdjâd, Psaumes de la famille de Mohammad[22], et le Recueil de Fâtema*[23], livre inspiré par Dieu le Très-Haut à la bienheureuse Zahrâ’. […]
Nous sommes fiers que nos Imams* infaillibles, que les Prières et la Paix divines soient avec eux, aient subi empri*sonnement et relégation pour la cause de la suprématie de l’islam et pour la mise en application du Noble Coran, dont l’une des dimensions est la constitution du gouvernement juste, et qu’ils finirent martyrs dans la voie de l’élimination des gouvernements iniques et des tâghûtî‑s de leur temps. Et nous sommes fiers, aujourd’hui, de vouloir réaliser les objectifs du Coran et de la Sunna* : dans cette grande voie constructrice d’avenir, les diverses couches de notre peuple offrent passionnément à Dieu vie, biens et êtres chers.
Nous sommes fiers que les dames et les femmes, jeunes ou âgées, frêles ou robustes, soient présentes sur les terrains culturels, économiques et militaires, et actives, à pied d’égalité avec les hommes ou mieux qu’eux, pour la cause de la suprématie de l’islam et des objectifs du Noble Coran. Celles qui ont la capacité de combattre reçoivent une formation militaire qui, pour la défense de l’islam et du territoire musulman, fait partie des obligations religieuses importantes : elles se sont libérées avec courage et engagement des privations que leur avaient imposées – ou plutôt qu’avaient imposées à l’islam et aux musulmans – les manigances des ennemis et l’ignorance des amis quant aux prescriptions de l’islam et du Coran. Elles se sont dégagées de l’entrave des chimères que les ennemis avaient suscitées, pour leurs propres intérêts, par l’entremise d’ignorants et de certains religieux inconscients des intérêts des musulmans. Celles qui n’ont pas la capacité de combattre sont occupées à servir précieusement aux arrières d’une ma*nière qui fait naître un frémissement d’ardeur et d’enthousiasme au cœur du peuple et qui fait frémir le cœur des ennemis de colère et de rage. Nous avons maintes fois vu des femmes à la grandeur d’âme de Zaynab[24], que la Paix de Dieu soit avec elle, clamer haut et fort qu’elles avaient donné leurs enfants et qu’elles avaient sacrifié tout ce qu’elles avaient pour la cause de Dieu le Très-Haut et de notre précieux islam, fières de ce fait et sachant que ce qu’elles ont obtenu est supérieur aux délices paradisiaques, sans même parler de l’infime plaisir de ce monde.
Notre peuple ainsi que tous les peuples musulmans et les mostaz‘afîn du monde entier, tous sont fiers du fait que leurs ennemis, qui sont les ennemis de Dieu, du Noble Coran et du précieux islam, sont des bêtes féroces qui ne reculent devant aucun crime ni aucune trahison pour arriver à leurs fins sinistres et criminelles et qui, pour accéder à la domination et réaliser leurs viles ambitions, ne connaissent ni ami ni ennemi. A leur tête : l’Amérique, ce terroriste par nature, un pays qui a mis le monde entier à feu et à sang et dont l’allié est le sionisme international qui, pour réaliser ses ambitions, commet des crimes que l’on n’ose décrire et dont on a honte de parler et qui se laisse aller à toutes sortes de crimes à la poursuite du rêve insensé du “grand Israël”.
Les peuples musulmans et les mostaz‘afîn du monde entier sont fiers que leurs ennemis soient [le roi] Hossayn de Jordanie, ce colporteur du crime, [le roi] Hassan [du Maroc] et [le président égyptien] Hosni Mobârak, lesquels mangent au même râtelier que le criminel Israël et ne reculent devant aucune trahison envers leurs peuples pour servir l’Amérique et Israël.
Nous sommes fiers que notre ennemi soit Saddam, disciple de [Michel] ‘Aflaq[25] et connu des amis comme des ennemis pour son acti*vité criminelle et son non-respect du droit international et des droits de l’homme : tous savent que sa trahison envers le peuple opprimé d’Iraq et les Emirats du Golfe n’est pas moindre que sa trahison envers le peuple d’Iran[26].
Nous et les peuples opprimés du monde, nous sommes fiers que les médias et les appareils de propagande du monde entier, sur ordre des superpuissances criminelles, nous accu*sent, nous et tous les opprimés du monde, de tout crime et trahison.
Quel motif de fierté pourrait être supérieur et l’emporter sur le fait que l’Amérique, avec toutes ses prétentions, tout son attirail de guerre, tous ces Etats qui lui sont dévoués, [cette Amérique] qui a mis la main sur les richesses inépuisables des peuples opprimés et sous-développés et qui tient en main tous les médias s’est retrouvée impuissante et déshonorée face à l’ardent peuple iranien et au pays de Sa Seigneurie la Grâce de Dieu [l’Imam Mahdî*] – que nos vies soient la rançon de sa venue –, à tel point qu’elle ne sait plus à quel saint se vouer : chaque fois qu’elle se tourne vers quelqu’un, elle essuie un refus ; et cela n’est que l’effet des assistances surnaturelles de Sa Seigneurie le Créa*teur Très-Haut et Sublime qui a éveillé les peuples, et par*ticulièrement le peuple musulman d’Iran, et les a guidés des ténèbres du despotisme vers la lumière de l’islam.
Je recommande à présent aux nobles peuples opprimés et au cher peuple iranien de s’attacher avec force, fermeté, en*gagement et constance à cette droite voie divine qui ne relève ni de l’Est athée, ni de l’Ouest oppresseur et infidèle, mais qui est la voie que Dieu leur a assignée, sans négliger un seul instant de rendre grâce pour ce bienfait. Que l’infâme activité des agents des superpuissances, que ce soient les agents étran*gers ou les agents de l’intérieur, pires encore que les étrangers, n’ébranle pas leur pure intention et leur volonté de fer, et qu’ils sachent que tout le tapage que font les médias du monde et les puissances sataniques de l’Est et de l’Ouest est la marque qu’ils sont, eux, une puissance divine : Dieu le Très-Grand les récompensera comme ils le méritent en ce monde et dans l’autre, car Il est le Maître des bienfaits et en Sa main est l’empire de toutes choses. Je conjure et supplie instamment les peuples musulmans de s’attacher comme il se doit, de tout leur coeur et de toute leur âme, en faisant don d’eux-mêmes et des êtres qui leur sont chers, aux Purs Imams* et à la culture politique, sociale, économique et militaire de ces illustres guides de l’humanité.
Entre autres, qu’ils ne dé*vient pas d’un iota du droit traditionnel, lequel est le développement de l’école de la Mission prophé*tique et de l’Imamat* et le garant du progrès et de la grandeur des peuples, et cela tant au niveau des prescriptions primordiales que secondaires, qui toutes deux constituent le droit musulman : qu’ils ne prêtent pas l’oreille aux insinuations des adversaires sournois de la vérité et de la religion, et qu’ils sachent que dévier d’un pas sera le pré*lude à la chute de la religion, des prescriptions islamiques et du gouvernement de justice divine. […]
Entre autres [aussi], qu’ils ne négligent jamais les cérémonies de deuil des Purs Imams*, en particulier du Seigneur des opprimés et Prince des martyrs, Sa Seigneurie Abû ‘Abd Allâh al‑Hossayn* – que Dieu, les Prophètes, les Anges et les hommes vertueux prient abondamment sur son noble et vaillant esprit –. Qu’ils sachent que l’ordre donné par les Imams, que la Paix soit avec eux, de commémorer cette épopée historique de l’islam[27] ainsi que les imprécations et malédictions à l’encontre des oppresseurs des Gens de* la Demeure sont la clameur héroïque des peuples face aux gouvernants iniques tout au long de l’histoire pour l’éternité. Sa*chez que les malédictions, imprécations et clameurs en raison de l’iniquité des Omayyades[28], que la malédiction di*vine soit sur eux, alors qu’ils ont disparu et pris le chemin de l’Enfer, est une clameur à la face des oppresseurs du monde entier, et maintenir cette clameur vivante détruit l’oppression. Et il est indispensable de ponctuer les lamentations et les poèmes de deuil ou de louange des Imams de vérité, que la Paix soit avec eux, en rappelant les calamités et iniquités des oppresseurs de toute époque et de tout lieu : en ce siècle, siècle de l’oppression du monde musulman par l’Amérique, l’Union soviétique et tous ceux qui leur sont liés, dont la fa*mille Saoud, ces traîtres au grand sanctuaire divin, que les malédictions de Dieu, de Ses anges et de Ses envoyés soient sur eux, que [cette situation] soit sans cesse rappelée avec force malédictions et imprécations. Tous, nous devons savoir que le facteur d’unité entre les musulmans, ce sont ces cérémonies [à caractère] politique qui pré*servent l’identité communautaire des musulmans, et en particulier des partisans des douze Imams, que les Prières et la Paix di*vine soient avec eux.
Il me reste à préciser que le testament politico-religieux de votre serviteur n’est pas seulement destiné au grand peuple iranien, mais qu’il est une recommandation faite à tous les peuples musulmans et aux opprimés du monde entier, de toute natio*nalité et de toute religion. […]
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[…]
1. Nous savons bien que cette grande révolution, qui a écarté de l’Iran les mains des injustes et des dévoreurs du monde, a triomphé grâce à des assistances divines surnaturelles. N’eût été la toute-puissante main de Dieu, il n’aurait pas été possible à une population de trente-six millions [de faire ce qu’elle a fait dans la situation où elle était] : avec ces propagandes anti-islamiques et anticléricales, en particulier dans les cent dernières années ; avec ces discordes innombrables semées par les orateurs et les écrivains, dans la presse, dans les conférences, dans les réunions et les cercles anti-islamiques et antinationaux sous apparence nationaliste ; avec tous ces poèmes et ces railleries ; avec tous ces centres de corruption, de prostitution et de jeux, ces boissons enivrantes et ces drogues… Tout cela pour que notre jeune génération active – qui devrait s’activer pour l’avancement, l’élévation et le progrès de sa chère patrie – soit entraînée dans la corruption et l’indifférence devant les forfaitures du Shâh* corrompu, de son père inculte et des gouvernements et parlements de complaisance imposés au peuple par les ambassades des puissants. Le pire était la situation des universités, des lycées et des centres éducatifs : les destinées du pays étaient confiées entre leurs mains et l’on y employait des enseignants et des professeurs mentalement colonisés par l’Est ou par l’Ouest, cent pour cent opposés à l’islam et à la culture islamique – et même [à la culture] authentiquement nationale – au nom de la nation et du nationalisme ! Bien qu’il y eut parmi eux des hommes engagés et consciencieux, avec leur nombre terriblement petit et les contraintes qui leur étaient imposées, ils ne pouvaient pas faire de travail positif. Ajoutez à tout cela des dizaines d’autres problèmes, dont l’isolement et la mise à l’écart des clercs ainsi que, à force de propagandes, la “déformation” intellectuelle de beaucoup d’entre eux. Il n’était [donc] pas possible que ce peuple, dans cette situation, se soulève d’un bloc, balaye d’un bout à l’autre du pays toutes les puissances intérieures et extérieures, grâce à une idée unique, grâce au cri de « Dieu est plus grand ! », grâce à des sacrifices extraordinaires et miraculeux, et prenne [enfin] lui-même en main les destinées du pays. Il ne faut donc pas douter que la révolution islamique d’Iran se distingue de toutes les révolutions, aussi bien par sa genèse et par la nature de sa lutte que par le mobile de la révolte et du soulèvement. Il ne fait pas de doute que c’était là un cadeau divin et un présent surnaturel providentiellement octroyé par Dieu le Prodigue à ce peuple opprimé et dépouillé.
2. L’islam et le gouvernement islamique sont des phénomènes divins qui, s’ils sont mis en pratique, garantissent de la meilleure manière le bonheur de leurs fils en ce monde et dans l’autre, qui ont le pouvoir de tirer un trait sur les iniquités, les pillages, les corruptions et les agressions et de conduire les humains à cette perfection à laquelle ils aspirent. C’est une école qui, contrairement aux écoles qui ne relèvent pas du tawhîd, intervient pour les contrôler dans toutes les affaires individuelles et sociales, matérielles et spirituelles, culturelles et politiques, militaires et économiques, qui n’a négligé aucun point, aussi minime soit-il, jouant un rôle dans l’éducation de l’homme et de la société et dans leur progrès matériel et spirituel, et qui a évoqué tous les obstacles et problèmes dans la voie du perfectionnement de la société et de l’individu en s’efforçant de les éliminer. Maintenant que, par la grâce et l’aide de Dieu, la République islamique a été instaurée par la puissante main de ce peuple engagé – or, ce dont il est question dans cette République islamique, c’est l’islam et ses sublimes prescriptions –, il incombe au grand peuple iranien de faire effort pour en réaliser le contenu dans toutes ses dimensions et pour la préserver et la sauvegarder, car la préservation de l’islam est la première de toutes les obligations. C’est dans cette voie que les grands Prophètes*, depuis Adam, que la Paix soit avec lui, jusqu’au Sceau* des Prophètes, que Dieu prie sur lui et sa famille et leur donne la Paix, ont prodigué leurs efforts et fait des sacrifices accablants, aucun obstacle ne venant les détourner de l’accomplissement de cette grande obligation divine ; et après eux, ce sont les compagnons fidèles à leurs engagements et les Imams* de l’islam, que les Prières divines soient sur eux, qui se sont efforcés de le préserver au prix d’efforts éreintants allant jusqu’à l’offrande de leur sang. Aujourd’hui, c’est une obligation pour le peuple iranien en particulier, et pour tous les musulmans en général, de préserver de toutes leurs forces ce dépôt confié par Dieu, qui a été officiellement proclamé en Iran et qui a, en peu de temps, donné de grands résultats, et de faire effort pour que soient réunies les conditions nécessaires à sa survie et que soient écartées les difficultés qui y font obstacle. Il y a espoir que l’éclat de sa lumière ait commencé à rayonner sur tous les pays musulmans et que tous les Etats et les peuples en viennent à s’entendre les uns les autres sur cette chose vitale et écartent la main des superpuissances dévoreuses du monde et des criminels de l’histoire de la tête des opprimés et des victimes de l’injustice dans le monde entier.
Comme c’est le devoir de votre serviteur, qui vit ses derniers instants, je vais évoquer, pour la génération présente et les générations futures, certaines choses qui jouent dans la préservation et la survie de ce dépôt divin et certains des obstacles et dangers qui le menacent, tout en demandant au Seigneur des mondes la réussite et l’assistance pour tous.
a) Sans le moindre doute, le secret de la survie de la Révolution islamique est le secret même de son triomphe, or le peuple sait bien, et les générations futures le liront dans l’histoire, que les deux fondements principaux du secret de ce triomphe sont [d’une part] la motivation divine et le sublime objectif du gouvernement islamique, et [d’autre part] l’union du peuple, d’un bout à l’autre du pays, avec une parole unique, pour cette motivation et cet objectif.
Je recommande à toutes les générations présente et futures, si elles veulent que l’islam et le gouvernement de Dieu règnent et que les mains des coloniaux et des colonialistes de l’extérieur et de l’intérieur soient écartées, de ne pas perdre cette motivation divine sur laquelle Dieu le Très-Haut a insisté dans le Noble Coran : l’alternative à cette motivation, qui est le secret du triomphe et de sa continuité, c’est l’oubli du but, la discorde et la désunion. Ce n’est pas sans raison que les haut-parleurs de la propagande d’un bout à l’autre du monde ainsi que leurs rejetons dans ce pays consacrent tous leurs moyens à répandre des rumeurs et des mensonges facteurs de discorde et dépensent des milliards de dollars pour cela. […] Ce que je recommande aux musulmans et en particulier aux Iraniens, tout spécialement en ce siècle, c’est de réagir face à ces machinations, de renforcer par tous les moyens possibles leur entente et leur union et de désespérer les infidèles et les hypocrites.
b) Un des complots importants qui saute aux yeux dans le dernier siècle, particulièrement dans les dernières décades et surtout depuis la victoire de la Révolution, est la vaste et multiforme propagande pour désespérer de l’islam les peuples, et en particulier le dévoué peuple iranien. Parfois maladroitement, en disant crûment que les prescriptions de l’islam, établies il y a mille quatre cents ans, ne peuvent administrer un pays en notre époque, ou que l’islam est une religion rétrograde, opposée à toute innovation et à tous les aspects de la civilisation, alors qu’à notre époque des pays ne peuvent se tenir à l’écart de la civilisation et de ses aspects, et autres stupides propagandes de cet ordre. D’autres fois sournoisement et avec malignité, en se faisant partisans de la sainteté de l’islam, comme quoi l’islam et les autres religions révélées s’occupent de choses spirituelles, de formation de l’âme, de mettre en garde contre les honneurs de ce bas monde, appelant à laisser ce monde et à vaquer à des pratiques cultuelles, à des invocations et à des prières qui rapprochent l’homme de Dieu le Très-Haut et l’éloignent de ce monde ; que le gouvernement, la politique et la conduite des affaires sont contraires à ce grand objectif spirituel, parce que toutes ces choses ne sont que pour la marche de ce bas monde et que cela est en contradiction avec la démarche des grands Prophètes. La propagande selon cette deuxième méthode a malheureusement eu un effet sur certains religieux et pratiquants mal informés de l’islam qui ont été, et vont peut-être encore, jusqu’à considérer le fait d’intervenir dans la politique et le gouvernement comme péché et impiété. C’est là un grand fléau qui a touché l’islam.
De ce groupe, il faut dire soit qu’ils ignorent tout de la politique, soit que, mus par de mauvaises intentions, ils font croire qu’ils sont ignorants, parce que mettre en application des lois basées sur la justice et l’équité, faire obstacle aux oppresseurs et à un gouvernement inique, répandre la justice individuelle et sociale et empêcher la corruption des mœurs, la dépravation et toutes sortes de déviances, [établir] une liberté basée sur l’intelligence et la justice, sur l’indépendance et l’autonomie, sur l’opposition à la colonisation, à l’exploitation et à l’asservissement, sur le talion*, les peines* légales et les blâmes* discrétionnaires appliqués selon un critère juste pour faire obstacle à la corruption et à la ruine d’une société, [enfin] la politique et la conduite de la société conformément à l’intelligence, à la justice et au droit, et cent autres [choses] de cet ordre, ne sont pas choses à vieillir avec le temps au cours de l’histoire de l’humanité et de la vie en société. Cette prétention reviendrait à dire que les lois intellectuelles et mathématiques doivent être changées en ce siècle et qu’il faut présenter d’autres lois en leur place. […]
Quant à la prétention selon laquelle l’islam serait opposé aux “nouveautés” […], ce n’est qu’une accusation absurde, car si l’on entend par “nouveautés” et “marques de modernité” les inventions, découvertes et industries développées qui jouent un rôle dans le progrès et la civilisation de l’humanité, ni l’islam, ni aucune religion relevant du tawhîd ne se sont jamais opposés à cela ni ne s’y opposeront : bien au contraire, l’islam et le Noble Coran insistent sur le savoir et l’industrie. Mais si l’on entend “innovation” et “civilisation” dans le sens prôné par certains intellectuels de profession, à savoir la liberté dans tout ce qui est blâmable et dans la dépravation […], toutes les religions révélées, tous les savants et tous les gens raisonnables y sont opposés, même si ceux qui sont mentalement colonisés par l’Est ou par l’Ouest propagent cela en les suivant aveuglément.
Quant au deuxième groupe, dont le projet est néfaste et qui considèrent que l’islam n’a rien à voir avec le gouvernement et la politique, il faut dire à ces ignorants que le Noble Coran et la Sunna* de l’Envoyé* de Dieu, que Dieu prie sur lui et sa famille, ne comportent dans aucun domaine autant de prescriptions qu’à propos du gouvernement et de la politique. Bien plus : nombre des prescriptions cultuelles de l’islam sont politico-cultuelles, et c’est leur négligence qui a causé nos malheurs. […] Ce qu’ils ont dit et diront encore – comme quoi les Prophètes*, que la Paix soit avec eux, s’occupaient de choses spirituelles, que le gouvernement et la conduite des affaires de ce monde sont choses réprouvées, que les Prophètes, les Awliyâ’ et les grands personnages s’en gardaient et que nous devons nous aussi faire de même – c’est là une erreur déplorable dont les conséquences sont de conduire à la ruine les peuples musulmans et d’ouvrir la voie aux colonialistes assoiffés de sang : ce qui est rejeté, ce sont les gouvernements sataniques, dictatoriaux et iniques qui sont mus par l’amour du pouvoir et des mobiles déviés et mondains contre lesquels nous avons été mis en garde – amasser des richesses et des biens, rechercher le pouvoir et se comporter en Tâghût… –, bref une mondanité qui rend l’homme inattentif à la sublime Réalité divine. Quant au gouvernement authentique, dans l’intérêt des mostaz‘afîn, pour faire obstacle à l’injustice et à l’iniquité et pour faire régner la justice sociale, c’est cela même pour quoi des hommes tels que Salomon fils de David et le grand Prophète de l’islam, que Dieu prie sur lui et sa famille, ainsi que ses illustres Remplaçants prodiguaient leurs efforts : c’est l’une des plus grandes obligations et le mettre en place est une des plus hautes œuvres de service divin. […]
c) Dans le même ordre de machinations, et peut-être plus nuisibles encore, il y a les vastes rumeurs, dans tout le pays et plus encore en province, comme quoi la République islamique non plus n’a rien fait pour le peuple : « Ce malheureux peuple s’est sacrifié avec tant d’ardeur et de passion afin de se libérer du régime inique du Tâghût, et il se retrouve aux prises avec un régime encore pire ! Les mostakberîn le sont devenus encore plus et les mostaz‘afîn de même ! Les prisons sont pleines de jeunes qui sont l’espoir de l’avenir du pays, les tortures sont pires et plus inhumaines encore que sous le régime précédent et, chaque jour, on en exécute quelques uns au nom de l’islam ! Ah ! si seulement on n’avait pas donné le nom d’islamique à cette république ! Cette époque est pire que celle de Rezâ Khân* et de son fils ! Les gens sont plongés dans des souffrances, des peines et une cherté inouïes, et les gouvernants sont en train de faire de ce régime un régime communiste ! Les biens des gens sont confisqués et le peuple a été privé de liberté en toutes choses ! », et quantité d’autres [rumeurs] de cet ordre qui sont lancées intentionnellement. Ce qui montre qu’il y a là-dessous un dessein et une machination, c’est que chaque fois, à quelques jours d’intervalle, une [nouvelle] rumeur se retrouve sur toutes les lèvres, dans tous les coins et recoins et dans chaque quartier et ruelle : dans les taxis et dans les autobus, partout le même sujet, et dans les attroupements, encore la même conversation, et dès qu’une [rumeur] se fait vieillotte, une autre se répand. Malheureusement, certains clercs ignorants des stratagèmes sataniques s’imaginent, après avoir été contacté par un ou deux de ces comploteurs, qu’il en est bien ainsi. La raison en est que beaucoup d’entre ceux qui prêtent l’oreille à ces histoires et les croient ignorent tout de la situation du monde, des révolutions du monde, des événements post-révolutionnaires et de leurs immenses et inévitables difficultés, tout comme ils ne sont pas non plus correctement informés de transformations qui sont toutes au profit de l’islam : les yeux fermés et ignorants, ils prêtent l’oreille à de telles rumeurs et en prennent le parti, inconsciemment ou volontairement.
Ce que je leur recommande et que je leur demande, c’est de ne pas faire des problèmes, de ne pas lancer des critiques destructrices et de ne pas proférer des insultes avant d’avoir pris connaissance des divers aspects de la question, avant d’avoir étudié la conjoncture mondiale actuelle, d’avoir fait la comparaison entre la Révolution islamique d’Iran et les autres révolutions, avant de s’être familiarisés avec la situation des pays et des peuples dans les périodes révolutionnaires et avec ce qui leur est advenu après leur révolution, avant d’avoir pris en considération les difficultés de ce pays victime des Tâghûts, [difficultés] que les longues années de pillages de Rezâ Khân* et, pire encore, de Mohammad Rezâ, ont laissé en héritage à l’Etat actuel – depuis les considérables et ruineuses dépendances jusqu’à l’état des ministères, des administrations, de l’économie et de l’armée, [en passant] par les centres de plaisirs, les magasins de boissons alcoolisées, le dérèglement sans frein qui a été introduit dans toutes les choses de la vie, l’état de l’enseignement et de l’éducation, l’état des lycées et des universités, l’état des cinémas et des lieux de débauche, l’état de la jeunesse et des femmes, la situation du clergé, des pratiquants, des partisans de la liberté attachés à la religion, des honnêtes femmes bafouées et des mosquées à l’époque du Tâghût… –, avant de s’être intéressés aux dossiers des condamnés à mort et des incarcérés, aux prisons et aux agissements de ceux qui y étaient employés, de s’être intéressés aux biens des capitalistes, des grands propriétaires terriens, des spéculateurs et de ceux qui gonflent les prix, de s’être intéressés à la Justice et aux tribunaux de la Révolution et de les avoir comparés avec l’état antérieur de la Justice et des juges, de s’être intéressés à la condition des députés à l’Assemblée parlementaire islamique, des membres de l’Etat, des gouverneurs de province et des autres fonctionnaires qui sont arrivés aux affaires dans la période actuelle et de les avoir comparés avec la période précédente, de s’être intéressés aux activités de l’Etat et du “Djehâd pour la reconstruction” dans les villages dépourvus de tout, même de l’eau potable et de dispensaire, et d’avoir fait la comparaison avec toute la période de l’ex-régime, cela tout en prenant en compte les difficultés de la guerre imposée [par l’Irak] et de ses conséquences, les millions de déplacés, les familles de martyres, les victimes de guerre et les millions de réfugiés afghans et irakiens…, en considérant aussi le blocus économique et les machinations ininterrompues de l’Amérique et de ses valets à l’extérieur et à l’intérieur, ce à quoi vous ajouterez le manque de prédicateurs au courant des questions dans la mesure du besoin, le manque de juges religieux, les troubles suscités par les opposants à l’islam, par les dévoyés et même par des amis ignorants, et des dizaines d’autres questions… Ayez de la compassion pour la situation de cet islam sans asile qui, après des centaines d’années d’injustice des tyrans et d’ignorance des masses, est aujourd’hui un petit enfant qui fait ses premiers pas entouré d’ennemis à l’extérieur et à l’intérieur. Vous qui faites des problèmes, réfléchissez un peu : ne vaudrait-il pas mieux, plutôt que de détruire, s’efforcer d’aider et d’améliorer ? plutôt que de prendre le parti des hypocrites, des iniques, des capitalistes et des spéculateurs injustes et ignorants de Dieu, prendre celui des victimes de l’injustice, des opprimés et des déshérités ? et plutôt que de prendre indirectement le parti des fauteurs de troubles et des terroristes corrompus, accorder quelque attention aux victimes du terrorisme et aux clercs injustement traités, tant que vous avez encore des serviteurs engagés et injustement traités ?
Je n’ai jamais dit et je ne dis pas qu’aujourd’hui, dans cette république, le vénérable islam est mis en application dans toutes ses dimensions et qu’il n’y a pas des individus qui, par ignorance, par complexe ou par indiscipline, agissent contrairement aux règlements de l’islam. Ce que je dis, c’est que les pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif font des efforts éreintants pour islamiser ce pays, que la population qui se compte par dizaines de millions est de leur côté et les soutient, et que si la minorité de faiseurs de problèmes et de saboteurs s’activaient à aider, la réalisation de ces espoirs serait plus facile et plus rapide. Et si, à Dieu ne plaise, ils ne se ressaisissent pas, comme par millions les foules se sont éveillées, ont pris conscience de ce qui est en question et sont présentes sur le théâtre des opérations, si Dieu le Très-Haut le veut, elles se mettront activement à l’ouvrage pour [concrétiser] ces espoirs humains et islamiques, et les égarés et les faiseurs de problèmes ne pourront opposer de résistance à ce flot rugissant.
J’ose prétendre que le peuple d’Iran, qui se compte par millions, est à l’époque actuelle meilleur que celui du Hedjâz[29] à l’époque de l’Envoyé* de Dieu, que Dieu prie sur lui et sa famille, et que celui de Koufa[30] et de l’Irak à l’époque du Commandeur* des fidèles et de Hossayn* fils de ‘Alî, que les Prières et la Paix de Dieu soient sur eux. Le Hedjâz où, à l’époque de l’Envoyé de Dieu, que Dieu prie sur lui et sa famille, les musulmans mêmes ne lui obéissaient pas et, sous divers prétextes, n’allaient pas au front, au point que Dieu le Très-Haut les a fustigés dans plusieurs versets de la sourate “le repentir” et leur a promis châtiment ; et ils lui ont tant menti qu’il est rapporté qu’il les a maudits en chaire ! Et ces gens de l’Irak et de Koufa qui se sont si mal comportés avec le Commandeur des fidèles et se sont tant rebellés à ses ordres que les plaintes de ce seigneur à leur encontre, [rapportées] dans les livres de hadiths* et d’histoire, sont célèbres ! Et ces musulmans de l’Irak et de Koufa qui ont fait ce qu’ils ont fait avec le Seigneur* des martyrs, que la Paix soit avec lui, ceux qui ne se sont pas salis les mains dans son martyre ayant soit fui la bataille, soit attendu que ce crime historique soit perpétré !
Mais aujourd’hui nous voyons le peuple d’Iran, depuis les forces armées, [les forces] de l’ordre, le Corps* [des Gardiens de la Révolution] et la mobilisation des Basîdj, jusqu’aux forces populaires, les tribus et les volontaires, les forces aux fronts et le peuple aux arrières, [nous voyons] quels sacrifices ils font et à quelle épopée ils donnent le jour avec l’ardeur et la passion les plus complètes. Nous voyons quelles précieuses aides cet honorable peuple apporte d’un bout à l’autre du pays. Nous voyons ceux qui ont donné des martyrs, ceux qui ont été victimes de la guerre et leurs proches, qui nous font face, à nous et à vous, avec des visages d’épopée, des mots et des comportements ardents et rassérénants. Tout cela vient de ce qu’ils débordent d’amour passionné, d’attachement et de foi envers Dieu le Très-Haut, envers l’islam et envers la vie éternelle, alors qu’ils ne sont [de manière visible] ni en la présence bénie du plus noble Envoyé* – que Dieu prie sur lui et sa famille et leur donne la Paix – ni en celle de l’Imam* infaillible [de ce temps, l’Imam Mahdî* occulté], que les Prières de Dieu soient sur lui : leur motivation est la foi et la confiance en l’au-delà, et c’est là le secret de la réussite et de la victoire dans les divers domaines. L’islam doit être fier d’avoir élevé de tels enfants et nous sommes tous fiers d’être en une telle époque et en présence d’un tel peuple. […]
Au Parlement, à l’Etat et à ceux qui sont aux affaires, je recommande de bien reconnaître la valeur de ce peuple et qu’ils ne se montrent pas négligents à le servir, tout particulièrement les mostaz‘afîn, les déshérités et les victimes de l’injustice qui sont la lumière de nos yeux et les bienfaiteurs de tous : la République islamique est leur cadeau, c’est par leur sacrifice qu’elle a été réalisée et sa survie dépend de leurs services. […]
Quant aux peuples musulmans, je leur recommande de prendre exemple sur le gouvernement de la République islamique et sur le peuple iranien modjâhed : si vos gouvernements iniques ne s’inclinent pas devant la volonté des peuples, qui est la même que celle du peuple iranien, remettez-les vigoureusement à leur place, car la source de tous les malheurs des musulmans, ce sont les gouvernements liés à l’Est ou à l’Ouest. Et je vous recommande avec insistance de ne pas prêter l’oreille aux haut-parleurs de la propagande des opposants à l’islam et à la République islamique, car tous s’efforcent d’éliminer l’islam de la scène afin que les intérêts des superpuissances soient garantis.
d) Un des plans sataniques des grandes puissances coloniales et des colonialistes […] était de susciter de l’animosité entre les universitaires et les clercs : il y eut de vastes propagandes en ce sens et malheureusement, du fait que ces deux classes ignoraient cette machination satanique des superpuissances, elles eurent de notables résultats. D’un côté, de l’école primaire à l’université, on a fait effort pour que les instituteurs, enseignants, professeurs et directeurs d’universités choisis et nommés soient de ceux qui étaient mentalement colonisés par l’Est ou par l’Ouest et qui s’étaient écartés de l’islam et de toutes les autres religions, et pour que les croyants religieusement engagés se retrouvent en minorité, cela afin que la classe influente qui prendrait à l’avenir le gouvernement en main soit éduquée, de l’enfance à l’adolescence et à la jeunesse, de manière à être dégoûtée des religions en général et de l’islam en particulier, ainsi que de ceux qui sont liés à la religion, particulièrement les clercs et les prédicateurs. […] De l’autre côté, par des propagandes perverses, on a effarouché les clercs, les prédicateurs et les religieux par rapport à l’université et aux universitaires en les accusant d’athéisme, de libertinage et d’opposition à l’islam et aux religions. […] Ce que je recommande, c’est que les générations présente et à venir ne négligent pas [cette question], que les étudiants et notre chère et valeureuse jeunesse confortent et affermissent leurs liens d’amitiés et d’entente avec les clercs et les étudiants en sciences islamiques, et qu’ils ne soient pas inattentifs aux plans et aux machinations de ces fourbes ennemis. […] Les machinations sont d’une envergure particulière dans les universités et toute catégorie sociale qui est la tête pensante de la société doit s’en défier.
e) Au nombre des plans qui ont malheureusement eu un profond impact sur les pays [colonisés] et sur notre cher pays, et dont les effets perdurent encore pour beaucoup, est de rendre les pays colonisés étrangers à eux-mêmes et de les occidentaliser – que ce soit du côté de l’Est ou de l’Ouest –. De la sorte, ils se comptaient eux-mêmes et leur culture pour rien, considéraient les deux puissants pôles de l’Est et de l’Ouest comme une race supérieure dotée d’une culture sublime et constituant la qebla du monde, et proclamaient que le fait de ce lier à l’un de ces deux pôles était un impératif inévitable. C’est là une longue et désolante histoire, et les coups que nous avons reçus et que nous continuons encore de recevoir de ce côté sont rudes et violents, et ce qui est encore plus désolant, c’est qu’en toutes choses ils ont maintenu les peuples opprimés qu’ils dominaient en état d’arriération et en ont fait des pays consommateurs. Ils nous ont tant effrayés avec leurs progrès et leurs puissances sataniques que nous n’avons pas l’audace de nous lancer dans n’importe quelle invention : leur ayant livré tout ce que nous avons, leur ayant confié notre destin et celui de nos pays, nous obéissons à leurs ordres les yeux fermés. Ce vide et cet “écervelage” artificiels a fait qu’en rien nous ne nous rapportons à notre réflexion et à notre savoir et que nous imitons aveuglément l’Est et l’Ouest.
Bien plus, les écrivains et les orateurs incultes et mentalement colonisés par l’Est et par l’Ouest critiquent et se moquent de notre culture, de nos usages, de notre industrie et de nos inventions, dans la mesure où nous en avions ; ils répriment et découragent la réflexion et les capacités du pays, et ils propagent par leurs actes, leurs propos et leurs écrits les us et coutumes étrangers, aussi vulgaires et grossiers soient-ils, et les font avaler aux peuples en chantant leurs louanges et leur apologie. […] Se comporter à l’occidentale est un motif de fierté et d’honneur, une marque de civilisation et de progrès, et à l’opposé, nos us et coutumes font vieux jeu et arriéré ! […] Aller en Angleterre, en France, en Amérique et à Moscou est un honneur insigne, mais aller en pèlerinage à La Mecque et aux autres lieux saints, c’est être vieux jeu et arriéré ! Ne pas faire cas de ce qui à trait à la religion et aux choses spirituelles dénote un esprit éclairé et civilisé, et à l’opposé, être attaché à ces choses montre qu’on est vieux jeu et arriéré !
Je ne dis pas que nous avons nous-mêmes toutes choses : il est bien connu que tout au long d’une histoire pas si ancienne, en particulier dans les siècles derniers, ils nous ont privé de tout progrès. Les hommes d’Etat félons, particulièrement la famille Pahlavi*, les centres de propagandes contre les productions autochtones, les [complexes d’infériorité] – se considérer comme petit et se considérer comme rien –, [tout cela] nous a privé d’avoir quelque activité pour le progrès. Importer des marchandises en tous genres, divertir femmes et hommes, en particulier la classe jeune, avec toutes sortes de produits d’importation tels que matériel de maquillage, objets d’ornement et de luxe et jeux d’enfants, pousser les familles dans une course à la consommation marquée par de bien tristes histoires, divertir et gâter les jeunes, qui sont la classe active [de la société], en mettant à leur disposition des centres de prostitution et de débauche, et des dizaines de ces calamités préméditées pour maintenir les pays en état d’arriération.
En tant que serviteur compatissant, je ferai une recommandation à ce cher peuple, qui a maintenant échappé dans des limites fort remarquables à bien de ces pièges et dont l’actuelle génération déshéritée s’est relevée, active et inventive : pour bien des usines et des appareils perfectionnés du genre avions, etc., alors que l’on ne pensait pas que les spécialistes iraniens pouvaient faire fonctionner ces usines et ce genre de choses et que nous tendions tous nos mains vers l’Est ou l’Ouest pour que leurs spécialistes les fassent fonctionner, suite au blocus économique et à la guerre imposée, nous avons vu que nos chers jeunes ont eux-mêmes fabriqué les pièces nécessaires, les ont proposées à des prix moins chers, ont comblé notre besoin et ont fait la preuve que, si nous voulons, nous pouvons. Il vous faut être attentifs, conscients et vigilants, afin que les politiciens liés à l’Est et à l’Ouest ne vous entraînent pas, par leurs suggestions sataniques, vers ces pillards internationaux. Avec votre ferme volonté, votre énergie et votre persévérance, ayez à cœur de mettre un terme à la dépendance : sachez que les races iranienne et arabe n’ont rien de moins que celles d’Europe, d’Amérique ou d’Union soviétique, que si elles se retrouvent elles-mêmes, si elles écartent d’elles le désespoir et n’attendent rien d’un autre qu’elles-mêmes, elles ont à long terme la capacité d’accomplir tous les travaux et de construire toutes choses. Ce à quoi des hommes comme eux sont arrivés, vous y arriverez aussi, à la condition de s’en remettre à Dieu le Très-Haut, de s’appuyer sur soi, de rompre la dépendance envers autrui et de supporter les difficultés pour parvenir à une vie honorable et échapper à la domination des étrangers. Les gouvernements et ceux qui sont aux affaires, que ce soit dans cette génération ou dans les générations à venir, ont pour devoir d’être reconnaissants envers leurs spécialistes, de les encourager au travail par des aides matérielles et morales, de faire obstacle à l’importation de marchandises qui poussent à la consommation et ruinent les foyers, et de s’accommoder de ce qu’ils ont jusqu’à ce qu’ils fassent tout eux-mêmes.
Je demande aux jeunes, garçons et filles, de ne pas sacrifier l’indépendance, la liberté et les valeurs humaines, même accompagnées de peines et de souffrances, aux luxes, plaisirs et frivolités et à la fréquentation des lieux de débauches que vous proposent l’Occident et ses agents apatrides, car ce qu’ils veulent par ces moyens et d’autres semblables, c’est vous maintenir en état d’arriération et “à demi sauvages”, comme ils disent : l’expérience a en effet montré que ceux-là ne pensent à rien d’autre qu’à vous dégrader, à vous rendre insouciants du destin de votre pays, à piller vos ressources, à vous entraîner dans les liens de la colonisation et dans la honte de la dépendance, et à transformer votre pays et votre peuple en consommateurs.
e) Comme je l’ai déjà indiqué et rappelé à plusieurs reprises, une de leurs grandes machinations était de mettre la main sur les centres d’éducation et de formation, en particulier les universités, car c’est de là que sortent ceux qui tiendront les destinées du pays en mains. […] Le plan consiste à détourner les jeunes de la culture, des usages et des valeurs qui sont les leurs et de les entraîner vers l’Est ou vers l’Ouest, puis de choisir parmi eux des hommes d’Etat et de leur donner le gouvernement sur les destinées du pays afin de faire tout ce qu’ils veulent par leur entremise. […] C’est là le meilleur moyen pour maintenir en état d’arriération les pays dominés et les piller, car cela ne coûte ni peine ni frais aux superpuissances et tout passe dans leurs poches sans que cela fasse scandale parmi les populations. […]
g) Parmi les choses importantes, il y a le fait que les députés à l’Assemblée parlementaire islamique soient des gens engagés. […] Maintenant que, de par la grâce de Dieu et la volonté de cette grande nation, les destinées du pays sont au mains du peuple et que les députés viennent du peuple […], ce que je recommande au peuple, actuellement et dans l’avenir, c’est que, de par leur ferme volonté et leur engagement envers les prescriptions de l’islam et les intérêts du pays, ils mandatent à chaque législature des députés engagés envers l’islam et la République islamique – qui appartiennent généralement à la classe moyenne et à la classe défavorisée –, qui ne se sont pas écartés de la voie droite du côté de l’Est ou de l’Ouest, qui n’ont pas de penchant pour des écoles de pensée déviées, et qui sont des personnes éduquées et au courant des questions d’actualité et des affaires politiques islamiques. […] Qu’ils sachent que les adversaires de l’islam et des pays islamiques, ces brigands internationaux que sont les superpuissances, s’infiltrant progressivement et subtilement dans notre pays et dans les autres pays islamiques, attirent ces pays dans les filets de la colonisation par l’entremise d’individus de ces peuples mêmes. Il vous faut être circonspects et vigilants, et au premier signe d’infiltration, faire face sans atermoiement. […].
Aux minorités religieuses, je recommande de tirer la leçon de la période du régime pahlavi et d’élire comme députés[31] des personnes engagées envers leur religion et la République islamique, non liées aux puissances dévoreuses du monde, et sans sympathie pour les écoles athées, déviées ou syncrétistes. […]
Ma recommandation au noble peuple est d’être présent à toutes les élections […] : qu’ils fassent attention au fait que s’ils font preuve de négligence […], il peut fort bien en résulter un tort irréparable pour l’islam et pour le pays, et en ce cas, tous seront responsables devant Dieu le Très-Haut. […] Et il se peut fort bien qu’en certaines périodes, l’abstentionnisme et la négligence soient un péché qui vienne en tête des grands péchés. […] Qu’ils soient attentifs à ce que le Président de la république et les députés du Parlement soient d’une classe qui, ayant goûté à la privation et à l’injustice dont sont victimes les mostaz‘afîn et les déshérités de la société, pensent au bien-être de ceux-là, et qu’ils ne soient pas de ces capitalistes, spéculateurs immobiliers et gens de la haute, vivant dans l’aisance et plongés dans les plaisirs et les passions sensuelles, qui ne peuvent comprendre l’amertume de la privation et la peine des affamés et des va-nu-pieds !
Ma recommandation au Guide et au Conseil de guidance, en ce siècle, qui est le siècle de l’agression des superpuissances et de ceux qui leur sont liés, à l’intérieur du pays et à l’étranger, contre la République islamique – mais, en réalité, c’est contre l’islam sous le couvert de la République islamique –, et dans les siècles à venir, c’est qu’ils se considèrent eux-mêmes comme consacrés au service de l’islam, de la République islamique, des déshérités et des mostaz‘afîn et qu’ils ne s’imaginent pas que la fonction de guide est en soi un cadeau et une haute dignité : c’est au contraire un devoir lourd et dangereux dans lequel toute faute – si, à Dieu ne plaise, ce sont les passions qui s’en mêlent – aura pour conséquence une honte éternelle en ce monde et le feu de la colère de Dieu l’Impérieux dans l’autre monde. […] Ce même danger, à un degré quelque peu moindre, existe aussi pour les Présidents de la république actuels et à venir ainsi que pour les gouvernements et ceux qui sont aux affaires, en fonction des degrés de leurs responsabilités : il leur faut bien considérer que Dieu le Très-Haut est présent et voit tout et qu’eux-mêmes sont en Sa sainte présence !
h) Parmi les questions importantes, il y a celle de la justice, qui a affaire avec la vie, les biens et l’honneur des gens. […] Je recommande aux honorables juges, en ce siècle et dans les siècles à venir, de prendre en charge cette fonction d’importance en ayant à l’esprit les hadiths* rapportés des Infaillibles*, que Dieu prie sur eux, sur l’importance du fait de rendre la justice et sur l’immense danger que cela comporte, et en prêtant attention à ce qui a été rapporté à propos des jugements contraires au droit. Qu’ils ne laissent pas cette autorité être confiée à qui en est indigne : que ceux qui sont dignes de prendre cette charge en main ne s’y refusent pas et qu’ils ne laissent pas le champ libre à des personnes qui en sont indignes. Qu’ils sachent que, tout comme le danger de cette charge est grand, sa rétribution, son excellence et sa récompense sont également grandes. Et ils savent bien que prendre en charge la justice est, pour qui en est digne, une obligation collective[32].