4- J'ai appris que les savants sunnites et fondateurs respectifs de deux des quatre écoles de jurisprudence sunnites, Abu Hanifa et Malik Ibn Anas avaient étudié auprès du sixième Imam Ja'far Al-Sadiq ; comment expliquez-vous le fait que leurs pratiques rituelles soient aussi différentes de celles issues de l'école de leur maître?
Votre question est pertinente. Ce qui est surprenant c'est que les faqihs ou fondateurs des quatre écoles malgré leur reconnaissance du haut rang scientifique et religieux de l'Imam Jaafar bnou Muhammad al-Sadiq (que la paix soit sur lui), et malgré leur connaissance qu'il est le petit-fils du Messager de Dieu (que Dieu le bénisse ainsi que sa famille) et parmi sa famille Les purs (paix soit sur eux) qui ne prennent leurs enseignements que de leur grand-père le Messager de Dieu (que Dieu le bénisse ainsi que sa famille) directement.
Et quant à leur grand-père le Prophète (paix et bénédictions de Dieu soient sur lui et sa famille), ils savent très bien que tout ce qu'il a prononcé, il lui a été révélé de Dieu Tout-Puissant.
Les imams des Ahl al-Bayt (que la paix soit sur eux) avaient leurs hadiths directement liés à la révélation puisqu’ils rapportaient leur savoir de leur père et grand-père, le prophète de Dieu.
Il parait étrange qu'Abu Hanifa, le fondateur de l'école Hanafi et le professeur des fondateurs des autres écoles, malgré sa qualité de disciple de l'Imam al-Sadiq (que la paix soit sur lui), et malgré sa reconnaissance de l'importance de ce qu'il a reçu de l'Imam al-Sadiq (paix soit sur lui), qu'il désobéi, son maître l’imam al-Sadiq (paix soit sur lui) et ne le suit pas dans sa méthode juridique et scientifique.
Al-Alusi ( savant sunnite) dit : Et cet Abu Hanifa, alors qu'il était parmi les gens de la Sunnah, était fier et a dit dans la langue la plus éloquente : "S'il n'y avait pas eu ces deux ans, Al-Nu'man aurait péri." Il veut dire par les deux années pendant lesquelles il a accompagné - pour acquérir des connaissances - l'Imam Ja'far al-Sadiq (que la paix soit sur lui) .
Malik bnou Anas dit: « J’ai côtoyé Jaafar bnou Muhammad pendant un certain temps, et je ne le voyais qu’en trois états: soit il priait, soit il jeûnait, soit il lisait le Coran, et je ne le voyais parler du Messager de Dieu qu'en état de pureté et il ne parlait pas de ce qui ne le regardait pas. Il était parmi les savants, les adorateurs et des ascètes qui craignaient Dieu. On ne peut voir, imaginer ou entendre un homme meilleur que Ja`far ibn Muhammad al-Sadiq dans la connaissance, le culte et la piété.
On revient à la question : pourquoi Abu Hanifa n'a-t-il pas suivi son professeur, l'Imam al-Sadiq (que la paix soit sur lui) ?
Et la réponse est claire pour tous ceux qui veulent la vérité loin des affiliations sectaires et du fanatisme, et la première et la dernière raison dans cette affaire et dans d'autres ressources similaires n'est rien d'autre que la politique et l'amour du pouvoir.
Il vous suffit de connaitre la position d'Abu Hanifa et sa coopération avec le Sultan afin de détruire l’image de l’imam Al sadeq.
Abu Hanifa raconte : « Je n'ai pas vu plus savant que Jaafar bnou Muhammad, quand Al-Mansur me l'a présenté. Il a dit: O Abu Hanifa, les gens sont fascinés par Jafar bnou Muhammad, prépare-toi pour lui poser des questions très difficiles. Je lui ai préparé quarante questions.
Une fois chez Al Mansur (Le sultan), quand j’ai vu jaafar bnou Muhammad Al Sadeq, j’étais fasciné plus par sa présence que par celle de qu'Abu Ja'far al-Mansur ( le sultan).
Puis il se tourna vers lui et dit : O Abu Abdullah, c'est Abu Hanifa.
Il ( Al sadaq) a dit : Oui, je le connais.
Alors Al-Mansur s'est retourné et a dit : O Abu Hanifa, posez vos questions à Abu Abdullah.
Alors j'ai commencé à l’interroger, et il me répondait pour chaque question en disant : Tu dis ceci, et ils disent ceci, et nous disons cela, (c’est-à-dire l’imam donnait non seulement son avis mais il donnait aussi l’avis des autres pour chaque question y compris celui de Abou hanifah) .
Alors Abu Hanifa a dit : Le plus savant des gens est celui qui connait les divergences entre eux ».
Cette affaire indique clairement l'amour de l'homme pour la pouvoir , car il a essayé de plaire à Al-Mansur et de se rapprocher de lui, même en sapant l'Imam Al-Sadiq (que la paix soit sur lui), Mais sa stratégie et celle du sultan se sont voués à l’échec.
Pour vérifier la véracité de cet histoire, je vous renvoie à l'ouvrage suivant