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Qu'entend-on par la parole de Dieu ?

Sasori

Well-known member
Salam alékoum,

Je me pose quelques questions sur le sujet. Je vais donc vous en faire part afin d'avoir la position des savants chiites.

Qu'est-ce que la parole de Dieu ?

Le prophète a-t-il reçu la parole divine ou l'a-t-il interprétée ?

Certains passage du Coran sont-ils des signifiant permettant de comprendre la parole mais désignant un signifié inaccessible à l'esprit humain (exemple de l'enfer et du paradis) ?

Cette parole provient d'un absolu (Dieu) qui se manifeste dans un monde physique limité, cela renvoi aussi à la possibilité de l'interprétation par les messagers (as) et prophètes (as). Même chose pour la langue dans laquelle est communiquée cette parole, elle n'est pas d'origine divine et donc limitée.

Quand on dit que Dieu parle, cela suppose que Dieu réalise une action avec des causes, des effets et des conséquences ainsi qu'un avant et un après. Cela revient à intégrer Dieu dans un espace-temps.

On ne peut pas dire que le Coran est la parole d'Allah car cette parole est liée à la perfection. C'est donc une partie de Sa parole. Ce verset fait sens : "27. Quand bien même tous les arbres de la terre se changeraient en calames [plumes pour écrire], quand bien même l'océan serait un océan d'encre où conflueraient sept autres océans, les paroles d'Allah ne s'épuiseraient pas. Car Allah est Puissant et Sage." (Sourate 31)

Barak Allahou fikoum.
 
As Salamou 'Alaykoum
Il n'y a que deux façons de connaître Dieu. Par le silence ou par la parole. Silence pour la connaissance de soi et la parole pour le faire savoir aux êtres humains.
 
Qu'est-ce que la parole de Dieu ? Le prophète a-t-il reçu la parole divine ou l'a-t-il interprétée ?


Salâm salâm


Très cher Membre Sasori,

Il s'agit bien d'une descente comme le mot l'indique c'est-à-dire faire descendre (tanzîl) cette Révélation depuis le monde supérieur. Tanzîl désigne en propre la religion positive, la lettre de la Révélation dictée par l’Ange au Prophète. Mollâ Sadrâ formule la descente dans ses Asrâr al-Âyat de la manière suivante:

« Sache que ce qui descend (al-nâzil) de Dieu sur la plupart des prophètes, c’est le Livre, non pas la Parole. Le Qôran qui est descendu sur [c’est-à-dire a été révélé à] Mohammad, est à la fois Parole de Dieu et Livre de Dieu, d’un double point de vue. Mais les autres Livres célestes révélés aux autres prophètes ne sont pas Paroles de Dieu ; ce sont des Livres de Dieu qu’ils lisent et qu’ils écrivent de leurs mains. En tant que ce qui est descendu est Parole [Verbe] de Dieu, c’est une Lumière d’entre les lumières suprasensibles qui descend de Dieu sur le cœur de celui qu’Il veut parmi ses serviteurs bien-aimé… En tant que c’est un Livre, ce sont des empruntes, dessins, figures, et mots descendant en quelque sorte du ciel sur les feuillets que sont les cœurs des croyants et sur les tablettes que sont les âmes des chercheurs. D’autres les écrivent sur es feuillets et des tablettes matérielles, de sorte que chacun peut à son tour réciter. »

Ci-dessous pour en savoir plus

Indication concernant la Parole de Dieu et le Livre de Dieu

La Parole (Kalâm Allâh) n’est pas telle que la professent les ash’arites, lesquels font de la Parole un attribut résidant dans l’âme (sifat nafsîya), consistant en idées et significations qui subsisteraient par l’Essence divine. Il n’en peut être ainsi, parce qu’il est impossible que l’Être divin soit un substrat pour quelque chose d’autre. La Parole de Dieu ne désigne pas non plus < comme l’ont pensé les mo’tazilites > la création des sons et de lettres ayant une signification, parce qu’alors il s’ensuivrait que toute parole fût Parole de Dieu. En outre, son impératif et son dire (qawl) précèdent tout existant, comme Il le déclare : « Son impératif, lorsqu’Il veut une chose, consiste à lui dire : Sois, et elle est » (36 : 82). Ou mieux dit : la Parole de Dieu [le Verbe divin] désigne la production de Paroles parfaites [Verbes parfaits, Kalimât tâmmât] et l’émission de « Signes immuables qui sont l’archétype du Livre (Om al-Kitâb) et d’autres qui sont métaphoriques » (3 : 5) sous le revêtement des mots et des expressions allusives. Il le dit encore : « Le Christ, 'Isâ ibn Maryam, était son Envoyé et sa Parole qu’il projeta en Maryam et un Esprit de lui » (4 : 169). Et dans un hadîth il est déclaré : « Je prends refuge auprès de toutes les Paroles Parfaites de Dieu contre le mal de ce qui est créaturel.

Et la Parole qui descend d’auprès de Dieu est Parole sous un aspect, et elle est Livre sous un autre aspect. La Parole, du fait qu’elle appartienne au monde de l’Impératif (‘alam al-Amr) est autre que le Livre, puisque celui-ci appartient au monde du créaturel (‘alam al-khalq). Le sujet parlant (le motakallim), c’est celui par qui subsiste la Parole, de la même manière que l’existant subsiste par son existentiateur. L’écrivain (kâtib), c’est celui qui fait exister la Parole, je veux dire le Livre. Parole et Livre comporte des qualifications et des demeures différentes. Quiconque profère une parole [un discours] est aussi, en un certain sens, quelqu’un qui écrit, et quelqu’un qui écrit profère un discours en un certain sens. Nous en avons l’exemple dans ce qui en témoigne en nous. Lorsque l’homme profère une parole, c’est que celle-ci a émané de son âme sur la tablette de son cœur [son imagination et sa représentation], et que les différents organes servant d’issues aux lettres ont donné forme et figure à ces lettres en les prononçant. Son âme est donc ce qui a fait exister la Parole. Il est écrivain, en tant qu’avec le calame de sa puissance il produit les lettres sur la tablette de son cœur, dans les gradations de a voix et le cours de son souffle, tandis que sa personne physique est ce par quoi subsiste la Parole, et que, sous ce rapport, il est sujet parlant.

Enfin, la Parole est sous un aspect Qorân [conjonction] et sous un autre aspect elle est forqân [disjonction] < elle est Qorân sous l’aspect de l’unité et de la coalescence, elle est forqân sous l’aspect de la multiplicité et de la différenciation >. Parce qu’elle appartient au monde de l’Impératif, la Parole a les cœurs pour demeure : « Elle est dans les cœurs des croyants, et ne la perçoivent que ceux qui ont reçu la connaissance » (29 : 48) « et ne la comprennent que ceux qui savent » (29 : 42). Quant au Livre, parce qu’il appartient au monde créaturel, il a pour demeure les Tables écrites qui ont une dimension et que tout un chacun peut percevoir, comme Dieu le dit dans ce verset : « Nous avons écrit pour lui [Moïse] sur les Tables une exhortation en chaque chose » (7 : 142). La Parole, « nul ne la touche hormis les purs » (56 : 78) ; elle est un Qorân auguste » (56 : 76), ayant un rang sublime sur une Tabula secreta (lawh mahfûz, 85 : 22) « que nul ne touche hormis les purs, c’est une révélation du Seigneur des mondes » (56 : 78-79). Cette révélation du Seigneur des mondes [cette descente, tanzîl], c’est précisément le Livre.

LE LIVRE DES PENETRATIONS METAPHYSIQUES - PAGE 148-149

Le phénomène religieux shî'ite se différencie de l’Islam sunnite en tant qu’il postule, comme son fondement même, une herméneutique spirituelle (ta’wîl) du Livre saint, du Qorân. Cette exigence dérive elle-même d’une conception théologique et théosophique qui fait l’originalité et la richesse du shî'isme, si bien que la question posée de bonne heure en Islam sunnite concernant la nature créée et incréée du Qorân y apparaît comme mal posée, parce que privée de l’horizon métaphysique qu’elle présuppose. C’est au shî'isme que la pensée islamique est redevable d’une prophétologie et d’une philosophie prophétique. Et cette prophétologie se caractérise par le fait que la mission des prophètes-envoyés (à la fois Nabî et Rasûl), chargés de révéler aux hommes un Livre saint, y est inséparable de la walâyat, c’est-à-dire de la qualification spirituelle des Imâms, successeurs du Prophète, comme « Amis de Dieu » (Awliyâ’Allâh), auxquels est confiée, en tant que « Guides spirituels », « Mainteneurs du Livre », la tâche d’initier les hommes à son sens vrai.

Prophétie et Imamat (ou walâyat) correspond à un double mouvement cosmique : mabda’ et ma’ad, genèse et retour, descente et remontée à l’origine. A ce double mouvement correspond d’une part le tanzîl, la Révélation, qui est l’acte de faire descendre le Livre saint dont le Prophète est chargé d’énoncer la lettre (la sharî’at, la Loi, la religion positive), et d’autre part le ta’wîl qui est l’acte de reconduire la lettre de la Révélation à son sens vrai, exêgêsis spirituelle qui est le ministère de l’Imâm.

A l’horizon métaphysique Mollâ Sadrâ nous communique également ceci :

« Sache que les esprits sont tous créés d’un seul et unique esprit, qui est l’esprit prophétique (rûh al-nabî). L’esprit prophétique est le fondement des esprits, ce pour quoi il est nommé « Mère », c’est-à-dire « Mère des esprits », de même que la tablette bien gardée est la mère du Livre, parce qu’elle est la base de l’inscription du Livre. De même qu’Adam est le Père du genre humain et le Khalife de Dieu sur la terre, le Prophète est le Père des esprits et le Khalife de Dieu dans le monde des esprits. L’esprit est donc le khalife de Dieu et le rassembleur des attributs divins essentiels, comme la science, la vie, la puissance, la volonté, l’audition, la vue, la parole et la permanence. Le corps est le khalife de l’esprit et il est le rassembleur de ses attributs ».

L’homme a pour Père historique le khalife de Dieu Adam dans le monde apparent créaturel et temporel, et pour Père spirituel Muhammad, dans le monde de l’impératif, caché, intérieur et permanent. La destinée de l’homme se résume en la réconciliation de ces deux origines, de ces deux fonctions khalifales. La médiation de l’une à l’autre est la Mère des esprits, l’esprit impératif divin insufflé dans les prophètes.

Cette interprétation de l’histoire prophétique de l’humanité nous semble déterminée par la distinction que fait Sadrâ au sein même de l’unité de l’esprit. Muhammad est, dans le monde de l’impératif, ce qu’est Adam dans l’ordre temporel et historique. Il faut que les fils d’Adam, dans le retour qu’ils font vers leur origine spirituelle, rejoignent leur Mère, l’esprit, comme le Livre saint doit être reconduit à son archétype ésotérique, la Mère du Livre, séjournant dans le monde de l’impératif. Ce retour ne peut se faire que grâce à une exégèse de la réalité muhammadienne éternelle, comprenant les réalités lumineuses des Quatorze Immaculés, réalité fondamentale et première dans le monde de l’impératif, paternité de l’humanité.

La réalité prophétique éternelle n’est autre, en effet, que la réalité muhammadienne éternelle. Celle-ci est la réalité première où Dieu se donne à connaître, où il sort de son secret au plan de l’essence indicible : « Lorsque Dieu créa l’esprit prophétique, il était Dieu et il n’y avait avec Lui aucune autre chose qu’accompagnât l’esprit ou avec quoi il fût en relation, autre que Dieu. Non, l’esprit prophétique fut la première chose à quoi s’attacha la puissance pré-éternelle. C’est pourquoi la noblesse de l’esprit provient de l’ennoblissement de la relation de Dieu avec soi-même, et Dieu le nomma « mon esprit », de même que fut nommée la première demeure où résidèrent les hommes, et dont la noblesse tient à la relation de Dieu à soi-même, et Dieu dit « Ma Maison ». Puis, lorsque Dieu voulut créer Adam et insuffler en lui de son Esprit, c’est-à-dire de l’Esprit relié à Soi-même, ce fut l’Esprit prophétique, comme le dit le verset : « Quand je l’aurai façonné et que j’aurai insufflé en lui de mon Esprit ». Dieu ne dit pas « J’aurai insufflé en lui mon Esprit », sans le mot « De », afin que ce soit la preuve de ce que l’Esprit insufflé en Adam est par soi-même l’Esprit prophétique. Mais l’esprit d’Adam est engendré, tandis que le Prophète (Muhammad) est le Père spirituel du genre humain et des autres prophètes, tandis que le Père du genre humain (Adam) est le Père corporel du Prophète et des autres hommes.

Conclusion:

L'aventure de notre monde, c’est l’aventure de quelqu’un qu’il s’agit de faire remonter du fond d’un puits. De moment en moment, il atteint à un certain niveau du puits ; de niveau en niveau, il atteint au niveau supérieur. Chaque fois il a sous ses pieds le niveau dépassé. Quiconque sait regarder avec l’organe de la vue intérieure verra ainsi sous ses pieds les temps passés, de plus en plus opaques, denses et ténébreux, tandis que, jour après jour, continue de monter le temps, se rapprochant de la Volonté primordiale et devenant plus lumineux, plus subtil. Représentons-nous un être qui descendrait du Ciel et pénétrerait dans la Sphère de l’air élémentaire ; descendant encore, il pénétrerait dans la Sphère de la vapeur atmosphérique ; descendant encore, il pénétrerait successivement dans la Sphère des nuées, puis dans l’eau de l’océan, puis dans les entrailles de la Terre.

Alors on lui dirait : « Maintenant, remonte. » Le voici qui s’élève, sort de l’obscurité de la Terre, pénètre dans la Sphère de l’eau, en traverse la densité, et successivement franchit les Sphères des nuées et de la vapeur. Émergeant de cette dernière, il pénètre dans l’air à l’état pur. Ses yeux contemplent tout alentour ; il respire à longs traits ; il est délivré des étroitesses où l’on étouffe ; il s’abandonne à la détente d’une immense quiétude ; il respire enfin à l’aise. Eh bien! telle est précisément l’histoire spirituelle de notre monde. Car ce monde était descendu jusqu’au sein de la Terre, lorsque à l’époque d’Adam il lui fut dit : « Maintenant, remonte. » Cette remontée, il est en train de l’effectuer ; il n’est pas encore délivré des pesanteurs et des aspérités, des ténèbres et des brumes. Il n’a pas encore émergé à l’air pur. Mais une fois sortis de ces brumes et ayant pénétré dans l’air pur, alors les hommes contemplent le soleil de la Face de l’Ami, l’Imâm.

Source: al-iman.com

 



Salâm salâm


Très cher Membre Sasori,

Il s'agit bien d'une descente comme le mot l'indique c'est-à-dire faire descendre (tanzîl) cette Révélation depuis le monde supérieur. Tanzîl désigne en propre la religion positive, la lettre de la Révélation dictée par l’Ange au Prophète. Mollâ Sadrâ formule la descente dans ses Asrâr al-Âyat de la manière suivante:

« Sache que ce qui descend (al-nâzil) de Dieu sur la plupart des prophètes, c’est le Livre, non pas la Parole. Le Qôran qui est descendu sur [c’est-à-dire a été révélé à] Mohammad, est à la fois Parole de Dieu et Livre de Dieu, d’un double point de vue. Mais les autres Livres célestes révélés aux autres prophètes ne sont pas Paroles de Dieu ; ce sont des Livres de Dieu qu’ils lisent et qu’ils écrivent de leurs mains. En tant que ce qui est descendu est Parole [Verbe] de Dieu, c’est une Lumière d’entre les lumières suprasensibles qui descend de Dieu sur le cœur de celui qu’Il veut parmi ses serviteurs bien-aimé… En tant que c’est un Livre, ce sont des empruntes, dessins, figures, et mots descendant en quelque sorte du ciel sur les feuillets que sont les cœurs des croyants et sur les tablettes que sont les âmes des chercheurs. D’autres les écrivent sur es feuillets et des tablettes matérielles, de sorte que chacun peut à son tour réciter. »

Ci-dessous pour en savoir plus

Indication concernant la Parole de Dieu et le Livre de Dieu

La Parole (Kalâm Allâh) n’est pas telle que la professent les ash’arites, lesquels font de la Parole un attribut résidant dans l’âme (sifat nafsîya), consistant en idées et significations qui subsisteraient par l’Essence divine. Il n’en peut être ainsi, parce qu’il est impossible que l’Être divin soit un substrat pour quelque chose d’autre. La Parole de Dieu ne désigne pas non plus < comme l’ont pensé les mo’tazilites > la création des sons et de lettres ayant une signification, parce qu’alors il s’ensuivrait que toute parole fût Parole de Dieu. En outre, son impératif et son dire (qawl) précèdent tout existant, comme Il le déclare : « Son impératif, lorsqu’Il veut une chose, consiste à lui dire : Sois, et elle est » (36 : 82). Ou mieux dit : la Parole de Dieu [le Verbe divin] désigne la production de Paroles parfaites [Verbes parfaits, Kalimât tâmmât] et l’émission de « Signes immuables qui sont l’archétype du Livre (Om al-Kitâb) et d’autres qui sont métaphoriques » (3 : 5) sous le revêtement des mots et des expressions allusives. Il le dit encore : « Le Christ, 'Isâ ibn Maryam, était son Envoyé et sa Parole qu’il projeta en Maryam et un Esprit de lui » (4 : 169). Et dans un hadîth il est déclaré : « Je prends refuge auprès de toutes les Paroles Parfaites de Dieu contre le mal de ce qui est créaturel.

Et la Parole qui descend d’auprès de Dieu est Parole sous un aspect, et elle est Livre sous un autre aspect. La Parole, du fait qu’elle appartienne au monde de l’Impératif (‘alam al-Amr) est autre que le Livre, puisque celui-ci appartient au monde du créaturel (‘alam al-khalq). Le sujet parlant (le motakallim), c’est celui par qui subsiste la Parole, de la même manière que l’existant subsiste par son existentiateur. L’écrivain (kâtib), c’est celui qui fait exister la Parole, je veux dire le Livre. Parole et Livre comporte des qualifications et des demeures différentes. Quiconque profère une parole [un discours] est aussi, en un certain sens, quelqu’un qui écrit, et quelqu’un qui écrit profère un discours en un certain sens. Nous en avons l’exemple dans ce qui en témoigne en nous. Lorsque l’homme profère une parole, c’est que celle-ci a émané de son âme sur la tablette de son cœur [son imagination et sa représentation], et que les différents organes servant d’issues aux lettres ont donné forme et figure à ces lettres en les prononçant. Son âme est donc ce qui a fait exister la Parole. Il est écrivain, en tant qu’avec le calame de sa puissance il produit les lettres sur la tablette de son cœur, dans les gradations de a voix et le cours de son souffle, tandis que sa personne physique est ce par quoi subsiste la Parole, et que, sous ce rapport, il est sujet parlant.

Enfin, la Parole est sous un aspect Qorân [conjonction] et sous un autre aspect elle est forqân [disjonction] < elle est Qorân sous l’aspect de l’unité et de la coalescence, elle est forqân sous l’aspect de la multiplicité et de la différenciation >. Parce qu’elle appartient au monde de l’Impératif, la Parole a les cœurs pour demeure : « Elle est dans les cœurs des croyants, et ne la perçoivent que ceux qui ont reçu la connaissance » (29 : 48) « et ne la comprennent que ceux qui savent » (29 : 42). Quant au Livre, parce qu’il appartient au monde créaturel, il a pour demeure les Tables écrites qui ont une dimension et que tout un chacun peut percevoir, comme Dieu le dit dans ce verset : « Nous avons écrit pour lui [Moïse] sur les Tables une exhortation en chaque chose » (7 : 142). La Parole, « nul ne la touche hormis les purs » (56 : 78) ; elle est un Qorân auguste » (56 : 76), ayant un rang sublime sur une Tabula secreta (lawh mahfûz, 85 : 22) « que nul ne touche hormis les purs, c’est une révélation du Seigneur des mondes » (56 : 78-79). Cette révélation du Seigneur des mondes [cette descente, tanzîl], c’est précisément le Livre.

LE LIVRE DES PENETRATIONS METAPHYSIQUES - PAGE 148-149

Le phénomène religieux shî'ite se différencie de l’Islam sunnite en tant qu’il postule, comme son fondement même, une herméneutique spirituelle (ta’wîl) du Livre saint, du Qorân. Cette exigence dérive elle-même d’une conception théologique et théosophique qui fait l’originalité et la richesse du shî'isme, si bien que la question posée de bonne heure en Islam sunnite concernant la nature créée et incréée du Qorân y apparaît comme mal posée, parce que privée de l’horizon métaphysique qu’elle présuppose. C’est au shî'isme que la pensée islamique est redevable d’une prophétologie et d’une philosophie prophétique. Et cette prophétologie se caractérise par le fait que la mission des prophètes-envoyés (à la fois Nabî et Rasûl), chargés de révéler aux hommes un Livre saint, y est inséparable de la walâyat, c’est-à-dire de la qualification spirituelle des Imâms, successeurs du Prophète, comme « Amis de Dieu » (Awliyâ’Allâh), auxquels est confiée, en tant que « Guides spirituels », « Mainteneurs du Livre », la tâche d’initier les hommes à son sens vrai.

Prophétie et Imamat (ou walâyat) correspond à un double mouvement cosmique : mabda’ et ma’ad, genèse et retour, descente et remontée à l’origine. A ce double mouvement correspond d’une part le tanzîl, la Révélation, qui est l’acte de faire descendre le Livre saint dont le Prophète est chargé d’énoncer la lettre (la sharî’at, la Loi, la religion positive), et d’autre part le ta’wîl qui est l’acte de reconduire la lettre de la Révélation à son sens vrai, exêgêsis spirituelle qui est le ministère de l’Imâm.

A l’horizon métaphysique Mollâ Sadrâ nous communique également ceci :

« Sache que les esprits sont tous créés d’un seul et unique esprit, qui est l’esprit prophétique (rûh al-nabî). L’esprit prophétique est le fondement des esprits, ce pour quoi il est nommé « Mère », c’est-à-dire « Mère des esprits », de même que la tablette bien gardée est la mère du Livre, parce qu’elle est la base de l’inscription du Livre. De même qu’Adam est le Père du genre humain et le Khalife de Dieu sur la terre, le Prophète est le Père des esprits et le Khalife de Dieu dans le monde des esprits. L’esprit est donc le khalife de Dieu et le rassembleur des attributs divins essentiels, comme la science, la vie, la puissance, la volonté, l’audition, la vue, la parole et la permanence. Le corps est le khalife de l’esprit et il est le rassembleur de ses attributs ».

L’homme a pour Père historique le khalife de Dieu Adam dans le monde apparent créaturel et temporel, et pour Père spirituel Muhammad, dans le monde de l’impératif, caché, intérieur et permanent. La destinée de l’homme se résume en la réconciliation de ces deux origines, de ces deux fonctions khalifales. La médiation de l’une à l’autre est la Mère des esprits, l’esprit impératif divin insufflé dans les prophètes.

Cette interprétation de l’histoire prophétique de l’humanité nous semble déterminée par la distinction que fait Sadrâ au sein même de l’unité de l’esprit. Muhammad est, dans le monde de l’impératif, ce qu’est Adam dans l’ordre temporel et historique. Il faut que les fils d’Adam, dans le retour qu’ils font vers leur origine spirituelle, rejoignent leur Mère, l’esprit, comme le Livre saint doit être reconduit à son archétype ésotérique, la Mère du Livre, séjournant dans le monde de l’impératif. Ce retour ne peut se faire que grâce à une exégèse de la réalité muhammadienne éternelle, comprenant les réalités lumineuses des Quatorze Immaculés, réalité fondamentale et première dans le monde de l’impératif, paternité de l’humanité.

La réalité prophétique éternelle n’est autre, en effet, que la réalité muhammadienne éternelle. Celle-ci est la réalité première où Dieu se donne à connaître, où il sort de son secret au plan de l’essence indicible : « Lorsque Dieu créa l’esprit prophétique, il était Dieu et il n’y avait avec Lui aucune autre chose qu’accompagnât l’esprit ou avec quoi il fût en relation, autre que Dieu. Non, l’esprit prophétique fut la première chose à quoi s’attacha la puissance pré-éternelle. C’est pourquoi la noblesse de l’esprit provient de l’ennoblissement de la relation de Dieu avec soi-même, et Dieu le nomma « mon esprit », de même que fut nommée la première demeure où résidèrent les hommes, et dont la noblesse tient à la relation de Dieu à soi-même, et Dieu dit « Ma Maison ». Puis, lorsque Dieu voulut créer Adam et insuffler en lui de son Esprit, c’est-à-dire de l’Esprit relié à Soi-même, ce fut l’Esprit prophétique, comme le dit le verset : « Quand je l’aurai façonné et que j’aurai insufflé en lui de mon Esprit ». Dieu ne dit pas « J’aurai insufflé en lui mon Esprit », sans le mot « De », afin que ce soit la preuve de ce que l’Esprit insufflé en Adam est par soi-même l’Esprit prophétique. Mais l’esprit d’Adam est engendré, tandis que le Prophète (Muhammad) est le Père spirituel du genre humain et des autres prophètes, tandis que le Père du genre humain (Adam) est le Père corporel du Prophète et des autres hommes.

Conclusion:

L'aventure de notre monde, c’est l’aventure de quelqu’un qu’il s’agit de faire remonter du fond d’un puits. De moment en moment, il atteint à un certain niveau du puits ; de niveau en niveau, il atteint au niveau supérieur. Chaque fois il a sous ses pieds le niveau dépassé. Quiconque sait regarder avec l’organe de la vue intérieure verra ainsi sous ses pieds les temps passés, de plus en plus opaques, denses et ténébreux, tandis que, jour après jour, continue de monter le temps, se rapprochant de la Volonté primordiale et devenant plus lumineux, plus subtil. Représentons-nous un être qui descendrait du Ciel et pénétrerait dans la Sphère de l’air élémentaire ; descendant encore, il pénétrerait dans la Sphère de la vapeur atmosphérique ; descendant encore, il pénétrerait successivement dans la Sphère des nuées, puis dans l’eau de l’océan, puis dans les entrailles de la Terre.

Alors on lui dirait : « Maintenant, remonte. » Le voici qui s’élève, sort de l’obscurité de la Terre, pénètre dans la Sphère de l’eau, en traverse la densité, et successivement franchit les Sphères des nuées et de la vapeur. Émergeant de cette dernière, il pénètre dans l’air à l’état pur. Ses yeux contemplent tout alentour ; il respire à longs traits ; il est délivré des étroitesses où l’on étouffe ; il s’abandonne à la détente d’une immense quiétude ; il respire enfin à l’aise. Eh bien! telle est précisément l’histoire spirituelle de notre monde. Car ce monde était descendu jusqu’au sein de la Terre, lorsque à l’époque d’Adam il lui fut dit : « Maintenant, remonte. » Cette remontée, il est en train de l’effectuer ; il n’est pas encore délivré des pesanteurs et des aspérités, des ténèbres et des brumes. Il n’a pas encore émergé à l’air pur. Mais une fois sortis de ces brumes et ayant pénétré dans l’air pur, alors les hommes contemplent le soleil de la Face de l’Ami, l’Imâm.

Source: al-iman.com

Salam alékoum,

Je vous remercie pour votre réponse détaillée. Si j'ai bien compris, il s'agit de deux aspects d'une même chose (Parole et Livre) ?

Néanmoins, la question de l'interprétation ne me semble pas levée.

Barak Allahou fik.
 
Tu as dit: "En outre, son impératif et son dire (qawl) précèdent tout existant, comme Il le déclare : « Son impératif, lorsqu’Il veut une chose, consiste à lui dire : Sois, et elle est » (36 : 82). Ou mieux dit : la Parole de Dieu [le Verbe divin] désigne la production de Paroles parfaites [Verbes parfaits, Kalimât tâmmât] et l’émission de « Signes immuables qui sont l’archétype du Livre (Om al-Kitâb) et d’autres qui sont métaphoriques » (3 : 5) sous le revêtement des mots et des expressions allusives. Il le dit encore : « Le Christ, 'Isâ ibn Maryam, était son Envoyé et sa Parole qu’il projeta en Maryam et un Esprit de lui »>>

En réponse
et en regard de ce que tu dis sur le Messie et la Parole de Dieu, le prophète et Apôtre Jean nous fait comprendre la réalité.
Jean 1:
"1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. 2 Elle était au commencement avec Dieu. 3 Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle."
Ce texte, ces paroles, montrent qui est cette Parole. Elle été auprès de Dieu, elle n'est pas Dieu Très Haut, mais elle est Dieu de par sa nature ou essence divine, étant éternelle. On ne peut admettre que Dieu serait muet, c'est à dire sans sa Parole de toute éternité. Cette Parole est Créateur de tous les êtres et choses créés. Seul Dieu est Créateur.

Cela dit, l'Apôtre Jean recevant les paroles de Dieu à nous transmettre, nous dis ensuite :
Jean 1:
"4 En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.
5 La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue. 6 Il y eut un homme envoyé de Dieu: son nom était Jean. 7 Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. 8 Il n'était pas la lumière, mais il parut pour rendre témoignage à la lumière. 9 Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. 10 Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l'a point connue. 11 Elle est venue chez les siens, et les siens ne l'ont point reçue. 12 Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, 13 non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu. 14 Et La parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père."

La Parole de Dieu est le Fils de Dieu venu du Père, le Messie.
"La Parole a été faite chair" est en ce sens ce qui est dis:
« Le Christ, 'Isâ ibn Maryam, était son Envoyé et sa Parole qu’il projeta en Maryam» "
 
Salam alékoum !

Il a deux idées pour la Parole De Dieu :
Moi je vais parler pour celle qui a été écrite :

- pour Moise : Deutéronome 6:2 "Ainsi, vous, vos fils et vos petits-fils craindrez Yavhé votre Dieu, et tous les jours de votre vie vous suivrez toutes ses ordonnances et ses commandements que je vous donne, afin que vous viviez longtemps."
C'est les commandements que Dieu a fait au moment de son alliance avec son peuple s il lui obéissait .

- pour le psalmiste dans psaumes 1:1-3 "Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, qui ne se tient pas sur le sentier des pécheurs et qui ne s’assied pas sur le siège des moqueurs.
2 Mais son plaisir est dans la loi de Yahvé, et il lit sa loi à voix basse jour et nuit.
3 Il sera comme un arbre planté près de cours d’eau, un arbre qui produit des fruits quand la saison arrive, dont le feuillage ne se fane pas. Et tout ce qu’il fait réussira."

Donc pour lui la loi de Dieu s'est Aussi ses commandements , et celui qui les médite et les applique sera heureux et sera béni !

- Pour Jesus dans sa prière écrit dans l évangile de Jean17:17 "Sanctifie-les par le moyen de la vérité ; ta parole est vérité. " Pour Jésus c'est la vérité sur Dieu.

Dans Matthieu 13:18 « Maintenant, écoutez ce que signifie l’exemple de l’homme qui a semé : 19 Ce qui a été semé au bord de la route, c’est quelqu’un qui entend la parole du Royaume, mais qui ne la comprend pas. Alors le méchant vient et arrache ce qui a été semé dans son cœur.
......
20, 21, 22, ...23 Ce qui a été semé sur de la bonne terre, c’est quelqu’un qui entend la parole, la comprend et se met alors à produire — l’un 100 fois plus, l’autre 60 fois plus, et l’autre encore 30 fois plus. »
Donc d apres ce récit explique : ceux qui entende la bonne nouvelle du Royaume ;" sont des gens qui ont un cœur beau et bon, et après avoir entendu la parole, ils la gardent et produisent du fruit avec endurance."

La Parole inspirée de Dieu écrites par ses prophètes est :
son enseignement, ses conseils pour notre bien pour que nous soyons heureux maintenant et dans l avenir quand il rétablira l Éden sur toute la terre .
La paix sur vous
 

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